Réévaluation du crâne Ngawi 1 (Homo erectus, Java

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Réévaluation du crâne Ngawi 1 (Homo erectus, Java
Muséum National d’Histoire Naturelle
Master Erasmus Mundus en
QUATERNAIRE ET PREHISTOIRE
Réévaluation du crâne Ngawi 1 (Homo erectus, Java, Indonésie),
apports de l’imagerie 3D et des analyses multivariées
Présenté par
Donan Satria Yudha
Sous la direction de :
Dominique Grimaud-Hervé
Antoine Balzeau
Soutenu le 28 Juin 2008 à Argenton-sur-Creuse
Année académique 2007/2008
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier tout d’abord M. François Sémah et M. Denis Vialou, professeurs
au Muséum National d’Histoire Naturelle et responsables du Master « Quaternaire et
Préhistoire », pour m’avoir permis de suivre les enseignements à l’Institut de Paléontologie
Humaine et donné ma chance dans ce master.
Je suis très reconnaissant à Mme. Dominique Grimaud-Hervé, la directrice de ce
mémoire, et Antoine Balzeau, qui m’a permis d’acquérir les techniques de paléoanthropologie
physique et pour leur accueil, soutiens, patience et les conseils constants. Je remercie Amélie
Vialet et Stéphanie Renault pour leur accueil, aide et informations dans le labo de
Paléoanthropologie à l’IPH.
Je suis également très reconnaissant à M. Harry Widianto et M. Harry Truman
Simanjuntak pour leurs conseils, leur soutien, leur confiance et leur compréhension. Je
n’oublie pas de remercier M. Himawan le directeur du Muséum Mpu Tantular Sidoarjo Java
Est pour avoir mis sa précieuse collection à ma disposition.
Je remercie Robert Sala, responsable du master « Quaternaire et Préhistoire » à
l’Université de Rovira i Virgili (Tarragone) Espagne. Je remercie également Carlos Lorenzo
Merino « Carlets » pour le temps qu’il m’a consacré et les informations qu’il m’a fournies
pendant mon mobilité à l’Université de Rovira i Virgili Tarragone Espagne.
Ensuite je souhaite remercier toute l’équipe de l’unité d’enseignement à l’IPH : M.
Christophe Falguère, Anne-Marie Sémah, Florent Détroit, Anne-Marie Moigne, Jean-Jacques
Bahain, Pierre Voinchet, Vincent Lebreton, David Pleurdeau pour les informations précieuces
pendant 2 ans. Je tiens également et surtout à remercier Matthieu Lebon, Matthieu Duval,
Erwan Messager, Thomas Ingicco, Antony Borel, Sophie Robin, Angeliki Theodoropoulou
pour leur soutien lors des cours du master Erasmus Mundus.
2 Je remercie également Mme. Florence Tosca, Mme. Chafika Falguères, Mme. Yamna
Badday et Mme. Nathalie Desjorbert pour leurs conseils pratiques notamment administratifs.
Je n’oublie pas de remercier mes collègues et amis Patrick Schimdt, Qingfeng,
Worrawit, Satya, Pamela et Sophy pour leur amitié. Michael Weiss, Husny Hasan et Khaja
pour votre aide et l’amitié. Je remercie Kasman Setiagama, Andri « cuba » Purnomo,
Budiman « lakban », Martha Bakara, Abi et Anjar pour leur bonne humeur quotidienne.
Un grand merci plein d’amour et de gratitude à mes parents, pour mon père qui est
décédé le 29 Mai 2008, merci pour tout que tu m’as apporté tout au long de ta vie, au revoir et
encore mille fois merci, tu me manques... et pour ma mère, mon frère wiwid, mes sœurs nira
et tita.
Enfin, je remercie Pipit, pour son amour, son réconfort, son sourire, pour avoir partagé
mes doutes et mes joies tout au long de ces quatre années, et parce que je t’aime.
3 Table des matières
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 5
I.
Le crâne de Ngawi 1 ......................................................................................................... 5
II.
Contexte paléoanthropologie physique ............................................................................. 5
III. Objectif et problématique de la recherche ....................................................................... 6
CHAPITRE 1 : Matériel ............................................................................................................. 7
I.
Les caractéristiques générales de l’espèce Homo erectus ................................................ 7
II.
Les Homo erectus d’Afrique............................................................................................. 9
III. Les Homo erectus d’Asie ............................................................................................... 11
III.1. En Chine ......................................................................................................... 11
III.2. En Indonésie ................................................................................................... 12
III.3. En Inde ............................................................................................................ 17
CHAPITRE 2 : Méthode .......................................................................................................... 18
I.
Analyse descriptive ......................................................................................................... 18
II.
Analyse métrique ............................................................................................................ 18
III. Analyse 3D .................................................................................................................... 20
CHAPITRE 3 : Résultats ......................................................................................................... 22
I.
Description morphologie de Ngawi 1 ............................................................................. 22
II.
L’étude morphologie ...................................................................................................... 26
III. L’étude craniométrie ...................................................................................................... 37
IV. L’étude multivariée ........................................................................................................ 42
CHAPITRE 4 : Discussion ...................................................................................................... 45
CHAPITRE 5 : Conclusion ..................................................................................................... 52
Bibliographies ......................................................................................................................... 53
Index des figures ..................................................................................................................... 56
Index des tableaux ................................................................................................................... 57
4
INTRODUCTION
I. Le crâne de Ngawi 1
Le crâne fossile de Ngawi 1 est très intéressant, toute la partie de la voûte et du
basilaire sont bien conservés. La surface des os de la voûte est intacte. Ce crâne a été trouvé
sur la rive gauche de la rivière Solo, près du village Selopuro à Ngawi Java Est en 1987. Le
contexte stratigraphique n'a pas été établi clairement. Mais grâce aux études précédentes faites
sur ce crâne, on peut rapprocher chronologiquement cet homme fossile du groupe des
hominidés découverts dans les gisements de Ngandong et Sambungmacan. Le crâne fossile de
Ngawi 1 se situe entre le Pléistocène moyen et supérieur (Widianto, 1993).
II. Contexte paléoanthropologie physique
Jusqu’à une date très récente, les restes humains découverts en Indonésie sont en
dehors de tout contexte stratigraphique précis. La plupart d'entre eux ont été trouvés sur les
bords des rivières par des collecteurs non scientifiques. Les scientifiques ont replacé ces restes
humains dans la stratigraphie en faisant appel à la mémoire des paysans les ayant découverts.
Les dates ont ensuite été établies aux moyens de datations par les séries de l’uranium et par
RPE sur les ossements d’animaux trouvés dans les mêmes couches ; toutefois, aucune date
absolue ne peut être obtenue. La position relative peut alors être déduite par une étude
comparative morphologique et morphométrique entre les crânes, certains d'entre eux ayant
des caractères plus primitifs, sachant qu'en Indonésie, trois stades évolutifs d'Homo erectus
ont été mis en évidence (Widianto, 1993 ; Grimaud-Hervé, 1997).
En paléoanthropologie physique, le crâne est la partie du squelette le plus étudiée car il
nous donne des informations sur l’âge, le sexe, et le stade évolutif et qu’il est le plus
représenté dans le registre fossile. Généralement, la voûte crânienne est la mieux conservée,
parfois avec la partie basilaire et rarement avec la face. Les caractéristiques observées sur les
voûtes crâniennes et sur les parties basilaires seront étudiées sur l’hominidé fossile Ngawi 1,
puis comparées à un échantillon fossile représentatif. Nous présentons également les mesures
prises entre les différents points crâniométriques, puis nous comparons les crânes entre eux au
moyen des indices de Martin (1928) et Howells (1973).
5 III. Objectifs et problématique de la recherche
Bien que plusieurs travaux aient été publiés sur Ngawi 1, certaines parties de ce crâne
n’ont pas encore livré tous leurs secrets. En effet, la partie basilaire recouverte de sédiment
induré n'a pas pu encore être étudiée. Le parfait état de conservation du crâne de Ngawi 1, qui
est complet, nous a permis d’entreprendre une étude métrique uni et multivariée et de le
comparer avec les autres crânes d’Homo erectus.
Jusqu’à présent, seuls les travaux de Durband (2005, 2007) proposent de comparer
Ngawi 1 et les autres Homo erectus javanais, ainsi que les spécimens chinois et africains
contemporains par des moyens statistiques tels que les distances de Mahalonobis. Les
résultats obtenus vont dans le même sens que ceux de Widianto (1993) et Grimaud-Hervé
(1982) à savoir que la morphologie de Ngawi 1 est très proche des hommes fossiles de
Ngandong et Sambungmacan. Notre apport est complémentaire avec des méthodes
multivariées différentes à savoir des analyses en composantes principales (ACP).
Plusieurs questions sont au cœur de ce sujet :
Quelle est la place de Ngawi 1 parmi les Homo erectus Indonésiens, Asiatiques et
Africains ?
Comment étudier et décrire la partie basilaire de ce crâne recouverte de sédiment induré ?
Pour répondre à cette problématique, dans un premier temps, nous mettons en place
une base de données qualitative et quantitative obtenue par l’analyse morphologique et
morphométrique des crânes. Nous comparons dans une seconde partie les résultats obtenus
par nos propres observations morphologiques ainsi que celles de Widianto (1993) de
Grimaud-Hervé (1982) avec les résultats obtenus par des méthodes multivariées. Cette étude
permettant d’argumenter de façon exhaustive la position de Ngawi 1 parmi les autres Homo
erectus. A cause du sédiment qui recouvre la partie basilaire de ce crâne nous n’avons pas pu
l’étudier et la décrire directement. Nous avons ainsi entrepris de « nettoyer » virtuellement les
sédiments sans endommager le crâne grâce aux logiciels 3D (Amira, Mimics etc.), ce qui nous
a permis l’étude virtuelle de la partie basilaire.
6 CHAPITRE 1
Matériel
Les analyses descriptives et métriques ont été effectuées sur les moulages disponibles
à l’Institut de Paléontologie Humaine (IPH) et au Musée de l’Homme à Paris. Puis, nous
comparons les crânes entre eux. Les fossiles disponibles sont :
•
Crânes de Java, Indonésie (Trinil 2, Sangiran 12, Sangiran 17, Sangiran 38, Ngawi 1,
Ngandong 2, Ngandong 3, Ngandong 5, Ngandong 6, Ngandong 7, Ngandong 11 et
Ngandong 12, Sambungmacan 1, Sambungmacan 3 et Modjokerto 1)
•
Crânes de Chine (Yunxian II, Lantian, Zhoukoudian II, III, X, XI, et XII, Hexian, Dali)
•
Crânes d’Afrique (KNM-ER 3733, KNM-ER 3883, Nariokotome KNM-WT 15 000,
Olduvai OH 9, Laetoli LH 18, Kabwe et Saldanha)
I. Les caractéristiques générales de l’espèce Homo erectus
La première découverte de l’Homo erectus a été faite par Eugène Dubois à Java. Il
fouilla dans la région de Trinil, Java, Indonésie à la fin de 19èmesiècle. Il découvre une molaire
supérieure droite, une calotte crânienne, et un fémur à Trinil, dans les sédiments de la rivière
Solo. La plus importante de ces découvertes est une calotte crânienne (figure 1) qui est
retenue comme holotype de Homo erectus. A cette époque, le fémur (bipède) était très
important pour déterminer l’appartenance au genre Homo (Dubois, 1894). Aujourd’hui, de
nombreuses études se basent sur le crâne (Antón, 2003). Par la suite, plusieurs hominidés
fossiles ont été découverts à Java et dans le reste du monde comme en Afrique et en Chine.
Figure 1. Le crâne de Trinil 2 (Pithécanthrope I) en vue latérale, sans échelle. (D’après Semenanjung)
7 Homo erectus est une espèce dont la diagnose repose essentiellement sur des
caractères crâniens, ceux de la partie supérieure du crâne ou de la voûte sont davantage
déterminants du fait de la rare conservation de la partie faciale.
Les caractères principaux de Homo erectus sont basés sur les travaux de plusieurs
chercheurs (e.g., Weidenreich, 1943, 1951 ; Santa Luca 1980 ; Jacob, 1967 ; Grimaud-Hervé,
1982, 1997 ; Widianto, 1993 ; Antón, 2003 ; Zeitoun 2000).
Ces caractères sont :
•
La taille moyenne de la capacité crânienne entre 700 ml (Afrique de l’Est et Géorgie) et
plus de 1200 ml (Chine et Indonésie),
•
La voûte est relativement basse, allongée avec une constriction post-orbitaire bien
marquée,
•
La largeur maximale du crâne se situe dans la partie inférieure du crâne, au niveau de la
crête supra-mastoïdienne,
•
Présence d’une carène sagittale (sur le frontal, bombement bregmatique et partie
antérieure des pariétaux),
•
Les reliefs musculaires sont marqués sur la mastoïde et la région supra-mastoïdienne,
•
L’écaille temporale est allongée,
•
L’angulation occipitale est très pincée.
Caractères de l’os frontal :
•
Le frontal est bas et peu convexe,
•
Absence de bosses frontales,
•
Le torus supra-orbitaire est bien développé. Il est continu et s'épaissit latéralement,
•
Présence du sulcus supratoralis entre le torus supra-orbitaire et l’écaille frontale,
•
La constriction post-orbitaire est de marquée à modérée.
Caractères de l’os pariétal :
•
Le pariétal est aplati et de forme rectangulaire,
•
Absence de bosses pariétales,
•
Les lignes temporales ont un relief de marqué à modéré,
•
La présence du torus angularis est quasi-systématique.
8 Caractères de l’os temporal :
•
L’écaille temporale est allongée et peu convexe,
•
Le relief marqué des insertions musculaires se rejoint au niveau de la mastoïde et de la
crête supra-mastoïdienne,
•
La taille de l’apophyse mastoïde est variable, mais généralement petite.
Caractères de l’os occipital :
•
L’écaille occipitale large et basse,
•
Le planum occipital est plus court que le planum nucale,
•
Présence du torus occipital et qui est projeté à la partie médiane,
•
Présence du sulcus supratoralis,
•
Inion et endinion ne coïncident pas,
•
Coïncidence de l’inion et de l'opisthiocranion.
II. Les Homo erectus d’Afrique
En Afrique de l’Est, les crânes de Olduvai OH 9 et OH 12 ont été découverts dans les
années 1960, dans le site d’Olduvai Gorge en Tanzanie. Ils présentent des caractères d’Homo
erectus et sont attribués à ce taxon. Puis, dans des années 1970, toujours en Afrique de l’Est,
dans le bassin Turkana au Kenya, ont été mis à jour plusieurs crânes comme KNM-ER 3733
(figure 2), KNM-ER 3883, et KNM-WT 15000 (Prat et Marchal, 2001). Plus graciles, ils ont
été regroupés sous le terme d’Homo ergaster. Certains crânes fossiles plus récents présentent
une mosaïque de caractères primitifs et dérivés comme le crâne de Ndutu en Tanzanie,
l’homme de Salé au Maroc, le crâne de Bodo en Ethiopie, l’homme de Broken Hill (Kabwe,
figure 3) en Zambie et l’homme d’Elandsfontein. Montrant des caractères modernes, ils sont
considérés comme des Homo sapiens archaïques (Grimaud-Hervé, 2001).
Les caractères morphologiques de l’Homo ergaster de l’Afrique sont :
•
Le crâne est allongé avec la capacité crânienne entre 850 – 1000 ml,
•
Le frontal est très fuyant et peu convexe,
•
Le torus supra-orbitaire est modéré et présente un sulcus supratoralis,
•
Pas de dépression glabellaire en vue supérieure,
•
Pas de carène sagittale,
•
Pas de torus angularis,
9 •
L’angulation occipitale est moins pincée,
•
Torus occipital souvent très large.
•
Figure 2. Le moulage du crâne de KNM-ER 3733 en vue latérale, sans échelle.
Les caractères morphologiques de l’Homo sapiens archaïque d’Afrique sont :
•
La voûte crânienne surélevée avec la capacité crânienne moyenne de 1200 ml,
•
En vue postérieure, le crâne est de forme pentagonale à parois latérales montrant une
moindre convergence vers le haut avec une individualisation des bosses pariétales,
•
L’écaille temporale et l’écaille occipitale sont plus développées,
•
Le front est moins fuyant et plus convexe,
•
Le torus supra-orbitaire est massif (marqué).
Figure 3. Le moulage du crâne de Kabwe en vue latérale, sans échelle.
10 Les Homo erectus d’Asie
III.1. En Chine
Le site le plus connu en Chine pour les fossiles d’Homo erectus est celui de
Zhoukoudian, près de Pékin. Il a été découvert par le Suédois John Gunnar Anderson en 1921
avec la collaboration d’un géologue Autrichien, Otto Zdansky. Sur ce site, ont été trouvés de
nombreux crânes fossiles, fragments de calotte crânienne (figure 4), de face, de mandibule
ainsi que des dents isolées et quelques restes postcrâniens. Ces fossiles ont été appelés
Sinanthropus pekinensis. L’étude exhaustive de Weidenreich (1943) met en évidence que les
Sinanthropes possèdent les mêmes caractères principaux que les Homo erectus « classiques »
d’Indonésie (Wu et Poirier, 1995).
Les caractères morphologie des Homo erectus de Chine sont :
•
Le crâne bas, épais et très plat, mais la voûte est plus haute que le spécimen de Trinil,
•
Le frontal est très fuyant, plus large à la base qu’au sommet,
•
Le torus supra-orbitaire est saillant avec un sulcus supratoralis,
•
La carène sagittale est bien marquée,
•
Présence d’un torus angularis décrit pour la première fois sur ces spécimens par
Weidenreich (1943),
•
La région occipitale est très anguleuse.
Figure 4. Le moulage du crâne de Sinanthrope XI en vue latérale, sans échelle.
11 Des restes humains plus récents (Hexian, figure 5, Dali) présentent une mosaïque de
caractères primitifs et modernes. Le débat est encore ouvert concernant leur attribution
taxonomique à savoir s’il s’agit d’Homo erectus évolués (Wolpoff 1984) ou d’Homo sapiens
archaïques, la seconde hypothèse étant la plus soutenue dans le monde scientifique (Schwartz
et Tattersall 2002).
Figure 5. Le moulage du crâne de Hexian en vue latérale, sans échelle.
III.2. En Indonésie
Les fossiles de l’Homo erectus ont été découverts dans plusieurs gisements sur l’île de
Java. Ces sites sont : Sangiran, Sambungmacan, Ngandong, Trinil et Modjokerto. Jusqu’à
présent, il y a près de 24 crânes fossiles, plus ou moins complets, trouvés à Java.
Selon Widianto (1993), l’étude des caractères morphologiques et morphométriques
associée à l’analyse des superstructures crâniennes permet de distinguer 3 groupes distincts
parmi les fossiles d’Homo erectus découverts à Java (tableau 1). Ces groupes sont :
•
Le groupe Robuste : comprend en particulier les restes crâniens découverts dans le dôme
de Sangiran tels Sangiran 4, 27 et 31,
•
Le groupe de Trinil – Sangiran qui regroupe les hominidés de Trinil 2, Sangiran 2, 3, 10,
12, 17 et 38,
•
Le groupe de Ngandong – Sambungmacan.
12 Tableau 1. Liste des fossiles crâniens découverts à Java.
(D’après Widianto 1993 avec modifications)
Fossiles
Sites
Crâne/la voûte
Sangiran 2
Sangiran 3
Sangiran 10
Sangiran 12
Sangiran 17
Sangiran 38
Sangiran
Kabuh
Grenzbank
Pucangan
Trinil
Kedungbrubus
Modjokerto
Ngandong
Sambungmacan
Ngawi
Ardjuna 13
Sangiran 4
Sangiran 31
Trinil 2
Modjokerto 1
Ngandong 1
Ngandong 2
Ngandong 3
Ngandong 5
Ngandong 6
Ngandong 7
Ngandong 9
Ngandong 10
Ngandong 11
Ngandong 12
Sambungmacan 1
Sambungmacan 3
Sambungmacan 4
Ngawi 1
Patiayam
Total
Fragments du
crâne
Sangiran 13a
Sangiran 14a,b
Sangiran 18a
Sangiran 18b
Sangiran 19
Sangiran 20
Sangiran 25
Sangiran 26
Sangiran 39
Sangiran 40a
Sangiran 40b
Brahmana 1
24 fossiles
Hanoman 1
Ngandong 4
Ngandong 8
Ngandong 16
Patiayam 2
Patiayam 3
Patiayam 4
20 fossiles
13 Les caractéristiques générales du groupe Robuste sont :
1) la position des lignes temporales haute dans la moitié supérieure de l’os ; 2)
l’écaille occipitale est moins haute que celle des individus de Trinil – Sangiran et Ngandong –
Sambungmacan ; 3) la carène sagittale de Sangiran 4 est très développée, les dépressions des
lobes occipitaux et cérébelleux sont très creusées ; 4) le torus occipitalis transverse et le torus
supra-toralis sont très accentués ; 5) le relief de la crête occipitale externe est accentué ainsi
que celui des lignes nucales comme les spécimens de Ngandong ; 6) la mastoïde de Sangiran
4 (figure 6) est nettement mieux individualisée que sur les individus de Trinil – Sangiran et de
Ngandong.
Figure 6. Le crâne de Sangiran 4 en vue antérieure et latérale, sans échelle. (D’après Semenanjung)
Les caractéristiques générales de groupe Trinil – Sangiran sont :
1) un torus supra-orbitaire plus prononcé que sur les individus de Ngandong –
Sambungmacan ; 2) l’éminence bregmatique est bien marquée ; 3) la position des lignes
temporale est haute, dans la moitié supérieure de l’os ; 4) il n’y a pas de dépression prélambdatique ; 5) l’occipital a un torus occipitalis transverse prononcé, le torus supra-toralis
n’est présent que sur Sangiran 12 et 38 ; 6) le sillon supra-mastoïdien est étroit (la crête
mastoïde et la crête supra-mastoïdienne sont rapprochées) 7) le torus angularis est présent
mais moins développé que sur les individus de Ngandong ; 8) la forme du crâne en norma
verticalis est proche du schéma sphénoïde ; 9) l’os pariétal est allongé antéro-postérieurement,
bien observé sur Trinil 2 et Sangiran 17 ; 10) le frontal est plus fuyant et moins convexe que
sur les individus de Ngandong – Sambungmacan (bien observé sur Trinil 2, Sangiran 2 et 17,
figure 7).
14 Figure 7. Le moulage du crâne de Sangiran 17 en vue latérale, sans échelle.
Les caractéristiques générales du groupe Ngandong – Sambungmacan (figures 8 à 10) sont :
1) la présence de la dépression glabellaire ; 2) l’éminence bregmatique est discrète ; 3)
le sulcus supra-toralis et la constriction post-orbitaire sont moins marqués comparés aux
individus du groupe de Trinil – Sangiran ; 4) la position des lignes temporale est basse, dans
la partie inférieure ou moyenne de l’os ; 5) le torus angularis est fort, souligné par une
dépression à l’arrière de ce torus ; 6) la dépression pré-lambdatique est présente ; 7) la crête
occipitale externe est accentuée ; 8) le sillon supra-mastoïdien est large ; 9) la forme du crâne
en norma verticalis est intermédiaire entre le schéma sphénoïde et bursoïde.
Figure 8. Le moulage du crâne de Ngandong 7 en vue latérale, sans échelle.
15 Figure 9. Le crâne de Sambungmacan 1 à gauche et Sambungmacan 3 à droite en vues latérales, sans
échelle. (D’après Semenanjung)
Le 1er Octobre 2001, le crâne de Sambungmacan 4 (figure 10) a été découvert dans la
Rivière Solo (Java Central) (Baba et al. 2003). La voûte et la base de crâne sont conservées
sauf l’ethmoïde. Il a été attribué à un individu sub-adulte par le degré de synostose des sutures
crâniennes. Des dépressions peu profondes sur l’écaille frontale et dans la partie antérieure
des pariétaux ont été remarquées. Les caractéristiques de ce crâne sont :
1) voûte crânienne longue et basse ; 2) la largeur maximale du crâne se situe au niveau
de la crête supra-mastoïdienne ; 3) torus supra-orbitaire épais ; 4) éminence bregmatique
présente ; 5) présence de la carène sagittale sur le frontal et le pariétal ; 6) torus occipitalis
bien développé ; 7) crête supra-mastoïdienne marquée ; 8) présence du torus angularis.
Figure 10. Le crâne de Sambungmacan 4, sans échelle. (D’après Gibbons, 2003)
16 III.3. En Inde
Les Homo erectus d’Asie, ont été découverts principalement en Chine et en Indonésie.
Un seul crâne a été découvert en Inde jusqu’à présent, il s’agit de l’homme de la Narmada
(figure 11). Il a été découvert en 1982 dans la formation quaternaire de la vallée de la
Narmada. Stratigraphiquement, ce crâne se situe dans une terrasse alluviale datée du
Pléistocène moyen. (Lumley et Sonakia, 1985).
Figure 11. Le crâne de l’homme de Narmada en vue latérale, sans échelle. (D’après Détroit)
17 CHAPITRE 2
Méthode
I.
Analyse descriptive
L’analyse descriptive est réalisée à partir du fossile. L’idéal est d’utiliser le fossile
original mais lorsque c’est impossible, on peut utiliser un moulage. Les caractères suivants sont
décrits sur le crâne d’Homo erectus : la forme du crâne, en vue supérieure et occipitale, le torus
supra-orbitaire, la constriction post-orbitaire, le torus angularis, la présence ou l’absence de
carène sagittale, la crête supra-mastoïdienne et la présence du torus occipital et l’angulation de
l’os occipital. Si le crâne est suffisamment complet, les caractères présents sur chaque os du
crâne sont détaillés ; par exemple ceux du frontal, du pariétal, du temporal et de l’occipital.
Toutes les descriptions doivent être faites selon les vues suivantes : supérieure, antérieure,
postérieure, latérale et basilaire. Ensuite, une étude comparative est entreprise entre le crâne de
Ngawi 1 et un échantillon d’hominidés fossiles.
II. Analyse métrique
L’étude craniométrique du fossile en paléoanthropologie est très importante. Cette étude
peut-être combinée avec l’étude descriptive (description morphologique) pour être exhaustive.
On prend tous les points craniométriques possibles sur le spécimen fossile. Les mesures sont
exprimées en millimètres et lorsque les os sont pairs, les mesures ont été prises à gauche.
Le crâne est mesuré à l’aide d’un pied à coulisse et d’un céphalomètre. Ne sont retenus
que les points craniométriques préservés sur le crâne de Ngawi 1, puisqu’il est au centre de
notre étude. On le compare ensuite avec les autres crânes du matériel de comparaison.
Pour la morphométrie linéaire (tableau 2) on utilise la définition de Martin & Saller
(1928), Howells (1973) et Wood (1991).
18 Tableau 2. Liste et définition des variables métriques crâniennes (neurocrâne) pour les analyses
métriques.
Abréviation
Martin &
Howells
des
Saller (1928) (1973a)
mesures
GOL
M1
GOL
XCB
M8
XCB
MFB
M9
XFB
M 10
XFB
AUB
M 11
AUB
ASB
M 12
ASB
BBH
M 17
BBH
PBH
M 20
CVH
M 22
VRR
-
VRR
BPB1
PAA
OCA
PAC
OCC
LAIN
M 27
M 28
M 30
M 31
M 31-1
PAC
OCC
-
Définition des mesures
Longueur (corde) de la Glabelle à l’Opisthocranion
Largeur crânienne maximale
Largeur frontale minimale
Largeur frontale maximale
Largeur biauriculaire
Largeur bi-astérionique
Hauteur (corde) du Basion au Bregma
Hauteur (corde) du Porion au Bregma
Hauteur maximale de la calotte crânienne
perpendiculaire à l’axe Glabelle – Opisthocranion
Hauteur maximale de la calotte crânienne
perpendiculaire à l’axe transméatal
Largeur Bipariétale
Distance (arc) du Bregma au Lambda
Distance (arc) du Lambda à l’Opisthion
Longueur (corde) du Bregma au Lambda
Distance (corde) du Lambda à l’Opisthion
Distance (corde) du Lambda à l’Inion
(Ophistocranion)
De toutes ces mesures, seules quatre peuvent être utilisées pour comparer Ngawi 1 avec
les autres crânes, compte tenu de son état de conservation. Ces mesures qui permettront de
quantifier la forme et la taille des différents crânes considérés dans cette étude sont : 1) la
longueur maximale du crâne (GOL) ; 2) la hauteur de la calotte crânienne (CVH) ; 3) la largeur
bipariétale (BPB) ; 4) la largeur bi-astérionique.
Les mesures sont ensuite analysées avec la méthode d’analyse multivariée en
composantes principales (ACP) « PCA = principal component analysis » grâce au logiciel
PAST (Paleontological Statistics). A partir de ces 4 mesures PAST calcule l’ACP dans le but
d’obtenir la représentation la plus simple possible d’un grand nombre de données (pour trouver
le modèle/pattern).
1
Wood, 1981 19 III. Analyse 3D
Le premier chercheur a avoir fait des scans CT de fossiles est Jan Wind. Il appliqua la
méthode sur le crâne fossile du Pithécanthrope IV. En même temps, deux chercheurs Conroy et
Vannier ont démontré la faisabilité générale de l’analyse non-invasive CT du fossile. Ils ont
aussi mis en œuvre la procédure en 3D pour reconnaître des relations spatiales parmi les
structures anatomiques cachées. (Zollikofer et al., 1998)
L’utilisation de CT (Computed Tomography) scan pour analyser les fossiles, qui utilise
l’image cross-section X-ray, révèle les structures internes des objets solides d’une manière nondestructive, les chercheurs peuvent ainsi analyser la variabilité des caractères anatomiques
internes. Cette méthode, appelée « computer-assisted paleoanthropology », a été une grande
contribution pour la discipline de l’anthropologie physique. Cette méthode peut couvrir 3
secteurs majeurs (figure 12) : 1) la visualisation de traits anatomiques cachés ; 2) l’analyse de
la morphométrie et la biomécanique des structures squelettiques ; 3) la reconstruction par
ordinateur à partir de ces données de fossiles fragmentés. Cette méthode permet surtout
l’analyse non-destructive, exhaustive et sans danger pour les fossiles, qui restent des pièces
patrimoniales uniques.
Figure 12. L’encadrement général de la paléoanthropologie assistée par ordinateur. (D’après Zollikofer
et al. 1998)
20 Le crâne Ngawi 1 original est conservé dans le Muséum Mpu Tantular à Sidoarjo, Java
Est, Indonésie. Il a été scanné à l’Hôpital de Graha Amerta à Surabaya, Java de l’Est.
L’appareil utilisé est le CT scanner de « GE light speed VCT ». Les paramètres d’acquisition
des données scannographies doivent suivre le plus près possible les protocoles standards :
configuration du détecteur 16*0.25, collimation de faisceau 10 mm, mode d’acquisition en
0.562:1, 0.625/0.4 mm d’épaisseur de coupe/reconstruction, pitch de 5.62, 120 kV et 300 mAs.
Pour l’acquisition des données, le mode hélicoïdal est préférable, parce qu’il permet d’avoir
une bien meilleure définition selon la troisième coordonnée, celle de l’épaisseur de coupe
(Badawi-Fayad et al., 2005).
Le scanner de cet hôpital permet de suivre les protocoles suivants :
Scan
Start
End
type
loc
loc
Helical
91.5
115.375
kV
120
mA
300
EPAISSEUR
DE COUPE
0.625
Pitch &
TAILLE
Speed
DES
(mm/rot)
PIXELS
0.531 : 1
0.41
Apres l’acquisition, on obtient la série des données 2D du fossile. On introduit toutes les
données dans l’ordinateur, et avec le logiciel 3D (p.ex. Amira et Mimics) on lance la procédure
de la segmentation de données. Puis, ces logiciels permettent de créer la représentation
graphique et la description géométrique du fossile (Zollikofer & de León, 2005).
Cette recherche consiste à manipuler les données Scanner en 2D du fossile Ngawi 1 sur
la partie basilaire en vue de nettoyer virtuellement tous les sédiments qui recouvrent cette
partie.
La segmentation du sédiment et de l’os fossilisé a été effectuée manuellement, en
utilisant différentes valeurs de segmentation selon les variations de minéralisation, dans la
perspective d’obtenir le résultat le plus précis possible. Puis, au moyen du logiciel 3D, on va
créer la représentation graphique de la partie basilaire du crâne sans sédiments, qui nous
permettra de faire la description morphologique de cette partie crânienne qui est encore inédite
chez Ngawi 1.
21 CHAPITRE 3
Résultats
I. Description morphologique de Ngawi 1
Le crâne Ngawi 1 (Figures 13 à 15 en vues supérieure, antérieure et latérale) a été
retrouvé hors contexte stratigraphique, mais dans des couches géologiques probablement d’un
âge similaire à celle des restes fossiles de Ngandong et Sambungmacan. Les caractères
morphologiques de Ngawi 1 sont :
1) la forme de la voûte crânienne est haute et arrondie ; 2) le contour du crâne en
norma verticalis est intermédiaire entre le schéma bursoïde et sphénoïde ; 3) le contour du
crâne en norma occipitalis est pentagonal à pans latéraux convergent vers le haut ; 4) la
position de la largeur maximale du crâne se situe au niveau des crêtes supra-mastoïdiennes ;
5) la dépression pré-lambdatique est présente ; 6) la position de la ligne temporale est basse,
dans la moitié inférieure de l’os ; 7) le torus supra-orbitaire est épais et 8) la constriction postorbitaire est marquée, comparable avec celle des individus de Ngandong. Ces caractères
morphologiques rapprochent Ngawi 1 des individus de Ngandong – Sambungmacan.
Les autres caractères de Ngawi 1 sont :
En vue supérieure (norma verticalis, figure 13) : Le torus supra-orbitaire est linéaire
avec le sulcus supra-toralis moyennement large, présence de la constriction post-orbitaire,
présence de la suture métopique, la partie postérieure est ronde. En vue antérieure (norma
facialis, figure 14) : Présent de la carène sagittal et l’éminence bregmatique, le crâne est haut
et arrondie, le torus supra-orbitaire est important avec la dépression glabellaire un peu
profond. En vue latérale (norma lateralis, figure 15) : La voûte est ronde, la partie du frontal
est convexe, la partie postérieure de la ligne temporale supérieure formé le torus angularis, le
meatus acusticus externus est ovale, le processus mastoïde est faiblement développé. En vue
postérieure (norma occipitalis) : Le contour du crâne est rond à pentagonal, le contour
néanmoins plus rond que celle de Sangiran et il devient convexe âpres la linea temporalis. En
vue inférieure (norma basilaris) : La partie basilaire étant recouverte de sédiment induré, la
forme du foramen magnum est ovale, les condyles occipitaux et pars petrosa sont érodé, la
fosse mandibulaire ce n’est pas très large, à la partie gauche présent le trou du foramen ovale.
22
Figure 13. Le crâne de Ngawi 1 en vue supérieure, sans échelle. (D’après: Semenanjung)
Figure 14. Le crâne de Ngawi 1 en vue antérieure, sans échelle. (D’après: Semenanjung)
23
Figure 15. Le crâne de Ngawi 1 en vue latérale, sans échelle. (D’après: Semenanjung)
On a enlevé virtuellement le sédiment sur les images scanner avec logiciel Mimics.
Ainsi, on décrit la base du crâne de Ngawi 1 qui était sous le sédiment (figures 16 et 17).
Figure 16. Les images du crâne original de Ngawi 1 avec le sédiment (à gauche) et l’image 3D de
Ngawi 1 (à droite) en vue basilaire après l’enlèvement du sédiment, sans échelle.
24
Sur la partie occipitale : on peut voir clairement la protubérance occipitale externe
avec la crête occipitale externe qui s’étend au-dessous de cette protubérance et jusqu’au bord
postérieur du foramen magnum, le torus occipitalis, le foramen magnum, deux condyles
occipitaux qui sont érodés, l’apophyse basilaire avec la fossette notochordale (naviculaire).
Sur le temporal : les pétreux sont érodés, on peut voir la fosse mandibulaire, la fissure sur
l’articulation temporo-mandibulaire. Sur le sphénoïde : on peut voir le foramen ovale gauche
un peu érodé à la partie antérieure du nettoyage des sédiments, par contre on peut voir
clairement le foramen ovale droit avec le foramen spinosum.
Figure 17. Description d’image 3D de Ngawi 1 en vue basilaire après l’enlèvement du sédiment,
sans échelle.
25
II. L’étude morphologique
Les caractères morphologiques du crâne Ngawi 1 sont comparés avec ceux des autres
crânes d’Homo erectus, tout d’abord avec les trois groupes évolutifs des Homo erectus
javanais (tableau 3) et en second temps avec les Homo erectus de Chine (tableau 4), puis avec
les Homo erectus et Homo ergaster d’Afrique (tableau 5).
Tableau 3. Les crânes de Javanaise Homo erectus qui sont étudié.
Homo erectus javanais
Groupe robuste Groupe Trinil - Sangiran Groupe Ngandong - Sambungmacan
Sangiran 31
Trinil 2
Sangiran 12
Sangiran 17
Sangiran 38
Ngandong 6
Ngandong 7
Ngandong 11
Ngandong 12
Sambungmacan 1
Sambungmacan 3
Ngawi 1
Tableau 4. Les crânes des Homo erectus de Chine qui sont étudiés.
Homo erectus de Chine
Homo erectus « archaïques » Homo erectus « évolués »
Sinanthrope III
Sinanthrope X
Sinanthrope XI
Sinanthrope XII
Hexian
Dali
Tableau 5. Les crânes des Homo erectus d’Afrique qui sont étudiés.
Homo erectus d’Afrique
Homo erectus « archaïques »
Homo sapiens « archaïques »
ou Homo ergaster
KNM-ER 3733
KNM-ER 3883
Olduvai (OH 9)
Laetoli (LH 18)
Broken Hill
26
Les comparaisons morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et les trois groupes évolutifs
des Homo erectus javanais sont présentées dans le tableau 6. Quatre de ces caractères
rapprochent Ngawi 1 des fossiles du groupe Ngandong-Sambungmacan et le séparent des
autres groupes évolutifs. Ces caractères sont : la forme de la voûte crânienne qui est haute et
arrondie ; le contour du crâne en norma verticalis qui est intermédiaire entre les schémas
bursoïde et sphénoïde ; la présence d’une dépression pré-lambdatique et la position des lignes
temporales qui sont basses à la moitié inférieure de l’os.
Ces caractères (voir tableau 7), particulièrement la forme de la voûte crânienne, le
contour du crâne en norma verticalis, sont importants pour déterminer les différents groupes
évolutifs javanais. En effet, Ngawi 1 s’intègre parfaitement dans le groupe Ngandong –
Sambungmacan, groupe d’Homo erectus « évolué » à Java (Jacob, 1967 ; Grimaud-Hervé,
1982 ; Widianto, 1993).
En ce qui concerne le groupe d’Homo erectus robuste, il est impossible d’observer les
autres caractères, comme ceux du frontal puisqu’elle n’est jamais conservée. Par contre, le
crâne est bas avec un schéma sphénoïde en norma verticalis. Les autres caractères spécifiques
de ce groupe sont : le développement très important de la carène sagittale, du bombement
bregmatique, du torus angularis et du torus occipitalis.
27
Tableau 6. La comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les trois groupes évolutifs d’Homo erectus javanais.
Crâne
Javanaise Homo erectus
Ngawi 1
Caractères
Forme de la voûte crânienne
Le contour du crâne en norma
verticalis
Le contour du crâne en norma
occipitalis
Position de la largeur maximale
transversale
Dépression pré-lambdatique
Position des lignes temporales
Sur l’os frontal
La dépression de la Glabelle
Le torus supra-orbitaire
La carène sagittale
La constriction post-orbitaire
Le bombement bregmatique
Groupe Robuste
Groupe Trinil – Sangiran
basse
aplatie, basse et élongée
Schéma
sphénoïde
Proche du schéma
sphénoïde
?
Pentagonal à pans latéraux
convergent vers le haut
Sur la crête supramastoïdienne
?
Position basse, à
la moitié
inférieure de l’os
Sur la crête supramastoïdienne
Absente
Haute, dans la partie
supérieure-moyenne du
pariétal
Groupe Ngandong –
Sambungmacan
ronde et haute
Intermédiaire entre les
schémas Sphénoïde et
Bursoïde
Pentagonal à pans
latéraux convergent
vers le haut
Sur la crête supramastoïdienne
Présente
Basse sur la partie
inférieure-moyenne du
pariétal
Présente
Epais mais court
Présente
Marquée
Présent
?
?
?
?
Très développé
Absente
Mince mais saillant
Présente
Bien marquée
Présent
Présente
Epais mais court
Généralement absente
Moins marquée
Présent mais faible
Plus au moins carrée
?
Présent mais faible
Bien marqué
Très important
Très important
Haute et arrondie
Intermédiaire entre les
schémas bursoïde et
sphénoïde
Pentagonal à pans
latéraux convergent vers
le haut
Sur la crête supramastoïdienne
Présente
Position basse, à la
moitié inférieure de l’os
Sur l’os pariétal
La forme du pariétal
La carène sagittale
Le torus angularis
allongée antéropostérieurement
Présent
Présent mais faible
Plus au moins carrée
Présent mais faible
Bien marqué
28
Tableau 6. Suite. La comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les trois groupes évolutifs de Homo erectus javanais.
Crâne
Ngawi 1
Caractères
Sur l’os temporal
Ecaille temporale
La crête supra-mastoïdienne
Sur l’os occipital
Le torus occipitalis
L’écaille occipitale
La crête occipitale
Groupe Robuste
Javanaise Homo erectus
Groupe Trinil –
Groupe Ngandong –
Sangiran
Sambungmacan
Basse et large
Présente
?
Présente
Basse et allongée
Présente
Haute et allongée
Présente
Présent
Haute
?
Très important
Basse et large
Présente
Présent mais faible
Basse et large
Présente mais faible
Présent
Haute
Très importante
Tableau 7. Les ressemblances morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et le groupe Ngandong – Sambungmacan.
Crâne
Ngawi 1
Caractères
Forme de la voûte crânienne
Le contour du crâne en norma
verticalis
Position des lignes temporales
Dépression pré-lambdatique
Dépression de la Glabelle
Torus supra-orbitaire
Forme du pariétal
Carène sagittale
Torus angularis
Torus occipitalis
Haute et arrondie
Intermédiaire entre les
schémas bursoïde et
sphénoïde
Position basse, dans la
moitié inférieure de l’os
Présente
Présente
Epais mais court
Plus ou moins carrée
Présente mais faible
Bien marqué
Présent
Groupe Ngandong –
Sambungmacan
ronde et haute
Intermédiaire entre les schémas
Sphénoïde et Bursoïde
Basse sur la partie inférieuremoyenne du pariétal
Présente
Présente
Epais mais court
Plus ou moins carrée
Présente mais faible
Bien marqué
Présent
29
La comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et Les Homo erectus de Chine
est résumée dans le tableau 8 et synthétisée dans les tableaux 9 et 10.
La forme de la voûte crânienne en norma verticalis correspond au schéma sphénoïde.
En vue latérale, les individus chinois montrent un crâne haut et long comme chez les Homo
erectus « évolués », alors que sur les Homo erectus « archaïques » il est bas et aplati. La
dépression pré-lambdatique est absente, la position des lignes temporales est haute, située
dans la partie supérieure-moyenne du pariétal. A partir de ces quelques caractères
morphologiques, Ngawi 1 est différent des spécimens chinois.
La ressemblance principale entre Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine, se situe
seulement au niveau de la forme du crâne en norma occipitalis qui est pentagonale à pans
latéraux convergents vers le haut ; la largeur maximale transversale du crâne se situe donc au
niveau de la crête supra-mastoïdienne. Les autres ressemblances sont : la forme des pariétaux
qui sont carrés et la présence d’une crête supra-mastoïdienne de relief marqué et d’un torus
angularis. Alors que chez les Homo erectus « évolués » de Chine le crâne est de forme
pentagonale à pans latéraux parallèles entre eux ; la largeur maximale transversale du crâne
est alors sur les pariétaux (voir tableau 10), la présence d’une carène sagittale, du torus
angularis, de la crête supra-mastoïdienne, la constriction post-orbitaire qui est faible, la forme
du pariétal qui est carrée et l’écaille temporale qui est haute (voir tableau 10).
Tous les caractères communs (tableaux 9 et 10) entre Ngawi 1 et les Homo erectus de
Chine permettent de dire qu’ils appartiennent à l’espèce Homo erectus.
Les quelques différences morphologiques observées entre Ngawi 1 (et le groupe
Ngandong – Sambungmacan en général) et les Homo erectus chinois peuvent être le fait de
l’adaptation locale ou « genetic drift » (Anton, 2002) ou simplement d’une variabilité
morphologique.
30
Tableau 8. Comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine.
Crâne
Les Homo erectus de Chine
Ngawi 1
Caractères
Forme de la voûte crânienne
Le contour du crâne en norma
verticalis
Le contour du crâne en norma
occipitalis
Position de la largeur maximale
transversale
dépression pré-lambdatique
Position des lignes temporales
Sur l’os frontal
La dépression de la Glabelle
Le torus supra-orbitaire
La carène sagittale
La constriction post-orbitaire
Le bombement bregmatique
Sur l’os pariétal
La forme du pariétal
La carène sagittale
Le torus angularis
Homo erectus
Homo erectus « évolués »
Basse et aplatie
Haute et arrondie
Proche de schéma sphénoïde
Proche de schéma sphénoïde
Pentagonal à pans latéraux
convergent vers le haut
Pentagonal à pans latéraux divergent
vers le haut
Sur la crête supra-mastoïdienne
Sur le pariétal
Absent
Haute sur la partie supérieuremoyenne du pariétal
Absent
Haute sur la partie supérieuremoyenne du pariétal
Présente
Epais
Présente
Marquée
Présent
Généralement absente
Epais et saillant
Bien marquée
Marquée
Absent
Généralement absente
Epais et saillant
Présente
Marquée
Absent
Plus au moins carrée
Présente mais faible
Présent
Plus au moins carrée
Bien développée
Bien marquée
Plus au moins carrée
Présente
Présent
Haute et arrondie
Intermédiaire entre les
schémas bursoïde et
sphénoïde
Pentagonal à pans
latéraux convergent vers
le haut
Sur la crête supramastoïdienne
Présent
Basse, à la moitie
inférieure de l’os
31
Tableau 8. Suite. Comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et Les Homo erectus de Chine.
Crâne
Les Homo erectus de Chine
Ngawi 1
Caractères
Sur l’os temporal
Position de l’écaille temporale
La crête supra-mastoïdienne
Sur l’os occipital
Le torus occipitalis
L’écaille occipitale
La crête occipitale
Homo erectus « archaïques »
Homo erectus « évolués »
Basse et large
Présente
Basse et allongée
Présente
Haute et convexe
Présente
Présent
Haute
?
Présent
Bas
Faible
Absent
Haute
Faible
Tableau 9. Comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine
Crâne
Ngawi 1
Caractères
Contour du crâne en norma
occipitalis
Position de la largeur maximale
transversale
Constriction post-orbitaire
Forme du pariétal
Crête supra-mastoïdienne
Pentagonal à pans
latéraux convergent vers
le haut
Sur la crête supramastoïdienne
Marquée
Plus au moins carrée
Présente
Homo erectus
« archaïques » de Chine
Pentagonal à pans latéraux
convergent vers le haut
Sur la crête supramastoïdienne
Marquée
Plus au moins carrée
Présente
32
Tableau 10. Comparaisons morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus
« évolués » de Chine.
Crâne
Caractères
Carène sagittale
Constriction post-orbitaire
Forme du pariétal
Torus angularis
Crête supra-mastoïdienne
Ecaille occipitale
Ngawi 1
Homo erectus « évolués »
de Chine
Présente
Marquée
Plus au moins carrée
Présent
Présente
Haute
Présente
Marquée
Plus au moins carrée
Présent
Présente
Haute
La comparaison des caractères morphologiques entre Ngawi 1 (Le groupe Ngandong –
Sambungmacan) et les Homo erectus d’Afrique, est rappelée dans le tableau 11. Alors que
Ngawi 1, les Homo erectus « archaïques » et les Homo erectus « évolués » apparaissent très
différents, il existe des similitudes entre Ngawi 1 et les Homo erectus « archaïques » d’une
part et Ngawi 1 et les Homo erectus « évolués » d'autre part.
La ressemblance la plus marquante entre Ngawi 1 et les Homo erectus « archaïques »
africains concerne le contour du crâne en norma verticalis qui est pentagonal à pans latéraux
convergents vers le haut, la largeur maximale transversale se situant au niveau des crêtes
supra-mastoïdiennes. La présence d’une crête supra-mastoïdienne dont le relief est marqué et
d'une écaille occipitale bien développée (voir tableau 12).
La ressemblance la plus nette entre Ngawi 1 et les Homo sapiens « archaïques »
d’Afrique est la forme de la voûte crânienne qui est haute et arrondie. Les autres
ressemblances sont : la présence de la dépression pré-lambdatique et le relief de la crête
supra-mastoïdienne ; le torus supra-orbitaire est épais et la constriction post-orbitaire est
moins marquée (voir tableau 13).
La morphologie la plus caractéristique de Ngawi 1 est la forme de la voûte crânienne
qui est haute et arrondie, et la forme du contour crânien en norma verticalis qui est
intermédiaire entre les schémas sphénoïde et bursoïde. Aucun de ces caractères n’est observé
chez les Homo erectus « archaïques » d’Afrique.
En comparant Ngawi 1 et les Homo sapiens « archaïques » d’Afrique, on note qu’ils
ont la même forme de crâne haute et arrondie. Mais aucun des hominidés africains ne
présentent de carène sagittale et de torus angularis. Ces différences ne permettent pas de
rapprocher ces spécimens.
33
Tableau 11. Comparaisons morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et Les Homo erectus de l’Afrique.
Crâne
Ngawi 1
Caractéristiques
Contour du crâne en norma
verticalis
Contour du crâne en norma
occipitalis
Position de la transversale de
largeur maximale
Dépression pré-lambdatique
Position des lignes temporales
Sur l’os frontal
Dépression de la Glabelle
Torus supra-orbitaire
Carène sagittale
Constriction post-orbitaire
Bombement bregmatique
Sur l’os pariétal
Forme du pariétal
Carène sagittale
Torus angularis
Intermédiaire entre les
schémas bursoïde et
sphénoïde
Pentagonal à pans
latéraux convergents vers
le haut
Sur la crête supramastoïdienne
Présente
Basse, dans la moitie
inférieure de l’os
Les Homo erectus de l’Afrique
Homo erectus « archaïques » ou
Homo sapiens « archaïques »
Homo ergaster
Proche de schéma sphénoïde
Proche de schéma sphénoïde
Pentagonal à pans latéraux
convergents vers le haut
Pentagonal à pans latéraux
parallèles
Sur la crête supra-mastoïdienne
Sur le pariétal
Généralement absente
Haute dans la partie supérieuremoyenne du pariétal
Présente
Haute dans la partie supérieuremoyenne du pariétal
Présente
Epais
Présente
Marquée
Présent
Présente
Très saillant
Absente
Bien marquée
Absent
Présente
Epais
Absente
Moins marquée
Absent
Plus au moins carrée
Présente mais faible
Présent
Allongée antéro-postérieurement
Absente
Absent
Allongée antéro-postérieurement
Absente
Absent
34
Tableau 11. Suite. Comparaisons morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus de l’Afrique.
Crâne
Ngawi 1
Caractéristiques
Sur l’os temporal
Position de l’écaille temporale
Relief de la crête supramastoïdienne
Sur l’os occipital
Torus occipitalis
Ecaille occipitale
Crête occipitale
Les Homo erectus d’Afrique
Homo erectus « archaïques » ou
Homo sapiens
Homo ergaster
« archaïques »
Basse et plane
Haute et arrondie
Haute et arrondie
Marqué
Marqué
Marqué
Présent
Haute
?
Faible
Haute
Faible
Faible
Haute
Faible
Tableau 12. Ressemblances morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus « archaïques » de l’Afrique.
Crâne
Ngawi 1
Caractères
Le contour du crâne en norma
occipitalis
Position de la transversale de
largeur maximale
Dépression glabellaire
Relief Crête supra-mastoïdienne
Ecaille occipitale
Homo erectus « archaïques »
de l’Afrique
Pentagonal à pans
Pentagonal à pans latéraux
latéraux convergents vers
convergents vers le haut
le haut
Sur la crête supraSur la crête supra-mastoïdienne
mastoïdienne
Présente
Présente
Marqué
Marqué
Haute
Haute
35
Tableau 13. Ressemblances morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et l’Homo sapiens
« archaïque» de l’Afrique
Crâne
Caractères
Forme de la voûte crânienne
Dépression pré-lambdatique
Le torus supra-orbitaire
La crête supra-mastoïdienne
L’écaille occipitale
Ngawi 1
Homo sapiens « archaïque»
de l’Afrique
Haute et arrondie
Présente
Epais
Présente
Haute
Haute et arrondie
Présente
Epais
Présente
Haute
36
III. L’étude craniométrique
Le crâne de Ngawi 1 est comparé dans un premier temps avec les spécimens des trois
groupes évolutifs d'Homo erectus javanais, avec les Homo erectus de Chine et d’Afrique. On
note qu’on ne peut pas effectuer de mesures sur le groupe Robuste d'Homo erectus javanais,
car les fossiles ne sont pas complets.
Tableau 14. Comparaison métrique de Ngawi 1 avec les spécimens du groupe Trinil –
Sangiran (mesures en mm)
Crâne
Mesure
Long Max
H Basion-Bregma
H Voûte Crâne
Larg Max
Larg Front Min
Larg Front Max
Indice Frontal
Larg Bi-Asterionic
Larg Bi-Parietal
Ngawi 1
Trinil 2
184
113
77
146
97
114
85.1
135
132
177
67.5
85.5
106
80.6
124
Le groupe Trinil – Sangiran
Sangiran
Sangiran
Sangiran 38
12
17
204
107
79
156
96
111
87.2
135
132
128
140
130
La mesure de Glabelle-Opisthocranion est la plus longue pour Sangiran 17 et la plus
courte pour Trinil 2 (tableau 14) La valeur de Ngawi 1 est de 184 mm, intermédiaire entre
Sangiran 17 et Trinil 2. Sangiran 17 a la hauteur de la calotte la plus élevée et Trinil la plus
basse, celle de Ngawi 1 est très proche de celle de Sangiran 17 à 2 mm de différence. Ngawi 1
est le plus élevé pour la hauteur de Basion-Bregma, de 6 mm de différence par rapport à
Sangiran 17. En conclusion, la calotte crânienne de Ngawi 1 est plus haute que celle du
groupe de Trinil – Sangiran.
L'analyse des indices entre les largeurs frontales minimale et maximale nous permet de
visualiser l'importance de la constriction post-orbitaire par rapport à la largeur maximale de
l'écaille frontale. La valeur la plus faible est observée sur Trinil 2 (80.6) dont la convergence
des parois frontales vers l'avant est la plus forte. Celles de Sangiran 17 et Ngawi 1 sont
pratiquement similaires (87.2 et 85.1).
La comparaison entre la largeur maximale du crâne et la largeur bipariétale nous
permet de visualiser le contour du crâne en norma occipitalis. La largeur maximale du crâne
de l’Homo erectus se situe au niveau des crêtes supra-mastoïdiennes. Pour cette
37
caractéristique, dans le groupe Trinil – Sangiran, seul le Sangiran 17 peut être comparé, parce
que jusqu’au présent il n’y a que Sangiran 17 qui conserve la partie du temporal. Les crânes
de Ngawi 1 et Sangiran 17 ont un contour pentagonal à pans latéraux convergents vers le
haut.
Dans le groupe Ngandong – Sambungmacan (tableau 15), 6 crânes ont été mesurés
dont deux complets, Ngandong 7 et Ngandong 12. La longueur crânienne maximale est la
plus élevée pour Ngandong 6, alors que Ngawi 1 et Sambungmacan 3 sont les plus courts. La
mesure de Ngawi 1 est de 184 mm, alors que la moyenne de Sambungmacan 1 et 3 est de
183 mm. La valeur moyenne des crânes de Ngandong est nettement plus importante, 203 mm.
La hauteur de la calotte crânienne est similaire pour Ngawi 1 et les représentants de ce
groupe. Le crâne de Ngandong 6 a la hauteur le plus élevée (86 mm), et Sambungmacan 1 la
plus basse (74.5 mm). La valeur de la largeur maximale du crâne de Ngawi 1 est proche de
celle de Sambungmacan, mais en général, plus faibles que celles des hominidés de Ngandong.
Ngandong 6 montre la valeur la plus élevée (152.5 mm).
Le degré de convergence frontale vers l'avant est le plus fort pour Ngandong 6 (82.9)
et le plus faible pour Ngandong 7 (91.5), les autres individus de Ngawi, Ngandong et
Sambungmacan se plaçant entre ces deux extrêmes. Ces valeurs correspondent à la variabilité
de cette population.
Leur contour crânien en norma occipitalis est pentagonal à pans latéraux convergents
vers le haut, avec une largeur maximale crânienne située au niveau du temporal.
Les Hominidés fossiles de Chine comprennent les Homo erectus découverts à
Zhoukoudian Lower Cave et Hexian, ainsi que le crâne plus récent de Dali (tableau 16).
La longueur maximale crânienne est la plus grande pour le Sinanthrope X, elle est la
plus faible pour les Sinanthropes II et III et le crâne de Ngawi 1. La hauteur de la calotte est la
plus basse pour les Sinanthrope III et XI, alors que le Sinanthrope X est le plus haut, Ngawi
occupe une position intermédiaire.
Le degré de convergence du frontal vers l'avant est le plus prononcé sur le
Sinanthrope X, tous les autres hominidés fossiles étudiés montrent un indice proche, compris
entre 85.1 et 88.7, montrant ainsi une partie antérieure des frontaux peu développée
transversalement. Notons que les deux Homo erectus chinois plus récents ont les indices les
plus hauts et donc les frontaux les plus larges.
38
Tableau 15. Comparaison métrique entre Ngawi 1 et les spécimens du groupe Ngandong – Sambungmacan (en mm).
Crâne
Mesure
Long Max
H Basion-Bregma
H Voûte Crâne
Larg Max
Larg Front Min
Larg Front Max
Indice frontal
Larg Bi-Asterionic
Larg Bi-Parietal
Ngawi 1
184
113
77
146
97
114
85.1
135
132
Ng 6
220
86
152.5
102
123
82.9
128
150
Le groupe Ngandong – Sambungmacan
Ng 7
Ng 11
Ng 12
Sm 1
192
200
200
189
122
124
80
78.5
78
74.5
148
155.5
149
145
107
113.5
103
103
117
125
117
119
91.5
90.8
88
86.6
125.5
143
140
129
140
141
135
136
Sm 3
177
78.5
145
99.5
115
86.5
135
134
Tableau 16. Comparaison métrique entre Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine (en mm).
Crâne
Mesure
Long Max
H Basion-Bregma
H voûte crâne
Larg Max
Larg Front Min
Larg Front Max
Indice frontal
Larg Bi-Asterionic
Larg Bi-Parietal
Ngawi 1
184
113
77
146
97
114
85.1
135
132
Sinanthrope
II
189
119
Sinanthrope
III
189.5
69
146
85.5
100
85.5
115
129
Les crânes d’Homo erectus de Chine
Sinanthrope
Sinanthrope
Sinanthrope
X
XI
XII
205
194
194
83
71
80
145.5
92.5
91.5
94.5
118
104
110
78.4
88
85.9
115.50
117
116
120
134
130
Hexian
Dali
190.5
71
160
100.5
117
88.7
136
147
203.5
121
69
151
105.5
119
88.7
111
140.5
39
Tableau 17. Comparaison métrique entre Ngawi 1 et les Homo erectus d’Afrique (en mm).
Crâne
Mesure
Long Max
H Basion-Bregma
H Voûte Crâne
Larg Max
Larg Front Min
Larg Front Max
Indice frontal
Larg Bi-Asterionic
Larg Bi-Parietal
Ngawi 1
184
113
77
146
97
114
85.1
135
132
KNM-ER 3733
177
(117)
70
140
89.50
108
82.87
105
121
Les crânes d’Homo erectus d’Afrique
KNM-ER 3883
Olduvai (OH 9)
Laetoli (LH 18)
180
201
204
103
109
69
72
79
138
145
139
85
96
102
105
107
116
81
89.72
88
116
136
122
122
127
139
Broken Hill
203
124
81
100.50
112
89.73
140
40
Le contour crânien en norma occipitalis présente deux formes : pentagonale à pans
latéraux convergents vers le haut chez les Homo erectus de Zhoukoudian dont la largeur
maximale se situe au niveau du temporal. Les hommes de Dali et Hexian ont un
contour pentagonal à pans latéraux parallèles avec un début d'individualisation des bosses
pariétales, leur largeur maximale se place sur le pariétaux.
En général, les crânes des Homo erectus « archaïques » (Homo ergaster) d’Afrique ont
la longueur maximale et la hauteur de la calotte plus courte que celles des Homo sapiens
« archaïques » d’Afrique. Entre les Homo erectus « archaïques » eux-mêmes, le crâne de
KNM-ER 3883 est le plus long et pour la hauteur du crâne tous les deux ont la même hauteur
à peu près (voir tableau 17). Entre les Homo sapiens « archaïques » eux-mêmes, le crâne de
Laetoli (LH 18) est le plus long est le plus haut. On exclue le crâne de Kabwe dans l’analyse
multivariée parce qu’il ne conserve pas les partie temporale droite et une petite partie de
l’occipital droit, donc on ne peut pas mesurer la longueur entre les deux temporaux (pour
savoir si la largeur maximale est situé à la partie temporale ou pariétale) et la largeur
biastérionique. Le crâne de Ngawi 1 est plus grand par rapport à ceux des Homo erectus
« archaïques », mais il est plus petit par rapport à ceux des Homo sapiens « archaïques ».
Le degré de convergence du frontal vers l'avant est le plus prononcé sur KNMER 3883. Les deux individus de Homo erectus « archaïques » montrent l’indice proche (voir
tableau 17), et ainsi qu’entre les Homo sapiens « archaïques ». Par contre entre ces deux
groupes, l’indice est différent, avec les indices des Homo sapiens « archaïques » plus hauts et
donc les frontaux les plus larges. L’indice de Ngawi 1 se place entre ces deux groupes.
41
IV. L’étude multivariée
L'échantillon comprend 18 calvaria sur lesquels quatre variables ont été considérées, la
longueur maximale du crâne (notée GOL), la hauteur du crâne (CVH), la largeur bipariétale
(BPB) et la largeur biastérionique (ASB). Une analyse en composantes principales a été
réalisée. Le premier axe exprime 54.44 % de la variance totale et toutes les variables s’y
expriment positivement, et notamment sur la longueur du crâne (figure 18; tableau 18). Cet
axe peut-être interprété comme exprimant la notion de taille, et il ne différencie pas parmi les
groupes géographiques ou chronologiques.
Tableau 18. PCA Loadings selon les deux premiers axes.
Variable
Cranial length (GOL)
Cranial height (CVH)
Biparietal Breadth (BPB)
Biasterionic Breadth (ASB)
Percent of variance
PC axis 1
0.6677
0.2315
0.4775
0.5222
54.44 %
PC axis 2
-0.5825
-0.03556
-0.05436
0.8102
30.21 %
Ngawi 1 (A) se situe dans la partie moyenne de l’axe 1 parmi le groupe des spécimens
de Ngandong-Sambungmacan, montrant une taille crânienne modérée. Les spécimens de
Sambungmacan (Sm.1 & 3) sont proches de Ngawi 1 alors que les hommes de Ngandong se
placent sur la partie moyenne de l’axe 1 avec une taille légèrement plus grande que Ngawi 1.
Seul Ngandong 6 s'isole complètement à droite de l’axe X traduisant sa très grande taille
crânienne. Cet axe de l’ACP montre que le crâne de Ngandong 7 est le plus petit des
spécimens de Ngandong, et Sambungmacan 3 est le plus petit parmi le groupe de Ngandong –
Sambungmacan. Le crâne de Sangiran 17, placé sur la partie droite du premier axe, s'intègre
au groupe des crânes de Ngandong et Sambungmacan.
Les Homo erectus chinois se situent sur la partie moyenne de l’axe 1, avec une taille
crânienne modérée, alors que les crânes de Dali et Hexian sont légèrement plus grands que les
spécimens de Zhoukoudian. Le crâne de Hexian se situe parfaitement entre les Homo erectus
tardifs indonésiens (le groupe Ngandong – Sambungmacan). Nous pouvons conclure que le
crâne de Hexian a la même taille du crâne avec le groupe de Ngandong – Sambungmacan.
42
Les spécimens africains sont divisés dans 2 groupes, les Homo erectus « archaïques »
(Homo ergaster) - comme KNM-ER 3733 et KNM-ER 3883 – se situent sur la partie extrême
gauche du premier axe traduisant une petite taille crânienne, alors que l'Homo erectus –
Olduvai 9 et l'Homo sapiens archaïque Laetoli 18 – se situent plutôt à droite du premier axe,
ce qui veut dire qu’ils ont une plus grande taille crânienne. Le crâne d’Olduvai 9 s'intègre
parmi les Homo erectus tardifs indonésiens (le groupe Ngandong – Sambungmacan).
A SB
Sm.3
16
A
12
Hx
8
Ng.12
Sm.1
Component 2
Ng.11
4
ER.3883
0
OH.9
Ng.7
7
CVH BS.1
PB
-4
Z.III
ER.3733
Z.XI
Z.XII
-8
LH.18
-12
Z.X
Ng.6
GOL
-16
Dl
-20
-40
-32
-24
-16
-8
0
8
16
24
Co mpo nent 1
Figure 18. Projections des individus sur le plan défini par les deux premières composantes
principales de l’ACP effectuée sur les résidus de la superposition Procrustes.
Le deuxième axe exprime 30.21 % de la variance totale et met en évidence une
séparation entre les Homo erectus indonésiens et chinois. Sur ce second axe, la longueur du
crâne a un poids important et négatif et la largeur biastérionique une forte valeur positive. Les
spécimens chinois qui ont l’occipital étroit et une longueur du crâne assez importante se
situent ainsi vers le bas de l’axe 2. Seul le crâne de Hexian est situé la partie supérieure de
l’axe 2 où il est proche de Ngawi 1 et les autres spécimens Indonésien.
43
Généralement tous les spécimens Indonésien se situent vers le haut de l’axe 2. Ceci
signifie que ces spécimens ont un os occipital large et une longueur du crâne relativement plus
courte. Seul Ngandong 6, il se situe vers le bas de l’axe 2 qui veut dire qu’il a la longueur du
crâne le plus longue mais avec la largeur de l’occipital le plus étroite parmi les spécimens
d’Indonésie. Le crâne de Ngandong 11 se situe sur la partie haute de l’axe 2, donc le
Ngandong 11 a la plus grande la largeur de l’occipital. Sangiran 17 se situe à la partie
moyenne de l’axe 2, donc il a la longueur du crâne modérée et largeur de l’occipital modéré.
Les spécimens Africain se situent sur la partie moyenne de l’axe 2. Nous pouvons
interpréter qu’il n’y a pas différentiation géographique entre les spécimens Asiatique et
Africain. Cette interprétation basée sur la place d’Olduvai 9 qui se situe parmi les Homo
erectus Indonésien et Laetoli 18 qui se situe parmi les Homo erectus Chinois. Les Homo
erectus « archaïques » (Homo ergaster) ont la largeur de l’occipital et la longueur du crâne
modéré, mais KNM-ER 3733 se situe proche des spécimens Chinois alors que KNM-ER 3883
se situe proche des spécimens Indonésien. Mais on peut noter que dans les individus Africains
seulement l’Homo erectus « évolué » (OH 9) et l’Homo sapiens « archaïque » (LH 18) sont
proches des Homo erectus Asiatiques. Les Homo erectus « archaïques » (Homo ergaster) sont
placés au milieu de l’axe 2 entre 2 groupes de spécimens Asiatiques.
44
CHAPITRE 4
Discussion
Les caractères morphologiques de Ngawi 1 sont proches de ceux du groupe
Ngandong – Sambungmacan (Widianto, 1993 ; Grimaud-Hervé, 1997). Ces caractères sont :
la forme de la voûte crânienne qui est haute et arrondie ; le contour du crâne en norma
verticalis qui est intermédiaire entre les schémas bursoïde et sphénoïde ; présence d’une
dépression pré-lambdatique et position des lignes temporales basse à la moitie inférieure de
l’os. Ces caractères sont importants pour déterminer les différents groupes évolutifs javanais
et nous pouvons les utiliser pour comparer avec les autres Homo erectus (Chinois et Africain).
La comparaison des caractères morphologiques principaux de Ngawi 1 avec ceux des
individus chinois donne un résultat différent. On ne peut donc pas les classer dans le même
groupe alors que la variabilité morphologique est très grande. Ces différences morphologiques
entre Ngawi 1 (le groupe Ngandong – Sambungmacan en général) et les Homo erectus
Chinois peuvent être le fait de l’adaptation locale ou « genetic drift » (Anton, 2002).
Les caractères qui sont semblables entre Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine sont :
la forme du crâne en norma occipitalis qui est pentagonale à pans latéraux convergent vers le
haut ; la largeur maximale transversale du crâne est donc au niveau de la crête supramastoïdienne ; la forme des pariétaux qui sont carrés et la présence d’une crête supramastoïdienne.
Les caractères qui sont différents sont : la forme de la voûte crânienne qui est haute et
arrondie sur Ngawi 1 et base et aplatie sur les Chinois ; le contour du crâne en norma
verticalis qui est intermédiaire entre les schémas bursoïde et sphénoïde sur Ngawi 1 et
sphénoïde sur les Chinois ; présence d’une dépression pré-lambdatique sur Ngawi 1 et absente
sur les Chinois. Ce sont des caractères principaux pour regrouper le crâne de Ngawi 1 dans le
groupe de Ngandong – Sambungmacan.
La comparaison des caractères morphologiques principaux de Ngawi 1 avec ceux des
individus africains donne aussi un résultat différent. Aucun de caractères principaux de
Ngawi 1 n’est observable chez les Homo erectus « archaïques » d’Afrique (Homo ergaster).
45 On peut donc en conclure que le crâne de Ngawi 1 n’est pas du même type ou ne peut pas être
placé dans le groupe des Homo ergaster.
Même si on compare avec les individus de l’Homo erectus « évolué » d’Afrique, tous
les individus l’Homo erectus « évolués » manquent le carène sagittal (ou carène du crâne) et
le torus angularis, donc, on ne peut pas placer Ngawi 1 dans ce groupe. Ces différences
morphologiques peuvent être le fait de l’isolation géographique très longue et aussi
l’adaptation d’environnement.
Ces résultats de l’analyse des caractères morphologiques sont supportés par les
résultats métriques. Par exemple la forme de la calotte crânienne de Ngawi 1 est haute et
arrondie. Pour connaître la rondeur du crâne, on utilise la valeur d’indice crânien horizontal,
c’est la mesure de la longueur de la Glabelle à l’Opisthiocranion (longueur maximale du
crâne) par rapport à la largeur maximale du crâne, et donc, Ngawi 1 a la calotte plus arrondie
que celles de Ngandong. Le crâne de Ngandong 6 est le plus allongé parmi ce groupe et le
crâne de Sambungmacan 3 est le plus arrondi (tableau 19).
Tableau 19. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo erectus Indonésiens de
Ngandong et Sambungmacan et Ngawi 1.
crânes
Ngawi 1
Sangiran 17
Ngandong 6
Ngandong 7
Ngandong 11
Ngandong 12
Sambungmacan 1
Sambungmacan 3
Longueur
maximale du
crâne (a)
184
204
220
192
200
200
189
177
Largeur
maximale du
crâne (b)
146
156
152.50
148
155.50
140
145
145
Indice crânien
horizontal
(b/a x 100)
79.34
76.47
69.32
77.08
77.75
74.50
76.72
81.92
La valeur moyenne d’indice crânien horizontal du groupe Ngandong –
Sambungmacan est 76.22
Généralement les individus Chinois (tableau 20) ont la calotte aplatie par rapport avec
Ngawi 1, sauf le crâne de Hexian qui a une valeur plus grande que Ngawi 1, donc il a le crâne
plus arrondi que Ngawi 1 et le groupe Ngandong - Sambungmacan.
46 Tableau 20. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo erectus Chinois et Ngawi 1.
crânes
Ngawi 1
Sinanthrope III
Sinanthrope XI
Dali
Hexian
Longueur
maximale du
crâne (a)
184
189.50
194
190.50
203.50
Largeur
maximale du
crâne (b)
146
146
145.50
160
151
Indice crânien horizontal
(b/a x 100)
79.34
77.05
75
74.20
83.99
La valeur moyenne d’indice crânien horizontal des Homo erectus Chinois est 77.56
En général pour l’indice moyen, les crânes des Homo erectus Africains ont la forme
arrondie. Le crâne de KNM-ER 3733 a l’indice le plus proche de Ngawi 1, donc il a le crâne
arrondi. Même le crâne de KNM-ER 3883 a le crâne arrondi (tableau 21).
Pour l’indice moyen, les crânes des Homo sapiens « archaïques » Africains ont la
forme allongée. Le crâne de Laetoli est le plus allongé (tableau 22). Le crâne de Ngawi 1 est
plus arrondi par rapport à ce groupe.
Tableau 21. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo erectus Africains et Ngawi 1.
crânes
Ngawi 1
KNM-ER 3733
KNM-ER 3883
Longueur
maximale du
crâne (a)
184
177
180
Largeur
maximale du
crâne (b)
146
140
138
Indice crânien
horizontal
(b/a x 100)
79.34
79.10
76.67
La valeur moyenne d’indice crânien horizontal des Homo erectus Africains est 77.88
Tableau 22. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo sapiens « archaïques »
Africains et Ngawi 1.
crânes
Ngawi 1
Olduvai (OH 9)
Laetoli (LH 18)
Longueur
maximale du
crâne (a)
184
201
204
Largeur
maximale du
crâne (b)
146
145
139
Indice crânien
horizontal
(b/a x 100)
79.34
72.14
68.14
La valeur moyenne d’indice crânien horizontal des Homo sapiens « archaïques »
Africains est 70.14
47 Un autre caractère de Ngawi 1 est un crâne haut, comme les individus du groupe
Ngandong – Sambungmacan qui ont le crâne haut et arrondi. Pour confirmer ce caractère, on
utilise la valeur d’indice de la hauteur du crâne. Il y a trois types de mesure de hauteur du
crâne : 1) la hauteur Basion – Bregma, 2) la hauteur Auriculo – Bregma (Porion - Bregma) et
3) la hauteur de la calotte. Selon l’état de conservation du crâne, on ne peut effectuer que deux
type de mesure ; la hauteur Porion – Bregma et la hauteur de la calotte.
L’indice Porion – Bregma par rapport à la longueur maximale du crâne (tableau 23),
montre que le crâne Ngawi 1 a la valeur très proche (54.34) de la moyenne du groupe
Ngandong – Sambungmacan (54.87). Si, on voit individuellement, le crâne Sambungmacan 3
est le plus haut et Ngandong 7 est le plus court. Le crâne Sangiran 17 est court par rapport à la
valeur moyenne du groupe Ngandong – Sambungmacan et avec Ngawi 1. On ne peut pas
mesurer le Ngandong 6 parce qu’il ne conserve pas la partie temporale, donc il n’y a pas
porion pour mesurer. L’indice Porion – Bregma par rapport à la largeur maximale du crâne
montre presque le même résultat, Ngawi 1 a presque même hauteur que la valeur moyenne du
groupe Ngandong – Sambungmacan et Ngandong 7 est toujours le plus petit.
Tableau 23. Indices de hauteur du crâne des Homo erectus Indonésiens.
crânes
Ngawi 1
Sangiran 17
Ngandong 6
Ngandong 7
Ngandong 11
Ngandong 12
Sambungmacan 1
Sambungmacan 3
Hauteur
Porion Bregma
Longueur
maximale
du crâne
Largeur
maximale
du crâne
100
104.70
94.50
113.50
106
107
104
184
204
220
192
200
200
189
177
146
156
148
155.50
149
145
145
Les valeurs moyennes du groupe Ngandong –
Sambungmacan sont
Indices
PR-BR /
PR-BR /
Longueur
Largeur
maximale
maximale
54.34
68.49
51.32
67.12
49.21
63.85
56.75
72.99
53
71.14
56.61
73.79
58.76
71.72
54.87
70.70
Dans le tableau 24, pour l’indice Porion – Bregma par rapport à la longueur maximale
du crâne, le crâne Ngawi 1 montre qu’il est le plus haut entre les crânes des Chinois. Le crâne
de Hexian est le plus haut entre les individus Chinois et le Sinanthrope XI est le plus petit.
Même résultat pour l’indice Porion – Bregma sur la largeur maximale, qui montre toujours
48 que Ngawi 1 est le plus haut. Si on compare les valeurs des indices moyens entre les Homo
erectus Javanais et Chinois, cela montre que les Javanais ont le crâne plus haut.
Tableau 24. Comparaison d’indices de hauteur du crâne des Homo erectus Chinois et
Ngawi 1.
crânes
Ngawi 1
Sinanthrope III
Sinanthrope XI
Dali
Hexian
Hauteur
Porion Bregma
Longueur
maximale
du crâne
Largeur
maximale
du crâne
100
95.20
92.40
104
99.20
184
189.50
194
203.50
190.50
146
146
145.50
151
160
Les valeurs moyennes des individus Chinois sont :
Indices
PR-BR /
PR-BR /
Longueur
Largeur
maximale
maximale
54.34
68.49
50.24
65.21
47.63
63.51
51.11
68.87
52.07
62
50.26
64.90
Dans le tableau 25, le crâne Ngawi 1 est toujours plus haut que tous les individus
Africains pour la valeur moyenne d’indice Porion – Bregma par rapport à la longueur
maximale. Mais pour l’indice individuel, le crâne de Laetoli (LH 18) a la même valeur que
Ngawi 1. Cette ressemblance peut-être liée au facteur temporel et au stade évolutif entre
Ngawi 1 et LH 18, parce qu’ils sont contemporains (entre 200 Ka – 50 Ka) et que chaque
spécimen se place dans le stage évolutif avancé.
Tableau 25. Comparaison d’indices de hauteur du crâne des Homo erectus Africains
et Ngawi 1.
crânes
Ngawi 1
KNM-ER 3733
KNM-ER 3883
Olduvai (OH 9)
Laetoli (LH 18)
Hauteur
Porion Bregma
Longueur
maximale
du crâne
Largeur
maximale
du crâne
100
93
89.20
102.40
111.80
184
177
180
201
204
146
140
138
145
139
Les valeurs moyennes des individus Africains sont :
Indices
PR-BR /
PR-BR /
Longueur
Largeur
maximale
maximale
54.34
68.49
52.54
66.43
49.56
64.64
50.95
70.62
54.80
51.87
67.23
49 Le résultat de l’analyse multivariée avec ACP supporte les résultats morphologiques et
métriques. Dans l’ACP, Ngawi 1 a la taille du crâne modérée et il est particulièrement bien
groupé avec les individus de Sambungmacan et les individus de Ngandong. Cette similarité
peut-être le fait de la même adaptation géographique et l’isolation géographique (endémisme)
parmi eux. Le résultat de l’ACP supporte aussi les travaux précédents de Anton (2002) et
Durband (2006) qui concluent que les individus de Ngandong – Sambungmacan et Ngawi 1
ont le même modèle craniométrique.
Il y a des anomalies dans le résultat ACP concernant du groupe de Ngandong –
Sambungmacan. Ces sont de la taille du crâne du Ngandong 6 et Sambungmacan 3 et le
regroupement géographique entre eux. Concernant de la taille, le crâne de Ngandong 6 est
plus grand que les autres et Sambungmacan 3 est le plus petit. La grande taille du crâne de
Ngandong 6 est mentionnée déjà dans les travaux précédents de Weidenreich (1951) et Santa
Luca (1980). L’anomalie de la taille de Ngandong 6 et Sambungmacan 3 ne montre peut-être
que la différent physiologique individuelle, parce que dans les travaux précédents, même
métrique et non-métrique (Widianto & Zeitoun, 2003 ; Anton, 2002, 2003 ; Durband, 2006,
2007) concluent que ce groupe partage la même similarité de la forme du crâne avec les
individus de Sangiran et la caractéristique de la calotte crânienne est strictement dans ce
groupe.
Concernant le regroupement géographique dans l’ACP, il y a plusieurs anomalies dans
les individus Indonésien, Chinois et Africain. Les individus Indonésiens se regroupent
généralement dans la partie haute de l’axe 2. Mais le crâne de Ngandong 6 se situe à la partie
basse. Ce crâne est placé avec les Chinois (Zhoukoudian X et Dali). Nous pouvons dire que ce
crâne partage peut-être quelque caractère avec les Chinois comme la longueur du crâne et la
hauteur du crâne. Mais ce résultat apparaît pour un crâne seulement donc nous ne concluons
pas que les individus de Ngandong partagent les mêmes caractères que les Chinois, même s’il
y a anomalie de crâne de Hexian qui se situe parfaitement dans le groupe Ngandong –
Sambungmacan. Ce crâne partage peut-être aussi quelques caractères avec les Indonésien,
cette possibilité est à associer avec la taille générale des Homo erectus « évolués » d’Asie,
particulièrement la taille de la partie pariétale et biastérionique. Ces similarités ne comptent
pas dans le regroupement géographique car c’est une caractéristique constante entre les Homo
erectus primitifs et tardifs dans la ligne des Indonésiens, et aussi le crâne de Hexian a souffert
quelque déformation post-dépositionnelle, notamment sur la partie antérieure du pariétal, qui
a peut-être affecté la mesure (Durband et.al, 2005). Ces caractéristiques sont plus similaires
entre eux-mêmes que celles des Chinois (Anton, 2002). Et aussi la distance du temps qui
50 s’étend à peu près sur 900 Ka dans les Homo erectus Indonésiens donne seulement des petites
différentes. Donc, les petites différentes entre les Homo erectus primitifs et tardifs en
Indonésie peuvent être considérées comme le changement temporel dans cette lignée.
L’autre anomalie est l’individu d’Africain (Olduvai 9) qui se situe parfaitement dans le
groupe de Ngandong. En général les africains et les indonésiens ne se différencient pas
géographiquement, comme dans les travaux précédents qui montrent que la voûte crânienne
ne différencie pas entre les Africain et les Asiatique (Anton, 2002). Donc, le crâne d’Olduvai
partage les mêmes caractères avec les Homo erectus tardif Indonésien, et nous pouvons dire
que ce sont des traits primitifs.
La partie basilaire du crâne de Ngawi 1 (figures 16 et 17) a été observée grâce au
scanner et au logiciel 3D mimics. On peut voir dans cette partie la protubérance occipitale
externe avec la crête occipitale externe qui s’étend au-dessous de cette protubérance et
jusqu’au bord postérieur du foramen magnum, le torus occipitalis, le foramen magnum, deux
condyles occipitaux qui sont érodés, l’apophyse basilaire avec la fossette notochordale
(naviculaire), deux pétreux qui sont érodés, la fosse mandibulaire, la fissure sur l’articulation
temporo-mandibulaire, le foramen ovale gauche un peu érodé à la partie antérieure peut-être
du nettoyage des sédiments, par contre on peut voir clairement le foramen ovale droit avec le
foramen spinosum.
Sur cette reconstruction 3D, il y a une reconstruction incomplète de la partie sphénoïde
gauche, en fait sur l’image du crâne original cette partie est complète. Ce n’est du aux travaux
pendant le nettoyage mais plutôt à une acquisition incomplète des données dans le scanner.
Malheureusement, on ne peut pas voir la location de la fissure squamo-tympanique sur
le fond de la fosse temporo-mandibulaire, les tubérosités post-condyloïdes et la morphologie
du foramen ovale. Ces caractères sont considérés comme conservatifs dans l’évolution, parce
que ces caractères sont présents uniquement dans les populations de Ngandong (Durband,
2007). En fait, on ne peut voir la présence du foramen ovale avec le foramen spinosum, mais
on n’est pas sûr de leur morphologie parce que les deux parties des pétreux et les grandes ailes
du sphénoïde sont plus au moins érodées. Selon Durband (2007), le foramen ovale est situé à
la base de la fosse profonde avec deux foramens accessoires en avant qui sont séparés par un
large septum.
51 CHAPITRE 5
Conclusion
Le crâne de Ngawi 1 a des caractères morphologiques plus proches de ceux de groupe
Ngandong – Sambungmacan. Ces ressemblances de caractères sont supportées par les
résultats métriques uni et multivariés. Ces caractères sont :
•
La forme de la voûte crânienne qui est haute et arrondie.
•
Le contour du crâne en norma verticalis qui est intermédiaire entre les schémas bursoïde
et sphénoïde.
•
Présence d’une dépression pré-lambdatique et position des lignes temporales basse à la
moitie inférieure de l’os.
La méthode utilisée pour enlever le sédiment dur sur le fossile de Ngawi est la
méthode d’anthropologie virtuelle. C’est une méthode non-destructive qui permet d’analyser
plus exhaustivement la partie anatomique interne, et aussi d’analyser la partie qui est
recouverte par du sédiment. Cette méthode est basée sur l’utilisation de CT (Computed
Tomography) et avec l’aide de l’ordinateur et les logiciels 3D (p.ex. Amira & Mimics). La
partie basilaire du crâne a été dégagée, on peut décrire tous les caractères qui sont présents, ce
sont : la protubérance occipitale externe avec la crête occipitale externe, le torus occipitalis,
l’apophyse basilaire avec la fossette notochordale (naviculaire), le foramen ovale gauche qui
est érodé et le foramen ovale droit avec le foramen spinosum.
La comparaison morphologique et métrique entre Ngawi 1 et les Homo erectus
Chinois et Africains montre des différences de regroupement. On ne peut pas classer Ngawi 1
dans les individus Chinois, parce que les Chinois, notamment les Sinanthropes, sont différents
(« unique » comme le dit Anton, 2002) morphologiquement et ne sont pas semblables avec les
Indonésiens. Et même avec les individus Africains, Ngawi 1 a toujours des différences
morphologiques et métriques. Ces différences morphologiques peuvent être le fait de
l’isolation géographique très longue et aussi l’adaptation à l’environnement.
Ainsi, parmi tous les spécimens des Homo erectus (Africain, Chinois et Indonésien) la
place de Ngawi 1 est uniquement dans le groupe des Homo erectus Indonésien et la place de
Ngawi 1 entre trois groupes évolutifs Indonésiens est dans le groupe Ngandong –
Sambungmacan. C’est un groupe évolutif tardif d’Homo erectus en Indonésie.
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55 INDEX DES FIGURES
Figure 1. Le crâne de Trinil 2 (Pithécanthrope I) en vue latérale, sans échelle ......................... 7
Figure 2. Le moulage du crâne de KNM-ER 3733 en vue latérale, sans échelle ..................... 10
Figure 3. Le moulage du crâne de Kabwe en vue latérale, sans échelle .................................. 10
Figure 4. Le moulage du crâne de Sinanthrope XI en vue latérale, sans échelle ..................... 11
Figure 5. Le moulage du crâne de Hexian en vue latérale, sans échelle .................................. 12
Figure 6. Le crâne de Sangiran 4 en vue antérieure et latérale, sans échelle ........................... 14
Figure 7. Le moulage du crâne de Sangiran 17 en vue latérale, sans échelle .......................... 15
Figure 8. Le moulage du crâne de Ngandong 7 en vue latérale, sans échelle .......................... 15
Figure 9. Le crâne de Sambungmacan 1 à gauche et Sambungmacan 3 à droit en vue latérale,
sans échelle ............................................................................................................................... 16
Figure 10. Le crâne de Sambungmacan 4, sans échelle ........................................................... 16
Figure 11. Le crâne de l’homme de Narmada en vue latérale, sans échelle ............................ 17
Figure 12. L’encadrement général de la paléoanthropologie assistée par ordinateur .............. 20
Figure 13. Le crâne de Ngawi 1 en vue supérieure, sans échelle ............................................. 23
Figure 14. Le crâne de Ngawi 1 en vue antérieure, sans échelle ............................................. 23
Figure 15. Le crâne de Ngawi 1 en vue latérale, sans échelle.................................................. 24
Figure 16. L’image 3D de Ngawi 1 en vue basilaire après l’enlèvement du sédiment, sans
échelle....................................................................................................................................... 24
Figure 17. Description d’image 3D de Ngawi 1 en vue basilaire après l’enlèvement du
sédiment, sans échelle .............................................................................................................. 25
Figure 18. Projections des individus sur le plan défini par les deux premières composantes
principales de l’ACP effectuée sur les résidus de la superposition Procrustes ........................ 43
56
INDEX DES TABLEAUX
Tableau 1. Liste des fossiles crâniens découverts à Java ......................................................... 13
Tableau 2. Liste et définition des variables métriques crâniennes (neurocrâne) pour les
analyses métrique ..................................................................................................................... 19
Tableau 3. Les crânes de Javanaise Homo erectus qui sont étudié .......................................... 26
Tableau 4. Les crânes des Homo erectus de Chine qui sont étudié ......................................... 26
Tableau 5. Les crânes des Homo erectus d’Afrique qui sont étudié ........................................ 26
Tableau 6. La comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les trois groupes
évolutifs d’Homo erectus javanais ........................................................................................... 28
Table 7. Les ressemblances morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et le groupe Ngandong –
Sambungmacan ........................................................................................................................ 29
Tableau 8. Comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine
................................................................................................................................................. .31
Tableau 9. Comparaison morphologique entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine
................................................................................................................................................. .32
Tableau 10. Comparaisons morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et les Homo erectus
« évolués » de Chine ................................................................................................................ 33
Tableau 11. Comparaisons morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et Les Homo erectus de
l’Afrique ................................................................................................................................... 34
Tableau 12. Ressemblances morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et l’Homo erectus
« archaïque » de l’Afrique ........................................................................................................ 35
Tableau 13. Ressemblances morphologiques entre le crâne Ngawi 1 et l’Homo sapiens
« archaïque» de l’Afrique ......................................................................................................... 36
Tableau 14. Comparaison métrique de Ngawi 1 avec les spécimens du groupe Trinil –
Sangiran (mesure en mm) ....................................................................................................... 37
Tableau 15. Comparaison métrique entre Ngawi 1 et les spécimens du groupe Ngandong –
Sambungmacan (en mm) ......................................................................................................... 39
Tableau 16. Comparaison métrique entre Ngawi 1 et les Homo erectus de Chine (en mm) .......
................................................................................................................................................. .39
57
Tableau 17. Comparaison métrique entre Ngawi 1 et les Homo erectus de l’Afrique (en mm) ..
................................................................................................................................................. .40
Tableau 18. PCA Loadings selon les deux premiers axes........................................................ 42
Tableau 19. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo erectus Indonésiens de
Ngandong et Sambungmacan et Ngawi 1 ................................................................................ 46
Tableau 20. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo erectus Chinois et Ngawi 1 ...
................................................................................................................................................. .47
Tableau 21. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo erectus Africain et Ngawi 1 ..
................................................................................................................................................. .47
Tableau 22. Comparaison d’indice crânien horizontal des Homo sapiens « archaïques »
Africains et Ngawi 1 ................................................................................................................ 47
Tableau 23. Indices de hauteur du crâne de Javanaise Homo erectus...................................... 48
Tableau 24. Comparaison d’indices de hauteur du crâne des Homo erectus Chinois et le
Ngawi 1 .................................................................................................................................... 49
Tableau 25. Comparaison d’indices de hauteur du crâne des Homo erectus Africains
et Ngawi 1 ................................................................................................................................ 49
58

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