newcastle upon tyne (gb)

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newcastle upon tyne (gb)
lanification
NEWCASTLE
énergétique urbaine UPON TYNE (GB)
Dans les pays européens, il existe des dynamiques relatives à la planification énergétique et environnementale urbaine.
Ces dynamiques varient selon les pays en fonction d'une série de facteurs climatiques, institutionnels, politiques,
culturels et historiques. C’est le cas de la Ville de NEWCASTLE UPON TYNE.
ASPECTS GENERAUX
La ville de Newcastle est la capitale régionale du
Nord-Est de l’Angleterre, et fait partie de la
conurbation "Tyne and Wear" qui compte 1,1
million d’habitants.
C’est l’une des premières villes en Grande
Bretagne à avoir accordé une importance
particulière aux impacts environnementaux des
consommations énergétiques et à la maîtrise de
l’énergie.
CONTEXTE GENERAL
Ses investissements depuis 1981 dans l’efficacité
énergétique des bâtiments communaux lui ont d’ailleurs
permis de réduire leur consommation de près de 50%, et
d’économiser plus de 10 million de francs par an.
La production et la distribution d’énergie y sont assurées
par de grandes entreprises privées ("British Gas Nothern"
pour le gaz, "Northern Electric plc" pour l’électricité).
Dates-clé
1979 : Inauguration du premier réseau de chaleur
1989 : Formation d’un groupe de travail avec
participation d’acteurs locaux
1990 : Etude "Strategy for Energy and the Urban
Environment" (diagnostic et élaboration de
scénarios énergétiques pour la ville)
1992 : Présentation du "Energy Action Plan"
1996 : Evaluation et révision du "Energy Action
Plan"
Phase préparatoire
Un groupe de travail a été formé en 1989 par la
municipalité, afin de préparer une stratégie
énergétique urbaine (suite à un appel d’offres de la
Commission européenne). L’équipe regroupait des
représentants
des
principaux
fournisseurs
énergétiques, des deux universités de la ville ainsi
que des entreprises de transports publics. Il a
élaboré la stratégie énergétique de la ville en trois
étapes (les deux premières ont été réalisées dans
le cadre de l’ étude "Strategy for Energy and the
Urban Environnement", lancée en 1990, et
correspondent à la phase préparatoire) :
ère
1
étape
:
Diagnostic
énergétique
et
environnemental de la ville pour l’année 1990 :
* recueil de données auprès des fournisseurs
énergétiques locaux et auprès du modèle de
simulation des transports de la conurbation ("The
Tyne and Wear transportation model"),
* évaluation des émissions atmosphériques par le
modèle TEMIS (obtenu sous licence auprès de
l’ÖKO-Institut de Darmstadt, en Allemagne),
* résultats : 6000 GWh ont été consommés à
l’intérieur de Newcastle en 1990, ce qui a émis
Planification énergétique urbaine
environ 2300 kt de CO2, 17 kt de CO et de SO2, 8
kt de NOx et 6 kt de CH4.
ème
2
étape : Elaboration de scénarios énergétiques
alternatifs à l’échelle de la ville pour les années
2000 et 2010 :
* simulations réalisées par le modèle TEMIS,
* importante réduction de gaz à effet de serre
prévue dans le scénario 2 intitulé "New Policy
Initiatives" (politique volontariste favorisant une
production plus propre et une maîtrise de la
demande énergétique).
La municipalité a décidé de mettre en oeuvre les
principales initiatives proposées dans le scénario
"New Policy Initiatives" Elle a publié en mai 1992
son plan d’action, "The Energy Action Plan". Cette
3ème étape correspond à la phase de planification
énergétique.
NEWCASTLE (GB)
Les objectifs du plan
Le plan préconise d’agir dans quatre domaines :
* la cogénération,
* les énergies renouvelables,
* l’efficacité énergétique,
* les transports (diminuer les besoins de mobilité et
encourager un transfert modal vers les modes de
déplacement les moins polluants).
Il détermine assez précisément ce que chaque
acteur impliqué doit entreprendre comme action
dans chacun de ces domaines.
Les objectifs envi ronnementaux poursuivis sont
ceux du scénario 2 :
* réduction des émissions de CO2 de 45% en 2010
par rapport à l’année 1990,
* réduction des émissions de SO2 de 89%, de CO
de 82% et de NOx de 76%.
Par ailleurs, les nouveaux travaux pour améliorer
l’efficacité énergétique des bâtiments publics
devraient permettre de réduire leur facture
énergétique de 900 000 FF par an.
EXPERIENCE DE NEWCASTLE
Le "Energy Action Plan" est en vigueur depuis un
peu plus de quatre ans. Les réalisations qu’il a
suscité ont impliqué non seulement la municipalité,
mais aussi divers organismes : agences
gouvernementales, entreprises privées, services
publics fournisseurs d’énergie, ainsi que de la
participation des habitants. Les principales actions
concernent :
La cogénération
La municipalité a développé 10 petites unités de
cogénération afin d’approvisionner en chaleur et
électricité les principaux bâtiments communaux
comme le centre administratif municipal et les
piscines communales.
En 1992, l’usine "Byker" de valorisation énergétique
des déchets municipaux a doublé son activité et
traite désormais tous les déchets de la ville. Sa
production de "pellets", qui alimente une centrale de
cogénération, permet désormais de générer 27
GWh d’électricité par an et d’alimenter en chaleur
plus de 2000 logements.
L’ancien projet municipal de développement d’une
unité de cogénération à grande échelle alimentant
le centre-ville, sur le modèle scandinave, a été
repris par un consortium privé en partenariat avec
les autorités publiques et les principaux
consommateurs. Dans le nouveau projet, la
centrale fonctionnerait au gaz et approvisionnerait
les principaux utilisateurs, à savoir l’hôpital,
Energie-Cités/Ademe
l’université et les commerces. Elle aurait une
puissance de 10 MWel et 13 MWth et coûterait 70
millions de FF. Ce projet est actuellement remis en
question à cause d’un des utilisateurs potentiels de
chaleur réticents à s’engager à long terme dans ce
type d’énergies.
Les énergies renouvelables
La stratégie énergétique de la ville dans le domaine
des énergies renouvelables s’appuie sur l’utilisation
du photovoltaïque et du solaire passif.
Un immeuble de l’université de Northumbria a été
récemment équipé de cellules photovoltaïques dans
le cadre d’un projet-pilote de démonstration (financé
par le programme européen Thermie). Cet
équipement devrait produire 30 à 40% de la
consommation électrique de pointe du bâtiment,
soit environ 32 MWh par an.
Une étude de la municipalité sur le potentiel des
énergies renouvelables est en cours. Elle donnera
notamment des orientations sur l’architecture
bioclimatique à développer dans les logements et
commerces afin de faire un meilleur usage du
solaire passif.
1997
Planification énergétique urbaine
L’efficacité énergétique
En complément de son programme déjà ancien
d’efficacité énergétique (notamment dans les
bâtiments publics), la municipalité a ouvert un
Centre Local de Conseil et d’Information ("The
Local Information and Advice Centre", LIAC). Il
s’adresse au grand public et aux petites et
moyennes entreprises, et est situé dans une zone
commerciale du centre-ville.
NEWCASTLE (GB)
Les investissements d’efficacité énergétique ont
néanmoins relativement peu progressé. Ils ont été
freinés par un manque de ressources financières, et
une rentabilité médiocre du fait de prix de l’énergie
relativement bas. A cela s’ajoutait parfois dans le
secteur privé un manque de connaissance, que le
LIAC a pour but de pallier.
Actuellement, le Conseil Municipal se prépare à
mettre en oeuvre les dispositions du "Home Energy
Conservation Act" (réglementation thermique
britannique).
EVALUATION
Un compte rendu sur la stratégie énergétique, les
actions entreprises dans ce cadre, et leurs
conséquences sur le plan énergétique, économique
et environnemental, est actuellement réalisé par la
municipalité, en collaboration avec des entreprises
énergétiques (par le groupe de travail "Local
Agenda
Energy
Group"
du
Département
Développement). La méthodologie utilisée est la
même que dans l’étude préparatoire réalisée en
1990 : mêmes sources d’information, modèle
TEMIS...
Les premiers résultats sont assez médiocres. On
sait d’ores et déjà que l’utilisation de véhicules
particuliers a augmenté de 30% ces 5 dernières
années et que les consommations de gaz et
d’électricité ont continué de croître.
Evaluation de la démarche : une implication
importante des acteurs
Le plan d’action a été préparé au sein du Service
Développement de la municipalité, en parallèle
avec l’élaboration d’un Plan Directeur d’Occupation
des Sols et de Transport (le "Unitary Development
Plan"). Cela a permis d’insuffler une dimension
énergétique dans la planification de la ville et
d’impliquer les autorités locales. Par ailleurs, le fait
d’avoir fait participer des acteurs locaux à
l’élaboration de la stratégie énergétique de la ville a
permis de mieux les impliquer au moment de sa
mise en oeuvre.
PERSPECTIVES
La planification énergétique municipale a débouché
sur quelques réalisations concrètes. Elles sont
toutefois de faible ampleur. L’évaluation municipale
en cours cherche d’ailleurs à comprendre les
raisons de ce succès médiocre et devrait
déboucher sur une révision des objectifs
énergétiques et du plan d’action.
Le cas de la ville de Newcastle présente néanmoins
un grand intérêt à trois niveaux :
* la méthodologie employée (importante phase
préliminaire et mesure des résultats),
* la prise en compte de l’environnement dans la
planification énergétique (raisonnement multiénergie, dimension "maîtrise de la demande"),
Energie-Cités/Ademe
* la démarche de la ville : en impliquant de
nombreux acteurs-clés, la municipalité est allée
bien au-delà de son rôle habituel. Elle a joué un rôle
incitateur, cherchant à infléchir le bilan énergétique
global de la ville et son influence sur
l’environnement.
L’implication à nouveau des acteurs-clés (firmes
énergétiques...) dans l’étude d’évaluation, devrait
aider à déterminer les domaines dans lesquels la
municipalité doit agir directement et ceux pour
lesquels il vaut mieux agir par incitation et lobbying.
Cela favorisera également le processus de mise en
place d’un "Agenda 21 local" dans lequel s’est
engagé la ville.
1997
Planification énergétique urbaine
NEWCASTLE (GB)
POUR ALLER PLUS LOIN
CITY OF NEWCASTLE UPON TYNE
Development Department, Civic Center
M. Adrian SMITH
UK Newcastle NE2 1BZ
Tel.:+44 191 232 85 20 / Fax: +44 191 211 49 98
Cette fiche de cas a été réalisée par Energie-Cités grâce à la collaboration des
responsables de la Ville de Newcastle upon Tyne et au soutien technique et financier de
l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe)
Energie-Cités/Ademe
1997