La correction des fautes orales - Romanisches Seminar
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La correction des fautes orales - Romanisches Seminar
Universität zu Köln Philosophische Fakultät Romanisches Seminar Analyse du stage en situation: Outils de didactique et enseignement du FLE Dr. Wolfgang Pütz SS 2010 La correction des fautes orales 1 Table des matières 1. La conception de la faute dans l’histoire de la didactique des langues étrangères 1 2. La correction des fautes orales 2 2.1. Faut-il corriger les fautes orales? 4 2.2. Quelles sortes de fautes orales faut-il corriger? 5 2.3. A quel moment faut-il corriger les fautes orales? 7 2.4. Qui corrige les fautes orales? 9 2.5. Comment faut-il corriger les fautes orales? 10 3. La réaction des élèves concernant la correction des fautes orales 13 4. Conclusion 15 5. Références bibliographiques 17 6. Erklärung der Selbstständigkeit 19 2 1. La conception de la faute dans l’histoire de la didactique des langues étrangères De nos jours, dans la didactique l’opinion générale règne que les élèves, qui font des fautes, donnent aux enseignants un aperçu de leur niveau d’apprentissage d’une langue étrangère. C’est la raison pour laquelle il est très important de se servir de ces fautes comme une chance pour l’apprentissage1. Le concept de la « Lernersprache » souligne qu’il existe, pendant le procès d’apprentissage, une multitude d’états de maîtrise instables et variables de la langue cible, qui sont considérés comme différentes formes d’« Interimsprachen ». Ici, il s’agit d’un déplacement de la norme de la langue maternelle vers la langue cible2. En ce qui concerne ces « Interimsprachen » on parle aussi de l’hypothèse de l’ »interlanguage » de Selinker (1972) selon laquelle, lors de l’apprentissage d’une langue étrangère, l’apprenant forme un système linguistique spécifique qui a des traits de la langue maternelle ainsi que de la langue cible et des traits spécifiques indépendants de ces deux langues3. Cépendant, les fautes n’ont pas toujours été considérées comme quelque chose de positif dans la didactique. Avant les années 1960, les fautes orales étaient un obstacle au déroulement du cours et étaient considérées, pour cette raison, comme une « défaillance de l’élève ou du maître »4. A cette époque, la linguistique contrastive avait une grande influence sur la conception de la faute, et en particulier, l’hypothèse contrastive jouait un rôle important. D’après cette hypothèse la langue maternelle influençait l’apprentissage de la langue étrangère de telle manière que les règles identiques à ces deux langues étaient faciles à apprendre, tandis que les règles différentes étaient la source de fautes et étaient la raison des difficultés rencontrées lors de l’apprentissage. Les fautes étaient donc considérées comme le résultat des interférences entre ces deux langues5. Mais cette hypothèse était fortement critiquée, parce qu’on se rendait compte que l’influence de la langue maternelle était seulement un facteur parmi tant d’autres. C’est pourquoi, il fallait differencier entre différents types de fautes, ce qu’a fait Corder (1967) en faisant la différence entre des « errors », des « mistakes » et des « lapses ». Il a été le premier à investiguer de façon nuancée les différentes types de fautes et leurs origines6. Selinker s’est appuyé sur ses études pour formuler son hypothèse de l’ »interlanguage ». Ce développement dans la didactique des langues étrangères 1 Nieweler 2006, p. 280. Nieweler 2006, p. 281. 3 Edmondson / House 2006, p. 227. 4 Cuq / Gruca 2005, p. 389. 5 Edmondson / House 2006, p. 218. 6 Edmondson / House 2006, p. 215. 2 3 souligne que le point de vue concernant les fautes a changé à partir des années 1960. Depuis, la conception de la faute orale a changé et passé d’une conception négative à une plutôt positive. Maintenant, on est sûr que les origines de la faute peuvent être multiples. D’un côté, elles peuvent « provenir d’une interférence de la langue maternelle ou d’une autre langue dèjà apprise », mais d’un autre côté, il peut s’agir aussi de fautes dues à une « difficulté intrinsèque » à la langue cible, ce qui veut dire qu’aussi des locuteurs natifs commettent ces fautes dans certaines situations. En outre, les fautes peuvent être de nature pragmatique quand il s’agit d’une forme grammaticalement correcte, mais employée dans un mauvais contexte7. Ce qui est évident, c’est que la conception de la faute s’est beaucoup développée au cours de l’histoire de la didactique des langues étrangères. Maintenant, on est d’accord sur la valeur positive de la faute, c’est pourquoi c’est désormais plutôt la correction de ces fautes, et son effet sur l’apprentissage des élèves, qui fait l’objet des études didactiques. 2. La correction des fautes orales Il est tout d’abord nécessaire de clarifier en termes linguistiques ce qu’est une faute et ce que signifie la correction de celle-ci. Par faute linguistique on entend généralement toute infraction aux normes linguistiques et communicatives d’une langue, ce qui implique toute parole qui ne correspond pas à ces normes. Par correction on entend donc le processus de la réparation d’une telle faute qui ramène l’expression fausse à la norme8. Pendant le cours de langues étrangères, la correction des fautes se déroule, la plupart du temps, comme réaction relativement spontanée de l’enseignant quand les élèves s’éloignent trop du système linguistique ou des attentes de l’enseignant9. La correction des fautes orales en classe est un élément très important du quotidien en cours de langues étrangères et absolument nécessaire pour l’apprentissage10. Par conséquent, l’enseignement dans ces cours se caractérise par une correction fréquente des fautes. En ce qui concerne les fautes, il convient de faire la différence entre les fautes dans les examens écrits, où elles ont toujours une conséquence négative sur la note, et les fautes orales pendant le cours. Avec la correction des fautes orales, l’enseignant peut tout de suite remarquer l’effet de ces corrections sur les élèves, ce qui lui donne la possibilité de réagir spontanément et de donner, le cas échéant, des explications supplémentaires. Il y a beaucoup de méthodes de correction à utiliser selon les différentes 7 Cuq / Gruca 2005, p. 390. Leupold 2004, p. 384. 9 Königs 2003, p. 379. 10 Kleppin 2001, p. 323. 8 4 phases du cours. Ici, on fait surtout la différence entre la correction directe et la correction indirecte. En outre, il faut distinguer entre les invitations verbales et les invitations non verbales à la correction. Mais il faut savoir qu’il est aussi possible que la correction soit suscitée non seulement par l’enseignant mais aussi par l’élève qui est de cette manière, l’invitateur d’une autocorrection11. Etant donné qu’il existe différentes méthodes de corriger les fautes orales en classe, dont nous n’avons jusqu’à présent mentionné que les plus importantes, il reste à savoir qu’elle est la meilleure méthode de correction. On se retrouve alors confronté au problème qu’on ne connaît que très peu de choses du point de vue de l’investigation empirique sur la correction des fautes orales, bien qu’on ait fait, pendant les dernières années, de plus en plus d’études sur la correction des fautes orales en cours de langues étrangères12. Même lors de la formation des enseignants, ce sujet important est encore traité trop rarement et trop superficiellement. Comme le révèlent plusieurs enquêtes on constate par contre le fait que les élèves souhaitent des corrections et pensent que les corrections ont une influence décisive sur l’apprentissage13. Contrairement aux corrections dans les contrôles et examens écrits, les effets des corrections des fautes orales sont, dans la plupart des cas, beaucoup moins durables14. Ce qui est important lors des corrections des fautes orales, c’est la dimension affective. Elles doivent être encourageantes et aimables et ne pas ridiculiser l’élève ni servir de sanction15, pour avoir une influence positive sur l’atmosphère en classe et mener au succès de l’apprentissage. La pression émotionale aboutit, dans la plupart des cas, à un blocage au niveau de la participation orale. C’est la raison pour laquelle il est important de montrer aux élèves le caractère positif des fautes orales en cours. Il y a trente ans, l’idée qu’il fallait éliminer chaque faute était encore largement répandue16. Néanmoins, pendant les dernières années l’idée s’est imposée que les fautes sont inévitables dans l’apprentissage d’une langue étrangère et qu’elles font partie ce procès. Elles sont considerées comme un élément essentiel de l’apprentissage, comme des pas naturels pendant l’apprentissage complet d’une langue étrangère dans laquelle les élèves établissent des hypothèses qu’ils testent en essayant de formuler des phrases. Si l’enseignant les corrige, ils changent en général ces hypothèses dans le sens de la correction17. De cette manière, la correction permet d’éviter que des hypothèses 11 Kleppin 2001, p. 325. Königs 2003, p. 379. 13 Kleppin 2001, p. 323. 14 Königs 2003, p. 379. 15 Kleppin 2006, p. 68. 16 Königs 2003, p. 377. 17 Kleppin 1998, p. 266. 12 5 fausses se gravent définitivement dans la mémoire des élèves. En plus, l’enseignant peut en déduire le progrès d’apprentissage de l’élève et ses démarches mentales. Par contre, lors des examens écrits, le côté négatif des fautes se montre parce qu’elles ont un effet négatif lors de l’évaluation18. Il y a donc une grande différence au niveau de la valeur des fautes: elles sont considérées d’un côté plutôt de manière négative quand il s’agit d’évaluer un travail écrit et de l’autre côté de manière positive pendant le progrès de l’apprentissage oral19. Les aspects suivants concernant des méthodes, comme par exemple le moment et la personne, afin d’effectuer une bonne correction des fautes orales en classe sont basés sur les questions posées par Hendrickson20. 2.1. Faut-il corriger les fautes orales? Non seulement les enseignants, mais aussi les élèves sont fortement convaincus que la correction des fautes orales en classe est extrêmement importante. Les élèves souhaitent être corrigés par l’enseignant pour apprendre et tirer profit de leurs fautes. Ils considèrent la correction comme un élément nécessaire pendant l’apprentissage d’une langue étrangère. Néanmoins, les opinions divergent chez les élèves en ce qui concerne la fréquence et la méthode de la correction. Certains élèves critiquent même que leurs enseignants ne corrigent pas toutes les fautes21. Même s’ils souhaitent en général d’être corrigés, beaucoup d’élèves se sentent mal à l’aise et humiliés par les corrections, ce qui les mène souvent à ne plus participer en classe22. Selon plusieurs études, c’est le cas surtout quand il s’agit de corrections effectuées par les condisciples. C’est la raison pour laquelle il convient de revoir les méthodes de la correction des fautes orales. Quant aux enseignants les opinions divergent aussi énormément au niveau des fautes à corriger absolument ou pas. Cette décision depend toujours des propres expériences des enseignants et en raison de ces expériences, chaque enseignant a sa propre opinion sur l’efficacité d’une correction23. Cependant, ils sont tous d’avis que la correction ne doit ni freiner ni déranger les élèves et leur participation en cours. Afin savoir s’il est vraiment utile de corriger les fautes, on fait, dans la littérature didactique, la différence entre les phases 18 Kleppin / Raabe 2001, p. 15. Kleppin 2006, p. 64. 20 Leupold 2004, p. 384. 21 Kleppin / Königs 1993, p. 83. 22 Kleppin 2001, p. 323. 23 Leupold 2004, p. 385. 19 6 communicatives orientées vers le contenu et les phases formelles orientées vers l’exactitude linguistique. Alors que dans les phases communicatives seules les fautes dérangeant la communication sont corrigées, dans les phases formelles toutes les fautes sont corrigées24. Etant donné que dans les phases de communication, il n’y a que de rares corrections, l’enseignant se trouve placé dans un dilemme, dans la mesure où la correction est nécessaire pour l’apprentissage d’une langue étrangère, mais ne doit pas empêcher les élèves de participer au cours et déranger la fluidité de leurs discours. On sait que la correction a comme fonction d’éviter que la mauvaise forme se grave dans la mémoire des élèves. En même temps, des corrections trop fréquentes, lors de phases de communication, peuvent donner aux élèves l’impression que l’exactitude grammaticale est plus importante que le contenu25. C’est la raison pour laquelle Cuq propose, comme solution à ce dilemme, de cibler la correction sur les fautes sur lesquelles l’enseignant « veut focaliser la séance ou séquence »26, car il est d’avis qu’on ne peut et [qu’]on ne doit pas tout corriger à chaque fois »27. En plus, il est très important de faire comprendre aux élèves que les fautes orales en cours n’ont rien de négatif, mais qu’elles montrent où est l’élève dans le procès d’apprentissage et l’aident à apprendre la langue étrangère. 2.2. Quelles sortes de fautes orales faut-il corriger? Pour décider quelles fautes orales il faut absolument corriger et lesquelles on peut éventuellement plutôt négliger, il est d’abord important de différencier les catégories de fautes. Il faut se demander aussi s’il y peut-être des fautes orales dont la correction dérangerait plus qu’elle n’aiderait. D’un côté, les fautes peuvent apparaître lors de la prononciation ou de l’accentuation. Dans ce cas, il s’agit de fautes phonétiques, phonologiques ou d’intonation. D’un autre côté, les fautes peuvent aussi être de nature grammaticale. On trouve dans cette catégorie surtout des fautes morphologiques et syntaxiques. En outre, les fautes lexicales et sémantiques peuvent provoquer un faux sens. On parle alors de fautes pragmatiques quand un mot est utilisé dans la langue étrangère dans une situation qui n’est pas appropriée28. Comme l’étude de Kleppin et Königs de 1996 le montre, la plupart des enseignants corrigent surtout des fautes grammaticales. Ils corrigent ce type de fautes la plupart du temps 24 Leupold 2004, p. 385. Aßbeck 2001, p. 29. 26 Cuq / Gruca 2005, p. 391. 27 Cuq / Gruca 2005, p. 391. 28 Kleppin / Königs 1996, p. 55. 25 7 immédiatement, ce qui se laisse expliquer par le fait que ce genre de faute va très vite à corriger. En plus, ils aiment corriger les fautes morphologiques et lexicales, alors que les fautes complexes, comme par exemple les fautes de syntaxe, sont souvent négligées29. Les critères selon lesquels l’enseignant décide de corriger une faute tiennent compte de différents facteurs, comme le niveau d’apprentissage, l’organisation de la séance et les considérations linguistiques. Avant de corriger la faute, l’enseignant doit réfléchir dans quelle situation la faute s’est produite, quel est l’objectif pédagogique de la séance et quel est le niveau des élèves. Si la compréhension et la communication ne sont pas trop dérangées, l’enseignant peut décider de ne pas corriger cette faute30. D’autre part, la correction de chaque faute peut démotiver l’élève fortement et pour cette raison il est souvent mieux de pas corriger chaque faute. De plus, il se peut que les autres élèves de la classe commencent à s’ennuyer, ne s’intéressent plus au sujet et arrêtent de faire attention. En outre, l’enseignant renonce aussi à une correction s’il s’agit par exemple d’une forme grammaticale pas fréquente qui, par conséquent, n’est pas très importante pour les élèves. Mais souvent aussi le manque de temps ou le fait que l’élève a fait la faute parce qu’il ne connaissait pas encore la règle grammaticale, peuvent être une raison pour ne pas corriger la faute31. Dans le cas des fautes grammaticales, comme par exemple des fautes morphologiques, il s’agit souvent de fautes de performance dues à la fatigue ou à l’inattention de l’élève. Ces fautes n’arrivent que sporadiquement et peuvent être remarquées et corrigées par les élèves eux-mêmes. La plupart du temps, il s’agit, surtout à l’oral, de lapsus ou de simples erreurs. Contrairement aux fautes de performance, les fautes de compétence sont de vraies erreurs dues à un manque de connaissances grammaticales. Elles sont commises par les élèves si ceux-ci n’ont pas encore compris la règle grammaticale ou l’ont de nouveau oubliée. Dans ce cas, une explication est absolument nécessaire de la part de l’enseignant32. Par conséquent, la correction des fautes de compétence est extrêmement importante pour l’apprentissage de la langue étrangère tandis que les fautes de performance, les lapsus, ne sont pas corrigées la plupart du temps parce que l’enseignant est sûr que l’élève connaît déjà la forme ou structure correcte. La correction des fautes de prononciation en classe peut être extrêmement délicate. En effet, surtout quand il s’agit de la prononciation, beaucoup d’élèves ont peur que les autres ne se moquent d’eux. C’est la raison pour laquelle il est difficile pour l’enseignant de décider 29 Nieweler 2006, p. 287. Nieweler 2006, p. 281. 31 Leupold 2004, p. 386. 32 Kleppin 2006, p. 65. 30 8 comment réagir quand la prononciation pose des problèmes. Est-ce qu’il est absolument nécessaire de corriger la prononciation en tout cas ou est-ce qu’il faut peut-être mieux laisser tranquille l’élève qui a mal prononcé le mot33? Ici, il est important de tenir compte du fait que la prononciation est un facteur décisif pour la réussite d’une communication avec des locuteurs natifs et qu’une fausse prononciation mène à l’échec d’une telle communication. Cela montre clairement l’importance d’une prononciation correcte et précise lors du cours de langue étrangère. Pour cette raison, il est absolument nécessaire de corriger la prononciation en classe. Cependant, il faut absolument éviter que les éléves se sentent humiliés et aient peur de participer oralement au cours. C’est pourquoi, il est très important que lors de la correction de la prononciation, l’enseignant fixe son attention sur les difficultés et fautes de prononciation qui ont une influence sur le contenu et peuvent conduire, pour cette raison, à un échec de la communication. On constate, chez beaucoup d’enseignants, que des routines de correction se sont formées, ce qui signifie que ces enseignants continuent à préférer corriger certains types de fautes et se servent essentiellement de certaines techniques de corrections. Comme déjà mentionné, ils se limitent, la plupart du temps, à corriger des fautes grammaticales et de prononciation, tandis qu’ils tiennent beaucoup moins compte des fautes de contenu dont font partie aussi les fautes sémantiques et pragmatiques. 2.3. A quel moment faut-il corriger les fautes orales? Il y a différentes possibilités en ce qui concerne le moment exact, où l’on peut corriger les fautes orales pendant le cours. Il est important que l’enseignant sache attendre le bon moment pour cette correction. En général, il y trois moments, où il peut effectuer la correction des fautes orales: directement après la faute, quand l’élève a fini de parler ou dans une phase à part qui est spécialement prévue pour la correction des fautes. L’exemple suivant d’un cours quotidien de langue étrangère permet d’illustrer les diverses possibilités de choisir le moment de la correction. Un élève lit à haute voix son texte écrit à la maison. Maintenant, l’enseignant peut corriger la faute immédiatement après l’avoir remarquée ou attendre jusqu’à ce que l’élève ait terminé la phrase. En plus, l’enseignant peut attendre de corriger jusqu’à la fin du texte entier et ne pas interrompre l’élève. En outre, l’enseignant peut noter d’abord la faute sur une petite feuille et faire après une phase spéciale de correction, lors de laquelle on discute et corrige les fautes des différents élèves. Cette 33 Butzkamm 2004, p. 319. 9 dernière variante offre à l’enseignant la possibilité de créer différentes catégories de fautes et d’identifier, de cette manière, les phénomènes qui posent les plus grands problèmes aux élèves. Dans cette dernière méthode, la phase de correction à la fin d’un discours est plutôt appliquable aux élèves plus avancés qui ont déjà acquis un certain niveau de langue et qui tiennent des propos plus longs. Dans ce cas, l’enseignant note les fautes les plus graves lors d’une présentation et corrige ces fautes par la suite. Mais cette méthode peut se dérouler de différentes façons: soit que l’enseignant donne à l’élève tout de suite la forme correcte et corrigée soit qu’on discute la faute avec tous les élèves34. Dans le cas de cette méthode, l’enseignant n’intervient dans la conversation que quand il y a de graves problèmes, sinon, il note seulement les fautes sur une petite feuille. Comme déjà mentionné, les fautes peuvent maintenant être discutées en classe à la fin du cours, mais il est aussi possible que l’enseignant emmène les notes qu’il a prises et les écrit sur un transparent afin de les discuter et corriger avec les élèves au début de la séance suivante. Cette dernière possibilité a, en tant que feedback anonyme, l’avantage de ne pas placer personne dans une situation déagréable en classe. En plus, cette méthode aide l’élève à se rendre compte des causes de sa faute sans être stressé ni perturbé à cause de l’interruption par son professeur. C’est pourquoi, cette thérapie approfondie peut être plus efficace dans la lutte contre la faute35. Cependant, cette dernière méthode étant très différenciée, elle prend beaucoup de temps et n’est, pour cette raison, souvent pas appliquable en classe. Bien que, lors des phases de correction, un traitement de fautes très différencié soit possible, cette méthode est seulement employée dans très peu de cas. En outre, comme dans ces phases de correction les fautes ne sont discutées que plus tard séparément, il est difficile, tant pour les élèves que pour l’enseignant, de se rappeler le contexte du contenu, dans lequel la faute a été commise. D’un côté, le problème qui peut apparaître lors de la première méthode c’est qu’à cause des interruptions permanentes de l’enseignant, le contexte du contenu peut se perdre complètement. Cette méthode peut avoir un autre inconvénient, à savoir que l’élève a l’impression, à cause des corrections permanentes, que les structures grammaticales et la prononciation sont plus importantes et que le contenu qu’il veut exprimer ne joue plus aucun rôle36. En plus, les corrections permanentes par l’enseignant peuvent être très désagréables pour l’élève, parce qu’il se sent ridiculisé devant toute la classe. Ce malaise peut même avoir comme conséquence que l’élève perde le fil de son discours et ne sache plus ce qu’il voulait 34 Nieweler 2006, p. 289. Aßbeck 2001, p. 31. 36 Butzkamm 2004, p. 317. 35 10 dire. Cela montre très bien que la correction immédiate et directe n’est pas toujours le bon choix. Dans les cas les plus graves, l’élève peut même ne plus oser participer à l’oral en classe. En plus, il faut tenir compte du fait que cette façon de corriger ne peut atteindre son but que si l’élève a déjà compris la raison de sa faute. S’il n’a pas compris, par exemple, la différence conceptuelle entre les deux verbes entendre et écouter, la correction immédiate et directe ne sert à rien. Un tel problème ne peut être compris par l’élève qu’à l’aide d’une explication approfondie quand il a terminé sa phrase ou même sa présentation. Par contre, quand un élève cherche des mots, sans lesquels il ne peut pas continuer sa présentation, l’aide immédiate de l’enseignant est absolument nécessaire37. Après avoir considéré tous les avantages et désavantages, il semble que pour la correction le plus efficace et le plus sensé soit que l’enseignant n’interrompe pas l’élève et corrige les fautes juste après la présentation. Dans ce cas, il n’y a pas d’interruptions qui risquent d’irriter l’élève. En outre, le contexte du contenu est encore tellement présent, tant pour les élèves que pour l’enseignant, que les fautes peuvent être discutées et corrigées dans ce contexte. De cette manière, les élèves se rendent compte que la grammaire et la prononciation ne sont pas les seuls aspects qui comptent, mais que l’ensemble, le contenu compris, est décisif. 2,4. Qui corrige les fautes orales? En ce qui concerne la personne qui a le droit de corriger les fautes orales en classe, il y a différentes possibilités. La personne qui corrige généralement la plupart des fautes est l’enseignant. Mais les fautes peuvent aussi être corrigées, soit par l’élève lui-même qui a commis la faute, soit par ses condisciples. On peut donc faire une distinction entre la correction par l’enseignant, l’autocorrection et la correction mutuelle38. Selon Nieweler, ces trois instances forment quatre variantes différentes39. D’abord, il mentionne la correction effectuée et suscitée par autrui, lors de laquelle l’enseignant ou les condisciples remarquent la faute et la corrigent. Deuxièmement, il y a l’autocorrection suscitée par autrui, ce qui veut dire que l’enseignant ou un condisciple signale la faute et que l’élève la corrige lui-même. Après, Nieweler cite la correction effectuée par autrui, mais suscitée par l’élève qui a commis la faute. Cela arrive quand un élève signale avoir besoin de l’aide d’autrui et qu’il reçoit du soutien, soit de l’enseignant soit de ses condisciples. 37 Butzkamm 2004, p. 317. Königs 2003, p. 380. 39 Nieweler 2006, p. 288. 38 11 Finalement, il faut metionner l’autocorrection suscitée et effectuée par l’élève lui-même, ce qui implique que celui-ci remarque sa propre faute et la corrige lui-même. Mais en ce qui concerne la dernière variante, il faut tenir compte du fait qu’elle ne fonctionne que dans le cas où il s’agit de fautes de performance, l’élève connaît donc déjà la forme correcte. On suppose que l’élève s’est seulement trompé et qu’il aurait pu éviter la faute. Sinon, il n’est pas possible de remarquer sa propre faute et de la corriger soi-même. La méthode la plus facile et qui prend le moins de temps est que l’enseignant corrige la faute immédiatement. Mais cette méthode, souvent utilisée pour corriger des fautes grammaticales, est, en même temps, la méthode la moins utile pour l’apprentissage, parce que les élèves répètent seulement la forme correcte sans devoir réflechir eux-mêmes. Selon une étude de Kleppin et Königs, les enseignants corrigent immédiatement eux-mêmes dans plus de la moité des cas40. La correction mutuelle, une méthode aussi très populaire chez les enseignants, est rejetée strictement par la plupart des élèves, selon Kleppin et Königs, ce qui s’explique surtout par leur compréhension de la distribution des rôles en classe. Pour eux, l’enseignant occupe une position supérieure et est considéré, par conséquent, comme la seule personne autorisée à corriger des fautes41. Afin d’habituer quand même les élèves à la correction mutuelle, l’enseignant peut étudier expressément cette méthode en classe, par exemple, en formant des groupes de spécialistes qui s’occupent d’un sujet comme les formes du participe passé. En cas de difficultés ou de fautes en ce qui concerne ce sujet, c’est aux spécialistes d’aider ou même de corriger la faute. 2.5. Comment faut-il corriger les fautes orales? Comme la manière dont la correction est effectuée joue un rôle très important, il y a plusieurs méthodes de corriger les fautes orales en classe. Soit qu’il est possible de faire corriger les fautes orales en cours par un autre élève, soit que l’enseignant invite l´élève qui a commis la faute à la corriger lui-même. Cette dernière méthode de correction est souvent désignée comme initiation à la « Selbstkorrektur ». Dans ce cas, l’élève a la possibilité de corriger sa propre faute avec l’aide de son professeur. Toutefois, il y a encore un grand nombre d’autres méthodes de corrections qui, contrairement à celle déjà mentionnée, viennent toutes de l’enseignant. Beaucoup de ces méthodes de correction possibles se recoupent partiellement ou peuvent être combinées l’une avec l’autre. 40 41 Königs 2003, p. 380. Königs 2003, p. 380. 12 En ce qui concerne la correction directe, l’enseignant dit expressément qu’il y a une faute dans la phrase de l’élève et la corrige tout de suite comme le montre l’exemple suivant: Un élève demande: « Je commence avec l’exercice numéro trois? ». L’enseignant réagit à cette question en soulignant: « On dit: Je commence par, par l’exercice numéro trois? »42. Quand l’enseignant utilise cette méthode de correction il s’agit souvent de fautes auxquelles il ne veut pas accorder trop d’importance et de fautes de compétence. Comme ces fautes de compétence ne peuvent pas être corrigées par l’élève lui-même, l’enseignant doit lui donner la forme correcte. Dans le meilleur des cas, il finit par expliquer la règle et complète, de cette façon, la correction. Quant à la correction indirecte, il s’agit d’une méthode de correction où l’enseignant répète la phrase de l’élève avec la forme correcte sans souligner la faute expressément. Pour cette raison on appelle cette méthode aussi « positive Überformung »43. Cette méthode, où l’élève doit déduire lui-même de la répétition de l’enseignant qu’il a fait une faute, devient très évidente dans l’exemple suivant: L’élève dit: »D’abord j’ai appris l’italien et après le français, heureusement c’est très pareil. » L’enseignant intervient en répondant: « Oui, tu as raison, c’est un avantage d’apprendre deux langues aussi semblables. »44. Lors de sa réponse, l’enseignant met l’accent sur le mot « semblable » pour que l’élève se rende compte qu’il a fait une faute qu’il peut corriger lui-même. Il est possible que l’élève en remarquant sa faute ne la répète pas encore une fois. Mais contrairement à la correction directe, la faute n’est pas au centre d’intérêt. En plus, il y a l’autocorrection, une méthode où l’enseignant signale seulement qu’il y a une faute et où l’élève la corrige lui-même. Pour signaler les fautes, on peut recourir à des invitations verbales et à des invitations non verbales45. En ce qui concerne l’invitation verbale, l’enseignant signale verbalement, par exemple par une remarque comme « Attention ! », qu’il a remarqué une faute dans le discours de l’élève. Il souligne l’endroit de la faute en attirant l’attention expressément sur le mot ou la partie fausse dans le texte. A cette fin, il peut répéter la phrase jusqu’à l’endroit de la faute ou faire une remarque soit sur le contenu soit métalinguistique. L’invitation verbale à corriger une faute est l’une des méthodes les plus fréquemment utilisées dans les cours de langue étrangère. Les invitations non verbales, qui comportent la mimique et les gestes connus par tous les élèves, sont, contrairement aux invitations verbales, beaucoup moins employées en classe, ce qui semble très étonnant, car 42 Kleppin 1998, p. 267. Nieweler 2006, p. 288. 44 Kleppin 1998, p. 267. 45 Kleppin 1998, p. 267. 43 13 particulièrement les signaux non verbaux ont beaucoup d’avantages. De cette manière, l’enseignant a la possibilité d’attirer l’attention, par exemple par un hochement de tête ou l’index levé, sur une faute sans devoir pour autant interrompre le discours de l’élève. Il se sert, par conséquent, des gestes et de la mimique pour attirer l’attention sur la faute. En outre, il est très utile de convenir en classe de certains signaux de mains comme, par exemple, montrer avec le doigt en arrière pour signaler l’emploi du temps du passé46. Ces conventions entre l’enseignant et l’élève aident à attirer très rapidement et, surtout sans interruption, l’attention des élèves sur une faute et les inviter de cette façon à la corriger eux-mêmes. Un grand avantage de ces gestes est le fait qu’ils sont faciles à retenir et beaucoup plus courts que les invitations verbales. En plus, les élèves peuvent jouer un rôle actif en inventant des nouveaux gestes qui peuvent aussi avoir un caractère humoristique et aident, de cette manière, à améliorer l’atmosphère en classe et l’attention des élèves47. Du point de vue de l’apprentissage, l’autocorrection semble être la meilleure méthode, car l’élève doit réflechir lui-même sur son discours et se rendre compte de la faute qu’il a commise. De cette façon, l’autocorrection est une méthode très efficace, parce que la forme correcte trouvée par l’élève lui-même se grave dans sa mémoire plus facilement. Cette réflexion de la part de l’élève l’aide beaucoup à devenir un apprenant autonome48. Ces différentes méthodes expliquées ci-dessus peuvent être considérées comme des méthodes de base, qui peuvent être combinées avec d’autres et varier selon ces combinaisons. Un aspect important est le choix de la langue utilisée pour la correction. C’est à l’enseignant de choisir la langue de correction. Il peut décider de l’effectuer dans la langue cible qui est, dans notre cas, le français. Mais il peut aussi bien choisir une correction mixte qui se déroule, tantôt en français, tantôt en allemand, afin de garantir la réussite de la correction. Si l’enseignant refuse résolument l’usage de l’allemand en cours de langue étrangère, il peut utiliser des gestes et des expressions de visage pour renforcer ses explications et faciliter la compréhension. De plus, le recours à d’autres langues étrangères que les élèves ont déjà apprises, dans la plupart des cas l’anglais comme première langue étrangère, peut être aussi très utile. L’enseignant peut attirer l’attention sur des similitudes entre ces deux langues49. De plus, il existe plusieurs opinions sur l’utilité de faire répéter aux élèves non seulement la correction, mais aussi la faute. Dans la plupart des cas, la répétition d’une faute est fortement déconseillée, parce que la faute risque de se graver, de cette manière, dans la 46 Butzkamm 2004, p. 317. Kleppin 2001, p. 327. 48 Kleppin 1998, p. 266. 49 Kleppin 2001, p. 236. 47 14 mémoire de l’élève. Seulement dans très peu de cas il peut être utile de répéter la faute pour attirer l’attention des élèves et pour les inviter à faire des propositions de correction. De cette façon, on peut corriger peu à peu, par exemple, une phrase entière ensemble en classe.Mais à la fin, il est absolument indispensable de faire répéter la phrase correcte par plusieurs élèves de manière à ce qu’ils mémorisent la façon correcte et comprennent la faute. Mais il peut toutefois arriver que beaucoup d’élèves répètent seulement la phrase sans avoir vraiment compris la raison de la correction et risquent, par conséquent, de refaire la même faute. C’est la raison pour laquelle, cette méthode est souvent critiquée dans la littérature didactique50. Par contre, la répétition des corrections concernant la prononciation est très importante et souvent aussi très efficace pour garantir que l’élève intériorise la prononciation correcte. Pour arriver à ce but, il est utile que les élèves répètent une certaine phrase ou un certain mot plusieurs fois jusqu’à ce qu’ils réussissent à bien prononcer . En plus, l’enseignant peut attirer l’attention sur des fautes en parlant plus ou moins fort de temps en temps. Il peut, par exemple, souligner un mot par une prononciation particulièrement forte et claire. Cette méthode de correction a une dimension affective et aide l’enseignant à montrer aux élèves qu’il s’agit d’une faute très significative qui est intéressante pour toute la classe. En conclusion, il faut constater qu’il y a différentes méthodes de correction des fautes orales qui peuvent être combinées entre elles et qui ont certains avantages, mais aussi des inconvénients. Il faut surtout tenir compte du fait que la manière de corriger dépend toujours de la situation, de l’élève et aussi des préférences de correction de l’enseignant. Mais ce qui est absolument clair, c’est le fait que la correction des fautes orales ne doit jamais être considérée comme une sanction, mais doit toujours être encourageante et aimable51. 3. La réaction des élèves concernant la correction des fautes orales Etant donné les différentes méthodes de correction déjà mentionnées et leurs aspects positifs et négatifs, on peut se demander, si certaines parmi elles ont vraiment un sens et sont justifiées. En ce qui concerne aussi le meilleur moment pour une correction, il est évident que toutes les méthodes n’ont pas la même popularité chez les enseignants et qu’elles n’ont pas toutes la même efficacité en classe. C’est la raison pour laquelle on pourrait facilement conclure que quelques méthodes de correction, comme par exemple, la correction directe, ne sont pas très appropriées, bien qu’elles soient utilisées fréquemment en pratique dans les 50 51 Roche 2005, p. 85. Kleppin 1998, p. 264. 15 écoles. En outre, dans certains cas on a l’impression que l’enseignant n’a pas choisi le bon moment pour la correction. En conclusion, il faut donc constater que les corrections des fautes orales n’ont pas toujours des effets ou des conséquences positifs mais aussi négatifs pour les élèves et leur attitude par rapport à l’apprentissage. La correction des fautes orales dans les cours de langues étrangères a beaucoup d’aspects positifs. Les fautes font partie du procès d’apprentissage et, pour cette raison, il faut absolument en faire un thème de discussion et les corriger. Ce qui est surtout important, c’est de tenir compte du fait que les fautes ne peuvent jamais être évitées même pas par une correction continue52. C’est la raison pour laquelle la correction des fautes orales est une partie importante des cours et contribue décisivement au progrès lors de l’apprentissage d’une langue étrangère. En répétant les corrections, l’enseignant peut aider les élèves à remarquer les raisons de leurs fautes et les aider de cette façon à les éviter. Ce qui est particulièrement important, c’est d’encourager l’autonomie de l’apprenant et ainsi aussi le contrôle de son propre procès d’apprentissage53. Pour que la correction des fautes ait vraiment un effet positif pour les élèves et les aide à avancer dans leur apprentissage de la langue étrangère il est absolument nécessaire d’avoir une atmosphère détendue en classe. La pression émotionale provoque, en effet, souvent chez les élèves des blocages qui les empêchent de participer au cours54. Pour avoir une atmosphère de confiance en classe, il est très important de faire comprendre aux élèves l’effet positif des fautes pour l’apprentissage. De cette façon, on dissipe leur angoisse de faire des fautes, afin qu’ils osent participer oralement en cours. Différents types de fautes peuvent, en plus, donner des informations sur le procès d’apprentissage individuel de chaque élève55. Il est surtout possible de faire la différence entre les fautes de performance et les fautes de compétence. Il en ressort que les fautes sont très utiles pour l’apprentissage mais qu’elles ont seulement un effet positif pour les élèves, si ceux-ci sont conscients du fait que les fautes ne caractérisent pas un manque d’apprentissage, mais qu’elles sont un facteur extrêmement important dans le procès d’apprentissage de la langue étrangère. Par contre, la correction des fautes orales en cours peut aussi avoir une très mauvaise influence sur l’attitude des élèves par rapport à l’apprentissage. Une évaluation négative et la correction effectuée fréquemment peuvent démotiver rapidement l’élève et l’amener à participer le moins souvent possible en cours. S’il continue à participer, il pourra développer 52 Kleppin 2006, p. 64. Kleppin 2006, p. 65. 54 Butzkamm 2004, p. 318. 55 Kleppin 2006, p. 64. 53 16 des stratégies pour éviter les fautes afin de pas prendre de risque et arrêtera de cette manière d’avancer dans l’apprentissage56. Le risque de gâcher l’intérêt des élèves pour la langue étrangère et de les démotiver et de les intimider par des corrections permanentes est plus grand chez certaines des méthodes de correction déjà mentionnées que chez d’autres. Si, par exemple, l’enseignant corrige toujours l’élève immédiatement après avoir commis la faute et l’invite à répéter chaque fois la forme correcte, il pourra arriver très vite que l’élève perde le fil de son discours. Cette méthode de correction empêche la fluidité d’expression, place le contenu du discours à l’arrière-plan et démotive, de cette façon beaucoup, l’élève. En plus, il arrive aussi souvent que les élèves ne tirent pas profit des corrections. C’est principalement le cas, si l’enseignant corrige sans donner d’explications supplémentaires et si les élèves répètent seulement la forme correcte. Cela peut aussi avoir comme conséquence qu’ils soient complètement intimidés et perturbés et n’arrivent plus à comprendre un tel nombre de corrections par l’enseignant57. A ce moment, il serait nécessaire que l’enseignant donne une éxplication détaillée. Il est évident que la dimension affective de la correction est aussi un facteur énormément important58. Les élèves se sentent souvent humiliés devant leurs condisciples en classe et si l’enseignant interrompt trop souvent, ce peut même produire des blocages au niveau de la communication59. En règle générale, les corrections peuvent seulement avoir une mauvaise influence sur l’interaction en cours et sur la participation des élèves, si ceux-ci ont l’impression que les fautes sont considérées comme quelque chose de négatif60. C’est la raison pour laquelle, l’enseignant doit faire comprendre aux élèves la valeur positive des fautes pour l’apprentissage afin d’éviter cette influence négative. 4. Conclusion En étudiant les cinq questions traitées concernant la correction des fautes orales en classe, on se rende compte des différences qui peuvent exister entre les méthodes de la correction et des effets différents qu’elles peuvent avoir pour l’apprentissage. Comme les élèves souhaitent, d’une façon générale, d’être corrigés existe, il est important de répondre à ce souhait. Mais afin de ne pas démotiver les élèves par des interruptions et des corrections trop fréquentes, le bon moment de la correction est décisif pour la bonne attitude de l’élève 56 Knapp-Potthoff / Knapp 1982, p. 199. Knapp-Potthoff / Knapp 1982, p. 198. 58 Kleppin 2001, p. 327. 59 Butzkamm 2004, p. 318. 60 Kleppin 2001, p. 327. 57 17 envers la langue étrangère. Il ne s’agit donc plus de se demander s’il faut corriger des fautes orales, mais de se demander comment cette correction peut être effectuée afin d’avoir le plus de succès possible pour l’apprentissage. 18 5. Réferences bibliographiques ASSBECK, Johann: „Noch immer das ewige Dilemma: die mündliche Fehlerkorrektur“, in: Der Fremdsprachliche Unterricht Französisch, 4 (2001), S. 28-31. BUTZKAMM, Wolfgang: Lust zum Lehren, Lust zum Lernen. Eine neue Methodik für den Fremdsprachenunterricht, Tübingen/Basel: Francke 2004. 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