Mali - Réapport d`évaluation - Assemblée Parlementaire de la

Transcription

Mali - Réapport d`évaluation - Assemblée Parlementaire de la
Mise sur pied du Programme multilatéral de
Mise sur pied du Programme multilatéral de
DEVELOPPEMENT
FRANCOPHONE
PARLEMENTAIRE
Programme multilatéral de
Développement parlementaire
ASSEMBLEE NATIONALE DU MALI
Rapport de la mission d’évaluation des
besoins techniques de l’Assemblée nationale
Bamako (Mali) I Décembre 2014
En attente d’approbation des autorités de l’Assemblée nationale du Mali
RESUMÉ EXECUTIF
Ce rapport a été élaboré suite à la réalisation les 10 et 11 décembre 2014 d’une mission
d’évaluation des besoins techniques de l’Assemblée nationale du Mali, préalable au lancement
d’un Programme multilatéral de développement parlementaire francophone pour ce pays.
Cette évaluation vise à fournir un diagnostic global des besoins et des priorités de l’Assemblée
nationale du Mali tels qu’exprimés par les parlementaires et l’administration.
Ce bilan de fonctionnement a pour objectif d’assister le Parlement dans l’identification, parmi
tous les besoins recensés, des actions les plus urgentes à réaliser. En outre, il s’avère un outil
utile pour l’Assemblée nationale malienne dans la mobilisation de ressources et la planification
de sa coopération avec les partenaires de développement.
Ce rapport a également pour objectif d’identifier les secteurs d’interventions où les parlements
francophones peuvent apporter une plus-value significative au fonctionnement du parlement
malien par la réalisation d’actions de coopération. Ce cadre de référence devrait leur permettre
d’organiser leurs interventions auprès de l’Assemblée nationale du Mali.
REMERCIEMENTS
L’équipe d’évaluation adresse ses sincères remerciements au Président de l’Assemblée
nationale du Mali, M. Issaka Sidibé, qui lui a gracieusement ouvert les portes de son parlement
pour la réalisation de cette mission d’évaluation des besoins techniques.
Nos remerciements vont également à l’ensemble de la section malienne de l’Assemblée
parlementaire de la Francophonie et plus particulièrement à sa Présidente déléguée, la 5e Viceprésidente de l’Assemblée nationale, Mme Assori Assa Belco Maiga, dont l’appui précieux a
permis à l’équipe d’évaluation de rencontrer l’ensemble des acteurs politiques et administratifs
du parlement.
Nous souhaitons également saluer la précieuse collaboration du Secrétaire général de
l’Assemblée nationale du Mali, le Docteur Madou Diallo, du conseiller technique au cabinet du
Président, M. Ouali Diawara, et de l’ensemble des directeurs et collaborateurs de l’Assemblée
nationale du Mali qui ont pris le temps d’échanger avec l’équipe d’évaluation.
Finalement, nous remercions l’Association des Secrétaires généraux de parlements
francophones et le Programme des Nations Unies pour le Développement pour leurs
contributions à la réalisation de cette évaluation des besoins techniques.
L’ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE LA FRANCOPHONIE
L’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF) est une organisation interparlementaire
composée de 81 parlements ayant le français en partage.
L'APF travaille activement à la promotion de la démocratie, de l'État de droit et des droits de la
personne. Elle contribue aussi au rayonnement de la langue française et à la connaissance
réciproque des cultures d'expression française.
Au cœur de la diplomatie parlementaire, l’APF est un lieu de débats, de propositions et
d'échanges d'informations sur tous les sujets d'intérêt commun à ses membres.
L’APF engage également des actions dans les domaines de la coopération interparlementaire
et du développement de la démocratie en collaboration avec ses membres et l’Organisation
internationale de la Francophonie.
Les membres de l’APF disposent de vastes connaissances sur l’ensemble des fonctions liées
aux travaux parlementaires et à la gestion administrative qui incombe aux assemblées. Leur
expertise, rompue à la pratique quotidienne et ancrée dans diverses traditions parlementaires,
se distingue par la diversité et la crédibilité des réponses qu’ils peuvent offrir aux besoins
exprimés par les bénéficiaires.
En outre, l’étendue des effectifs réunis grâce à une mobilisation large des ressources des
parlements permet à l’APF de répondre efficacement aux besoins et d’effectuer un suivi des
actions engagées. L’ensemble des projets de coopération de l’APF repose sur la définition avec
le parlement bénéficiaire d’objectifs généraux et spécifiques et de résultats attendus. Les
projets font l’objet d’une évaluation continue.
1. INTRODUCTION
1.1. Contexte
La tenue au Mali d’élections législatives en novembre et en décembre 2013 ainsi que
l’installation du parlement qui s’en est suivie, installation confirmée par l’élection à sa présidence
de M. Issaka Sidibé le 22 janvier 2014 lors de la première session de la nouvelle législature, a
permis à l’Assemblée nationale du Mali de renouer avec une vie démocratique apaisée.
Les élections de 2013 étaient les premières depuis le coup d'État de mars 2012 qui avait été
fomenté par un groupe militaire baptisé Comité national pour le redressement de la démocratie
et la restauration de l'État (CNRDRE) contre le régime du Président Amadou Toumani Touré.
Emmené par le Capitaine Amadou Sanogo, ce groupement militaire reprochait au
gouvernement de n'avoir pas su réprimer une rébellion touareg dans le nord du pays. Le
CNRDRE a suspendu la Constitution de 1992 et dissous les institutions de la République.
Sous la pression internationale, le CNRDRE a rétabli la Constitution en avril et annoncé son
intention d'organiser des élections. Le Président de l'Assemblée nationale, Dioncounda Traoré,
a assuré la présidence de la république malienne par intérim. L'Assemblée nationale a ensuite
adopté un projet de loi portant prorogation de son mandat, qui aurait dû prendre fin en août
2012, jusqu'au terme de la période de transition en avril 2013.
Cependant, la prise du nord du pays par des groupes islamistes radicaux - parmi lesquels AlQaïda au Maghreb islamique, le Mouvement pour l'unicité et le Jihad en Afrique de l'Ouest et
Ansar Dine - a retardé l’organisation des élections. En janvier 2013, une opération militaire
franco-malienne soutenue par les Nations Unies et un certain nombre de pays francophones a
permis de réduire considérablement la capacité opérationnelle de ces groupes, ouvrant la voie à
des élections présidentielles, qui se sont finalement tenues en juillet et août 2013 et ont été
remportées par M. Ibrahim Boubacar Keïta au second tour.
Le premier tour des élections législatives s’est tenu le 24 novembre et le second tour le 15
décembre. Le Rassemblement pour le Mali (RPM) du Président Keïta est devenu la plus grande
force parlementaire, remportant 66 des 147 sièges de l'Assemblée nationale. Les partis
soutenant le Président ont obtenu un total de 115 sièges. Parmi ceux-ci se trouvait notamment
l'Alliance pour la démocratie au Mali (ADEMA) de l'ancien Président de l'Assemblée nationale et
Président par intérim, Dioncounda Traoré, qui a remporté 16 sièges. L'Union pour la république
et la démocratie (URD), emmenée par Soumaïla Cissé, adversaire de M. Keïta aux élections
présidentielles de 2013, a remporté 17 sièges.
1.2. Relations avec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie
Suite à la tenue d’élections législatives libres, fiables et transparentes et l’installation effective du
parlement, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) a réintégré au sein des
instances l’Assemblée nationale du Mali en juillet 2014. Cette dernière était sous une mesure de
suspension depuis le coup d’État de mars 2012.
Par des courrier datés du 19 juin et du 11 aout 2014 adressés au Secrétaire général
parlementaire de l’APF, M. Pascal Terrasse (député, France), le Président de l’Assemblée
nationale du Mali sollicitait un appui des parlements francophones et de l’APF dans la remise en
route des institutions parlementaires maliennes.
Saisi de cette demande, le Bureau de l’APF réuni à l’occasion de la 41e Session de l’APF
d’Ottawa s’est dit favorable à cette requête et a mandaté le Secrétaire général parlementaire de
procéder à la mise sur pied du Programme multilatéral de développement parlementaire
francophone pour le Mali (PMDPF-M). Ces engagements ont par ailleurs été confirmés par
l’Assemblée générale de l’APF qui, dans la résolution qu’elle a adoptée confirmant la
réintégration du Mali, indiquait :
L’APF […]
EXPRIME sa volonté à s’associer, au niveau parlementaire, à
l’accompagnement mené par la Francophonie auprès des
nouvelles autorités pour favoriser le retour complet de l’ordre
constitutionnel démocratique, le rétablissement de la paix et de la
sécurité sur l’ensemble du territoire, ainsi que la réconciliation et
l’unité nationale;
ENCOURAGE la mise en place d’un Programme multilatéral de
développement parlementaire francophone à l’endroit du Mali afin
d’accompagner le Parlement dans la reprise de ses activités.
Préalable nécessaire au lancement effectif du PMDPF-M, le Secrétaire général parlementaire de
l’APF a dépêché à Bamako en décembre 2014 une mission d’évaluation des besoins
techniques de l’Assemblée nationale malienne. Cette mission devait initialement se tenir
parallèlement à la tenue d’un séminaire parlementaire sur le rôle et la fonction de député à
l’intention des parlementaires maliens. L’équipe d’évaluation devait être composée de trois
parlementaires provenant respectivement des régions Afrique, Amérique et Europe de l’APF, de
trois Secrétaires généraux de parlements identifiés en collaboration avec l’Association des
Secrétaires générales de Parlements francophones (ASGPF) et d’un représentant du
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Toutefois, en raison des préoccupations liées à la propagation du virus Ebola dans un certain
nombre de pays de l’Afrique de l’Ouest et notamment de cas recensés au Mali à l’automne
2014, il a été décidé, d’un commun accord avec les autorités parlementaires maliennes, de
reporter le séminaire parlementaire à une date ultérieure.
Afin d’être en mesure de rapidement opérationnaliser le lancement du PMDPF-M, il a
néanmoins été décidé par les autorités politiques de l’APF de maintenir, dans un format réduit,
la mission d’évaluation des besoins techniques de l’Assemblée nationale malienne.
C’est dans ce contexte qu’une équipe dévaluation composée de trois membres du Secrétariat
général de l’APF, auxquels se sont ajoutés une fonctionnaire parlementaire provenant du Sénat
du Gabon identifiée par l’ASGPF et un représentant du pôle finances publiques Afrique de
l’Ouest du PNUD, s’est rendue à Bamako les 10 et 11 décembre 2014 pour réaliser la mission
d’évaluation des besoins techniques.
2. METHODOLOGIE
2.1. Objectifs et résultats attendus
2.1.1. Objectif général
§
Identifier, en étroite collaboration avec les autorités parlementaires et administratives du
parlement malien, les besoins de l’Assemblée nationale en fonction de l’offre de service
proposée.
2.1.2. Objectifs spécifiques
§
§
Effectuer un bilan de l’état de fonctionnement de l’Assemblée nationale du Mali ;
Identifier les secteurs d’interventions où les parlements francophones peuvent apporter
une plus-value significative au fonctionnement du parlement malien;
§
Identifier les priorités d'intervention en fonction des besoins et arrêter un échéancier de
réalisations des activités de renforcement ;
§
Positionner les parlements francophones comme de possibles opérateurs dans la mise
en œuvre du plan d'appui international au bénéfice du parlement malien.
2.1.3. Résultats attendus
§
§
§
L’Assemblée nationale du Mali dispose d’un diagnostic global sur son fonctionnement
et d’une recension de ses besoins techniques ;
Les parlements francophones disposent d’un cadre de référence leur permettant
d’organiser leurs interventions auprès de l’Assemblée nationale du Mali ;
L’expertise des parlements francophones en matière de renforcement des capacités
des institutions parlementaires est reconnue par les partenaires locaux et internationaux
de l’Assemblée nationale du Mali.
2.2. Composition de l’équipe d’évaluation
§
§
Mme Brigitte Angue Biyogo, Directrice de la Séance au Sénat du Gabon, représentante
de l’Association des Secrétaires généraux de parlements francophones (ASGPF)
M. Didier Le Bot, Secrétaire général administratif de l’Assemblée parlementaire de la
Francophonie (APF)
§
M. Maxime Carrier-Legare, Conseiller à la commission politique de l’APF
§
Mme Mireille Eza, Directrice du programme NORIA de l’APF
§
M. Samy Boukahla, Conseiller au pôle finances publiques Afrique de l’Ouest du
Programme des Nations Unies pour le Développement
2.3. Méthode
L’équipe d’évaluation a conduit des entretiens individuels et de groupes avec respectivement
des parlementaires et des représentants de l’administration. Ces entretiens étaient dirigés par
une grille d’évaluation développée par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie au cours
du projet-pilote de l’Initiative multilatérale de coopération interparlementaire en Côte d’Ivoire
(Annexe 1). Une seconde grille d’analyse définissant un parlement représentatif du genre et
développée avec la collaboration du Réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée
parlementaire de la Francophonie a été appliquée à l’analyse des entretiens (Annexe 2).
En outre, la présente évaluation s’appuie sur différents textes et documents remis par
l’Assemblée nationale du Mali. Parmi ces derniers, nous pouvons noter :
§
Règlement de l’Assemblée nationale du Mali ;
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§
§
§
§
§
§
Plan stratégique de formation de l’Assemblée nationale du Mali 2014-2018 réalisé par le
Projet de Renforcement des capacités de l’Assemblée nationale – RECAN (2014) ;
État des lieux des différentes sections réalisé par le Chef de division de la
Documentation et de la Recherche de l’Assemblée nationale du Mali (novembre 2013) ;
Analyse genre des Élections législatives 2013 du Mali réalisé par le National Democratic
Institute avec le soutien d’ONU Femmes et de l’Ambassade du Danemark au Mali (mai
2014) ;
Code de bonne conduite des partis politiques et des candidates aux diverses
consultations électorales au Mali réalisé par le National Democratic Institute et le CMDID
avec le soutien de USAID (2014);
Femmes et élections au Mali : code de bonne conduite genre réalisé par par le National
Democratic Institute avec le soutien d’ONU Femmes (2013) ;
Manuel sur la mobilisation des électeurs réalisé par le Programme des Nations Unies
pour le Développement, le National Democratic Institute avec le soutien de l’Union
européenne (2013) ;
Identifier les obstacles et les opportunités : les femmes maliennes partagent leurs
opinions sur leurs rôles sociaux, civils et politiques réalisé par le National Democratic
Institute avec le soutien de l’Ambassade du Danemark au Mali (juillet 2014) ;
2.4. Instances rencontrées par l’équipe d’évaluation
2.4.1. Présidence de l’Assemblée nationale du Mali
§
§
M. Issaka Sidibé, Président de l’Assemblée nationale du Mali
Mme Assori Aïcha Belco Maiga, 5ème Vice-présidente de l’Assemblée nationale
2.4.2. Parlementaires représentant les commissions suivantes :
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§
§
§
§
§
§
§
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§
§
§
Commission de l’Économie, des Finances, du Plan et de la Promotion du Secteur Privé
Commission du Développement Rural et de l’Environnement
Commission du travail, de l’Emploi, de la Promotion de la Femme, de la Jeunesse, des
Sports et de la Protection de l’Enfant
Commission des Travaux Publics, de l’Habitat et des Transports
Commission des Affaires Etrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration
Commission de la Santé, du Développement Social et de la Solidarité
Commission des Lois Constitutionnelles, de la Législation, de la Justice et des
Institutions de la République
Commission Défense Nationale, Sécurité et Protection Sociale
Commission de l’Eau, de l’Énergie, des Industries, des Mines, de l’Artisanat, du
Tourisme et des Technologies
Commission de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation
Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication
Commission de Contrôle
2.4.3. Parlementaires représentants les groupes parlementaires suivants :
§
§
§
§
§
§
Rassemblement pour le Mali (RPM)
Alliance pour le Mali (APM)
Vigilance républicaine et démocratique (VRD)
Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMAPASJ)
Union pour la république et la démocratie (URD)
Far an kawili - Solidarité africaine pour la Démocratie et l’indépendance (Fare-SADI)
2.4.4. Administration
§
§
§
§
§
§
Secrétaire général de l’Assemblée nationale du Mali
Directeur adjoint des services législatifs
Directeur adjoint de la communication et de l’information
Directeur des relations internationales
Adjoint au Secrétaire général
Chef de division de la Documentation et de la Recherche
2.4.5. Corps diplomatiques et organisation internationale
§
§
§
Ambassade du Canada au Mali
Ambassade de la République française au Mali
National democratic institute (NDI)
3. L’ASSEMBLEE NATIONALE DU MALI
3.1. Historique
Dès la proclamation de l’indépendance, l’Assemblée territoriale, ancêtre de l’actuelle Assemblée
nationale, fut une des premières institutions de la République mise en place conformément à
Loi-cadre de 1956.
En 1958, l’Assemblée territoriale fut érigée en Assemblée constituante de la République
soudanaise qui devint l’Assemblée législative de la République du Soudan. C’est cette
Assemblée qui, par la Loi no 60-35/ALRS, proclama l’indépendance de la République
soudanaise sous le nom de « République du Mali ». Après quoi, l’Assemblée législative de la
République Soudanaise changera de nom pour devenir « l’Assemblée nationale du Mali ».
3.2. Organisation parlementaire
L'Assemblée nationale du Mali est un parlement monocaméral composé de 147 députés élus
au scrutin de liste majoritaire à 2 tours pour une période de 5 ans. Le nombre de députés tout
comme la durée de leur mandat sont fixés par une loi organique.
Le parlement en est actuellement à sa 5e législature.
L’organisation de l’Assemblée nationale du Mali repose sur le règlement intérieur. Elle comporte
trois organes de directions, la Présidence, le Bureau et la Conférence des Présidents et deux
organes de travail, les commissions parlementaires et les groupes parlementaires.
L’Assemblée nationale est également régie par un règlement administratif, lequel a été établit
par la décision no 2013-019 P/AN-RM après consultation du Bureau de l’Assemblée nationale.
3.2.1. Présidence
Le Président de l’Assemblée nationale du Mali est élu par tous les Membres de l'Assemblée lors
de la première séance de l'Assemblée nouvellement élue. Sa durée du mandat est de 5 ans,
idem à la législature.
Le Président est la troisième personnalité de l'État. Il peut assurer l'intérim du Chef de l'État
pendant 21 jours au moins et 40 jours au plus. Il assure la représentation de l'Assemblée au
sein d'organismes interparlementaires et il est Président de droit du Bureau et de la Conférence
des Présidents. En cas de vacance, sa suppléance est assurée par le premier Vice-Président.
Le Président de l’Assemblée nationale est le chef de l’Administration de l’institution
parlementaire. À ce titre, tous les services administratifs relèvent de son autorité. Il est assisté
des Questeurs et du Secrétaire général dans la gestion quotidienne de ces derniers. Le
Président nomme par décision tous les emplois administratifs de l’Assemblée nationale de
même que le Secrétaire général et le Secrétaire général adjoint après avis du Bureau.
En outre, le Président dispose d’un cabinet dont la vocation est de l’appuyer dans les tâches
politiques et protocolaires. Le Président est également responsable de la sécurité extérieure et
intérieure du parlement.
3.2.2. Bureau
Le Bureau de l’Assemblée nationale est l'organe collégial suprême de l’Assemblée. Il est régi
par le règlement intérieur et est mis en place après une élection en début de session.
La composition actuelle du Bureau est la suivante :
§
§
Président de l’Assemblée nationale
8 Vice-présidents
o lesquels suppléent le Président en cas d’absence et d’empêchement et peuvent
se voir confier par le Bureau des tâches spécifiques.
§
2 Questeurs
o lesquels sont chargés de préparer le budget de l’Assemblée sous la direction du
Président et avec l’accord du Bureau ; d’instruire et de contrôler les services
financiers et administratifs et de prendre l’initiative des dépenses.
§
8 Secrétaires parlementaires
o lesquels sont chargés de surveiller la rédaction des procès-verbaux ; d’inscrire
les députés qui demandent la parole ; de contrôler les appels nominaux ; de
superviser le processus de vote.
À l’exception du Président du Bureau, également Président de l’Assemblée nationale, le
mandat des autres membres est renouvelé chaque année à la séance d’ouverture de la
première session ordinaire.
Le Bureau a tous les pouvoirs pour régler les délibérations de l’Assemblée et organiser les
services de l’Assemblée. Il détermine également le statut du personnel administratif et délibère
sur de potentiels contentieux. Le Président est chargé de faire exécuter les décisions du Bureau
qui se réunit en général une fois par semaine.
3.2.3. Conférence des présidents
Présidée par le Président de l'Assemblée nationale, la Conférence des Présidents comprend
des vice-présidents, les présidents des groupes parlementaires, les Présidents des
Commissions générales et le Rapporteur général de la Commission des finances. La
Conférence des Présidents a pour principaux mandats de faire des propositions et d'examiner
l’ordre du jour des travaux.
3.2.4. Commissions parlementaires
Les commissions parlementaires sont mises en place pour préparer la délibération de la loi en
séance plénière ou d’assurer une fonction de contrôle politique ou encore de contrôle interne.
Des commissions d’enquête peuvent être mises en place par le parlement. Les commissions
parlementaires de la présente législature sont les suivantes :
§
§
§
§
§
§
§
§
§
§
§
§
Commission de l’Économie, des Finances, du Plan et de la Promotion du Secteur privé
Commission du Développement rural et de l’Environnement
Commission du travail, de l’Emploi, de la Promotion de la Femme, de la Jeunesse, des
Sports et de la Protection de l’Enfant
Commission des Travaux publics, de l’Habitat et des Transports
Commission des Affaires étrangères, des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration
Commission de la Santé, du Développement social et de la Solidarité
Commission des Lois constitutionnelles, de la Législation, de la Justice et des
Institutions de la République
Commission Défense nationale, Sécurité et Protection sociale
Commission de l’Eau, de l’Énergie, des Industries, des Mines, de l’Artisanat, du
Tourisme et des Technologies
Commission de l’Administration territoriale et de la Décentralisation
Commission de l’Éducation, de la Culture et de la Communication
Commission de Contrôle
3.2.5. Groupes parlementaires
Ils représentent des groupes créés par des députés en fonction de leurs opinions ou objectifs
politiques pour faire valoir leurs idéaux. Chaque groupe doit comprendre au moins 10 députés
selon le règlement intérieur. Le Président de l'Assemblée nationale prend connaissance de ces
formations parlementaires que sur une déclaration politique signée par tous les différents
membres du groupe.
3.3. Structure administrative
L’administration de l’Assemblée nationale est dirigée par le Secrétaire général et est composée
d’environ 200 employés.
Les structures administratives et techniques de l’Assemblée nationale sont organisées en
services centraux, divisions et sections selon l’organisation administrative suivante :
§
§
§
§
Secrétariat général (14 employés)
-­‐ Section Relations interparlementaires et internationales
-­‐ Section Courrier
-­‐ Section Accueil
-­‐ Section Standard téléphonique
-­‐ Section Bureau Accueil
Direction des Services administratifs et financiers (60 employés)
o Division de la Trésorerie
o Division des Ressources humaines et des Affaires générales
-­‐ Service médical
-­‐ Section Administration du personnel et Affaires sociales
-­‐ Section Affaires générales
o Division Finances
-­‐ Section Budget
o Division de l’Approvisionnement et du Patrimoine
-­‐ Section Comptabilité-matières et Approvisionnement
-­‐ Section Patrimoine et Logistique
Direction des services législatifs (60 employés)
o Division des Commissions
-­‐ Section Assistants parlementaires et études
-­‐ Section Compte-rendu des commissions
o Division de la Séance
-­‐ Section Organisation des séances
-­‐ Section Compte-rendu de la séance
Direction de la communication, de la documentation et de l’information (17 employés)
o Division de la Presse et de la Communication institutionnelle
-­‐ Section Communication institutionnelle
-­‐ Section Édition et Publications
-­‐ Section Production audiovisuelle
o Division des Systèmes d’information
o Division Documentation et Recherche
-­‐ Section Bibliothèque
-­‐ Section Archives
S’ajoutent le personnel du Cabinet du Président et le personnel affecté aux autres membres du
Bureau (Vice-président et Questeurs) lesquels représentent 18 employés. La Direction du
protocole, composée de 9 employés, relève directement du Cabinet du Président.
3.4. 5e législature
3.4.1. Installation
Après la proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 24 novembre et 15
décembre 2015 par la cour constitutionnelle du Mali le 31 décembre 2013, la 5e législature de
l'Assemblée nationale a entamé son mandat de cinq ans le 1er janvier 2014.
Les parlementaires ont été convoqués en session extraordinaire le 21 janvier par le décret
présidentiel no 2014-0029/P-RM. À cette occasion, l’Assemblée nationale a élu son Président,
M. Issaka Sidibé, et a examiné le règlement intérieur en y apportant 17 amendements indiquant
notamment que les groupes parlementaires devaient comporter 10 députés au lieu de 5 et
faisant passer le nombre de vice-présidents à huit.
La 5e législature a procédé en février 2014 à l'installation de son Bureau et des différentes
commissions parlementaires. Elle a également procédé à la nomination des huit viceprésidents, des deux questeurs et des huit secrétaires parlementaires répartis en fonction des
formations politiques représentées au parlement.
3.4.2. Composition
Le 8 février 2014, au cours d'une séance extraordinaire, les députés ont mis en place les
différents groupes parlementaires conformément au règlement intérieur de l'Assemblée
nationale. Ils sont au nombre de six et se répartissent ainsi :
§
§
§
§
§
§
§
Rassemblement pour le Mali (RPM) : 70 membres
Alliance pour le Mali (APM) : 27 députés
Vigilance républicaine et démocratique (VRD) : 21 députés
Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMAPASJ) : 16 membres
Union pour la république et la démocratie (URD) : 17 membres
Far an kawili - Solidarité africaine pour la Démocratie et l’indépendance (Fare-SADI) : 10
membres
Indépendants : 3 membres
Quatorze femmes siègent actuellement à l’Assemblée nationale du Mali représentant 9,52% de
la députation totale.
3.5. Partenaires externes du parlement
Trois principaux partenaires techniques et financiers oeuvrent en collaboration avec l’Assemblée
nationale du Mali.
3.5.1. RECAN
Le Projet de renforcement des capacités de l’Assemblée nationale (RECAN) travaille au
renforcement le système d’informatique et d’information de Parlement. Il a également pour
objectif de contribuer au renforcement des capacités des députés et de l’administration de
même qu’au renforcement des capacités logistiques de l’Assemblée.
Ce projet, financé par la coopération danoise et mis en œuvre avec la collaboration du
Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a pris fin le 31 décembre 2014.
Le RECAN était physiquement basé dans les locaux du parlement et a, notamment, appuyé les
autorités parlementaires, dans l’identification préliminaire de leurs besoins lesquels sont
consignés dans le Plan stratégique de formation de l’Assemblée nationale du Mali 2014-2018.
Ce document, qui était en cours de finalisation lors de la réalisation de la mission d’évaluation,
pourrait servir de base pour tout appui ultérieur au parlement. Ce dernier sera par la suite traduit
en plan opérationnel de 3 ans et sa mise en œuvre sera supervisée par un comité de suivi.
Le RECAN a également contribué à l’établissement de relations entre le parlement et la société
civile sur les questions de paix et de contrôle démocratique. Il a favorisé la mise en dialogue
entre le Réseau des femmes parlementaires de l’Assemblée nationale du Mali et les ONG
oeuvrant sur les questions d’égalité homme-femme. Il a en outre procédé au câblage entier de
l’Assemblée dans le cadre d’un projet d’informatisation de l’Assemblée nationale.
3.5.2. Le système des Nations Unies
Les Nations Unies, notamment à travers la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations
unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), ont initié un certain nombre d’actions ponctuelles
en faveur des parlementaires sans toutefois que cet appui ne soit systématisé.
En outre, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à travers son pôle
Finances publiques basées au Bureau régional Afrique de l’ouest, appui le parlement dans le
secteur du contrôle budgétaire notamment en collaboration avec l’Unité d’appui à la
commission des finances (UNACEM) dans le cadre du Projet d’amélioration de la gestion des
finances publiques du Mali (PAGAM). Le PNUD a notamment contribué à l’organisation
d’activités de renforcement des capacités de parlementaire dans le domaine budgétaire et a
collaboré à l’élaboration d’un guide d’analyse budgétaire à l’intention des membres de la
Commission des finances et du Budget.
Il supporte par ailleurs l’UNCEM dont le mandat est d’analyser le budget de l’État et d’exposer
à la commission des finances une vulgarisation de ce dernier. Elle a également pour mandat de
décrypter les réponses du gouvernement aux questions de la commission des finances.
3.5.3. Coopération américaine
USAID serait intervenu lors de la dernière législature sur les questions de Communication, de
Sécurité et de Contrôle démocratique.
Le National Democratic Institute (NDI) est également actif au Mali depuis plus d’une dizaine
d’années et est présent au parlement pour l’appuyer dans ses activités. Le NDI entreprend
différentes actions afin de renforcer le lien entre le Parlement, les citoyens, la société civile et les
partis politiques.
Le NDI a également appuyé la création d’un Réseau des Femmes parlementaires. Suite aux
élections législatives, l’Assemblée nationale du Mali a mis sur pied un nouveau Réseau des
femmes parlementaires. Le NDI a également contribué à l’organisation d’un certain nombre de
séminaires thématiques animés par des consultants maliens (praticiens, universitaires, anciens
parlementaires). Certaines de ces activités étaient adressées à l’ensemble des députés tandis
que d’autres, spécialisées, étaient destinées aux membres d’un certain nombre de
commissions parlementaires.
Le NDI et USAID s’associent par ailleurs à la réalisation d’une émission radiophonique
bimensuelle afin de permettre à l’Assemblée nationale d’être mieux connue de l’ensemble des
concitoyens. Cette émission est diffusée à Bamako par l’Office de radiodiffusion télévision du
Mali (ORTM) ainsi que par un nombre important de radios régionales.
Le NDI a financé, à travers le RECAN les formations des membres des 50 partis politiques
maliens. Il s’agit d’un appui à la formation des députés notamment en matière d’initiatives
législatives, de gestion transparente et d’un appui logistique en informatique.
4. DÉROULÉ DE LA MISSION
4.1. Rencontre avec la section malienne de l’APF
La première rencontre de la mission s’est déroulée avec la 5e Vice-Présidente de l’Assemblée
nationale et Présidente de la section malienne de l’APF en présence des membres de la section
malienne de l’APF. Cette rencontre a permis à la délégation de présenter la démarche et les
objectifs de la mission. Les échanges entre les participants ont abouti à la mise en place d’un
programme des rencontres et visites de la mission.
4.2. Rencontre avec le Président de l’Assemblée nationale du Mali
La délégation a ensuite rencontré le Président de l’Assemblée nationale pour évoquer
notamment la situation politique du Mali et, plus particulièrement, la situation à l’Assemblée
nationale.
4.3. Rencontre avec des parlementaires représentant les commissions parlementaires
et les groupes politiques
L’équipe d’évaluation s’est ensuite entretenue pendant un long moment avec des
parlementaires représentants l’ensemble des commissions de l’Assemblée nationale du Mali de
même que des membres de l’ensemble des forces politiques représentées au parlement. Cette
rencontre fut notamment l’occasion d’aborder les besoins en matière de renforcement des
capacités des parlementaires sur le rôle et leur fonction de même que sur les sujets sur lesquels
ils sont appelés à légiférer. Les capacités des parlementaires à contrôler l’action
gouvernementale et à représenter effectivement les populations ont également été sujet
d’échanges constructifs.
4.4. Visite des locaux de l’Assemblée nationale
L’équipe d’évaluation a ensuite effectué une visite des locaux de l’Assemblée nationale. Elle a
notamment eu l’occasion de visiter l’hémicycle, les locaux de commissions, le centre de
documentation, les archives et différents locaux mis à dispositions de l’administration
parlementaire.
4.5. Entretien avec des cadres de l’administration de l’Assemblée nationale
L’équipe d’évaluation a tenu une réunion de travail avec le Secrétaire général, le Directeur
adjoint des services législatifs, le directeur adjoint de la communication et de l’information, le
directeur des relations internationales et l’adjoint au Secrétaire général afin de s’enquérir de
l’état de situation de l’administration du parlement.
4.6. Entretien avec des partenaires extérieurs de l’Assemblée nationale
Le Directeur du National Democratic Institue (NDI) au Mali et le Senior program officer du NDI
Mali ont présenté à l’équipe d’évaluation les activités menées par le NDI en collaboration avec le
Parlement malien. L’équipe d’évaluation a également pu s’entretenir avec un représentant du
Projet RECAN (Renforcement des capacités de l’Assemblée nationale), programme conjoint
PNUD/Danemark initié en 2009 et qui a pris fin le 31 décembre 2014.
5. CONSTATS
Le Mali est un pays en sortie de crise et le renforcement des capacités de ses institutions
démocratiques, notamment de son Assemblée nationale, doit être une priorité. Ce
renforcement est nécessaire non seulement afin que le parlement soit à même de remplir
pleinement le rôle qui lui revient au sein d’une société démocratique (élaboration et adoption
des lois, contrôle de l’action gouvernementale, représentation des populations), mais aussi que
ce dernier soit en mesure de répondre aux attentes des populations à l’endroit de cette
institution et des membres qui la composent. L’Assemblée nationale, en tant que représentante
des populations, a également un rôle prédominant à jouer dans le processus de pacification et
de réconciliation nationale actuellement en cours dans le pays.
Un travail important de synthèse des besoins a été réalisé par les autorités de l’Assemblée
nationale au sein du Plan stratégique de formation de l’Assemblée nationale du Mali 2014-2018
développé par le RECAN (Renforcement des Capacités de l’Assemblée nationale). Ce
document, véritable plan d’action des autorités parlementaires et administratives, fixe des
objectifs de formation réalistes pour la législature en cours et devrait guider l’ensemble des
actions apportées à l’Assemblée nationale par des partenaires externes.
Face à l’importance des besoins, il apparait nécessaire que soit effectué par les autorités du
parlement un travail de hiérarchisation des priorités. En outre, afin d’augmenter l’efficacité des
services prodigués par des partenaires externes, il pourrait être envisagé de réaliser un certain
nombre d’appuis destinés aux parlementaires et de l’administration de manière concomitante.
Au regard de la mission d’évaluation des besoins techniques du parlement, les membres de la
délégation sont arrivés aux constats suivants dans les différents secteurs parlementaires et
administratifs ainsi que sur le volet institutionnel.
5.1. Secteur parlementaire
Le taux de renouvèlement important des parlementaires élus (85%) démontre toute
l’importance d’apporter rapidement des formations généralistes afin d’inculquer de bonnes
pratiques. Ainsi, un appui sur le rôle et le statut du député apparaît nécessaire et urgent afin
que tous les parlementaires disposent du même niveau de compréhension quant à leur
mandat.
À cet effet, la formation généraliste, programmée par l’APF en marge de la mission d’évaluation
des besoins du parlement, mais reportée pour cause de craintes liées à la propagation du virus
Ebola, gagnerait à être rapidement réalisée.
L’appui aux parlementaires maliens doit privilégier un contact avec des députés provenant
d’autres parlements de l’espace francophone afin que puissent être suscités des échanges
d’expérience sur le travail de parlementaires. En outre, il pourrait être prévu l’organisation de
visite d’étude pour des élus maliens afin que ces derniers puissent s’imprégner des bonnes
pratiques au sein de parlements francophones.
Les parlementaires ont par ailleurs mentionné un certain nombre de contraintes limitant leur
capacité à contribuer de manière efficace à la production législative, à effectuer un véritable
contrôle de l’action gouvernementale et à représenter les populations.
Un nombre important de parlementaires, notamment les membres de commissions, a fait part à
l’équipe d’évaluation du déficit d’information sur les sujets sur lesquels ils sont appelés à
travailler. Ce déficit s’explique certes par le fait que les parlementaires ne peuvent être des
spécialistes sur tous les sujets sur lesquels un parlement est appelé à se prononcer, mais
également par des carences en ressources humaines spécialisées pour les accompagner dans
l’étude ou l’élaboration de projets de loi. Ce déficit pourrait entre autres être comblé par
différents appuis extérieurs sur des sujets techniques.
5.1.1. Contrôle de l’action gouvernementale
Parmi les éléments mentionnés limitant les capacités des élus à effectuer un contrôle efficace
de l’action gouvernementale, notons les périodes relativement limitées imparties aux
parlementaires pour analyser et délibérer des projets de loi soumis par le gouvernement. La
fréquence insuffisante des réunions de commissions et, plus largement de l’Assemblée
nationale, empêche les parlementaires de disposer du temps nécessaire pour effectuer
efficacement cet aspect important du travail législatif.
L’équipe d’évaluation a par ailleurs été à même de constater qu’il existait d’importantes
disparités entre les appuis administratifs fournis aux commissions. Alors que la Commission de
l’Économie, des Finances, du Plan et de la Promotion du Secteur Privé, dispose d’une unité
d’analyse lui étant entièrement dédiée (UNACEM), les autres commissions, dont certaines ont
un mandat particulièrement important dans le contexte actuel malien, disposent de ressources
techniques limitées pour mener à bien leur mission.
Cette asymétrie, qui affecte notamment négativement les capacités de contrôle de l’action
gouvernementale du parlement, pourrait rapidement être comblée en faisant appel à de
l’expertise technique spécialisée nationale, notamment auprès des universités et de la société
civile.
Le recours à des collaborations extérieures pourrait également être nécessaire sur un certain
nombre de sujets à l’agenda international (égalité femme-homme, transparence des industries
extractives, promotion et protection des droits de l’Homme, examen périodique universel,
développement durable, transparence budgétaire et réédition de compte, etc.)
Finalement, notons que plusieurs parlementaires ont mentionné leur intérêt à bénéficier de
formation en matière budgétaire afin que ces derniers soient mieux en mesure de contrôler
efficacement les dépenses de l’État.
5.1.2. Procédure législative
L’équipe d’évaluation a constaté le manque d’appui fourni aux parlementaires dans le
processus d’élaboration de la loi. L’Assemblée nationale adopte actuellement environ 2% des
projets de loi inscrits aux feuilletons. Les députés rencontrés ont souvent évoqué le manque
d’appuis techniques spécialisés pour l’élaboration de projet de loi. S’il relève d’abord et avant
tout au parlement de fournir ce type d’expertise via ses services administratifs ou en faisant
appel à des collaborations extérieures, un transfert d’information provenant d’autres parlements
pourrait également être bénéfique.
En effet, il s’avère fréquent que d’autres parlements francophones aient été appelés à légiférer
sur différents sujets d’intérêt pour l’Assemblée nationale du Mali et il pourrait dès lors être
envisagé de systématiser les transferts, à coût nul, des lois ou projets de loi ayant été débattus
dans d’autres institutions parlementaires.
Il reviendra à l’Assemblée nationale du Mali de faire part des sujets prioritaires sur lesquels elle
souhaite obtenir de l’information pour lancer ce mécanisme de partage législatif. En ce sens,
des appuis en légistique, notamment à travers des ateliers pratiques d’élaboration de la loi,
pourraient être envisagés.
En outre, il pourrait être opportun de parfaire la connaissance des parlementaires sur la
procédure législative de manière générale dans un parlement : processus d’élaboration des lois,
transmission et suivi des lois et autres textes entre l’exécutif et le législatif.
5.1.3. Représentation des populations
Les parlementaires ont évoqué à de nombreuses reprises les difficultés rencontrées dans la
réalisation de leur mandat de représentation des populations. Outre les disparités
géographiques importantes entre les circonscriptions électorales où ils sont élus, le manque de
moyens financiers mis à leur disposition pour effectuer convenablement un travail de restitution
des débats auprès de leurs commettants, exercice auquel ils sont réglementairement tenus de
se conformer, a été déploré.
L’établissement de permanence des députés dans les circonscriptions gagnerait à être
institutionnalisé. Non seulement ceci permettrait-il aux parlementaires de disposer de
ressources nécessaires pour effectuer convenablement le travail de terrain, mais donnerait une
visibilité importante à l’Assemblée nationale à l’extérieur de la capitale.
L’Assemblée nationale du Mali a un rôle prédominant à jouer dans le processus de
réconciliation nationale post-crise. À ce titre, elle doit se faire reconnaître par les populations
comme un organe démocratique représentatif de l’ensemble des Maliens. Pour ce faire, des
visites de terrains, organisées par l’Assemblée nationale, pourraient être un outil à privilégier
pour bâtir au sein des populations le lien de confiance envers le parlement et sensibiliser ces
dernières sur les questions de cohésion sociale. Ceci pourrait également se traduire par la
tenue des réunions de commission délocalisée et/ou itinérante, mais également par des
séances de consultation des populations.
En outre, les relatons entre l’Assemblée nationale et les organisations de la société civile, relais
important auprès des populations, gagnerait à être systématisé au moyen de mécanismes de
consultations. Ce type de mécanisme permettrait aux parlementaires de mieux communiquer
sur leur travail, mais il leur donnerait également l’opportunité de parfaire leur information sur
différents sujets techniques.
Par ailleurs, les parlementaires ont également évoqué le fait qu’ils étaient souvent considérés
comme des agents de développement local par les populations et, faute de fond mis à leur
disposition pour contribuer au développement local, ils devaient puiser à même leurs
émoluments pour subvenir aux besoins de leurs commettants. Différentes initiatives visant à
corriger ces difficultés ont été expérimentées dans d’autres parlements africains, notamment au
Kenya. Il pourrait dès lors être envisagé pour l’Assemblée nationale du Mali de s’inspirer de ces
bonnes pratiques.
5.1.4. Consolidation démocratique et réconciliation nationale
Le contexte particulier post-crise dans lequel se retrouve le Mali appelle une mise à contribution
de son Assemblée nationale, en tant que seule institution représentant l’ensemble du peuple
malien, sur différents sujets cruciaux non seulement en faveur de la consolidation des
institutions démocratiques, mais également de la réconciliation nationale.
En ce sens, les parlementaires peuvent activement contribuer à une solution durable de la crise
sécuritaire dans le nord, à promouvoir la justice transitionnelle et à la pacification de la société
malienne.
La mise en relation des parlementaires maliens avec des élus d’Assemblée de pays ayant
connu par le passé des situations semblable pourrait dès lors être envisagée.
5.1.5. Égalité homme-femme
Le Réseau des femmes parlementaire de l’Assemblée nationale du Mali, récemment reformé,
est constitué de parlementaires déterminés à faire avancer la cause de l’égalité homme-femme
non seulement au sein des institutions démocratiques, mais, plus largement, de la société
malienne. Le Réseau des femmes dispose d’un règlement intérieur et son plan stratégique est
en cours d’adoption. Outre l’organisation d’ateliers visant la promotion de la femme au
parlement et au sein de la société malienne, le Réseau a pour objectif de contribuer à l’adoption
de projets de loi sur les droits des femmes. Un projet sur cette question serait d’ailleurs en
cours de préparation, mais serait l’objet de fortes critiques de la part de communautés
religieuses menaçant de renverser l’Assemblée nationale en cas d’adoption.
Ces femmes parlementaires doivent aller à la rencontre des populations, notamment de la
société civile, afin d’être à même de transformer en mesure législative les préoccupations des
femmes maliennes. Le Réseau des femmes a les capacités de faire avancer plusieurs dossiers
stratégiques en même temps : égalité femme-homme, développement, réconciliation nationale,
implication des femmes en politique.
Un appui continu à l’endroit de ce Réseau pourrait s’avérer stratégique, car il permettrait non
seulement de promouvoir l’égalité homme-femme au sein des institutions politiques et de la
société malienne, mais permettrait très certainement d’améliorer la qualité du débat
démocratique au sein de l’institution.
5.2. Secteur administratif
Si la dotation en personnel administratif semble convenable pour un parlement de la taille de
l’Assemblée nationale du Mali, la mission d’évaluation a d’emblée identifié certains déficits de
moyens humains et matériels qui empêchent l’administration de fournir efficacement un appui
nécessaire aux députés, mais également de remplir de façon optimale les différentes missions
qui incombent à un Parlement.
Il apparaît dès lors urgent, afin d’effectuer une mise à niveau généralisée de la compréhension
du rôle de fonctionnaire parlementaire, de prodiguer une formation généraliste sur
l’administration et l’organisation du travail parlementaire à l’ensemble des employés de
l’Assemblée nationale.
5.2.1. Statut du personnel administratif
Les difficultés rencontrées par l’administration parlementaire malienne s’expliquent notamment
par l’absence de fonction publique parlementaire de métier à l’origine de la disparité des profils
et du niveau de compétences des personnels administratifs. En effet, si l’Assemblée nationale
dispose de l’autonomie administrative, la majorité des 200 fonctionnaires du parlement sont soit
détachés de la fonction publique soit des contractuels.
L’ancienne législature devait adopter un texte portant sur la création d’une fonction publique
parlementaire, toutefois l’adoption de ce dernier a été annulée du fait de la crise politique. Cet
état de fait aurait un impact négatif sur la célérité et la qualité du travail de l’administration.
Ainsi, il apparait impératif d’établir une fonction publique parlementaire indépendante et
clairement distincte du personnel politique. En ce sens, un appui des parlements francophones,
notamment de parlements ayant été appelés à adresser ces questions au cours des dernières
années, pourrait être opportun.
5.2.2. Ressources humaines
Le recrutement de personnel, qui se fait théoriquement sur concours, ne semble par ailleurs
pas avoir toujours répondu à des normes claires et non partisanes. Il serait à moyen terme
opportun de procéder au recrutement d’assistants parlementaires une fois les conditions
d’embauches propres à cette classe d’emploi déterminées par le parlement.
L’efficacité générale de l’administration parlementaire pourrait être améliorée en procédant à
une révision de la structure générale de cette dernière et une clarification des processus de
fonctionnement. Cette révision devrait être conduite avec un objectif principal en tête : améliorer
les services fournis aux parlementaires. Prioritairement, cette révision devrait commencer par
les diffusions élargies d’un organigramme administratif clair et connu de tous identifiant les
responsabilités de chaque service, la rédaction de fiches de postes et l’établissement d’une
classification des emplois. Suite à cet exercice, le parlement pourrait procéder au recrutement
de personnel.
La mission a également permis de diagnostiquer que cette insuffisance de ressources
humaines aussi bien sur le plan quantitatif que par rapport à la formation et aux besoins
nécessite un renforcement des compétences dans différents domaines spécialisés.
5.2.3. Transfert de compétence
L’équipe d’évaluation a été en mesure de constater qu’un noyau dur de contractuels
permanents, en poste depuis une vingtaine d’années, a assuré jusqu’ici une forme de continuité
du service public parlementaire et la transition entre les législatures qui se sont succédé
notamment la 4e et la 5e.
Ce noyau constitue le socle de savoir sur les procédures et l’organisation du travail
parlementaire et un processus de transfert de compétence gagneraient à être installée au sein
du parlement. En effet, l’Assemblée nationale dispose au sein de son administration d’expertise
qui pourrait être mise au profit de l’ensemble des équipes, notamment au cours de séance
d’information animé par des fonctionnaires parlementaires maliens d’expérience.
Toutefois, ce transfert de compétence interne ne peut à lui seul combler l’ensemble des
besoins en matière de renforcement des capacités de l’administration et des appuis extérieurs
paraissent nécessaires.
5.3. Appui institutionnel
Par appui institutionnel, l’équipe d’évaluation entend, tout appui que ne touche ni directement
les capacités des membres de l’Assemblée nationale ni son administration, mais qui, de
manière transversale, permettent au parlement de mieux exercer son rôle d’institution
démocratique.
5.3.1. Volet matériel
L’équipe d’évaluation a été à même de constater des manquements matériels importants
notamment en matière d’informatique, de reprographie et d’accès à internet qui empêchaient
les parlementaires et l’administration d’effectuer convenablement leur travail au sein de
l’enceinte de l’Assemblée nationale.
La mission n’a pas pu visiter l’ensemble des bureaux pour évaluer le nombre et l’état des
postes de travail informatiques existant et fonctionnel que nous estimons au regard des
entretiens est d’environ 150 à 200 postes fixes. Certains députés ont des ordinateurs portables,
mais à notre connaissance, aucune politique de mise à niveau informatique globale n’a été
planifiée. Il a été rapporté une hétérogénéité au niveau des configurations des postes de travail,
un nombre insuffisant d’ordinateurs, d’imprimantes, de photocopieurs et de scanneurs.
Il y a aussi une division de l’informatique qui est gérée par un chef de division et est dotée de 4
ingénieurs système. Il reste beaucoup à faire dans ce domaine, notamment en matière de
formation sur les logiciels de base de traitement de texte et de gestion de courrier, mais
également sur des logiciels spécialisés et adaptés aux différents services.
En matière de réseau informatique, le RECAN a financé le câblage de l’Assemblé et œuvré au
renforcement des procédures informatiques. Selon les techniciens en place, le réseau
informatique est complet et opérationnel. Il s’agit d’un réseau double, filaire et WiFi. Il n’y a pas,
à notre connaissance, de partage réseau des dossiers et/ou fichiers entre services. La
connexion sert essentiellement à surfer sur Internet. Il existe deux serveurs fournis par le projet
RECAN qui tournent sur l’application Windows 2008 server. Il y a environ 150 licences
Windows monopostes. Il n’y a pas à notre connaissance de politique de sécurité centralisée
(antivirus). L’accès internet est de qualité, la bande passante de 4 mégabits, et la connexion
nous a été décrite comme rapide et constante.
Dans ce secteur, trois projets seraient en cours de réalisation par l’Assemblée nationale :
1. Un projet d’implantation de la messagerie professionnelle et de mise en ligne d’un site
internet ;
2. Un projet de mise en service de la téléphonie IP
3. Une base de données des lois (votées, promulguées), des députés et du personnel
administratif.
5.3.2. Locaux, hémicycle et salles de commissions
Si le parlement comporte un nombre suffisant de locaux pour soutenir l’activité quotidienne
d’un parlement, il a été constaté un manque important d’espace pour loger les activités des
parlementaires et de l’administration.
Pour l’instant, seuls les membres du Bureau de l’Assemblée nationale disposent de locaux au
sein de parlements. Par ailleurs, le parlement est au centre du marché de Bamako ce qui
complique non seulement les déplacements des parlementaires, mais suscite d’importants
défis de sécurisation des bâtiments. L’éventuel projet d’agrandissement/déménagement du
parlement sur des terrains acquis par l’Assemblée nationale pourrait dès lors apporter une
solution à ces problèmes.
En outre, l’hémicycle gagnerait à être modernisé afin d’être en mesure de supporter
efficacement les travaux en séance plénière. Pour l’instant, ce dernier dispose de deux micros
baladeurs pour l’ensemble des députés ce qui allonge considérablement le temps des séances
puisque cela suppose le déplacement du personnel chargé de veiller à la prise de parole des
députés. En outre, la sonorisation de la salle est défaillante faisant en sorte que tous les
parlementaires ne peuvent pas entendre convenablement les travaux.
Il n’y a aucun système de votation ni de diffusion des débats. Il n’a pas été possible de visiter la
salle d’enregistrement des débats, mais aucun dispositif moderne de recueil audio des débats
n’a été identifié.
Les salles de commissions, de même qu’un second hémicycle servant à tenir des réunions de
commission souffrent également d’un déficit d’équipement audio et vidéo moderne.
5.3.3. Centre d’information et de documentation
La bibliothèque de l’Assemblée nationale du Mali dispose aujourd’hui d’un fond de 823
ouvrages et de périodiques plutôt anciens et pour certains sans véritable lien avec le travail
parlementaire. La plupart des livres et ouvrages sont le fruit de la coopération passée avec le
projet Pardoc et de dons divers accordés au titre de la coopération bilatérale. La bibliothèque
n’a aucun nouveau livre depuis l’envoi de documentation par l’Assemblée nationale du Québec
en 2004.
Les rayonnages du centre de documentation sont obsolètes et ne sont pas protégés. Il n’y a
pas de politique d’acquisition régulière d’ouvrages et de périodiques. Aucune dotation
spécifique ne semble inscrite au budget pour permettre aux parlementaires de se documenter
valablement sur les différents thèmes qu’ils traitent.
5.3.4. Archives
L’équipe d’évaluation a effectué une visite des archives lesquelles présentent des défaillances
majeures. Aucun prétriage des documents envoyés par les commissions et autres services en
fin de législature n’a été effectué par le service des Archives. En absence d’espace de
classement, tout nouveau document s’accumule au sol rendant l’accessibilité physique aux
archives particulièrement périlleuse. Un triage de la documentation apparaît urgent afin
notamment de procéder à la suppression de documents inutiles. Il y aurait la possibilité de
transférer ensuite les archives classées vers les Archives nationales. Il n’existe aucun système
de numérisation des archives. Aucune action en faveur des archives n’a été effectuée depuis le
programme Pardoc de l’APF en 2005.
5.3.5. Compte-rendu des débats
Un service de compte-rendu des débats existe, cependant ce dernier rencontre de
nombreuses difficultés à produire les comptes rendus dans les délais impartis, notamment pour
le travail des commissions. Ces difficultés s’expliquent par le manque de personnel, mais
également une sous-dotation informatique. L’équipe d’évaluation n’a pas pu constater si un
enregistrement des débats était effectué par le parlement.
5.3.6. Communication institutionnelle
La récente création d’une Direction chargée de la Communication et de l’Information et
l’élaboration d’une stratégie globale de communication par cette dernière paraît un pas positif
en faveur d’une amélioration de la communication institutionnelle auprès des populations.
Néanmoins la communication de l’Assemblée nationale demeure confrontée à de nombreux
défis. Il n’y a aucun site internet institutionnel. Les informations relatives à l’Assemblée nationale
sont disponibles sur le site du gouvernement. Un projet de conception pour un site propre
serait en cours.
Le lancement prochain d’une radio parlementaire, laquelle est en période de rodage, permettra
très certainement de mieux faire connaître les travaux du parlement au sein de la population,
mais le défi d’alimenter cette dernière en contenu demeurera permanent. En attendant, la
réalisation bimensuelle d’une émission de radio sur l’Assemblée nationale diffusé sur différentes
stations dans l’ensemble du pays parait une excellente initiative.
L’Assemblée nationale demeure particulièrement active sur les réseaux sociaux, notamment
Twitter et Facebook. Cette présence demeure néanmoins ponctuelle et ne s’anime que lors
d’évènements particuliers se déroulant au parlement. Cette présence sur les réseaux sociaux
pourrait être mieux utilisée, notamment pour communiquer sur le fonctionnement quotidien du
parlement, mais également son rôle au sein d’une société démocratique.
L’application de la stratégie de communication devrait permettre au parlement de livrer une
information uniforme aux populations à travers les différents canaux à sa disposition.
6. CONCLUSION
Parmi les différents constats identifiés il apparaît à l’équipe d’évaluation que les parlements
francophones seraient à même d’apporter une plus value, à travers la mise en œuvre de
différents projets visant le renforcement des capacités des parlementaires et des fonctionnaires,
en terme de :
§
§
§
Renforcement des capacités des parlementaires (transmission d’expertise générale et
spécialisée) ;
Renforcement des services administratifs (transmission d’expertise, modernisation des
processus de fonctionnement, élaboration d’outil de gestion) ;
Renforcement institutionnel (appui technique et matériel, modernisation du
fonctionnement et de l’organisation de certains services de l’Assemblée nationale).
La matrice d’appui au parlement découlant de cette mission d’évaluation pourrait servir de base
aux membres de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie pour organiser l’appui des
parlements francophones à l’Assemblée nationale du Mali.
L’équipe d’évaluation insiste sur la nécessité d’effectuer un suivi sur le long terme des actions
de coopération mise en oeuvre avec les autorités de l’Assemblée nationale, et ce sur la base
d’outils de gestion préalablement déterminés par les partenaires en collaboration avec le
parlement.
Le parlement devra en outre communiquer avec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie
sur les appuis d’autres partenaires internationaux dont elle bénéficiera afin d’éviter tout
dédoublement des actions.