Pourquoi « faire du théâtre » à l`école élémentaire

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Pourquoi « faire du théâtre » à l`école élémentaire
Pourquoi « faire du théâtre » à l’école élémentaire ?
« Avec les œuvres poétiques et théâtrales, les élèves, guidés par leur enseignant, prolongent l’interprétation [des
textes lus], en cherchant à la transmettre ».
Programmes de l’école primaire, 2002.
« Peu présent, jusqu’à une période récente, dans la production de littérature de jeunesse, le théâtre induit des
formes de travail nouvelles à l’oral mais reste peu pratiqué. »
Rapport sur la mise en œuvre des programmes, 2004.
1. Apprendre à devenir spectateur : une écoute active.
Être spectateur s’apprend, et ce n’est pas une simple question de civilité : c’est une affaire
d’intelligibilité de ce qui est donné à voir. Nos élèves doivent être initiés aux silences et sortir de l’idée
que le théâtre, c’est seulement agir et parler. Observer un acteur qui, silencieux, « reste dans le
personnage », c’est apprendre, quand on s’essaye à jouer un rôle, à ne pas faire de l’activité théâtrale
une simple récitation. Savoir « écouter le silence », c’est aussi apprendre la maîtrise de soi.
L’écoute distanciée qu’implique le théâtre (et qui diffère fortement de celle du cinéma qui sait nous
entraîner dans le flux des images et des sons) est une écoute critique, mais aussi une écoute de
citoyen, qui a besoin des autres spectateurs (pourrait-on, sans gêne, être le seul spectateur d’une
pièce ?).
Cette écoute procède aussi de la discrimination auditive qui s’étend sur tout le champ de
l’apprentissage de la lecture, de la discrimination des syllabes à l’intonation dans la lecture à voix haute
d’un texte.
2. Acquérir une culture.
C’est aussi une mission de l’école que les programmes actuels ont fortement soulignée.
Culture qui se rapporte aux genres et aux époques : rien n’empêche, par exemple, d’aborder, sous
forme de récit par le maître, les conditions de représentation dans le théâtre antique (plusieurs jours, au
soleil et en hommage aux dieux) ou à Versailles.
Mais culture aussi pour les valeurs universelles que le théâtre véhicule. Il peut franchir l’obstacle de la
langue : Royal de luxe, troupe nantaise déploie ses machines à Londres, tandis que le Footbarn
theater, a joué Shakespeare sur la pelouse de Reuilly.
Culture, enfin, qui permettra à nos élèves de construire progressivement, jusqu'au lycée, une vision
multiple du théâtre, qui associe le Grand Magic Circus et la Comédie française, leur permettant un jour
d’apprécier des techniques de jeux et des pièces réputées difficiles.
Plus quotidiennement, cette culture est aussi celle des réseaux de textes que nos élèves rencontrent au
fil de leur scolarité et systématisent au cycle 3 (le cahier de lectures pourrait ici aussi jouer son rôle).
Circonscription 12B Nation – JF Giannecchini – Mai 2006.
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3. Travailler des compétences de l’école.
 Maîtriser la langue orale : lire à voix haute, dire des textes, interpréter et mémoriser
(Programmes de l’école primaire, cycle 2 et 3).
 Produire des textes : « écrire à partir de la littérature » (Programmes de l’école
primaire, cycle 3) et travailler les spécificités de la langue théâtrale (marques et temps
du dialogue, rythme) au cycle 3.
 Maîtriser son corps : « exprimer corporellement des personnages, des états, des
sentiments ou des émotions » (Programmes de l’école primaire, cycle 2 et 3)
 Vivre ensemble : la dimension collective du jeu l’implique naturellement. Mais, plus que
d’autres pratiques collectives, le théâtre recèle cette fonction de « catharsis » qu’on lui
reconnaît depuis Aristote et qui se retrouve dans les pratiques contemporaines du
« Théâtre-forum ».
Les projets d’école gagneraient, dans l’esprit de l’axe du projet académique sur la « vie
scolaire », à intégrer des actions du type de celles que propose le « Théâtre-forum »
d’Augusto Boal : on joue des scènes quotidiennes qui ont donné lieu à des conflits et on
demande à ceux qui observent d’intervenir quand ils pensent qu’il est possible d’infléchir le jeu
dans le sens d’une solution.
 Savoir écouter : « l’écoute est une phase importante de la démarche didactique. […]
Elle concerne l’écoute de soi comme celle des autres » (Programmes de l’école
primaire, cycle 2).
Circonscription 12B Nation – JF Giannecchini – Mai 2006.
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