- Eh ! Caillou ! Et merde… Pourquoi est

Transcription

- Eh ! Caillou ! Et merde… Pourquoi est
- Eh ! Caillou !
Et merde… Pourquoi est-ce que les rares fois où on m’adresse la parole sont les mêmes fois
où j’ai besoin de discrétion ?
Je me retourne, histoire de savoir qui m’appelle avec le surnom le plus banal que j’ai jamais
récolté (pour ceux qui ne le savent pas je m’appelle Pierre et, de mon point de vue, Caillou
manque donc cruellement d’originalité) et je vois… Jérémy. Mais c’est pas vrai ! Je lui ai déjà
dit cent fois que je n’avais pas d’argent sur moi et que ça ne servait à rien de me demander
deux euros à chaque fois qu’il veut s’acheter une canette de soda (en fait j’en ai un peu mais
il sert à me défendre contre les garous il est donc hors de question que je le lui passe).
- Qu’est-ce qu’il y a ?
- Tu pourrais me prêter trois euros ? J’en ai vraiment besoin, je te rembourserai plus tard.
Ce qu’il peut être pénible… Heureusement qu’il ne va pas jusqu’à me fouiller les poches
parce que je lui aurai déjà foutu un bon coup de poing dans la tronche (puisque j’aurai du
mal à expliquer ce que font toutes sortes de plantes et d’objets étranges à l’intérieur de ma
veste).
-Non je n’ai toujours pas d’argent, je te l’ai déjà dit et je n’ai pas le temps de discuter !
Ça c’est fait, avec un peu de chance il va me laisser continuer ma mission tranquillement.
Parce que c’est pas tout ça mais si je ne veux pas rater le rendez-vous avec le loup garou
dans la rue d’à côté il va falloir que je me bouge. Et vite.
- T’es sûr ? Bon je vais demander à quelqu’un d’autre alors…
Victoire ! Je le regarde s’en aller puis je continue ce que j’étais en train de faire avant d’être
dérangé. C’est-à-dire enfiler un coup-de-poing en mélange titane-argent (qui a d’ailleurs l’air
d’avoir sacrément morflé, il faudra que je demande au Sphinx si il lui arrive de vérifier ses
joujoux avant de les donner aux agents). Je ne suis pas sensé me battre contre le garou que
je vais interroger mais on sait jamais, ces bestioles-là démarrent souvent aux quart de tour.
Et connaissant mon don pour m’attirer des ennuis je préfère prendre quelques précautions.
Je glisse donc à mes doigts le point américain et je m’avance jusqu’au coin de la rue.
Et bizarrement il n’y a personne. D’un certain côté ça m’arrange puisqu’en attendant je peux
réfléchir à ce que je vais dire à… à… Je crois que je vais surtout essayer de me rappeler de
son nom en fait. Tout en cherchant ce fichu nom dans mes souvenirs je me demande
pourquoi cet imbécile de loup-garou n’est pas ici. Il est censé être là depuis cinq bonnes
minutes et… ben justement il n’est pas là. Donc soit il est parti parce qu’il ne m’a pas vu à
vingt heures une, le rendez-vous étant fixé à vingt heures, soit il n’a pas envie de venir.
Personnellement je préfère la deuxième solution puisque je me vois mal expliquer à Walter
que je n‘ai pas pu interroger le garou à cause d’une minute de retard (décidemment son
nom ne me reviens pas, ça aussi je me vois mal lui annoncer…).
Je me retourne pour rentrer chez moi en cherchant une excuse à présenter à Walter lorsque
j’entends un bruit derrière moi…