C comme Catastrophe par Camille
Transcription
C comme Catastrophe par Camille
C comme Catastrophe Je marche d'un pas pressé dans la rue, ma veste en cuir noire n'empêchant pas le froid de passer. Foutue mission ! Il fait froid, je gèle, mais je dois aller arrêter un loup-garou idiot qui...Stop. Il faut que je me concentre. Pendant que je me remémore l'adresse du garou, je vérifie que le couteau, alliage titane-argent, est toujours dans ma poche. Je m'engage dans des petites ruelles sombres, avant d'arriver devant la tanière de ma cible. Une jolie maison au crépi rose pâle, pourvue de grandes baies vitrées s'ouvrant sur un jardin fleuri et soigneusement entretenu. Non, je plaisante. La cabane branlante, en bois, qui se tient devant moi menace de s'écrouler. Je pousse le panneau de bois faisant office de porte. L'intérieur est sombre et poussiéreux. J'ai à peine le temps de faire un pas que quelque chose me projette sur le côté, me cognant la tête contre le mur. Aïe! Dans la torpeur qui m'envahit, je sors lentement ma carte d'agent stagiaire et la brandis sous le nez du garou. – Jesuisdel'Associationpersonnenebouge!!! – Pardon? Fait-il avec un sourire carnassier. Je ferme les yeux une seconde. Génial. J'ouvre la bouche pour répliquer mais il m'interrompt. – C'est pas une gamine comme toi qui va m'arrêter, petite. T'as quel âge, onze ans? Je ne savais pas que l'Association recrutait des mômes à la crèche, ajoute t-il en faisant un pas vers moi. – Ne bouges pas ! J'ai des questions à... Aaaaargh ! Le garou me balance à l'autre bout de la pièce et j'atterris par terre avec un crac sinistre. Mon poignet ou la baraque qui s'effondre ? Les deux, sûrement, à en juger par la douleur de mon bras et le morceau de mur qui vient de s'écrouler. J'effleure mon couteau, préparant un plan machiavélique pour...Non. Je suis censée lui soutirer des réponses sans trop l'abîmer. – Salut mon pote, moi c'est Ondine. Pour ta gouverne, j'ai dix-sept ans, pas douze et encore moins onze. Ça te dit un marché ? Soit tu réponds à mes questions comme un gentil toutou et je t'étripe après, peut-être pas si tu es raisonnable. Ça, c'est la méthode diplomatique. Soit je t'assomme d'abord et tu parles ensuite, puis j'explose ta tête contre le mur. Beaucoup moins romantique mais tout aussi efficace. Alors ? La phrase n'a pas trop dû lui plaire parce qu'il se rue sur moi. Je tente une feinte avant de plonger par terre pour éviter de me faire déchiqueter. J'échappe de justesse au coup, ce qui n'est pas le cas de ma veste. Sans plus réfléchir, je sors mon couteau et lui entaille le bras en poussant un cri sauvage. Je m'approche de lui pour lui poser une question. Sauf que la cabane est belle et bien en train de s'écrouler. Sauver ma peau et celle du garou, ou le laisser là? Je décide de sauver ma vie. Un loup garou de moins, après tout... Je fonce vers la sortie et m'étale de tout mon long dans l'herbe. Ok. J'ai foiré la mission, mais faut avouer qu'il n'était pas très coopératif. Et il a bousillé ma veste ! Ma vie est géniale.