Skylane UL - ULM Gray Light Aviation
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Skylane UL - ULM Gray Light Aviation
L 15865 - 494 - F: 5,95 € - RD COTE DE L’OCCASION ET LE PRIX DU NEUF AVIONS - HÉLICOS MARS 2015 enquête Ce qu’il faut savoir sur les nouvelles licences en vol Skylane UL Un vrai biplace u avioniq expérience pilotage Le P2008 en usage club La remise de gaz e RocketRoute, l’appli pour décoller vite N° 494- Mars 2015 FRA METRO : 5,95 € - BEL/LUX : 6,80 € - CH : 12 FS - DOM : 6,80 € - MAR : 75 mad - CAN : 10,95 $ - TOM/S : 950 XPF - TOM/A : 1700 XPF EN VOL XXXXXXXX Airlony Skylane Une copie très réussie… Fabriqué en République Tchèque par Airlony CZ, ce biplace au look de Cessna 172 est séduisant du fait de charge utile intéressante, de sa vitesse de croisière rapide et de son petit prix. Jacques Callies est allé l’essayer à Gray où il est distribué par les Ailes de St Adrien. 26 Aviation et Pilote - 494 - Mars 2014 Par Jacques Callies, Photographies Jean-Michel Bossuet C ’est sans aucun doute son nom et sa silhouette qui lui ont valu au départ l’intérêt que notre rédaction a porté à cet ULM. Tout le monde n’a peut-être pas volé aux commandes d’un Skylane mais tous les pilotes connaissent de réputation ce généreux quadriplace construit depuis les années cinquante par Cessna Aircraft, toujours amélioré depuis, un avion pour voyager en sécurité très loin et par presque tous les temps. Même si ce n’est pas un foudre de guerre, je l’aime personnellement beaucoup pour ce qu’il représente en terme de sécurité, stabilité et facilité de pilotage. Cette fois, il ne s’agit pas d’un produit US mais d’une copie tchèque, non pas du C182, mais plutôt d’un biplace C150 pesant deux fois moins lourd, avec la silhouette d’un C172. De quoi y perdre un peu son latin mais j’avoue qu’on ne s’est plus posé aucune question sur la légitimité de ce choix lorsque Jean-Michel et moi avons aperçu à travers le pare-brise du Mooney les petits biplaces côte à côte qui patientaient à Gray sous un beau soleil hivernal : ils donnaient tout simplement envie de grimper dedans ! Gray, LFEV, aérodrome VFR de Haute-Saône bien équipé, est à une grosse heure de Paris environ. Le secteur est géré avec patience et gentillesse par Seine et Bâle Info. Sur les fréquences, nous avons senti des contrôleurs attentifs aux trajectoires. Voler en VFR vers Gray est donc simple et cela vaut le coup d’œil, surtout avec un peu de neige sur les reliefs. S’il fait mauvais au départ, le plan de vol Yankee peut être la solution, le radar de Bâle ne vous lâche que lorsque vous le souhaitez et sa clôture se fera en l’air. En repartir sous plan Zoulou est tout aussi simple : un coup de téléphone à Bâle pour obtenir un code transpondeur et une fréquence radio, puis vous décollez et mettez le cap vers Rolampont avant d’obtenir une directe vers votre destination. Les Ailes de Saint Adrien, une société qui forme, importe, vend et entretient À l’arrivée, nous sommes accueillis par une pile électrique sur pattes, Jérôme Cannelle, directeurgérant des Ailes de Saint Adrien. Il ne s’agit pas d’un aéro-club comme son nom et ses installations accueillantes, appelant au BBQ improvisé et au farniente, peuvent le laisser croire, mais d’une dynamique structure commerciale de quatre salariés, aidée par quatre instructeurs extérieurs, qui peut tout faire : l’école de pilotage ULM et drones, la vente d’ULM (pendulaire DTA, autogyre J-RO DTA et MagniGyro, Zenair CH 650Ei, VL3 Evolution, Savannah ICP et Skylane UL) et l’atelier mécanique. Originaire de Gray, Jérôme, 45 ans, une fille – Charlotte, sa responsable commerciale – 10 000 heures d’ULM depuis qu’il a débuté en 1993, a connu un début de carrière atypique sur la Côte d’Azur, entre un premier job de plagiste, puis la responsabilité de l’hydro surface de Juan494 - Mars 2015 - Aviation et Pilote 27 EN VOL EN VOL L’accès à bord est facile. La cabine est spacieuse, confortable, étanche, bien chauffée, ce qui permet le vol toutes saisons. Toutes les parties vitales peuvent être vérifiées rapidement grâce à un habillage auto agrippé. La console centrale regroupe la poignée du parachute, la commande des volets et du trim. Le Skylane décolle court, en 100 mètres environ, et se pose tout aussi court. Son freinage est très efficace grâce à des freins Béringer montés de série depuis 2015 De gauche à droite : Jérôme Cannelle, sa fille Charlotte et Bernard Cavallin, instructeur et responsable maintenance. les-Pins et enfin le commandement d’un Monte Carlo Off-Shorer de la Société des Bains de Mer de Monaco. En 2007, le playboy est fatigué de la Côte d’Azur et de ses excès, il sent qu’il est temps de revenir aux sources et s’en revient à Gray où il obtient un contrat pour photographier d’en haut les ouvrages d’art du chantier de Ligne à Grande Vitesse (LGV). Les Ailes de Saint Adrien naissent à l’occasion de cette première tâche, qu’il complète progressivement avec les autres. Une copie de Cessna travaillée intelligemment Le dessin du Skylane UL n’a donc rien d’original à première vue, tout au moins au niveau design. L’aimable plagiaire s’appelle Petr Lonsky, c’est d’ailleurs lui qui le construit dans les ateliers d’Airlony à Melnik, une ville proche de Prague. Depuis le premier vol de son prototype en 2003, une centaine de ses appareils ont été vendus, dont 7 par Jérôme Cannelle en moins de deux ans, en pleine crise économique. C’est plutôt bien et il y a plusieurs raisons à cela. La première est son look si familier aux pilotes avion. La seconde est son prix bien calculé, entre 70 000 et 86 000 euros TTC selon l’équipement, comparable à celui d’une grosse berline allemande. La troisième est que le Skylane UL est un ULM qui ne triche pas sur 28 Aviation et Pilote - 494 - Mars 2014 la balance, avec une masse à vide vérifiée à 275 kg pour la machine essayée portant le numéro de série 87. L’avion ultraléger est donc en adéquation avec la réglementation en vigueur (masse maximale au décollage autorisée de 472,5 kg avec parachute) puisque sa charge utile permet non seulement l’emport de deux passagers, mais aussi de carburant ! La dernière raison, qui résulte de la précédente, est que cette copie qui paraît servile, cache en fait beaucoup d’intelligence et de travail de la part de Petr Lonsky. Pour arriver à cet exploit dans une catégorie où le pilote doit toujours poser des questions embarrassantes à son pas- sager avant de remplir ses réservoirs, Airlony a privilégié une construction mixte : un fuselage en stratifié et les ailes hautes et les parties mobiles en bois et toile. Le mariage est du reste indécelable, la peau est partout lisse comme celle d’un bébé. Ensuite il a avionné le petit moteur Rotax 912UL – 4 temps, 4 cylindres opposés à allumage électrique – qui ne développe que 79 ch en puissance continue, mais ne pèse que 55 kg contre les 64 kg du 914UL et ses 100 ch. Cette légèreté permet d’offrir quasiment une heure et demie de carburant embarquable en plus, sans que les performances en soient affectées comme nous le verrons. Lors de la prévol, un pilote avion remarquera des différences par rapport à un avion certifié. Jérôme qui m’a montré comment les éléments importants (emplanture d’aile, biellettes d’aileron, câbles de directions, teleflex de commande des volets) pouvaient être vérifiés de visu grâce à un habillage maintenu par des bandes auto agrippantes. Il est donc conseillé de tout inspecter même si le Skylane est d’un aspect rassurant avec ses ailes hautes haubanées, son solide train tricycle aux roues carénées. Seules les portes papillon ultrafines, aux ouvertures assistées par un petit vérin, détonnent avec leur fermeture minimaliste. Mais ce n’est qu’une impression, elles ferment la cabine de façon hermétique, et ne se déforment pas à haute vitesse. Elles garantissent un excellent confort, au point que nous n’avons pas eu besoin d’utiliser le chauffage malgré une OAT proche du zéro. Côté sécurité, c’est un sans-faute pour le moment Aucun Skylane vendu en France n’a connu aucune casse d’aucune sorte, à part le déclenchement involontaire d’un parachute balistique au parking par un pilote ayant confondu sa poignée avec celle du frein de parc de son Robin. Dans ce cas, le parachute de secours Galaxy GRS déploie 96 m2 de toile à n’importe quelle hauteur. Sa poignée de déclenchement, placée sur la console centrale, est certes tentante mais, une fois mis en garde, il n’y a aucune raison que cela se produise car il faut tirer dessus fermement et sur 10 cm au moins. La présence d’un parachute balistique, caractéristique de la majorité des ULM est, elle aussi rassurante. Avoir droit au joker en cas de casse ou de panne au mauvais endroit est un vrai plus. Y pense-t-on toujours ? Pas sûr quand on a beaucoup volé sur des machines conventionnelles. Lors de la préparation du convoyage d’un Cirrus (avion certifié avec parachute, ce qui est exceptionnel), son propriétaire et moi avons préparé toutes les actions à tenir en cas d’amerrissage… sans penser au parachute : idiots que nous sommes ! Dans le cas qui nous intéresse, la non-certification est effectivement une caractéristique essentielle des machines ultralégères, mais que j’ai totalement occultée pendant tout le temps que j’ai passé aux côtés de Jérôme. Celui-ci a dû me rappeler à l’ordre plusieurs fois car il trouvait mon comportement un peu trop pilote avion : « Tu dois te comporter comme si le moteur pouvait s’arrêter à chaque instant ! » Effectivement, le Rotax UL n’est pas certifié, « il peut tomber en panne à chaque instant », comme le constructeur l’a écrit. Mon sentiment est qu’il s’agit bien plus d’une ouverture de parapluie que d’un risque véritable. Je n’ai rien remarqué de particulier concernant son fonctionnement pendant notre vol, le sentiment de sécurité a été tel que je n’ai pas imaginé un instant qu’on puisse avoir une panne moteur, même en hiver malgré l’absence de réchauffe carbu. Les statistiques de fonctionnement de ces moteurs sont d’ailleurs éloquentes (on ne peut pas en dire autant des moteurs 2 temps de la marque) KIAS : Indicated Airspeed in Knots, vitesse indiquée exprimée en nœuds. KTAS : True Airspeed in Knots, vitesse vraie exprimée en nœuds. PFD : Primary Flight Display, écran de visualisation des paramêtres primaires de vol. MFD : Multi-Function Display, écran multifonction. EFIS : Electronic Flight Information System, système d’information de vol électronique. 494 - Mars 2015 - Aviation et Pilote 29 EN VOL EN VOL démontrer la performance. Jérôme avait donc choisi un modèle rapide équipé d’une bipale Duc Flash Inconel au lieu de l’hélice tripale de série Peszke. Côté pilotage moteur, rien de particulier à part l’absence de réchauffe carbu, donc. Pour éviter d’être oublié, le starter doit être maintenu de force en position tirée pendant qu’on tourne la clef du démarreur. C’est un peu surprenant la première fois, il m’a donc fallu trois essais pour y arriver. Ensuite, la puissance est ajustée à l’aide d’un vernier qui permet une précision dans le pilotage très intéressante. La planche peut être moderne ou classique selon les humeurs… Atterrissage avec 15 kt de vent plein travers : le contrôle de trajectoire reste total. Le Skylane UL a été conçu pour les grands costauds. L’accès à bord est facile, on pose les fesses sur le siège et on glisse les jambes sous le volant vers les palonniers, et on se retrouve confortablement assis dans une position qui rappelle celle du Mooney. Le siège suffisamment rembourré, recouvert d’un tissu de qualité, avec un harnais 4 points facile à ajuster, se positionne de façon précise, c’est important pour ne pas toucher involontairement les commandes de freins placées en haut des palonniers car on a affaire à des freins Béringer, des vrais freins, pas des ralentisseurs, qui peuvent avoir tendance à vous envoyer dans le pare-brise quand ils sont en rodage ! La planche de bord du modèle que j’ai essayé était analogique, avec le minimum d’électronique embarquée, mais suffisante pour voler facilement. Il est bien sûr possible de commander un glass cockpit Dynon avec autopilote : ce n’est qu’une question de prix et de poids. Dans le cas présent, l’idée était plutôt de me Un appareil léger qui se comporte comme un avion bien plus lourd Rien à signaler sur le taxiage qui s’effectue simplement à l’aide des freins, la roulette de nez étant folle. Cela n’a rien d’exceptionnel, beaucoup d’avions se conduisent ainsi et cela permet d’effectuer un 180° sur place. Il faut néanmoins tout faire avec légèreté, ce qui demande un temps d’adaptation quand on descend d’une machine trois fois plus lourde. C’est surtout le vol qui surprend. Il faisait beau, certes, mais avec un vent de secteur sud établi à 15/20 kt, plein travers à Gray, bien supérieur au vent de travers démontré, et des turbulences en basse couche. Ce qui n’était en rien gênant pour le Mooney de 1 400 kg lors de notre Skylane UL atterrissage ne m’a pas semblé inquiétant non plus pour décoller un Skylane UL à une masse proche de 450 kg. Le vent de travers bien contré aux ailerons, mon axe a été parfaitement tenu lors de mes deux décollages grâce à une gouverne de direction très efficace. Il en a été de même pour mes atterrissages à forte glissade contre le vent et pied inverse, mais mes arrondis ont été un peu trop haut les deux fois. J’ai alors estimé que cela turbulait trop pour me permettre de trouver mes repères, d’autant que je ne suis pas habitué à piloter des machines à charge alaire faible, et j’ai préféré arrêter. À regret. Les 80 ch sont bien suffisants tout le temps Au décollage, l’accélération est surprenante, le temps de roulage bref, la distance parcourue de l’ordre d’une centaine de mètres. En gros, on met les gaz et… on est en l’air à 70 km/h, soit 38 KIAS ! Puis l’accélération vous surprend alors, un peu comme aux commandes d’un jet, toutes proportions gardées bien sûr : à moins d’adopter immédiate- 30 Aviation et Pilote - 494 - Mars 2014 ment une forte assiette à grimper, vous vous retrouvez en survitesse avec les volets sortis. Je me suis fait avoir, mais sans que Jérôme ne s’en offusque : la marge prévue par le constructeur est importante selon lui. Une fois les 135 km/h (72 KIAS) recommandés maintenus (Vy), j’ai obtenu un vario de 950 ft/min. Ce qui m’a prouvé que les 80 ch du 912UL étaient effectivement bien suffisants, même à masse maxi. Une fois en l’air, les surprises ont continué. Le Skylane a une finesse de 17, ce qui a pris au dépourvu l’habitué des avions Cessna que je suis. Lorsque j’ai rejoint à grande vitesse le lent Savannah mis à notre disposition pour le vol photo, j’ai eu beau m’y prendre à l’avance, réduire totalement les gaz, j’ai dépassé ma cible, ce qui ne m’était jamais arrivé. Tous mes positionnements ont alors été faits en jouant à peine de la manette des gaz : un peu plus d’un quart de tour de vernier et le Skylane semblait s’emballer ! Le manque de frein aérodynamique m’a donc contraint à refuser les évolutions habituelles que réclame Jean-Michel Bossuet et qui rendent MOTEUR Bombardier- Rotax GMBH Rotax 912 UL Consommation : 8/16 L/h Hélice 3 pales carbone PESZKE SIEGES Places : 2 DIMENSIONS Envergure : 8.95 m Longueur : 6.65m Largeur : 1.15m Hauteur : 2.01m POIDS ET CHARGE Masse à vide avec parachute : 262.65 kg Masse maxi : 472.5 kg Réservoirs : 2 x 42 l PERFORMANCES Vitesse maxi : 235 km/h Croisière éco : 190 km/h VNE : 250 km/h Vitesse de décrochage lisse (1/2) : 73/78 km/h Décrochage avec volets (1/2) : 60/64 km/h Taux de montée (1/2) : 1180/885 ft/mn PRIX De 70000 à 86000 euros TTC Informations : www.ulmgray.com les photos intéressantes. Mais cette finesse a quand même un avantage : elle permet de voler vite avec très peu de puissance, ce qui est apprécié des voyageurs (derrière les sièges, il 494 - Mars 2015 - Aviation et Pilote 31 EN VOL Les commandes de vol sont très légères, le taux de roulis excellent. L’inclinaison maximale recommandée est de 60°, exception faite du traditionnel break d’adieu effectué avec douceur. y a un coffre qui accepte 30 kg de bagages). À 4 000 ft, avec approximativement 65 % de la puissance, en consommant 13 litres de carburant, nous avons obtenu une vitesse indiquée de 190 km/h, soit 200 km/h de vitesse vraie (108 KTAS) en tenant compte des conditions du jour (QNH 1012, OAT à -1 °C). En repoussant la manette des gaz jusqu’au tableau de bord, la vitesse indiquée a grimpé immédiatement jusqu’à se stabiliser à 245 km/h, soit une vitesse vraie de 255 km/h (138 KTAS aux mêmes conditions). Une vitesse remarquable pour un engin à aile haute aussi peu motorisé, qui oblige cependant à un 32 Aviation et Pilote - 494 - Mars 2014 peu d’attention puisqu’on approche alors de la Vne (250 km/h indiqués), marquée d’un trait rouge qui mériterait d’être plus visible. Bien qu’il vole vite, c’est aussi un vrai STOL Nous avons ensuite taquiné les basses vitesses, c’est le seul moment où j’ai utilisé le trim électrique, en effectuant des décrochages avion lisse, puis avec les volets sortis jusqu’à la position STOL (37°) : rien de vraiment démonstratif, à part le badin qui devient de plus en plus comateux, jusqu’à indiquer 57 km/h (30 KIAS). Le décrochage est à peine marqué et l’appareil ne s’engage pas, même si l’on joue des palonniers et du volant. C’est un plus car les vrilles, les glissades et toutes les formes de vol dissymétriques sont interdites. Le seul point que je n’ai pas trop aimé, mais c’est très personnel, est la légèreté des commandes de vol, pourtant homogènes et très efficaces. Je sais bien qu’il s’agit là de celles d’un appareil ultraléger mais elles m’ont semblé vraiment… légères. Je suis habitué aux commandes fermes, qui deviennent dures avec la vitesse, j’aime les sensations nettes qu’elles procurent. Celles du Skylane doivent être maniées avec beaucoup de retenue, de subtilité. Ma première impression a été celle-ci : j’avais en main un cyclique d’hélicoptère. Quant à mes surréactions aux palonniers, la question a vite été réglée par Jérôme : ne pas les utiliser, garder les pieds au plancher, sauf dans les phases de montée à pleine puissance où il est nécessaire de centrer la bille. Ainsi, j’ai pu virer aux ailerons seuls, enchaîner les virages bille bien centrée (elle se recentre tout de suite après le déclenchement du virage), sans voir le moindre effet de lacet inverse. Tout s’apprend, même la délicatesse. Bilan global : le Skylane UL est une machine vraiment à découvrir quand on est pilote avion, si on aime la vision panoramique qu’offre l’aile haute du Cessna, sauf en virage où il convient de s’assurer que l’aire de jeu est bien dégagée. Sa charge marchande est impressionnante pour un ULM et je pense qu’il faudra résister à la tentation de le suréquiper, d’autant qu’un iPad associé à une application intelligente est désormais la solution économique pour voler facilement. Quant à son prix d’appel, il semble parfaitement calculé. Seules les mises en garde du constructeur concernant le fonctionnement du GMP m’ont laissé perplexe : doit-on, oui ou non, avoir confiance dans un Rotax non certifié ? De cette expérience, je pense que oui. Peutêtre suffit-il simplement de voler haut pour ne plus y penser ? Avec une finesse de 17, on a vraiment le temps de dénicher le champ praticable et de s’y poser court grâce aux qualités STOL du Skylane UL quand toute la « tôle » est sortie. Après tout, j’ai connu une époque où chaque vol ULM réservait sa surprise, ce qui donne du piment à la vie ! y