On récolte ce que l`on sème REVUE
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On récolte ce que l`on sème REVUE
6 mars 2015 REVUE HEBDOMADAIRE DES MARCHÉS INFORMATION LA PLUS RÉCENTE SUR LES MARCHÉS PAR L’ÉQUIPE DE RICHARDSON GMP On récolte ce que l’on sème TSX COMPOSÉ Le mois de mars a débuté sur une note chancelante avec la chute précipitée des actions mardi et mercredi et un accroissement de la volatilité. Les pressions de vente ont diminué hier, mais sont réapparues aujourd’hui malgré des résultats économiques solides. Toutefois, la volatilité relativement faible observée depuis la crise européenne de 2011 donne plus que jamais aux entreprises des raisons de croire à un succès durable. Quelle meilleure façon de l’exprimer que d’acheter son propre titre? Les programmes de rachat des sociétés du S&P 500 annoncés cette année représentent 104,3 milliards $, soit près du double des rachats compilés l’an dernier. Comme les taux sont proches de zéro, emprunter pour acheter son propre titre s’avère une stratégie de gestion efficace, comme en témoigne un taux de rendement sur une période mobile de trois ans supérieur à 25 % par année. 15 400 15 200 15 000 14 800 L u n M a r M e r J e u V e n M e r J e u V e n S&P 500 Au Canada, la situation a été à peu près la même et malgré la bonne performance d’hier, le marché devrait terminer la semaine en forte baisse. Le gouverneur Poloz de la Banque du Canada a annoncé mercredi qu’il maintenait le taux directeur inchangé, ce qui ne nous a pas surpris après sa déclaration de la semaine dernière à Londres selon laquelle la dernière réduction des taux semble porter ses fruits. Le huard a quand même gagné un cent ce jour-là, mais il a effacé ce gain et un peu plus aujourd’hui après l’annonce de la création de 295 000 emplois aux États-Unis le mois dernier. Ce genre de croissance économique robuste est exactement ce que Janet Yellen souhaite pour pouvoir hausser les taux plus tard cette année, conformément à son plan. Le marché retiendra son souffle jusqu’à sa conférence de presse dans deux semaines pour savoir si la « patience » qu’elle a démontrée jusqu’ici en maintenant une politique monétaire conciliante sera épuisée. 2 120 Le fait saillant de la semaine aura été sans contredit le reportage de « 60 Minutes » sur Lumber Liquidators, qui dévoilait que les lattes de plancher vendues par l’entreprise contenaient une quantité excessive de formaldéhyde. La source de l’histoire est un décrocheur de 25 ans au programme de doctorat de l’université UCLA, qui a vendu le titre à découvert et entrepris une enquête après avoir observé une forte hausse des marges brutes de la société. Le titre a perdu plus de la moitié de sa valeur au cours des sept dernières séances de négociation. Craig Basinger, CFA Liquidation des actions de Lumber Liquidators Derek Benedet, CMT 2 100 2 080 2 060 L u n M a r Source : Bloomberg, Richardson GMP Limitée Chef des placements 416.607.5221 [email protected] Gareth Watson, CFA Directeur, Groupe de gestion de placements 416.969.3161 [email protected] Analyste de recherche 416.607.5021 [email protected] 120 110 100 90 80 70 60 50 40 30 20 Chris Kerlow, CFA 2015-02-28 2014-12-31 2014-10-31 2014-08-31 2014-06-30 2014-04-30 2014-02-28 2013-12-31 2013-10-31 2013-08-31 2013-06-30 2013-04-30 2013-02-28 2012-12-31 Analyste de recherche 416.943.6156 [email protected] REVUE HEBDOMADAIRE DES MARCHÉS 2 On récolte ce que l’on sème Biais saisonnier des flux d’actif des FNB Jusqu’ici cette année, le FNB SPDR S&P 500 (SPY) a perdu environ 28,29 milliards $ d’actifs, soit une baisse de 12,85 % en un peu plus de deux mois seulement. Comme la taille actuelle du fonds est de 191,77 milliards $, ce genre de mouvement attire certes l’attention. Cette semaine seulement, le réseau CNBC et la page d’accueil de Bloomberg.com en ont fait mention. Comme on pouvait s’y attendre, les gros titres ont été extrêmement négatifs, comme celui-ci : « La foi envers le S&P 500 vacille ». On a prétendu que les investisseurs quittaient les marchés boursiers en masse pour trouver refuge dans les FNB à revenu fixe. Or, ce genre de titre obtient beaucoup de clics, en particulier lorsque les marchés accusent des pertes de près de deux pour cent par rapport à des sommets records. Cette semaine seulement, le S&P 500 a perdu plus de 1 % et effacé en partie le gain de 5 % de février. Il faudra attendre de voir comment le reste du mois de mars évoluera et si la série de jolis gains trimestriels consécutifs pourra se poursuivre. Le record des 50 dernières années a été de 14 trimestres, entre 1995 et 1998. Pour égaler ce record, il faudrait ajouter une autre année de gains trimestriels, ce qui serait vraiment bien. Mais revenons aux flux d’actif des fonds. À première vue, on constate que des actifs cumulatifs de 8,49 milliards $ ont convergé vers quatre des plus importants FNB à revenu fixe : LQD, HYG, JNK, SHV. Voilà qui tend à ajouter foi à l’idée voulant que les investisseurs recherchent la sécurité ou tentent simplement de réaliser quelques bénéfices avant la hausse potentiellement proche des taux d’intérêt par la Fed, ou encore qu’ils déplacent des actifs des États-Unis vers d’autres marchés, en quête de valorisations moins élevées et en profitant de la fermeté du dollar. Effectivement, pris isolément, tous ces facteurs semblent pousser les investisseurs à dévier de leur stratégie fortement axée sur les actions américaines. Toutefois, 28 milliards $, ce n’est pas rien, et il y a certainement une autre cause pour expliquer un mouvement d’une telle ampleur. Pour mieux comprendre, nous avons effectué une étude saisonnière des actions en circulation du fonds SPY au cours des cinq dernières années. Le graphique ci-dessous illustre les variations sur 12 mois des actions en circulation sur cette période. La ligne orange au milieu représente la période entre décembre et la fin de janvier. Ce que l’on observe, c’est un biais saisonnier évident marqué par un accroissement des actifs du fonds vers la fin de l’année, suivi d’une forte diminution au début de l’année. Il existe deux explications rationnelles importantes à ce pic saisonnier. La première est la vente à perte à des fins fiscales. Cette pratique annuelle permet de cristalliser les pertes à l’intérieur d’un portefeuille. Une stratégie courante consiste à simplement vendre les titres en baisse et à utiliser les pertes ainsi réalisées pour compenser les gains de l’année tout en investissant dans un FNB général afin de maintenir l’exposition au marché. Au terme de la règle des 30 jours, les investisseurs peuvent racheter les placements originaux ou acheter un autre titre si une bonne occasion se présente. Caractère saisonnier des flux d’actif des fonds Les actions en circulation tendant à monter brusquement à la fin de chaque année 1100 1000 900 800 700 600 Juin Mai Avr Mar Fév Jan Déc Nov Oct Sept Aôut 500 Juil Actions en circulation (en millions) La deuxième explication est l’habillage de bilan des fonds. L’habillage de bilan est un terme utilisé pour décrire la pratique des gestionnaires qui vise à donner une image plus favorable des fonds ou des portefeuilles en vendant des titres en forte baisse pour en racheter d’autres qui ont bien fait ou simplement investir dans des FNB de façon à éliminer les soldes en espèces élevés qui donneraient l’impression d’une piètre performance. Le terme est bien choisi dans la mesure où ces techniques peuvent cacher de mauvaises décisions de gestion pendant un trimestre ou deux, sans toutefois pouvoir occulter une mauvaise performance. L’effet ne se fait pas sentir uniquement sur les FNB américains. On observe des hausses marquées des actions en circulation du FNB iShares SYP/TSX 60 à la fin de chaque trimestre. Ces deux facteurs n’expliquent pas tout, mais ils sont 2010 2011 2012 2013 2014 2015 importants et ajoutent une perspective supplémentaire au mouvement des capitaux. Les réponses les plus évidentes ne sont pas toujours les bonnes. Parfois, la pensée critique peut fournir d’autres pistes. Ne vous arrêtez pas aux gros titres et remettez en question ce qui vous est suggéré. « Le premier pas de la sagesse est de tout accuser. » Georg C. Lichtenberg REVUE HEBDOMADAIRE DES MARCHÉS Les flux d’actif récents des fonds semblent favoriser les actions 50 $ 40 $ 30 $ en milliards Bien, maintenant si l’on regarde au-delà de l’aberration saisonnière des flux d’actif des FNB d’actions américaines, comment les choses se présententelles? Les entrées de fonds des FNB d’actions à la fin de 2014 et depuis le début de 2015 sont largement positives. Même au mois de mars, les données sur quatre jours seulement montrent que les actifs convergent vers les actions au détriment des titres à revenu fixe. Voilà qui est tout à fait opportun, puisque les taux des obligations sont clairement en hausse au moment de rédiger ces lignes (vendredi). Toutefois, une autre tendance plus intéressante encore se dessine. Nous avons ventilé les flux d’actif des fonds d’actions depuis le début de 2015 et il semble que les fonds internationaux aient la cote. Peutêtre qu’après autant d’années de gains solides aux États-Unis et un dollar survolté, les Américains réduisent leur biais en faveur des fonds américains au profit de placements internationaux. 3 20 $ 10 $ 0$ -10 $ -20 $ -30 $ Actions Cumul du mois Titres à revenu fixe Fév Jan Déc Quelque 21,1 milliards $ d’actifs ont convergé vers les fonds internationaux, mondiaux et ce que nous appelons les « individuels ». En gardant à l’esprit que l’analyse adopte un point de vue américain, les fonds internationaux excluent les titres américains, contrairement aux fonds mondiaux. Il s’agit de catégories générales. Quant aux fonds « individuels », c’est une catégorie de notre cru qui représente les FNB de pays individuels ou de régions restreintes. Les entrées d’actif pour ce groupe ont atteint 13 milliards $ jusqu’ici cette année. En approfondissant, on observe que 1,2 milliard $ ont convergé vers le Japon et 1,1 milliard vers l’Allemagne, alors que le FNB WisdomTree Europe Hedged Equity a attiré pas moins de 6,9 milliards $ de nouveaux actifs nets depuis le début de l’année. Pour mettre ces chiffres en perspective, ce FNB de 1 milliard $ d’actif il y a un an atteint maintenant 13,45 milliards $. Bravo WisdomTree! Les fonds affluent et les flux semblent circuler davantage à l’échelle internationale que par les années passées. Cette publication est fournie à titre d’information générale et ne constitue pas une offre ou une sollicitation pour la vente ou l’achat des titres mentionnés aux présentes. Le rendement passé pourrait ne pas se répéter. Malgré tous les efforts pour produire ce rapport à partir d’information obtenue auprès de sources jugées dignes de foi, nous ne pouvons pas garantir que cette information est exacte ou complète. 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