La culture de la Tunisie se diversifie par un héritage de quelques 3

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La culture de la Tunisie se diversifie par un héritage de quelques 3
Culture
Mardi, 30 Mars 2010 15:47
La culture de la Tunisie se diversifie par un héritage de quelques 3 000 ans d’histoire et une
position géographique en plein bassin méditerranéen, berceau des civilisations les plus
prestigieuses et des principales religions monothéistes.
La Tunisie a en effet été un carrefour de civilisations et sa culture reflète les traces des cultures
punique, arabe, turque, africaine, européenne et musulmane ainsi que l’influence des dynasties
successives qui ont régné sur le pays.
Religion :
L’islam est la religion principale et officielle de la Tunisie avec un taux qui avoisine les 98 % de
la population. 85 % des musulmans tunisiens sont sunnites de rite malékite, le reste étant
hanafite et ibadites. Le christianisme, le judaïsme et le bahaïsme sont très minoritaires en
Tunisie mais le pays se caractérise par sa tolérance et son ouverture aux autres cultures qui
ont fait son identité.
La constitution tunisienne prévoit ainsi l’exercice libre de la foi tant qu’elle ne porte pas atteinte
à l’ordre public.
Les Tunisiens conservent néanmoins quelques croyances d’origine païenne comme le mauvais
œil. Par ailleurs, le pays est parsemé de petites constructions blanches que sont les zaouïas et
les marabouts. Ce sont les tombeaux de sages qui sont censés posséder un certain privilège
dans l’au-delà qui leur permet d’être un lien entre l’homme et Dieu. Aujourd’hui encore, des
Tunisiens continuent à les prier et à leur demander d’intercéder pour eux auprès d’Allah et de
faire accepter leur demande ; ces pratiques sont toutefois dénoncées par le sunnisme comme
une forme d’association religieuse.
Langues :
La Tunisie est l’État du Maghreb le plus homogène sur le plan linguistique car la quasi-totalité
de la population parle l’arabe tunisien et maîtrise l’arabe littéral qui est la langue officielle du
pays. L’arabe tunisien est en fait un dialecte dérivé de l’arabe littéral — ou plus exactement un
ensemble de dialectes pour lesquels il n’existe aucun organisme officiel de normalisation — qui
est surtout parlé dans le cadre d’un dialogue quotidien au sein de la famille.
Durant le protectorat français en Tunisie, le français s’impose à travers les institutions,
particulièrement l’éducation, qui deviennent un fort vecteur de diffusion. À partir de
l’indépendance, le pays s’arabise peu à peu même si l’administration, la justice et
l’enseignement restent longtemps bilingues alors que la connaissance des langues
européennes est renforcée par l’exposition de la Tunisie à ce continent par l’intermédiaire de la
télévision et du tourisme.
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Arts :
Les productions tunisiennes restent rares et confidentielles même si certaines rencontrent un
certain succès hors de Tunisie. Parmi les plus connues, on peut citer Un été à La Goulette
(1996) et Halfaouine, l’enfant des terrasses (1990) de Férid Boughedir. Ce dernier, sans doute
le plus grand succès du cinéma tunisien, met en scène un enfant dans le Tunis des années
1960. Nouri Bouzid porte quant à lui sur la réalité tunisienne un regard sans complaisance.
Dans L’Homme de cendres (1986), il traite de la pédophilie, de la prostitution et des relations
entre les communautés musulmane et juive. Dans Bezness (1991), c’est le tourisme sexuel qui
se trouve dans sa ligne de mire. Dans Les Ambassadeurs (1975), Naceur Ktari met en scène
des émigrés maghrébins en France qui y sont confrontés au racisme. Les Silences du palais
(1994) de Moufida Tlatli a quant à lui été primé par plusieurs jurys internationaux. Premier film
arabe réalisé par une femme, on y découvre la vie dans une maison aristocratique de Tunis à
travers les yeux d’une jeune fille. En 2007, le paysage cinématographique tunisien voit la sortie
de plusieurs films recevant un certain succès auprès du public tel que Making of de Bouzid ou
VHS Kahloucha de Nejib Belkadhi.
La musique tunisienne est le résultat d’un métissage culturel. Principalement influencée par les
cultures arabo-andalouse, arabes et occidentales, elle est relativement diversifiée. Son courant
musical classique et le plus réputé est le malouf. Toutefois, les chants traditionnels continuent
de rencontrer un certain succès. Côté instruments, les régions urbaines et rurales se
différencient quelque peu. En milieu urbain, ce sont les instruments à cordes (rebec, oud et
qanûn) et les percussions (darbouka) qui dominent alors que, en milieu rural, le chant bédouin,
en plus des percussions, est accompagné d’instruments à vent comme le mezoued et la gasba.
Parmi les grands chanteurs et chanteuses tunisiens, on peut citer Saliha, Khemaïs Tarnane, Ali
Riahi, Hédi Jouini, Latifa Arfaoui, Mohamed Jamoussi, Cheikh El Afrit ou encore Dhikra
Mohamed. Chez les musiciens, on peut également citer Anouar Brahem, Lotfi Bouchnak, Salah
El Mahdi, Ridha Kalaï, Ali Sriti ou encore Youssef Slama. Dans le même temps, une majorité de
la population est attirée par des musiques d’origine arabe (égyptienne, libanaise ou encore
syrienne). La musique occidentale actuelle remporte également un succès important avec
l’émergence de nombreux groupes et de festivals de rock, de hip-hop, de reggae et de jazz.
Le théâtre tunisien s’est surtout développé entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle durant
le protectorat français. Fondé à cette époque, le Théâtre municipal de Tunis a accueilli en plus
d’un siècle d’existence de grands noms de la scène tunisienne et internationale. Le 7 novembre
1962, Habib Bourguiba consacre son discours au théâtre qu’il considère comme « un puissant
moyen de diffusion de la culture ainsi qu’un moyen d’éducation populaire des plus efficaces ».
Toutefois, le théâtre tunisien n’a jamais connu un réel développement. En 1970, sous
l’impulsion de l’acteur Aly Ben Ayed, Caligula d’Albert Camus est traduit en arabe et les œuvres
Mourad III ou Le Temps du Bouraq d’Habib Boularès maintiennent le ton de la violence
sanglante. Même si, de plus en plus, les spectacles dits de boulevard sont restreints au profit
d’un genre de spectacle plus sophistiqué, Moncef Souissi et Ezzeddine Madani ont créé un
théâtre d’expression populaire et moqueur en tunisien. Le courant dit du Nouveau Théâtre de
Tunis a également repris le fil de la dérision. Nommé en 1988 à la tête du Théâtre national
tunisien (TNT), Mohamed Driss lui offre une nouvelle salle, Quatrième art, en 1996et l’ouvre
aux spectacles de ballet, de cirque et de chant. Quant à El Teatro, le premier théâtre privé de
Tunisie, il offre des représentations théâtrales, des spectacles de danse, des concerts de jazz,
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des galas de musique arabe, des expositions d’art et des récitals de poésie.
La naissance d’une peinture tunisienne contemporaine est fortement liée à l’École de Tunis
mise en place par un groupe d’artistes de Tunisie unis par la volonté d’incorporer des thèmes
proprement tunisiens et rejetant l’influence orientaliste de la peinture coloniale. Après la
peinture expressionniste d’Amara Debbache, Jellal Ben Abdallah et Ali Ben Salem se font
reconnaître, l’un pour ses miniatures de style byzantin, l’autre pour son rattachement à
l’impressionnisme. La vie quotidienne devient par ailleurs l’inspiration de Zoubeir Turki et
d’Abdelaziz Gorgi. L’abstraction saisit également l’imagination des peintres comme Edgar
Naccache, Nello Lévy et Hédi Turki. Après l’indépendance en 1956, le mouvement pictural
tunisien entre dans une dynamique d’édification nationale, des artistes se mettant au service de
l’État. Des artistes ont ainsi pu accéder à une reconnaissance internationale telle que Hatem El
Mekki, peintre abstrait, dont la facture rappelle celle d’Alberto Giacometti. La jeune peinture
emboîte davantage le pas à ce qui se passe ailleurs dans le monde: Sadok Gmech puise son
inspiration dans le patrimoine national alors que Moncef Ben Amor se tourne vers le
fantastique. Dans un autre registre, Youssef Rekik réutilise la technique de la peinture sur verre
et Nja Mahdaoui retrouve la calligraphie dans sa dimension mystique.
La littérature tunisienne existe sous deux formes : en langue arabe et en langue française. La
littérature arabophone remonte au VIIe siècle avec l’arrivée de la civilisation arabe dans la
région. Elle est plus importante en volume comme en valeur que la littérature en langue
française qui suit l’implantation du protectorat en 1881. Malgré la longue histoire de la littérature
tunisienne, la production nationale reste pourtant maigre : la bibliographie nationale a recensé 1
249 livres non scolaires publiés en 2002 dont 885 titres en arabe. Parmi les grands auteurs
tunisiens, on peut citer Abou el Kacem Chebbi, Moncef Ghachem et Mahmoud Messadi.
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