Revue de presse- 2015-04-Tunisie
Transcription
Revue de presse- 2015-04-Tunisie
Vendée Agriculteurs Français et Développement International REVUE DE PRESSE n° 70. Tunisie Tunis a accueilli le FSM (Forum social mondial) du 23 au 28 mars 2015. La précédente édition s'était également déroulée dans cette ville en 2013. Dans un contexte particulier (l'attentat du Bardo avait eu lieu la semaine précédente), ce rassemblement altermondialiste a regroupé près de 50 000 personnes dont 8 Vendéens. Les éléments ci-dessous ont été relevés dans la presse tunisienne de langue française. Il y a plus de 30 ans, la Tunisie engageait un douloureux Programme d'ajustement structurel. Deux outils ont permis d'en atténuer les effets : le Programme national d'aide aux familles nécessiteuses et l'Aide médicale gratuite. Ces dispositifs vont être révisés et 54% des bénéficiaires du premier (sur un total de 235 000 familles) pourraient en être exclus (33% pour le second). En 2015, le seuil de pauvreté en zone rurale est fixé à 150 dinars (le salaire minimum tunisien est de 310 dinars, soit 150 €). 10% de la population tunisienne n'a pas accès aux soins. De grosses disparités perdurent entre catégories sociales, entre rural et urbain, entre hommes et femmes. La mortalité maternelle s'élève en moyenne à 44 décès pour 100 000 naissances ( 68 dans les zones les moins favorisées). A comparer avec les chiffres relevés dans les pays riches (16) et les pays moins avancés (230). En Tunisie, il y a en moyenne 320 médecins pour 100 000 habitants (mais 400 à Tunis et 47 à Sidi Bouzid ou Kasserine). Commerce parallèle, chacun y trouve son compte : grande opportunité pour le consommateur, casse-tête pour les propriétaires des points de vente conventionnels, hémorragie pour l'économie nationale, il se développe aux dépens de la qualité des produits. Les réseaux d'approvisionnement "restent inconnus" mais dépendent largement de la contrebande. 47% des femmes de 18 à 64 ans déclarent avoir subi au moins une fois une agression sexiste. CEFA, une ONG italienne présente en Tunisie depuis 2012, accompagne les projets de migrants ayant choisi de retourner au pays pour leur permettre de vivre dignement et décemment chez eux. Applications dans 7 gouvernorats (maçonnerie, agriculture, friperie). 25° jour de grève de la faim pour 8 jeunes diplômés chômeurs à Gabès ; le gouverneur leur propose des solutions (formation, accompagnement de projets, entrée dans la fonction publique sans concours, allocation solidarité). Refus de leur part : nous ne voulons pas être des assistés. Le chômage, notamment celui des jeunes diplômés (30 % d'entre eux), est le plus grand handicap de notre pays. La Tunisie reste debout et maintenant il faut prendre l'économique en main : les institutions financières internationales (dont la Banque mondiale) soutiennent le pays. Il faut savoir en tirer profit. La Banque africaine de développement propose de consacrer 80% des crédits alloués à notre pays aux infrastructures et 9% à l'agriculture. 2014, année décevante pour le commerce extérieur (chute des exportations et hausse du déficit). 2015 s'annonce meilleure avec une performance exceptionnelle de l'agriculture et de l'agroalimentaire : + 119% à l'exportation dont + 91% pour la seule huile d'olive (l'or jaune) suite à la baisse importante observée en Espagne. Malgré tout, le taux de couverture des importations par les exportations (70% en 2014) reste toujours très inférieur à l'équilibre (75% attendu cette année). La lutte contre la corruption ne semble pas faire partie des priorités du nouveau gouvernement et pourtant, lors de la campagne présidentielle (fin 2014), l'ex-président Moncef Marzouki rappelait qu' un grand danger menace la Tunisie : il est plus grave encore que le terrorisme, c'est l'argent sale qui commence à couler à flots. Le Ministère des affaires religieuses a recensé 187 mosquées construites de façon anarchique après la Révolution, sans autorisation. Situation à régulariser avant le 6 avril. Il faudra également "s'opposer à certains prédicateurs et imams en rappelant aux habitués des mosquées les textes religieux qui bannissent la violence et l'intégrisme, prônent le juste milieu, nourrissent l'optimisme et l'espoir". L'imam de la grande mosquée de la Médina de Tunis (la Zitouna) est prié de se retirer (ce sera chose faite le 28 mars). Les mosquées ne dépendent pas du pouvoir politique mais le ministère des Affaires religieuses souhaite exercer une surveillance permanente pour empêcher toute forme de propagande extrémiste et partisane. Elimination, depuis le 1° janvier 2015, du bromure de méthyle dans la fumigation des dattes ; cette production représente 8% de la valeur de la production agricole, 18% de ses exportations, et occupe deux millions de personnes, pour un tonnage de 200 000 tonnes dont 70% en Deglet Nour, variété mondialement connue. Le Centre de recherches agronomiques de Tozeur a réussi à produire les premiers plants de palmiers par transplantation de tissus (de façon à sauvegarder des variétés menacées). Le ministère du commerce a menacé de fixer un prix maximum pour les produits alimentaires dont l'offre sur le marché est supérieure à celle observée en 2014, sans que cela se traduise par une baisse des prix. Le président BCE (Belaïd Caïd Essebsi) a reçu l'UTAP (Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche). Quelle stratégie définir, quel accès au foncier, quelle exploitation des terres domaniales, en particulier pour l'exportation (améliorer l'accès aux marchés voisins maghrébins) ? " Il n'existe pas de Printemps arabe, mais un début de Printemps tunisien " Loïc Danieau (Afdi Vendée), 15 avril 2015. avec Le Quotidien, Le Temps, La Presse, Ecojournal.