Avis-LDA-sur-projet

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Avis-LDA-sur-projet
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LE PROJET D’EXTENSION DU GOLF DES BAUX DE PROVENCE
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Golf neuf trous à un golf dix huit trous
Projet d’une hôtellerie haut de gamme par réhabilitation d’un mas et de ses
bâtiments agricoles annexes et construction de suites sur l’emplacement d’un
poulailler en charpente bois en ruines
Quelques chiffres
Golf actuel neuf trous : 26,7 hectares
Extension prévue : 17,36 hectares
Superficie totale après extension : 44,06 hectares
(soit 65 % d’augmentation de la superficie par rapport à l’existant)
Superficie totale au sol du projet bâti : environ 5000 m2
Superficie planchers : 11OOO m2
Superficie des nouveaux bâtiments : 21OO m2 (essentiellement la construction d’un
bâtiment de six suites à l’emplacement de l’ancien poulailler et d’un bâtiment
technique).
Superficie de la voierie et du stationnement : 2550 m2
Ce projet se situe dans le Parc Naturel Régional des Alpilles. Il est dans un secteur
soumis à plusieurs réglementations :
-Directive de protection et de mise en valeur des paysages des Alpilles (décret Conseil
d’Etat du 4 janvier 2007)
-Zone de protection des Baux de Provence, décret du 3 décembre 1966,
-Site inscrit « Chaîne des Alpilles » par arrêté du 26 juillet 1965.
Le projet est situé sur un aquifère « calcaires et marnes des Alpilles ». C’est un secteur
privilégié de captage des eaux souterraines. La source de Manville se situe dans ce
fonctionnement. Elle fait partie d’une des ressources en eau potable de la commune de
Maussane et à ce titre « sa préservation représente un enjeu majeur du projet » (Avis de
l’autorité environnementale pour les projets »). 80 % de l’alimentation en eau
potable de la commune relève du prélèvement effectué par le SIVU des Canonettes, le
reste s’effectue par le captage de la source de Manville et le forage de Flandrin.
Or le golf actuel est alimenté par deux forages dont les effets ont pu être constatés lors
des suivis piézométriques installés depuis 2006 sur la source de Manville.
Dans le rapport « Incidence des forages du golf sur la source de Manville » avis sur
l’étude complémentaire présentée par le golf des Baux de Provence par Mr. Gravost,
Hydrogéologue agréé du département des Bouches du Rhône, il est noté :
« L’incidence des pompages envisagés sur la source de Manville n’a pu être évaluée
qu’en terme de niveau et non en termes de débit comme il aurait été souhaitable » ;
Il est par ailleurs écrit que « l’influence des pompages du golf , notamment de F2, sur les
niveaux de la nappe au droit de la source de Manville, qualifiée de « limitée » dans les
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conclusions de l’étude, peut néanmoins conduire à son tarissement en période d’étiage,
les fluctuations devenant alors bien plus importantes » ;
Enfin « Quel que soit le mode de prélèvement en période de basses eaux, le risque de
tarissement de la source demeure comme cela s’est probablement produit en 2007 »
Malgré ces remarques et constatations, l’hydrogéologue a validé les recommandations
de l’étude complémentaire présentée par le pétitionnaire Golf des Baux, notamment :
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la recherche de ressources dans le secteur de F1,
le suizi piézométrique de la source de Manville,
la réhabilitation du forage d’exploitation de Manville ».
Ces deux mesures sont reprises dans «les mesures pour supprimer, réduire et
compenser les impacts du projet, un des chapitres de :
l’Avis de l’autorité environnementale pour les projets » lettre du 13 septembre 2011 :
-le suivi piézométrique et
-la réhabilitation du forage d’exploitation de Manville.
Il est mentionné également les limites de l’évaluation des effets des pompages du golf
sur la ressource en eau de Maussane en actant la validation des conclusions de l’étude
par l’hydrogéologue.
Dans un chapitre précédent de cet Avis, concernant les effets du projet sur
l’environnement, il est écrit « concernant l’articulation avec les plans et programmes,
l’autorité environnementale note des erreurs et des insuffisances : … la compatibilité du
projet avec le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux Rhône
Méditerranée (SDAGE) et les orientations fondamentales concernées n’est pas
démontrée. Il convient de compléter l’évaluation en ce sens. »
D’autres remarques pourraient être encore détaillées. Il est plusieurs fois mentionné
dans les documents dont nous avons eu connaissance, que l’intérêt du projet d’extension
tient en particulier au fait qu’il améliorerait l’existant construit dans les années 80 dans
une zone qui bénéficiait déjà de larges protections.
L’enquête publique a abouti à un avis favorable sans réserve. Les recommandations
émises concernent le respect scrupuleux des conclusions et des recommandations
apportées par la société réalisatrice et validées par l’hydrogéologue, et, la proposition
d’adopter pour le golf en tant que procédure permanente le modèle de limitation des
usages de l’eau négocié dans le cadre de la nouvelle charte nationale « golf et
environnement » du 16 septembre 2O1O, les seuils d’alerte étant à définir avec les
services de l’état compétent.
A la lecture des documents auxquels nous avons eu accès et des avis émis en particulier
par le commissaire enquêteur, nous ne pouvons pas être d’accord avec le fait de
considérer que l’irrigation du golf ne pose actuellement pas problème comme il est fait
mention et donc, après les trois années de plus grande consommation pour les
plantations nouvelles, le retour au même niveau de consommation ne présentera pas de
danger pour la ressource en eau locale.
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Dans les études, nous avons constaté les influences négatives sur une ressource
existante même modeste comme la source de Manville et la méconnaissance mentionnée
plusieurs fois du fonctionnement des nappes dans ce type de terrain ce qui rend toute
extrapolation difficile. Une ressource même actuellement peu significative n’en reste pas
moins une ressource dont nous ne connaissons pas l’importance future et qu’il nous
semble fondamental de préserver.
La consommation actuelle et qui serait maintenue du golf s’élève à 11OOOO m3 par an
ce qui est de toute façon une consommation déjà élevée (la moyenne de consommation
annuelle de golfs 18 trous en France s’établit entre 60 à 70000 m3) malgré les mesures
prises (label Ecocert, plantations économes en eau).
Il existe déjà à quelques kilomètres sur la commune de Mouriès un golf 18 trous. Le
versant sud des Alpilles peut-il supporter la présence de deux équipements fortement
consommateurs d’eau dans une zone aussi sensible.
Le projet comprend l’implantation d’une structure hôtelière. Il est important de
souligner que la réhabilitation de l’existant s’accompagnera de la construction de 2100
m2 de nouveaux bâtiments, ceci dans un secteur bénéficiant des protections les plus
rigoureuses.
Cette hôtellerie équipée d’un spa aura en haute saison pour une occupation maximum
un besoin en eau potable équivalent à la consommation de 35O habitants/jour. Cette
prévision devra être prise en compte à l’échelle du territoire.
L’augmentation des habitants et des constructions des communes environnantes,
habitat permanent ou de loisirs en particulier dans des communes comme Paradou,
augmente le besoin en eau accentuée par une consommation moyenne par ménage
déjà élevée compte tenu des modes de vie et des piscines, l’accès à l’eau potable pourrat’il être garanti ? Existe-t’il les structures suffisantes pour l’alimentation et la
sécurisation de la ressource (ainsi que le traitement) ?
Nous reconnaissons que ce projet a fait l’objet d’un suivi particulier et soutenu de
l’ensemble des services de l’Etat et des autorités compétentes. Mais nous constatons
également que son traitement a semblé revêtir un certain caractère d’urgence (révision
du POS des Baux) alors que les communes concernées sont en cours d’élaboration des
Plans Locaux d’Urbanisme et que ce projet par son importance et son impact sur
l’environnement nécessiterait d’être examiné dans des projets globaux de territoire et
s’intégrer à leurs objectifs de développement et de préservation.
Enfin nous pensons que la ressource en eau est un bien commun dont la préservation et
l’utilisation vont devenir de plus en plus vitales dans les années à venir à l’échelle locale
et mondiale. C’est également dans cette perspective que devrait se juger l’opportunité
d’un tel projet.
Ligue de Défense des Alpilles
FF/11/02/12
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