Collection de caractères d`imprimerie, 1810 (PDF 622 Ko)

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Collection de caractères d`imprimerie, 1810 (PDF 622 Ko)
FICHE OBJET
COLLECTION DE CARACTÈRES
D’IMPRIMERIE, 1810
Inv. 537
Le point de vue de l’historien
Le procédé d’impression au moyen de caractères mobiles, conçu par l’Allemand Gutenberg,
est le point de départ de l’imprimerie et de la diffusion des écrits en Occident. Les Chinois, les
Coréens et Japonais utilisaient des caractères gravés sur du bois depuis quatre siècles déjà,
mais leur pratique était inconnue en Europe. Johannes Gensfleisch, dit Gutenberg, est né vers
1400 à Mayence. On présume qu’il a suivi les cours de l’université d’Erfurt en 1418. Il est
retrouvé vers 1434, membre de la guilde des orfèvres et menant une vie aisée. Dès 1436, il
travaille à un procédé de polissage des pierres précieuses. Il apparaît comme un brillant
ingénieur de l’époque, lié aux milieux industriels et marchands. Gutenberg travaille d’abord
seul, puis avec des associés, à la conception d’un procédé d’impression. Mais l’affaire échoue
pour cause de mésentente avec les héritiers de ses collaborateurs. Il réapparaît quelques
années plus tard, de retour dans sa ville natale. En 1448, il y contracte des emprunts
considérables auprès d’un banquier, Johann Fust, afin de mettre au point un procédé
d’imprimerie. Parmi les documents retrouvés de l’époque, il est difficile d’en attribuer à
Gutenberg. En revanche il est prouvé que le premier grand livre imprimé, la Bible à quarantedeux lignes, est le résultat d’une association Fust-Gutenberg. Sa fabrication a commencé en
1450 est s’est achevée entre 1453 et 1454. Mais Fust évince son associé et se lance seul dans
la conquête de ce nouveau marché. Gutenberg, dépossédé du fruit de son invention, est
condamné en 1455 pour n’avoir pas remboursé Fust. Il produit ensuite peu d’ouvrages et
décède en 1468.
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FICHE OBJET
Le point de vue du technicien
La typographie conçue par Gutenberg, en réduisant
considérablement le temps de copie d’un texte, a
entraîné la diffusion des écrits. Pour la première fois
en Occident, le texte original n’avait plus besoin
d’être recopié à la main, mais était composé de
caractères métalliques. Habitué des poinçons et des
métaux, Gutenberg a appliqué les techniques de
l’orfèvrerie à l’imprimerie. Son procédé de
fabrication de caractères mobiles suit trois étapes :
1- La lettre est taillée à l’envers dans un matériau (le bronze, rapidement remplacé par des
métaux plus durs).
2- Ce poinçon est inscrit par pression dans une plaque de métal moins dur que l’acier et
résistant à la chaleur (du cuivre ou du zinc).
3- Cette gravure en creux, la matrice, tient lieu de moule dans lequel est coulé un alliage,
opération permettant de répliquer le poinçon sous la forme d’un caractère.
Les types ainsi obtenus sont solides,
faciles à assembler et reproductibles
à l’identique. Toutes les lettres de
l’alphabet, les chiffres, les signes de
ponctuation mais aussi les espaces
sont fabriqués pour obtenir un
échantillon de caractères : la casse.
Elle est nommée ainsi car les
poinçons sont rangés dans des cases
en bois. Elle permet au typographe
de trouver rapidement les signes dont
il a besoin pour former son texte. La
disposition et les proportions des
caractères ont été fixées par l’usage,
les signes les plus souvent utilisés
sont au centre. La casse inclinée
devant lui en pupitre, le typographe
n’a plus qu’à composer sa page de
texte. Une fois encrée au tampon,
elle servira pour imprimer une ou
plusieurs feuilles de papier.
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