Le cash flow - lakhoua.com

Transcription

Le cash flow - lakhoua.com
Comptabilité financière
Le cash flow
1) Le cash flow brut
Le cash flow (Cash Flow Brut, CF ou CFB) est un concept d’origine américaine visant à
mesurer la capacité d’une entreprise à sécréter des fonds (de la monnaie) à partir de son
chiffre d’affaires. On peut dire qu’il correspond à la capacité d’autofinancement d’une
entreprise.
Pour le définir, il y a lieu de distinguer les charges et les produits qui ont une incidence
monétaire immédiate ou à terme et les charges et produits qui n’ont pas d’incidence
monétaire.
Nous pouvons donc écrire :
CF
=
Produits avec effets monétaires – Charges avec effets monétaires.
(Méthode directe)
=
Bénéfice + Charges sans effets monétaires – Produits sans effets monétaires.
(Méthode indirecte)
ou
CF
Charges et produits avec effets monétaires :
Parmi l’ensemble des charges et des produits de l’entreprise, nous conserverons pour la
détermination du cash flow que les charges et les produits entraînent immédiatement ou à
terme un encaissement ou un décaissement.
Il est à noter que les salaires doivent tenir compte des charges sociales, représentant la part
versée par l’employeur. S’il ne sont pas déjà inclus, il faut donc tenir compte d’un taux de
14,85 % (taux minimal légal) de la masse salariale. Ce taux représente la somme de l’AVSAC (6,3 %), de la LPP (5 %), de la LAA (1,5 %), de l’ALFA (1,7 %), de l’assurance
maternité (0,15 %) et des frais de gestion (0,2 %).
Par soucis de simplification, un taux de 20 % sera applicable sur tous salaires et tantièmes.
Exemples :
Caisse à Marchandises-Vente
:
Produit provoquant immédiatement un
encaissement
Débiteur à Marchandises-Vente
:
Produit provoquant à terme un encaissement
Charge
d’immeuble
à
Caisse :
Charge d’immeuble à Créanciers
:
Charge provoquant immédiatement un
décaissement
Charge provoquant à terme un décaissement
-5-
Comptabilité financière
Charges et produits sans effets monétaires :
Lors d’une réévaluation d’un actif (plus-value) ou la création d’une provision, l’entreprise ne
fait qu’un ajustement de valeur d’un actif sans modifier les moyens monétaires à disposition.
Exemples :
Amortissement Machine à Machine
:
Charge sans effets monétaires
Charge Immeuble à F.A. Immeuble
:
Charge sans effets monétaires
Exploitation à Ducroire
:
Charge sans effets monétaires (création)
Immeuble à Produit immeuble
:
Produit sans effets monétaires (réévaluation)
2) Le cash flow net
Lorsqu’on retranche du cash flow, les dividendes et les tantièmes, charges sociales comprises,
(flux sortant de l’entreprise), nous obtenons le cash flow net (CFN). Ce dernier détermine la
capacité réelle d’autofinancement de l’entreprise, tenant compte ainsi de tout ce qui doit être
décaissé. Il est à noter que tous les achats et toutes les ventes sont réalisés au comptant afin
d’éviter de biaiser le CFN.
CFN = CFB – (Dividende + Tantièmes + Charges sociales patronales sur les tantièmes)
Avoir un cash flow positif garantit l’équilibre financier de l’entreprise lui permettant de :
Renouveler ses investissements
Réaliser de nouveaux investissements
Exemple 1 :
Distinguer parmi les charges et les produits ceux qui provoquent et ceux qui ne provoquent
pas d’effets monétaires puis calculer le cash flow brut et net par les deux méthodes :
1)
Amortissements des machines (méthode directe) 700,-
2)
Frais généraux payés par poste 300,-
3)
Création d’un Ducroire 1'200,-
4)
Intérêts débiteurs bancaires 150,-
5)
Payer les salaires en espèces 3'500,-
6)
Amortissement du matériel (méthode indirecte) 400,-
7)
Intérêts créanciers bancaires 90,-
8)
Réévaluation de l’immeuble 20'000,-
9)
Amortissement de la dette hypothécaire 2'300,-
10)
Vente de marchandises à crédit 8'000,-
11)
Comptabiliser la perte sur débiteurs 630,-
12)
Paiement des dividendes 140,- ; tenir compte de l’impôt anticipé
-6-
Comptabilité financière
Solution :
Il faut tout d’abord déterminer le résultat en élaborant un compte de Pertes & Profits :
Pertes et Profits
CHARGES AVEC EFFETS MONETAIRES
Salaires
3'500,700,Charges sociales (20 % de 3'500)
Frais généraux
300,Perte sur débiteur
630,IFB
150,CHARGES SANS EFFETS MONETAIRES
Amortissement machines
700,Ajustement provision ducroire
1'200,Amortissement matériel
400,Bénéfice net
21'140,28’720,-
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PRODUITS AVEC EFFETS MONETAIRES
Vente marchandises
8'000,IFB
90,PRODUITS SANS EFFETS MONETAIRES
Réévaluation immeuble
20'000,Ajustement provision ducroire
630,-
28'720,-
(3)
Nous avons une création d’une provision, donc la comptabilisation d’une charge fictive
sans effet monétaire.
(9) Amortissement de la dette hypothécaire correspond à un remboursement d’une dette et
donc, n’est ni une charge, ni un produit.
(11) La perte sur débiteur est déjà enregistrée dans la provision ducroire. Il serait donc
inutile de la répéter. Étant donné que le montant de la perte sur débiteur devient une
charge avec effet monétaire, il faudra donc la comptabiliser et dès ce moment, ajuster
le ducroire de façon à ne faire apparaître que les charges réelles sans effets
monétaires.
(12) Les dividendes ne rentrent pas dans le calcul du CFB. En effet, les dividendes sont une
part du bénéfice versé aux actionnaires. Il faut donc éviter de les intégrer dans le
bénéfice net. Néanmoins, nous les utiliserons pour déterminer le CFN.
CFB direct = 8'000 + 90 – 3'500 – 700 – 300 – 630 – 150 = 2'810,CFB indirect = 21'140 + 700 + 1'200 + 400 – 20'000 – 630 = 2'810,CFN = 2'810 – 140 = 2'670,-
Exemple 2 :
Calculer le cash flow par les deux méthodes :
Pertes et Profits
CHARGES AVEC EFFETS MONETAIRES
| PRODUITS AVEC EFFETS MONETAIRES
PRAMV
14'000,- | CAN
22'500,Salaires (charges sociales comprises)
1'600,- | PRODUITS SANS EFFETS MONETAIRES
Frais généraux
3'500,- | Réévaluation immeuble
500,Intérêts bancaires
500,- |
CHARGES SANS EFFETS MONETAIRES
|
Ajustement de provision ducroire
200,- |
Amortissements
1'200,- |
Bénéfice net
2'000,- |
23'000,- |
23'000,-
-7-
Comptabilité financière
Solution :
CFB direct = 22'500 – 14'000 – 500 – 3'500 – 1'600,- = 2'900,CFB indirect = 2'000 + 1'200 + 200 – 500 = 2'900,Remarques : Nous appelons flux externe, la somme des dividendes et des tantièmes.
Nous appelons flux interne, le cash flow net.
En d’autre terme, le cash flow (ou cash flow brut) est égal à la somme du flux
interne et du flux externe.
3) Charges et produits hors exploitation et de cessions d’immobilisations
En résumé, le cash flow permet de déterminer la capacité d’une entreprise à générer un
autofinancement, et ce, grâce à son activité commerciale (appelée également activité
courante).
Néanmoins, nous pouvons constater facilement que certains résultats d’exercices enregistrent
des produits et des dépenses qui ne découlent pas de l’activité même de l’entreprise.
C’est le cas par exemple :
Un gain réalisé lors de la vente (cession) d’un bien immobilisé (vente à un
prix supérieur à la valeur comptable),
Une perte réalisée lors de la vente (cession) d’un bien immobilisé (vente à
un prix inférieur à la valeur comptable),
Un gain réalisé lors d’une opération hors exploitation (gestion d’immeubles
ou de titres)
Une perte réalisée lors d’une opération hors exploitation (gestion
d’immeubles ou de titres)
Il serait donc logique de ne pas tenir compte de ces résultats tant bien qu’ils ont un effet
monétaire incontestable.
Le cash flow peut donc être exprimé de la manière suivante :
CF
=
Produits avec effets monétaires – Charges avec effets monétaires.
(Méthode directe)
ou
CF =
Bénéfice + Charges sans effets monétaires + Charges de cession
d’immobilisés + Charges hors exploitation – Produits sans effets monétaires –
Produits de cession d’immobilisés – Produits hors exploitation.
(Méthode indirecte)
Exemple 3 :
A partir des comptes indiqués ci-après, déterminer le cash flow (2 méthodes) :
PRAMV 5'000,-, CAN 7'000,-, Salaires 1'200,-, Charges diverses avec effet monétaire 3'100,
Produit sur cession d’actif 700,-, Amortissements 200,-, Dotation aux provisions 100,-,
-8-
Comptabilité financière
Solution :
CHARGES AVEC EFFETS MONETAIRES
PRAMV
Salaires
Charges sociales (20 % de 1'200)
Charges diverses avec EM
CHARGES SANS EFFETS MONETAIRES
Amortissements
Dotation aux provisions
Pertes et Profits
| PRODUITS AVEC EFFETS MONETAIRES
5'000,- | CAN
7'000,1'200,- | PRODUITS SANS EFFETS MONETAIRES
240,- | Cession d’actif
700,3'100,- |
| Perte nette
2'140,200,- |
100,- |
9'840,- |
9'840,-
CFB direct = 7'000 – 5'000 – 1'200 – 240 – 3'100 = (2'540)
CFB indirect = (2'140) + 200 + 100 – 700 = (2'540)
4) Incidences des réserves sur le cash flow.
Un compte de résultat peut ne pas représenter la réalité comptable. En effet, le résultat a pu
être modifié par l’enregistrement d’une réserve.
Une réserve correspond à des parts de bénéfice non distribuées et qui sont simplement
accumulés dans l’entreprise afin de couvrir une éventuelle perte de résultat d’un exercice.
Il ne faut, toutefois, pas les confondre avec une provision. Lorsque les provisions crées sans
but réel ou dans un but très général, elles constituent une véritable réserve puisqu’elles
entraînent une incidence sur le résultat. De plus, si le risque d’une provision disparaît et que
celle-ci n’est pas dissoute, elle se transforme en une réserve.
Les réserves apparentes se caractérisent par le fait qu’elles sont lisibles au bilan sous forme
d’un compte passif. Elles permettront de compenser des pertes, de distribuer des dividendes et
tantièmes lorsque le résultat est insuffisant ou encore faire de nouveaux investissements.
Exemples de réserves apparentes :
Réserves légales : rendues obligatoires par le Code des obligations
Réserves pour actions propres : lorsqu’une S.A. achète ses propres actions.
Réserves statutaires : rendues obligatoires par les statuts d’une S.A.
Réserves en faveur du personnel : permettant une formation continue
Les réserves latentes (cachées) se caractérisent par le fait qu’elles ne sont concrètement pas
lisibles pas dans le bilan. Même si elles modifient et n’indiquent donc pas la situation
financière réelle de l’entreprise, les réserves latentes demeurent autorisées mais réglementées
par le Code des obligations (art. 669 CO). Par contre, la loi interdit les réserves latentes
dissimulant des dettes fictives ou sous-évaluant des actifs excessivement.
Ces réserves cachées pose un problème majeur pour l’analyse financière et la détermination
des cash flow du moment où il manque des informations essentielles ne figurant pas dans les
livres comptables.
-9-
Comptabilité financière
On peut néanmoins dire avec certitude que :
la différence entre la valeur effective (réelle) et la valeur portée au bilan
correspond à une réserve latente.
la création ou l’augmentation d’une réserve latente augmente les charges et
diminue donc le bénéfice.
² Le bénéfice comptable sera inférieur au bénéfice réel
La dissolution ou la diminution d’une réserve latente diminue les charges et
augmente donc le bénéfice.
² Le bénéfice comptable sera supérieur au bénéfice réel.
Exemples de réserves latentes :
Sous-évaluation volontaire d’un stock. La fisc autorise une sous-évaluation
de 331/3 % au maximum
La non adaptation au cours des marchés des matières premières, des titres,
des immeubles, des actifs et passifs en monnaies étrangères
La surévaluation d’une provision par rapport à son risque financier réel
Exemple 4 :
Le bilan non ordonné établi le 31 décembre N se présente comme suit :
Bilan au 31/12/N
390,- | Créanciers
900,- | Hypothèques
2'240,- | Capital actions
1'350,- | Réserves légales
255,- | Ducroire
3'565,- |
8'700,- |
Liquidités
Débiteurs
Stock marchandises
Mobilier
Véhicules
Immeubles
400,3'690,2'600,1'950,60,8'700,-
Les stocks sont évalués à 80 % de leur prix de revient d’achat.
L’immeuble est sous-estimé de 600,Le ducroire est surestimé. Il ne doit être que de 2 % du montant des débiteurs.
a) En tenant compte des réserves latentes existantes, dresser le bilan réel au 31 décembre N.
b) De plus, déterminer l’impact des réserves latentes sur le résultat réel.
Solution :
a)
Liquidités
Débiteurs
Stock marchandises
Mobilier
Véhicules
Immeubles
(*)
Bilan réel au 31/12/N
390,- | Créanciers
900,- | Hypothèques
2'800,- | Capital actions
1'350,- | Réserves légales
255,- | Réserve latentes*
4'165,- | Ducroire
9'860,- |
Réserve latente sur stock marchandises
Réserve latente sur immeuble
Réserve latente sur ducroire
Total Réserves latentes
560,600,42,1'202,-
- 10 -
400,3'690,2'600,1'950,1'202,18,8'700,-
Comptabilité financière
b)
La sous-estimation du stock est une charge ayant diminué le bénéfice réel.
La sous-évaluation de l’immeuble est une charge ayant diminué le bénéfice réel.
La dotation extraordinaire au ducroire constitue une création de charge ayant diminué le
bénéfice réel.
⇒ Le bénéfice réel doit donc être majoré de 560,-, de 600,- et de 42,-, soit un total de 1'202,-.
On exprimera finalement le cash flow de la manière suivante :
CF
=
Produits avec effets monétaires – Charges avec effets monétaires.
=
Bénéfice + Charges sans effets monétaires + Charges de cessions monétaires
– Produits de cessions d’immobilisés – Produits hors exploitation ± Réserves
latentes.
ou
CF
- 11 -

Documents pareils