La Cicatrice
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La Cicatrice
La Cicatrice Anne Berthelier, « Evene.fr » 10/2007 Lorsqu’il est question de cicatrice, d’amour et de mort…, on peut s’attendre au pire. Et pourtant, si l’on n’échappe pas aux lamentations, aux gémissements, à l’ébauche de folie que dessine le désespoir, dès les premières pages, la touchante spontanéité de l’écriture de Jean-Marie Touratier laisse entendre qu’il ne s’agit que de préméditation. Son charme atypique, son rythme oppressant, alliés à la qualité de l’expression,nous incitent à poursuivre… À guetter le pourquoi de tout ceci, puisque l’on commence – littéralement – par la fin. On remarque très rapidement la force des contrastes mis en scène. Les personnages semblent livrer leur intimité, et pourtant demeurent longtemps insaisissables. L’ambiance, progressivement, s’installe, quand surgit le souvenir. Un souvenir peut-il être éternel, et pourtant mourir ? Avant l’oubli, avant la trahison, avant la faiblesse, la lâcheté, l’inconscience et l’égarement (peut-être même pourraiton avec précaution murmurer "le néant"), étaient l’adolescence et sa lumière. On découvre que la cicatrice n’est autre qu’un serment. Une marque tracée sur la peau par une flamme, symbole dont rien n’effacera jamais l’ardeur, ni la pureté. Un souvenir peut-il tuer ? Le conte de fées a mal tourné. La réalité est là. Les personnages s’effondrent dans l’illusion, se mentent et vont jusqu’à mimer la vie, l’espoir, l’enfant à venir, en une macabre pantomime jusqu’à ce que l’amour ne subsiste plus que dans l’espace immortel des instants premiers, comme l’écrit si bien l’auteur… “pour jamais”.