Une cicatrice profonde
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Une cicatrice profonde
Devoir de mémoire Cérémonie du Souvenir, hier devant le monument aux morts de Cumières « Une cicatrice profonde » IL A FAIT le tour du monument aux morts. Lisant, à haute voix, chacun des noms des enfants de Cumières, inscrits sur la pierre. Au maire du village détruit, Jean Lavigne, les nombreuses personnes venues assister à la cérémonie du Souvenir, hier matin, ont répondu en chœur, après chaque nom : « Mort pour la France. » Le 21 février 1916 marque le début de la bataille de Verdun. Situé sur le secteur de Verdun, Cumières-leMort-Homme, perdu par les troupes françaises le 24 mai 1916, était rayé de la carte, sous l’acharnement des obus français et allemands. « Une cicatrice profonde », comme l’a fait remarquer Jean Lavigne, descendant d’une famille de Cumières. L’année 1933 marquait l’inauguration d’une chapelle du souvenir, sur la terre meurtrie où avait existé la commune. Depuis, tous les ans, une cérémonie est organisée devant le monument aux morts, suivie d’une messe. « Ce qu’il y a d’émouvant, ce n’est pas le côté officiel, c’est ce qu’il se passe en chacun d’entre nous », a rappelé le premier magistrat. Création d’une association Aujourd’hui, la chapelle est en cours de rénovation, et une association devrait voir le jour : « Elle s’appellera l’association des amis de Cumières (Meuse). Toutes celles et ceux intéressés par ce projet pourront se rendre à l’assemblée générale constitutive de l’association, ce 8 novembre, à 14 h, à la salle des fêtes de Belleville », a souligné à la fin de la cérémonie Colette Méchin, qui, dans le cadre de ses travaux au CNRS s’est intéressée de près au village de Cumières. Les élus présents ont tour à tour pris la parole, saluant tous la disponibilité des porte-drapeaux, et des associations de combattants. Insistant sur le devoir de mémoire, qu’il faut transmettre aux jeunes générations. À l’approche du centenai- K Une cérémonie particulière à l’approche du centenaire. re, les cérémonies en hommage aux villages détruits prennent une dimension particulière. « Sur tout le territoire, on s’active ici et là pour cette préparation mais pas toujours dans la cohérence des projets », a souligné le député Jean-Louis Dumont. Prônant un hom- Photo Franck LALLEMAND mage à une « communauté humaine » morte pendant la guerre. « Il faut s’en souvenir de façon globale. » Emilie FIEROBE