Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide

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Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide
Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
Table des matières
Comment se définit un cancer métastatique de la
prostate réfractaire aux hormones ?........................ 01
Comment détecte-t-on une récurrence ?................. 02
Quelles sont les options ?.........................................02
Quels sont les nouveaux traitements
disponibles ?.............................................................. 04
Taxotere® dans le cancer de la prostate................... 05
Jouir d’un mode de vie sain...................................... 07
Recherches actuelles et futures................................11
Terminologie du cancer de la prostate.....................12
Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
Chimiothérapie du cancer de la
prostate : guide pour le patient
L’objectif principal de ce guide est d’expliquer le stade
du cancer de la prostate auquel vous vous trouvez.
Il aborde également des mesures générales vous
permettant d’apprendre des stratégies pour améliorer
votre propre bien-être à cette étape de votre vie.
À ce stade de la
maladie, on ne connaît
aucun traitement
« classique » qui soit
efficace pour une
guérison, mais, ce
domaine de la
Comment se définit un cancer
métastatique de la prostate
réfractaire aux hormones ?
Le recours à l’hormonothérapie chez des patients
diagnostiqués pour un cancer de la prostate a permis
de retarder les récurrences du cancer et d’augmenter
la survie. Chez des patients atteints de cancer
métastatique de la prostate (cancer s’étant propagé à
d’autres parties de l’organisme), l’hormonothérapie,
bien qu’elle ne soit pas curative, permet généralement
une rémission de longue durée assortie d’une
excellente qualité de vie. Cependant, avec le temps, le
cancer de la prostate peut progresser malgré le
recours à l’hormonothérapie. Nous ne comprenons pas
pourquoi cela se produit, mais cela conduit à un stade
appelé cancer de la prostate hormono-résistant.
Les cellules cancéreuses de la prostate mutent et
commencent à croître de façon indépendante, malgré
l’absence d’hormones (la testostérone) pour les
stimuler. À ce stade de la maladie, on ne connaît
aucun traitement « classique » qui soit efficace pour
une guérison, mais, ce domaine de la recherche
faisant beaucoup de progrès, l’optimisme est de mise.
Au cours des dernières années, plusieurs nouvelles
options importantes de traitement ont vu le jour, avec
comme objectif la découverte de nouvelles façons
d’aborder le problème. Voici un bref aperçu de ces
nouveaux traitements, ce qu’ils se proposent
d’accomplir, et les options qui émergent.
recherche faisant
beaucoup de progrès,
l’optimisme est
de mise.
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Comment détecte-t-on une récurrence ?
L’introduction d’une analyse sanguine fiable de l’antigène spécifique de la
prostate (asp) au début des années 1990 a fourni aux médecins un outil
extrêmement sensible permettant de suivre les patients suivant un traitement
du cancer de la prostate. L’antigène spécifique de la prostate est une
glycoprotéine produite exclusivement par la prostate, et sa concentration
sanguine permet de révéler des problèmes de la glande prostatique.
L’antigène spécifique de la prostate est produit par le tissu prostatique aussi
bien normal que cancéreux, quel que soit l’endroit de l'organisme où il se
trouve. D'une certaine façon, l'analyse de l'ASP est à la fois un avantage et
un inconvénient. C’est un avantage dans les cas où la concentration d’ASP
augmente après traitement : nous disposons maintenant d’un indicateur très
précoce signalant qu’une récurrence de la maladie est peut-être en train de
développer chez le patient. Ceci peut s’avérer extrêmement bénéfique dans
certains cas, en permettant d’amorcer très tôt un traitement adjuvant, comme
une radiothérapie (ex., après une prostatectomie radicale) ou une
hormonothérapie (ex., après une radiothérapie). Cependant, cela peut
constituer un inconvénient dans d’autres cas, lorsqu’on ne sait pas très bien
quel type de traitement, s’il en est, il convient d’utiliser. Et, de fait, suivre
l’ASP peut devenir une source d’anxiété considérable pour de nombreux
patients qui s’interrogent sur les prochaines étapes à suivre.
Quelles sont les options ?
Chez les hommes présentant des métastases et pour qui la résistance aux
hormones s’est produite, le premier objectif d’un médecin est d’assurer la
meilleure qualité de vie possible. Les décisions sur les choix de traitement
sont prises après avoir pris en compte plusieurs facteurs, comme, par
exemple, l’état général de santé (Existe-t-il d’autres problèmes médicaux ?),
les symptômes (tels que des douleurs osseuses), et les régions de
l’organisme où le cancer a migré.
L’hormono-résistance peut se révéler simplement par une hausse de l’ASP
pendant une hormonothérapie tout à fait appropriée. À l’autre bout du
spectre, des patients peuvent ressentir des douleurs causées par des
métastases osseuses. À l’évidence, le traitement peut être très différent
d’une personne à l’autre.
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Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
Hormonothérapie
Chez les hommes
Si le patient prend encore des antiandrogènes, il y a
un risque que les cellules cancéreuses mutent et
soient stimulées par des médicaments
antiandrogènes, comme Casodex® ou Euflex®. Ainsi,
la première tâche du médecin pourrait être
d’interrompre le médicament ou de le changer.
De 15 % à 30 % des hommes en tireront un
avantage temporaire en voyant chuter leur
concentration d’ASP en cessant de prendre ces
antiandrogènes. Lorsque cela se produit, c'est ce
qu'on appelle le « syndrome de retrait des
antiandrogènes ». On ne sait toujours pas très bien
si, à ce moment-là, il est utile de passer à un nouvel
antiandrogène. En général, il n’est pas nécessaire
de commencer un autre traitement tant que la
concentration d’ASP n’augmente pas. Néanmoins, il
peut s’avérer important de poursuivre le traitement à
la gonadolibérine (ou hormone de libération des
gonadotrophines – GnRH) (par exemple, Zoladex®,
Lupron®, Suprefact® Depot ou Eligard®) afin de
garder le contrôle sur la partie du cancer de la
prostate répondant encore aux hormones.
présentant des
métastases et pour
qui la résistance
aux hormones
s'est produite, le
premier objectif
d'un médecin est
d'assurer la
meilleure qualité de
vie possible.
Soulagement de la douleur
Chez les patients qui souffrent, leur soulagement est
la priorité absolue. Des médicaments, depuis les
plus courants comme l’acétaminophène, aux antiinflammatoires et jusqu’aux narcotiques puissants,
sont utilisés en fonction de l’intensité de la douleur.
La radiothérapie détruit les cellules métastatiques
dans les endroits douloureux (par exemple, la
colonne vertébrale, la hanche, le dos). Cela ne
modifie pas l’évolution de la maladie, mais cela
peut apporter un soulagement rapide et
donc la fortification de l'os, réduisant ainsi
le risque de fracture dans cette région.
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Quels sont les nouveaux traitements disponibles ?
Les bisphosphonates
Les bisphosphonates (une classe de médicaments qui aident à reconstruire et
à fortifier l’os) peuvent s’avérer utiles en permettant d'atténuer la douleur chez
les patients ayant des métastases osseuses.
Les résultats d’une étude internationale portant sur l’utilisation d’un
bisphosphonate de troisième génération, l’acide zolédronique (un médicament
très puissant utilisé dans l'ostéoporose), ont été les premiers à démontrer son
efficacité chez les hommes présentant un cancer de la prostate. On a montré
que l’acide zolédronique réduisait effectivement le risque de complications
comme les fractures, ainsi que le recours à la radiothérapie chez les patients
présentant des métastases osseuses. Le traitement est administré par
intraveineuse en clinique toutes les 3 à 4 semaines. Cela a constitué l’une des
premières étapes dans la bonne direction pour notre lutte contre le cancer
métastatique de la prostate devenu réfractaire au traitement hormonal. Des
études sont en cours, qui examinent le potentiel de l'acide zolédronique et
d'autres médicaments similaires à prévenir l'apparition de métastases.
La chimiothérapie
La majeure partie des recherches menées chez les patients souffrant d’un
cancer avancé de la prostate s’est concentrée sur une chimiothérapie
prometteuse. En 1994, une équipe canadienne a été la première à montrer
que, combiné à des stéroïdes, un agent chimiothérapeutique nommé la
mitoxantrone permettait une amélioration de la qualité de vie d’un nombre
important de patients en atténuant leurs douleurs et en diminuant leur recours
aux médicaments antidouleur. C’est un concept que certains patients ont
encore du mal à croire : qu’ils puissent réellement se sentir mieux grâce à une
chimiothérapie ! Ce traitement est donné toutes les 3 semaines aux patients
non hospitalisés et, malgré certains effets secondaires, il permet de contrôler
l’intensité de la douleur des patients, qui se sentent globalement beaucoup
mieux. En 2004, furent publiés les résultats d’essais cliniques utilisant un
agent chimiothérapeutique plus efficace, connu sous le nom de docetaxel
(Taxotere® en est le nom commercial). Deux grandes études internationales,
publiées dans le New England Journal of Medicine, ont montré, pour la
première fois, qu’il était possible de prolonger la vie d’hommes atteints de
cancer hormono-résistant de la prostate et, en même temps, d’améliorer leur
qualité de vie. L’un de ces rapports publiés provenait d’une étude réalisée à
l’Hôpital Princess Margaret de Toronto, où ont été réalisées les premières
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Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
recherches portant sur la mitoxantrone et les
stéroïdes. Leur conclusion indique qu’un traitement au
docetaxel (Taxotere®), administré avec le stéroïde
prednisone, toutes les 3 semaines produisait des
améliorations de la survie, de la réponse de l’ASP, et
des mesures de la douleur et de la qualité de vie.
L’introduction de Taxotere® est une étape clé dans
l’histoire du traitement du cancer de la prostate. Il est
actuellement autorisé dans le traitement du cancer de
la prostate hormono-résistant.
Pour la première fois,
qu'il est possible de
prolonger la vie
d'hommes atteints de
cancer hormonorésistant de la
prostate et, en même
Taxotere® dans le cancer de la prostate
temps, d'améliorer
leur qualité de vie.
Taxotere® est un agent chimiothérapeutique utilisé
avec efficacité dans le traitement de nombreux types
de cancer, et ayant récemment obtenu l’autorisation
pour traiter le cancer métastatique hormono-résistant
de la prostate. Nous pouvons maintenant aborder
certaines des questions spécifiques concernant cette
nouvelle option de traitement.
Il est généralement administré toutes les 3 semaines.
Votre médecin pourrait vous prescrire un stéroïde dont
la prise doit commencer le jour précédant votre
traitement. Prenez ce stéroïde avec de la nourriture
ou du lait, car il peut provoquer un embarras
gastrique. Si vous êtes diabétique, signalez-le à
votre médecin pour qu’il puisse ajuster votre dose
de stéroïde. Prenez des repas normaux le jour de
votre chimiothérapie. On vous fera une prise de sang
avant chaque traitement chimiothérapeutique afin de
vérifier si les résultats de votre hémogramme sont
suffisamment élevés pour pouvoir vous administrer la
chimiothérapie en toute sécurité. Vous serez assis
dans un siège confortable et une infirmière vous
introduira un cathéter intraveineux dans une veine.
L‘agent chimiothérapeutique sera perfusé dans
votre circulation sanguine par ce cathéter. Vous
serez surveillé de très près pendant les
premières minutes de la première perfusion. La
perfusion dure généralement moins d’une
heure. Après la perfusion, vous pourriez vous
sentir fatigué, mais la plupart des patients
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tolèrent le traitement plutôt bien. Après quelques cycles de traitement, vous
pourriez ressentir un grand soulagement, surtout si vous souffrez de
symptômes liés à votre maladie. La plupart des nouveautés dans notre vie ne
sont jamais aussi fâcheuses qu’on peut se l’imaginer.
Effets secondaires
Tournons-nous maintenant vers ceux-ci. Vous vous rendrez compte que la
plupart de ces effets secondaires sont tout à fait gérables. Des conseils sur la
conduite à suivre sont donnés pour chaque effet secondaire.
Perte de cheveux
Soixante-dix-sept pour cent des patients recevant Taxotere® ont une perte de
cheveux. Cela débute par un amincissement des cheveux 10 à 14 jours après le
traitement chimiothérapeutique et progresse vers la perte totale des cheveux.
Vous pouvez vous y préparer par l’achat d’un chapeau. Les cheveux repoussent
après la dernière administration de votre traitement.
Éruption cutanée
Une éruption peut se développer sur vos mains et vos pieds, vos bras, votre
visage et votre poitrine. Elle se produit au cours de la première semaine suivant
votre perfusion de Taxotere® et se résorbe avant le traitement suivant. Si cette
éruption vous démange, vous pouvez essayer des lotions anti-démangeaison
vendues sans ordonnance. Si la démangeaison devient trop insupportable,
prévenez votre médecin ou votre infirmière, car il existe un traitement efficace
permettant de prévenir ce problème.
Anomalies des ongles
Vos ongles pourraient foncer. Prévenez votre médecin ou votre infirmière si cela
vous dérange. Hydratez bien vos mains et vos pieds en y appliquant une lotion
2 à 3 fois par jour. Faites bien attention en vous coupant les ongles.
Faible nombre de globules blancs
La numération de vos globules blancs sera à son plus bas de 7 à 10 jours après
votre chimiothérapie. Vous êtes alors plus à risque de développer ou de
contracter une infection. Il est important de se laver souvent les mains. Si vous
commencez à ne pas vous sentir bien (frissons, toux ou sensation de brûlure en
urinant), prenez votre température. Si la température prise oralement est
supérieure à 38 °C, ou 100 °F, vous devriez vous rendre au service des
urgences près de chez vous, car c’est peut-être le signe que vous avez une
infection et que vous devez être mis sous antibiotiques.
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Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
Aphte ou ulcération buccale
Cela se produit lorsque votre numération sanguine est
basse et peut occasionner une infection. Brossez-vous
délicatement les dents après avoir manger et au
coucher à l’aide d’une brosse à dents très douce. Évitez
les rince-bouche du commerce contenant de l'alcool
(l’alcool déshydrate la bouche et peut être irritant si vous
avez déjà des lésions buccales). Préparez votre propre
rince-bouche avec une cuiller à thé de bicarbonate de
soude (soda à pâte) ou de sel dans 1 tasse d’eau tiède,
et rincez-vous la bouche plusieurs fois par jour. Mangez
des aliments mous et non relevés, comme des
poudings, des laits frappés et des potages ou
consommés. Évitez toute nourriture épicée,
croustillante ou acide, ainsi que très chaude ou froide.
Si vous devez subir une intervention dentaire, arrangezvous pour la faire avant le début de votre traitement ou
après avoir terminé votre chimiothérapie.
La plupart des
nouveautés dans notre
vie ne sont jamais
aussi fâcheuses qu'on
peut se l'imaginer.
Jouir d’un mode de vie sain
L’alimentation
Le vieil adage anglais « Nous sommes ce que nous
mangeons » est important à prendre en compte si
nous voulons jouir d’un mode de vie sain. On ne
saurait trop insister sur l’importance d’une
alimentation saine et équilibrée. Pendant de
nombreuses années, la Société canadienne du
cancer a défendu une bonne alimentation comme
l’un des sept ingrédients d’une bonne santé. Bien
manger permet d’améliorer le sentiment de bien-être
général. Cela contribue à conserver la santé,
particulièrement pendant un traitement du
cancer de la prostate. Les recherches
suggèrent que l’alimentation peut être liée
au développement de nombreux
cancers. Les graisses de sources
animales sont souvent impliquées.
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Le Guide alimentaire canadien pour manger sainement recommande de
manger des types d’aliments variés. Manger de 5 à 10 portions de fruits et de
légumes par jour peut réduire le risque de cancer, de maladies du coeur et
d’ACV, et les fruits et légumes contiennent aussi des vitamines, des minéraux
et d’autres nutriments qui semblent avoir un effet bénéfique sur la santé. Une
portion, c’est une tasse de légumes ou de fruits, un fruit entier, comme une
pomme, ou 125 ml (4 onces) de jus de fruit. Il est intéressant de noter que les
aliments colorés (orange, rouge et vert) contiennent plus de nutriments que
ceux qui sont moins colorés.
Les aliments contenant des fibres aident à contrôler la faim, en vous donnant
l’impression d’être rassasié. Ils améliorent le fonctionnement digestif, ce qui est
particulièrement utile quand votre traitement ou vos médicaments antidouleur
ont tendance à provoquer de la constipation. Parmi les autres avantages des
aliments riches en fibres, on compte le contrôle du cholestérol et de la
glycémie. Les fruits et les légumes contiennent des fibres, mais il est important
de ne pas négliger les céréales à haute teneur en fibres (comme l’avoine ou
les flocons de son), le pain complet et d’autres produits à base de graines
comme le riz brun et les pâtes au blé entier.
Pour avoir un mode de vie sain, il faut également diminuer l’absorption des
graisses animales. Les aliments frits, les fromages à pâte dure, l’absorption
régulière de boeuf, de porc et d’agneau, les crèmes glacées, le chocolat, les
sucreries et les noix variées constituent une alimentation riche en graisses
animales. Des aliments servant à donner de la saveur, comme le beurre, la
crème sure, la sauce tartare, la mayonnaise et certaines vinaigrettes sont riches
en graisses animales. On peut réduire graduellement sa consommation de
graisses. Il est possible d’y arriver sans peine en adoptant certaines habitudes
comme celle de choisir du lait écrémé ou à 1 %, de prendre de plus petites
portions d’aliments riches en gras, de préférer la cuisson au four à la friture,
d’enlever la peau de la volaille avant la cuisson, d'intégrer un repas végétarien
parmi vos repas hebdomadaires, de choisir des fruits comme dessert et de
réserver pour des occasions spéciales les desserts riches en gras.
Limitez votre consommation d’alcool. Un homme devrait restreindre sa
consommation d’alcool à deux verres par jour. Le fait de boire de petites
quantités d’alcool ne semble affecter ni l’innocuité, ni l’efficacité de Taxotere®.
Si votre traitement a occasionné la baisse de votre appétit, un verre d’alcool
une heure avant votre repas du soir pourrait être utile en stimulant votre
appétit. Vérifiez avec votre médecin que l’alcool n’a pas d’interaction avec
d’autres médicaments que vous prenez.
Si vous suivez un régime spécial pour contrôler un diabète ou une autre
affection médicale, il est important que vous suiviez ce régime aussi
scrupuleusement que possible. Cela permet à votre organisme de fonctionner
à son meilleur. Le manque d’appétit peut être compensé par la prise de petits
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Chimiothérapie du cancer de la prostate: guide pour le patient
repas fréquents. Les boissons riches en protéines,
comme Ensure® ou Boost®, peuvent vous aider à
maintenir votre poids. Si vous avez le moindre doute
quant à votre consommation de nourriture, demandez
à votre infirmière ou à votre médecin de vous
recommander un diététicien qui vous aidera à avoir
des apports alimentaires sains.
Prendre son temps
Afin de jouir d’un mode de vie sain, vous devez
prendre du temps pour vous-même, réfléchir et vous
remettre sur pied. Au cours de votre périple avec le
cancer, beaucoup d’émotions et de sentiments
nouveaux font surface. Il est important de prendre
votre temps et d’être à l’écoute de vos émotions et de
vos sentiments. Il est important de verbaliser ce que
vous ressentez. Peut-être vous sentez-vous à l’aise
d’en parler à votre partenaire, un membre de votre
famille ou un(e) ami(e) proche. En exprimant ce que
vous ressentez, vous permettez aux autres de vous
offrir leur soutien. Si vous ne vous sentez pas à l’aise
de vous exprimer au sein de votre cercle familial ou
avec vos amis, vous auriez avantage à vous adresser
à un groupe d'entraide ou à un professionnel, comme
un travailleur social ou un psychologue. Demandez à
votre infirmière ou à votre médecin de vous aider à
prendre contact avec quelqu’un dans votre région.
La Société canadienne du cancer peut vous aider à
vous mettre en contact avec un groupe d’entraide
ou avec un « compagnon » vivant une situation
semblable à la vôtre. Il est important de trouver le
bon groupe d’entraide, au sein duquel vous vous
sentez à l’aise et capable d’exprimer vos sentiments.
Le vieil adage anglais
<< Nous sommes ce
que nous mangeons >>
est important à prendre
en compte si nous
voulons jouir d’un
mode de vie sain.
Vous pourriez avoir des questions ou des inquiétudes
à propos de votre avenir. N’hésitez pas à poser des
questions à votre médecin, à votre infirmière ou aux
autres intervenants de votre équipe de soins de santé.
Organisez vos pensées et faites une liste de vos
questions. La connaissance peut être très
stimulante. Si vous avez des craintes sur
l’avenir, une discussion avec votre guide
spirituel peut vous être très utile. Soyez
honnête avec vous-même et avec
ceux qui cherchent à vous aider.
9
Si vous ne réussissez pas à élucider vos sentiments, vous risquez une
dépression. Il est parfois difficile de savoir si vos sentiments de tristesse sont
liés à de la fatigue et aux effets secondaires de votre traitement, ou si vous
êtes vraiment déprimé. Des situations auxquelles vous n’êtes plus capable de
faire face – incapacité de dormir ou trop dormir, incapacité de vous concentrer
ou de vous souvenir de certaines choses, sentiments de désespoir ou
d’impuissance, crises de panique, manque de plaisir ou d’intérêt en des
choses que vous aimiez auparavant – peuvent être autant de signes que vous
êtes déprimé. Des médicaments et une aide professionnelle peuvent vous
aider à surmonter ces sentiments. Vous adonner à de nouveaux passe-temps
ou développer de nouvelles aptitudes peut vous aider à vous sentir mieux dans
votre peau. Essayez de prendre chaque jour le temps de faire quelque chose
pour vous, par exemple, en écoutant votre musique préférée ou en parlant
avec des amis dont vous aimez la compagnie.
Faire de l’exercice
Les exercices physiques améliorent l’image corporelle de soi et le sentiment de
bien-être. Ils améliorent votre santé mentale, affective et physique. Si, avant
votre diagnostic, vos activités quotidiennes habituelles comprenaient déjà des
exercices réguliers, vous avez déjà de l’avance et avez profité des bienfaits
d’une activité physique régulière. Les effets secondaires de votre traitement
peuvent restreindre la quantité d’exercices que vous pouvez accomplir.
Il est important que vous fassiez quelque chose que vous aimez faire.
Si vous n’avez jamais fait d’exercices, le simple fait d’augmenter un peu votre
activité améliorera la façon dont vous vous sentez. Une courte marche, 2 à 3
fois par semaine, vous aidera à mieux dormir et à avoir meilleur appétit, et
améliorera votre sentiment général de bien-être. Si vous avez du mal à
marcher, vous pouvez augmenter votre activité en élevant doucement vos bras
et vos épaules avec de petites boîtes de conserve en guise de poids. Une
légère intensification de vos activités quotidiennes contribue à vous faire
profiter d’un mode de vie sain ! Une bonne alimentation et des exercices
réguliers vous permettent de conserver un poids équilibré et un sentiment
global de bien-être.
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Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
Recherches actuelles et futures
Une autre avenue de recherche est axée sur des agents
permettant de prévenir l’apparition des métastases
osseuses chez les patients dont l’ASP augmente malgré
l’hormonothérapie. Ces agents sont en train d’être testés
afin de déterminer s’ils peuvent jouer un rôle dans le
traitement des patients dont le cancer est devenu
réfractaire aux hormones. Une autre approche novatrice
explorée à l’heure actuelle concerne de nouveaux agents
agissant directement sur les gènes impliqués dans le
cancer ; le recours à ces agents ne semble plus très
éloigné dans le futur. Pour le moment, seuls les patients
acceptant de prendre part aux protocoles de recherche
peuvent avoir accès à ces nouveaux types de traitement,
jusqu’à ce que leur efficacité soit prouvée et qu’ils soient
disponibles sur le marché.
Avec une recherche
active se déroulant
dans le monde
entier, il y a tout à
fait de quoi être
optimiste pour les
hommes atteints de
cancer de la
prostate, et leur
famille.
Les hommes disposent maintenant de nouvelles options
lorsqu’ils se rendent compte que l’hormonothérapie n’est
plus suffisante pour contrôler leur cancer de la prostate.
Des recherches soutenues sont en cours, visant
l'amélioration des résultats de nos options de traitement.
Même si la survie demeure un objectif très important, la
qualité de vie reste la priorité absolue du traitement des
patients atteints d’un cancer métastatique de la prostate
hormono-résistant. Les hommes bien portants, actifs et
désirant relever le défi des nouvelles formes,
potentiellement utiles, de traitement devraient être
incités à prendre part aux protocoles de recherche
maintenant disponibles dans les principaux centres à
travers le Canada. (Il vaut mieux demander l’avis de
votre urologue, oncoradiologiste ou oncologue médical
pour savoir si vous pourriez en bénéficier.)
Avec une recherche active se déroulant dans le monde
entier, il y a tout à fait de quoi être optimiste pour les
hommes atteints de cancer de la prostate, et leur famille.
11
Terminologie du cancer de la prostate
Androgènes. (voir Testostérone)
ASP. Substance qui, sur le plan chimique, est une glycoprotéine, produite
exclusivement par la prostate et dont la concentration sanguine est
généralement élevée dans un cancer de la prostate (ainsi que dans certaines
autres affections de la prostate). C’est un « marqueur tumoral » important, le
changement de sa concentration sanguine pouvant être indicateur du résultat
d’un traitement donné.
Carcinome. Terme s’appliquant à tout cancer dérivant de cellules de
revêtement ou épithéliales de tout organe de l’organisme. On peut aussi parler
du cancer de la prostate comme d’un carcinome de la prostate, ou carcinome
prostatique.
Chimiothérapie. Classes de médicaments anticancéreux pouvant provoquer la
destruction des cellules cancéreuses par des moyens ne faisant pas intervenir
la voie hormonale.
Essai (Essai clinique). Tentative pour répondre à une question, concernant
généralement des choix de traitement, en suivant très attentivement un groupe
de patients répartis habituellement en deux groupes, l’un recevant un nouveau
traitement et l’autre recevant un traitement classique.
Essai clinique (voir Essai)
Ganglions lymphatiques (ou Ganglions). Un certain nombre de petites
structures situées dans le voisinage de la poitrine (surtout la région de l’aisselle)
qui filtrent les liquides tissulaires qui quittent normalement la région pectorale, et
qui peuvent piéger des cellules cancéreuses quittant la poitrine. L’analyse de
ces ganglions est un élément essentiel de la stadification d’un cancer.
GnRH ou gonadolibérine. Ces agents sont administrés par des injections peu
fréquentes dans le but de bloquer l’hormone hypophysaire qui provoque
habituellement une hausse de la testostérone sanguine, hormone qui peut
« nourrir » les cellules cancéreuses de la prostate (voir aussi Hormonothérapie).
Hormonodépendantes. Se dit des cellules cancéreuses répondant aux
hormones et qui en dépendent. Ces cancers peuvent se traiter par
hormonothérapie.
12
Chimiothérapie du cancer de la prostate : guide pour le patient
Hormonothérapie. Traitement destiné à modifier les concentrations des hormones ou à
bloquer les effets sur les cellules cancéreuses des hormones circulantes normales
(testostérone). Dans le cas du cancer de la prostate, elle peut être administrée sous
forme d’injection (voir GnRH ou gonadolibérine) ou de comprimé, ou des deux, dans le
but de bloquer un androgène circulant normal (la testostérone), dont on sait qu’il stimule
la croissance du cancer de la prostate au cours de son développement précoce.
L’ablation des testicules (la source de testostérone) est une autre manière d’amorcer
une hormonothérapie.
Métastatique. Un cancer est métastatique lorsqu'il s'est propagé au-delà de son organe
d'origine.
Radiothérapie. Utilisée pour contrôler la croissance d’un cancer ou pour aider à
soulager des symptômes causés par le cancer. Elle est très efficace, par exemple, pour
contrôler la douleur due aux dépôts cancéreux dans les os.
Survie sans récidive. Vivre sans signe de cancer dans l’organisme.
Testostérone. Hormone androgène produite par les testicules et pouvant stimuler la
croissance des cellules cancéreuses de la prostate, particulièrement au cours du
développement précoce de la maladie.
©2006 Multimed Incorporated
50081696
CDN.DOC.06.04.01F

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