PANARIS Comment conserver ses doigts en bon état

votre santé
PANARIS Comment conserver
ses doigts en bon état
etites plaies qui semblent
banales et que l’on
néglige, corps étrangers
(échardes, épines ou
autres) qui ne gênent pas
vraiment et que l’on laisse
partiellement dans la peau,
morsures ou griffures d’animaux non
ou mal désinfectées… Autant de
circonstances anodines pouvant
conduire à un panaris, infection qui
nécessite des soins adéquats dans
les bons délais au risque de mettre
le doigt atteint en péril, comme
l’explique le docteur Emmanuel
Masmejean, chef de l’Unité de
chirurgie de la main et des nerfs
périphériques à l’hôpital européen
Georges Pompidou (Paris).
de pus) ; l’excision des tissus infectés et
nécrosés étant alors la seule voie thérapeutique possible. La recherche d’un facteur favorisant un panaris, comme un diabète ou des défenses immunitaires
amoindries, est à ce moment-là effectuée. En règle générale, dans les formes
simples, aucune antibiothérapie postopératoire n’est nécessaire. L’arrêt de travail peut être de trois semaines selon la
nature de l’activité professionnelle et
l’évolution des lésions.
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P
Le panaris est une infection aiguë
de tout ou partie d’un doigt suite à
la pénétration d’un germe. Il a des
formes différentes selon la localisation (le plus souvent, il se situe
autour de l’ongle ou au niveau de la
pulpe du doigt), selon le germe responsable (le staphylocoque est le
plus fréquemment impliqué, mais
le streptocoque est parfois retrouvé
ou la bactérie « Pasteurella multocida » après morsure ou griffure animale par exemple) et selon les causes (il existe aussi
des panaris survenant sur des lésions mycosiques).
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FORMES VARIÉES
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COMPLICATIONS
Mal soigné ou diagnostiqué trop tardivement, le panaris risque de contaminer les
structures du doigt : atteinte de l’os ou
d’une articulation entre deux phalanges
provoquant une ostéo-arthrite (qui se traduit par un maniement limité et douloureux de l’articulation) ou encore inflammation de la gaine des tendons fléchisseurs appelée phlegmon, par exemple. Au
pire, l’infection peut se propager et être à
l’origine d’une septicémie. Les formes
compliquées doivent être prises en charge
dans les centres spécialisés en chirurgie
de la main 1 pour éviter toute évolution
défavorable de la maladie qui peut encore
aujourd’hui conduire au sacrifice partiel
ou total d’un doigt.
Michèle Durcy
Fédération européenne des services d’urgences mains, numéro indigo : 0 825
00 22 21.
DOULEUR NOCTURNE
Un panaris se présente parfois masqué. Au début de l’infection, des signes locaux d’inflammation peuvent se manifester,
telles des rougeurs sur la plaie. À ce stade, des soins locaux
avec pansements à base d’antiseptiques cutanés s’imposent,
de même qu’une hygiène minutieuse des mains et une surveillance quotidienne qui va permettre en quelques jours de
faire un diagnostic précis. Les antibiotiques ne doivent pas être
prescrits (sauf en cas de pasteurellose due à une morsure ou
une griffure animale). Ces médicaments, en faisant apparaître
la blessure moins rouge, risquent de brouiller les pistes, d’entraîner des infections larvées chroniques, des panaris « avortés » et retardent donc la guérison. Après les soins locaux, l’infection peut régresser spontanément, mais lorsque la douleur
réveille la nuit, devient pulsative, lancinante, il s’agit d’un panaris mûr à opérer, arrivé au stade de la collection (accumulation
LES BONS RÉFLEXES
> Quelques repères pour prévenir un panaris et ses
complications éventuelles :
– porter des gants lors de travaux manuels ou d’activités à
risque ;
– adopter une hygiène rigoureuse. En présence de la moindre
plaie, se laver les mains avec de l’eau et du savon, ou
désinfecter une blessure plus importante ;
– éviter de se ronger les ongles, mauvaise habitude susceptible de favoriser la pénétration d’un germe ;
– faire retirer tout corps étranger enfoncé profondément dans
un doigt ;
– ne pas prendre d’antibiotiques à l’aveugle en cas de plaie ;
– faire surveiller attentivement toute lésion suspecte à son
stade débutant pour éviter les complications.
Prévention btp N° 74 mai 2005
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