La concurrence des lieux de mémoire
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La concurrence des lieux de mémoire
Fiche d’activité. L’historien et les mémoires de la guerre d’Algérie. TL1, 2016 La concurrence des lieux de mémoire Mon Objectif Comprendre la longue conflictualité des mémoires en réalisant un schéma sur les victimes et les lieux de mémoire de la guerre d'Algérie. Ma Consigne 1. Recherche dans la documentation : • la pluralité des lieux de mémoire (nom, date d'inauguration, ville) • la spécificité des victimes commémorées et leur nombre. 2. Réalise un schéma fléché en procédant ainsi : sur une feuille blanche, • positionne une forme géométrique (carré, cercle...) pour chacun des mémoriaux et places-y les informations trouvées plus haut ; • ajoute un autre type de forme géométrique pour chacun des groupes de victimes, que tu as identifiés ; là encore sois le plus complet possible • relie chacun de ces mémoriaux aux victimes de guerre qu'il honore ; indique en légende la signification de cette flèche • ajoute un titre à ton schéma. 3. A partir de ton schéma, rédige une synthèse : • décris ton schéma • existe-t-il des victimes de cette guerre dont la mémoire n'est honorée nulle part ? • en quoi la construction de lieux de mémoire témoigne-t-elle d'une conflictualité toujours vivace des mémoires ? Mes Documents. 1. El Maqam E'Chahid, Alger, 1982 Ce monument gigantesque de 92 mètres de haut a été construit pour célébrer les Algériens tombés lors de la lutte pour l'indépendance, ceux que l'on appelle les "martyrs". Il surplombe et protège le musée du moujahid qui célèbre […] cette lutte menée par ceux qui se dénommaient moudjahidine (littéralement "combattant de la foi"). […] Le visiteur parcourt une structure circulaire qui est centrée sur un rocher symbolisant le pays tout entier, sur laquelle est gravé le verset coranique : "Tous les martyrs au champ d'honneur sont toujours vivants au paradis et ils bénéficient de la clémence de Dieu". Le monument a été bâti pour la commémoration du 20e anniversaire de l'indépendance en 1982. Il est installé à un bout d'une immense esplanade située sur les hauteurs d'Alger […] Maqam E'Chahîd est aujourd'hui devenu le symbole d'Alger et il est surnommé par certains "la tour Eiffel d'Alger". Extrait de Cote S., Picard E. (dir.), Regards historiques sur le monde actuel, Nathan, 2012. 2. Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, Paris, Quai Branly, 2002 Ce mémorial est composé de trois colonnes alignées de section carrée (5,85m de haut sur 0.60m de coté), séparées chacune de deux mètres […]. Les trois colonnes sont animées par des afficheurs électroniques faisant défiler textes et noms en continu et de bas en haut, les diodes de première colonne étant bleues, de la seconde blanches et de la troisième rouges. Sur la première colonne défilent les noms et prénoms des 23.000 Soldats et Harkis, classés par année et par ordre alphabétique, Morts pour la France entre 1954 et 1962 en Algérie et entre 1952 et 1956 au Maroc et en Tunisie, avec, pour seules autres mentions, le prénom et l'âge au moment de la mort. Sur la deuxième colonne défilent des messages rappelant la période de la guerre d'Algérie et le souvenir de tous ceux qui ont disparu après le cessez le feu, ainsi que le texte suivant : « 1 343 000 appelés ou rappelés, 405 000 militaires de carrière ou engagés, près de 200 000 supplétifs ont servi sur les différents théâtres d'opération d'Afrique du Nord : - Algérie : du 1er novembre 1954 au 2 juillet 1962 - Maroc : du 1er juin 1953 au 2 mars 1956 - Tunisie : du 1er janvier 1952 au 20 mars 1956 » […] Au sol, face aux colonnes on peut lire l'inscription suivante : "A la mémoire des combattants morts pour la France lors de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie et à celle de tous les membres des forces supplétives tués après le cessez-le-feu en Algérie dont beaucoup n'ont pas été identifiés ", en lettres capitales taillées dans la pierre. En retrait sur le côté gauche du mémorial, sur une stèle est apposée cette plaque: « La nation associe les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres ou d’exactions commises durant la guerre d’Algérie et après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian, ainsi que les victimes civiles des combats du Maroc et de Tunisie, à l’hommage rendu aux combattants morts pour la France en Afrique du Nord. » D’après : http://www.defense.gouv.fr/ 3. Stèle de Marignane « Cette stèle ne constituait pas un simple monument commémoratif à la mémoire de personnes défuntes mais manifestait une prise de position politique et procédait à l’apologie de faits criminels », peut-on lire dans l’arrêt rendu lundi par la haute juridiction administrative de la République française qui, espère-t-on enterre, ainsi ce monument révisionniste sans gloire. Le Conseil d’Etat rappelle que cette stèle dédiée aux « combattants tombés pour que vive l’Algérie Française » comportait les dates d’exécution des auteurs de plusieurs assassinats ou tentatives d’assassinats. […] Laminée par le Conseil d’Etat, l’Association amicale pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l’Algérie française (ADIMAD) essuie un nouveau camouflet après avoir été déboutée à trois reprises : par le tribunal administratif de Marseille en juillet 2008, en référé en juillet 2009, par la cour administrative d’appel de Marseille en avril 2010. Source : LDH Toulon, 19 nov. 2011. URL : http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article4715 & http://www.ldhtoulon.net/spip.php?article748. Consulté le 10.09.2013. 4. Le bilan des victimes de la guerre d'indépendance d'Algérie Pertes militaires françaises Pertes du FLN Pertes de civils algériens Pertes du MNA dans la guerre fratricide que lui mène le FLN Nombre de harkis massacrés après le cessez-le-feu des accords d'Evian (1962) Sources : Guy Pervillé, Benjamin Stora, Djamila Amrane. 25 000 dont 5000 français musulmans environ 150 000 maquisards et civils environ 300 000 civils. environ 10 000 victimes. entre 60 et 80 000