LA VIE ÉTUDIANTE VUE PAR LES ÉTUDIANTS

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LA VIE ÉTUDIANTE VUE PAR LES ÉTUDIANTS
PALMARÈS
DU 25E CONCOURS de l'ove
LA VIE ÉTUDIANTE
VUE PAR LES ÉTUDIANTS
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
sommaire
3
Introduction......................................................................................................................................... 4
Composition du jury.......................................................................................................................... 6
Palmarès du 25e concours................................................................................................................ 8
Présentation des travaux primés..................................................................................................10
Les travaux participants..................................................................................................................14
Derniers palmarès.............................................................................................................................18
Pour tout savoir................................................................................................................................ 20
Les établissements participants depuis 1990.......................................................................... 21
Publications de l’OVE........................................................................................................................22
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
INTRODUCTION
Depuis 1990, l’OVE organise le concours national annuel « La vie étudiante vue par les étudiants »,
récompensant des travaux étudiants. Il est cette année doté de 5 300 euros. Ce concours est
ouvert aux étudiants qui ont soutenu avec succès un mémoire ou une thèse ayant pour objet les
conditions de vie et d’études dans l’enseignement supérieur.
Pour cette 25e édition, vingt-cinq travaux ont été présentés, dont on ne peut que souligner
la diversité des disciplines représentées (sciences humaines et sociales, médecine, histoire,
architecture ou encore arts plastiques) ainsi que des aspects étudiés (logement étudiant, santé,
insertion professionnelle, pratiques pédagogiques, réussite scolaire, etc.).
Le jury, composé de personnalités choisies pour leurs compétences académiques ou
professionnelles, a pour mission d’apprécier l’intérêt des études et recherches réalisées sur le
monde étudiant et de voir dans quelle mesure elles permettent de faire progresser la réflexion
sur le sujet. Au terme des débats, le jury a décidé de primer quatre candidats.
4
Le prix Louis Gruel (1er prix) a été attribué à Leïla Frouillou pour sa thèse de doctorat en
géographie intitulée « Les mécanismes d’une ségrégation universitaire francilienne : carte
universitaire et sens du placement étudiant ».
Le deuxième prix a été attribué à Papa Oumar Ndiaye pour son mémoire de master 2 en
sociologie intitulé « Migration et transferts d’argent : quand les « jeunes sénégalais étudiants »
s’en mêlent… ».
Enfin, le troisième prix a été attribué à deux candidates ex aequo :
-P
auline Pélissier, pour son mémoire de master 1 en sociologie intitulé « Les étudiantes
messines et le harcèlement de rue : contribution à une sociologie des rapports de genre dans
l’espace public » ;
-M
arine Roche, pour son mémoire de master 2 en sciences de l’éducation intitulé
« Les étudiants, le numérique et la réussite universitaire ».
La thèse de Leïla Frouillou s’intéresse aux mécanismes et aux processus à l’origine des
différenciations sociales de recrutement entre les universités franciliennes. En se centrant
sur la dimension spatiale des rapports sociaux, ce travail interroge les mécanismes matériels,
institutionnels et représentationnels d’une ségrégation universitaire en Île-de-France. À partir de
données portant sur les étudiants des seize universités franciliennes, il montre comment, dans
une métropole parisienne ségréguée et inégalement desservie, la carte universitaire contribue à
différencier les recrutements étudiants. Parallèlement, l’intériorisation socialement située de ces
contraintes institutionnelles et matérielles définit des espaces des possibles distincts selon les
étudiants, leur sens du placement dépendant notamment de leur capital scolaire antérieur et de
leur trajectoire sociale.
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
Dans le mémoire de Papa Oumar Ndiaye, ce sont les transformations des migrations étudiantes
ouest-africaines en France qui sont étudiées. À partir de l’analyse des transferts d’argents des
migrants vers leurs proches dans les pays d’origine, transferts qui répondent à des normes
socialement identifiables, ce mémoire de recherche analyse les processus de transformation, qui
sous certaines conditions, amène les migrations pour études à évoluer en migration de travail.
La mise en perspective de ces nouvelles formes de migration avec les chiffres officiels de la
migration de travail conduit ainsi Papa Oumar Ndiaye à questionner l’hypothèse d’une nouvelle
migration silencieuse de travail.
Le mémoire de Pauline Pélissier s’intéresse au harcèlement de rue vécu par les étudiantes
dans l’espace public messin. Ce travail tend à montrer que les définitions du phénomène sont
extrêmement floues, aussi bien juridiquement que dans les représentations des victimes. Pour
autant, le risque de harcèlement est intériorisé par les femmes et participe à l’organisation
stratégique des déplacements dans l’espace public, notamment par la mise en place de stratégie
d’évitement (notamment de lieu et d’horaire). À partir d’une enquête quantitative et qualitative,
ce mémoire tente ainsi de faire apparaître les conditions, les formes et les logiques de ces
stratégies.
Le mémoire de Marine Roche propose une analyse des usages et des effets des outils numériques
sur les stratégies et les formes d’apprentissage des étudiants. Partant du constat d’un très
haut niveau d’équipement en matériel numérique et d’une forte maîtrise des applications par
les étudiants, Marine Roche montre que le recours aux outils numériques reste assez faible
dans le cadre des études. Ainsi, malgré le fort développement du numérique et les efforts des
établissements pour en faciliter l’usage, les stratégies d’études et d’apprentissage des étudiants
intègrent encore assez peu ces nouveaux outils qui, de fait, ne semblent pas influer sur les
résultats et la réussite.
L’Observatoire national de la vie étudiante tient à remercier les candidats qui ont participé
à cette 25e édition du concours, ainsi que les membres du jury et les établissements
d’enseignement supérieur qui, chaque année, diffusent les informations relatives à l’organisation
du concours.
Monique RONZEAU,
Présidente du conseil
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PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
COMPOSITION
DU JURY
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Catherine AGULHON
Philippe CORDAZZO
Maître de conférences en sciences de
l’éducation à l’université Paris-Descartes
Maître de conférences en démographie
à l’université de Strasbourg
Éric AGRIKOLIANSKY
Corinne DE BERNY
Professeur de sciences politiques à l’université
Paris-Dauphine-PSL/IRISSO
Chargée d’études à l’Institut d’Aménagement et
d’Urbanisme – Île-de-France
Yaëlle AMSELLEM-MAINGUY
Sandrine DUFOUR-KIPPELEN
Chargée d’études et de recherche à l’Institut
national de la jeunesse et de l’éducation
prioritaire (INJEP)
Maître de conférences en économie à
l’université Paris-Dauphine
Stéphane BAHRAMI
Maître de conférences en santé publique,
praticien hospitalier, université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines
Feres BELGHITH
Chargé d’études à l’Observatoire national de la
vie étudiante
Aline BOHET
Jean-Claude DRIANT
Professeur à l’École d’urbanisme de Paris,
université Paris-Est Créteil
Laure ENDRIZZI
Chargée de recherche à l’Institut Français de
l’Éducation, ENS de Lyon
Dominique EPIPHANE
Ingénieure en santé publique
Sociologue, ingénieure de recherche au Centre
d’études et de recherches sur les qualifications
(CEREQ), lauréate du concours 1992
Émilie BOUJUT
Valérie ERLICH
Maître de conférences en psychologie à l’ESPE
de l’Académie de Versailles
Maître de conférences en sociologie à
l’Université de Nice-Sophia Antipolis, URMIS
(Unité de Recherche Migrations et sociétés,
UMR, CNRS), lauréate du concours 1996
Adrien BOURG
Maître de conférences en sciences de
l’éducation à l’Institut Catholique de Paris
Odile FERRY
Chargée d’études à l’Observatoire national de
la vie étudiante
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
Anne-Laure GARDETTE
Brigitte REGALDIE
Chargée de la vie de campus et de l’action
culturelle au CNOUS
Responsable de l'Unité Vie étudiante du
service Université de la Métropole de Lyon
Jean-François GIRET
Michel ROBERT
Président du collège scientifique de
l’Observatoire national de la vie étudiante,
professeur en sciences de l’éducation à
l’université de Bourgogne – IREDU
Vice-président du Conseil de la Vie
Universitaire de l’université de Lorraine
Nicolas JAROSZ
Directrice du service interuniversitaire de
médecine préventive et promotion de la santé
(SUMPPS) de l’Université de Lorraine
Chef de projet Enseignement supérieur à
Reims métropole
Philippe LEMISTRE
Ingénieur de recherche du CEREQ au Centre
d’Étude et de Recherche Travail, Organisation,
Pouvoir (CERTOP)
Robi MORDER
Juriste, politologue, président du GERME
(groupe d’études et de recherche sur les
mouvements étudiants)
Yannick MORVAN
Maître de conférences en psychologie à
l’université Paris Ouest Nanterre la Défense
Amarine NABI
Responsable du service Enseignement
supérieur et innovation à la Communauté
d’agglomération de Cergy-Pontoise
Saeed PAIVANDI
Professeur en sciences de l’éducation
à l’université de Lorraine
Florian PRUSSAK
Adjoint au sous-directeur de la vie étudiante
au Cnous, chargé des politiques de site et de la
vie de campus
MARTINE ROSENBACHER
Georges SOLAUX
Professeur émérite en sciences de l’éducation
de l’université de Bourgogne
Patricia STRECKER D’AMANT
Chargée de mission Vie étudiante
à la ville de Metz
Elise TENRET
Maître de conférences en sociologie
à l’université Paris-Dauphine, chargée de
mission à l’OVE, lauréate du concours 2008
Florence TUROT
Architecte, responsable nationale
de l’immobilier à l’Office national
des forêts (ONF)
Elise VERLEY
Maître de conférences en sociologie
à l’université Paris-Sorbonne
Carole WALDVOGEL
Directrice de l’Observatoire national
de la vie étudiante
7
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
PALMARÈS
DU 25e CONCOURS
L’Observatoire national de la vie étudiante a décerné
quatre prix, le prix Louis Gruel d’un montant de 3 000 €,
un deuxième prix d’un montant de 1 500 € et deux
troisièmes prix ex aequo d’un montant de 400 € chacun.
Prix Louis Gruel
Leïla Frouillou
8
Les mécanismes d’une ségrégation universitaire francilienne : carte universitaire
et sens du placement étudiant.
Thèse de doctorat en géographie – Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Directrice de thèse : Sylvie Fol
2e Prix
Papa Oumar Ndiaye
Migration et transferts d’argent :
quand les « jeunes sénégalais étudiants » s’en mêlent…
Mémoire de master 2 en sociologie – Université de Poitiers
Directeur de mémoire : Henri Eckert
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
3e Prix ex aequo
Pauline Pélissier
Les étudiantes messines et le « harcèlement de rue » : contribution
à une sociologie des rapports de genre dans l’espace public.
Mémoire de master 1 en sociologie – Université de Lorraine
Directrice de mémoire : Sabrina Sinigaglia-Amadio
3e Prix ex aequo
Marine Roche
Les étudiants, le numérique et la réussite universitaire.
Mémoire de master 2 en sciences de l’éducation – Université de Nantes
Directeur de mémoire : Christophe Michaut
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PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
PRÉSENTATION
DES TRAVAUX PRIMÉS
Prix Louis Gruel
Leïla Frouillou
Les mécanismes d’une ségrégation universitaire francilienne :
carte universitaire et sens du placement étudiant.
Doctorat en géographie – Université Paris1 Panthéon-Sorbonne
Directrice de thèse : Sylvie Fol
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Cette thèse s’attache à expliquer les différenciations de publics étudiants entre les universités
publiques de la région Île-de-France. Issues de la division de l’Université de Paris après 1968,
ou du plan U2000 de 1991 pour les quatre plus récentes, ces seize institutions constituent un
paysage universitaire complexe et hiérarchisé. À partir d’un cadre théorique bourdieusien
considérant la dimension spatiale des rapports sociaux, la problématique de recherche interroge
les mécanismes matériels, institutionnels et représentationnels d’une ségrégation universitaire
en Île-de-France. Cette dernière est définie, par analogie avec les travaux sur les niveaux primaire
et secondaire du système scolaire français, comme un processus de mise à distance de publics
défavorisés dans certains établissements. L’analyse de données caractérisant les étudiants des
seize universités sur plusieurs années (MESR-SISE, 2005 à 2011) est croisée avec une enquête par
entretiens auprès d’acteurs universitaires et d’environ quatre-vingt étudiants, dont la moitié a
été suivie sur trois ans (entretiens répétés).
Dans une métropole parisienne ségrégée et inégalement desservie (cartographie de l’accessibilité
des sites de Licence de Droit et AES en transports en commun – données IAU-Visiau), la carte
universitaire contribue à différencier les recrutements étudiants. Cela tient non seulement
à la localisation des offres de formation mais aussi aux stratégies d’établissement qui y
sont associées (construction d’une offre de formation distinctive voire sélective, et politique
de communication). En outre, les systèmes d’affectation dans le supérieur (système RAVEL
puis Admission Post-Bac à partir de 2009) créent des discontinuités dans l’accès aux L1 dites
« non sélectives », mais où les demandes sont plus nombreuses que les capacités d’accueil
(sectorisation RAVEL puis priorité académique APB).
L’intériorisation socialement située de ces contraintes institutionnelles et matérielles
(accessibilité en transport) définit des espaces des possibles universitaires distincts selon
les étudiants. Leur sens du placement dépend de leur capital scolaire antérieur comme
de leur trajectoire sociale. Si les analyses de séquences rappellent que les mobilités entre
établissements sont minoritaires parmi les trajectoires universitaires franciliennes, l’analyse de
données couplée au matériau biographique montre que ces changements d’université sont une
clé de lecture d’ajustements étudiants qui (re)produisent les différenciations de publics entre
établissements.
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
2e Prix
Papa Oumar Ndiaye
Migration et transferts d’argent : quand les « jeunes sénégalais étudiants »
s’en mêlent…
Mémoire de master 2 en sociologie – Université de Poitiers
Directeur de mémoire : Henri Eckert
Ce travail de recherche de master sur le thème des « migrations et transferts d’argent » ouvre des
perspectives sur la possible existence de nouveaux enjeux autour de la migration étudiante ouest
africaine en France : celle-ci se transformerait-elle, sous certaines conditions, en migration de
travail ? Le mémoire revient sur la question des transferts d’argent internationaux des migrants
mais en proposant un décentrement des regards vers les transferts des étudiants vers les pays
d’origine, qui sont souvent sous-estimés voire ignorés dans ces approches. À l’aide des méthodes
sociologiques et ethnographiques d’entretiens et d’observations, il est ainsi montré que les
transferts d’argent effectués par les étudiants vers leurs proches restés au pays existent en
nombres, mais répondent également à des normes socialement identifiables. En poussant ensuite
le questionnement sur la source des sommes transférées (le « petit boulot » étudiant), un lien
est établi entre ces mandats d’étudiants et une possible fixation définitive de ces étudiants en
France.
Pour apprécier la valeur réelle de cette posture, il est nécessaire de poser un regard rétrospectif
sur les migrations africaines en France au cours des vingt ou trente dernières années. Ces
formes actuelles ou « abouties » de migration en France ont connu des évolutions et ne sont
certainement pas exemptes d’en connaître de nouvelles (cf. A. Sayad, 1999, sur les âges de
l’immigration algérienne en France ou A.S. Tall sur l’histoire de la migration sénégalaise en France,
2008). Dans cette perspective, l’idée d’une « nouvelle migration silencieuse de travail » en France
constituée par d’anciens et nouveaux étudiants garde toute sa pertinence.
S’intéressant aux nouvelles figures du travailleur immigré, A. Réa montre par exemple qu’en
Belgique, l’immigration de travail semble être relativement réduite selon les statistiques
d’attribution des titres de séjour. Selon l’auteur, cette donnée statistique aurait occulté une part
importante des nouvelles modalités de l’immigration de travail. Ainsi, ne sommes-nous pas, en
réalité, confrontés à des nouvelles modalités de la migration de travail vers la France ? À partir
de cette question, ce mémoire de master tente d’analyser comment ces transferts monétaires
d’étudiants peuvent conduire progressivement à une transformation de la nature d’une migration
d’étude temporaire à une migration de longue durée ou définitive.
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PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
3e Prix ex aequo
Pauline Pélissier
Les étudiantes messines et le « harcèlement de rue » :
contribution à une sociologie des rapports de genre dans l’espace public.
Mémoire de master 1 en sociologie – Université de Lorraine
Directrice de mémoire : Sabrina Sinigaglia-Amadio
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Ce travail constitue un apport sociologique à l’étude d’un fait social peu abordé jusqu’à présent.
La recherche a pour objectif principal de comprendre ce que recouvre le harcèlement de rue et
plus localement le harcèlement vécu par les étudiantes dans l’espace public messin. Cela passe
par l’étude des différentes formes de harcèlement dont elles sont victimes et les conséquences
que celui-ci a sur leur vie. Ainsi, après avoir réalisé un état de l’art des travaux portant sur le
harcèlement de rue, la recherche tend à montrer que les définitions de ce phénomène sont
extrêmement floues, tant juridiquement que dans les propos mêmes des victimes. Il s’agit alors
d’étudier les différentes façons dont le harcèlement dans l’espace public est intégré dans la
vie des femmes, comme constitutif de leurs déplacements dans l’agglomération. Une enquête
quantitative avec l’exploitation d’un questionnaire (308 retours exploités), et une enquête
qualitative avec des entretiens semi-directifs (7 entretiens réalisés avec des étudiantes), ont
permis de rendre compte de la banalisation du harcèlement de rue et ainsi des différentes
stratégies mises en place par les jeunes femmes interrogées afin d’éviter et de gérer ces
interactions importunes.
Trois réflexions principales ont guidé la recherche : la première vise à considérer l’ampleur du
harcèlement de rue (fréquence, expérience(s) de harcèlement). La seconde hypothèse renvoie
plus spécifiquement à la banalisation du phénomène. Il s’agit ici de comprendre et d’objectiver
les effets de « l’intériorisation de la contrainte objective » - notion développée par Pierre
Bourdieu – c’est-à-dire comment les femmes font avec leur(s) crainte(s) dans l’espace public :
quelles sont ces craintes ? Sont-elles liées à certains types de déplacements ? Mettent-elles en
œuvre des stratégies d’évitement conscientes ou non ? Quelles sont ces stratégies ? D’où leur
viennent-elles ? (transmission par l’entourage, influence des médias) etc. Enfin, la troisième
hypothèse interroge la dimension plus politique du phénomène social de harcèlement de rue en
interrogeant la mobilisation des femmes contre ce phénomène.
Les principaux résultats de cette recherche montrent que le harcèlement de rue est bien présent
chez les étudiantes interrogées et qu’il s’agit d’une réalité fréquente pour elles. La plupart
confient redouter ces déplacements, surtout s’ils se font seul et/ou la nuit. Ils nous permettent
également de mettre en lumière l’intégration et la banalisation de ces interactions importunes,
à travers l’analyse des stratégies d’évitement auxquelles ont recours les jeunes femmes
interrogées.
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
3e Prix ex aequo
Marine Roche
Les étudiants, le numérique et la réussite universitaire.
Mémoire de master 2 en sciences de l’éducation – Université de Nantes
Directeur de mémoire : Christophe Michaut
Les technologies ont petit à petit grignoté les bancs des amphithéâtres : ordinateurs portables,
tablettes ou téléphones sont loin d’être minoritaires durant les cours. Les 18-24 ans sont parmi
les plus importants utilisateurs du numérique selon le Centre de recherche pour l’étude et
l’observation des conditions de vie (Bigot et Croutte, 2014), ce sont eux qui consacrent le plus de
temps à participer aux réseaux sociaux, regarder des vidéos et écouter de la musique. De l’autre
côté, les universités ont développé des services en ligne à destination des étudiants permettant
d’accéder à une boîte mail, aux notes, à l’emploi du temps, etc. Ces éléments amènent à penser
que ces étudiants utilisent fréquemment le numérique quelles que soit leurs activités, et
notamment dans le cadre de leurs études.
Alors que le numérique apparaît comme un outil efficace pour améliorer l’enseignement et
l’apprentissage, il convient de s’interroger sur sa présence et de son effet dans les stratégies
d’apprentissage des étudiants. Certaines études montrent que le numérique n’a aucun effet sur
les performances (Russel cité par Endrizzi, 2012), d’autres prouvent que selon l’utilisation faite,
l’influence peut être positive ou négative (Dahmani et Ragni, 2009). Les objectifs de ce mémoire
sont d’une part, de décrire les usages numériques des étudiants et la place qu’ils occupent
dans les manières d’étudier. D’autre part, l’idée est également de vérifier dans quelle mesure
l’utilisation du numérique a une influence sur la réussite universitaire. Pour ce dernier point,
il parait nécessaire de mettre en perspective ces usages avec les manières d’étudier, le passé
scolaire et les caractéristiques sociodémographiques. Ces dernières variables sont reconnues
pour avoir une influence sur la réussite universitaire (Romainville et Michaut, 2012).
Pour répondre à ces interrogations, ce travail s'appuie sur l'exploitation de 625 questionnaires
d'étudiants, inscrits dans les UFR de Santé, Sciences et techniques ou Lettres, Sciences Humaines
et sociales. Si la quasi-totalité des étudiants sont bien équipés en matériel numérique et
déclarent avoir une bonne maîtrise des applications, l’utilisation du numérique dans le cadre
des études n’apparaît pas comme majoritaire. Globalement le temps consacré aux différentes
pratiques numériques récréatives, comme envoyer des SMS ou communiquer sur les réseaux
sociaux, ne dépassent pas leur temps de travail personnel. Néanmoins, l’usage de ces outils
reste superficiel dans les stratégies d’apprentissage des étudiants, qui s’en emparent peu pour
étudier. Ce qui peut expliquer la faible influence du numérique sur les résultats. Au final, les
modélisations statistiques montrent que la scolarité antérieure est davantage déterminante pour
expliquer la réussite universitaire.
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PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
LES TRAVAUX
PARTICIPANTS
14
Linda ALLANE
Gabrielle CHENG KAI ON
Diagnostic de santé des étudiants infirmiers
du CHRU IFSI lionnois. Étude réalisée auprès de
467 étudiants en formation initiale.
Master 2 en santé publique et environnement
– École de santé publique de Nancy (Université
de Lorraine).
Directeur de mémoire : Maurice Tanguy.
Le bien vivre ensemble dans les espaces
communs. Le cas de résidences étudiantes
dans la Communauté Urbaine de Bordeaux.
Master 2 en architecture – École Nationale
Supérieure d’Architecture et de Paysage
de Bordeaux.
Directeur de mémoire : Christian Sallenave.
Karen ARGÜELLO
Guillaume CHEVRIER
La situation du logement des étudiants
étrangers en mobilité dans l’agglomération
parisienne.
Master 1 en urbanisme – Institut d’Urbanisme
de Paris (UPEC).
Directeur de mémoire : Jean-Claude Driant.
Analyse des troubles du sommeil des étudiants
et proposition d’un outil de dépistage adapté
à cette population. À propos d’une étude sur
2075 étudiants universitaires menée dans les
Pyrénées Atlantiques.
Doctorat en médecine - Université de Caen
Normandie.
Directrice de thèse : Oriana Sanchez.
Benoît CARAYOL
L’émancipation de la norme pour le cadre :
les enjeux d’une formation professionnelle
« d’accompagnateurs aux changements ».
Master 2 en sciences de l’éducation –
Université de Toulouse Jean Jaurès.
Directeur de mémoire : Dominique Broussal.
Mathieu CASTRY
Analyse du renoncement financier et de l’accès
aux soins des étudiants français. Premiers
résultats de la cohorte i-Share.
Master 2 en économie de la santé - Université
Paris-Dauphine.
Directeur de mémoire : Jérôme Wittwer.
Marjolaine DEBRUYNE
La persévérance et le parcours scolaire
antérieur des étudiants à l’université.
Master 2 en psychologie – Université Toulouse
Jean Jaurès.
Directrice de mémoire : Thérésa Blicharska
Romain DELES
Quand on a « que » bac + 3…les étudiants et
l’insertion professionnelle.
Doctorat en sociologie – Université de
Bordeaux.
Directeur de thèse : François Dubet.
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
Pauline DESWARTE
Amélie GROLEAU
Évaluation du risque de développement
des troubles du comportement alimentaire
en première année d’internat de médecine
générale.
Doctorat en médecine - Université ParisDescartes.
Directrice de thèse : Madeleine Favre.
Entre reproduction et individualisation
sociales : analyse des parcours hésitants
ou de mobilité scolaire descendante dans
l’enseignement scolaire québécois.
Doctorat en sociologie – EHESS / UQAM.
Directeurs de thèse :
Catherine Marry et Pierre Doray.
Lynn FARAH
Sophie HUC
Étude et mise à l’étude des mathématiques
en classes préparatoires économiques et
commerciales : point de vue des étudiants,
point de vue des professeurs.
Doctorat en didactique des disciplines –
Université Paris Diderot.
Directrice de thèse : Corine Castela.
Territoire et vie étudiante : attractivité,
pratiques et représentations. Le cas du Grand
Evreux Agglomération.
Master 2 en sociologie – Université de Rouen.
Directrice de mémoire : Nassima Dris.
Julien FAURE
Habiter petit et habiter bien. L’habitat étudiant
contemporain.
Master 1 en architecture – École Nationale
Supérieure d’Architecture de Grenoble.
Directrice de mémoire :
Anne-Monique Bardagot.
Leïla FROUILLOU
Les mécanismes d’une ségrégation
universitaire francilienne : carte universitaire et
sens du placement étudiant.
Doctorat en géographie – Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne.
Directrice de thèse : Sylvie Fol.
Orsély HYPPOLYTE AGRICOLE
La condition des étudiants en Guyane : un frein
à la réussite éducative ?
Master 2 en métiers de l’enseignement, de
l’éducation et la formation – Université de
Guyane (ESPE).
Directrice de mémoire : Sophie Alby.
Morgane JEGOUIC
« Zamaliens sur le campus ». Ethnographie des
pratiques de consommation du cannabis dans
la population étudiante du Tampon (île de la
Réunion).
Master 2 en anthropologie – Université
de la Réunion.
Directrice de mémoire : Jacqueline Andoche.
15
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
Laetitia LEBEAU
Pauline PELISSIER
9 m2.
Diplôme national supérieur d’expression
plastique Arts plastiques – Campus Caribéen
des Arts.
Directrice de mémoire : Paola Lavra.
Les étudiantes messines et le « harcèlement
de rue » : contribution à une sociologie des
rapports de genre dans l’espace public.
Master 1 en sociologie – Université de Lorraine.
Directrice de mémoire :
Sabrina Sinigaglia-Amadio.
Aurélien MARTIN
16
La santé des étudiants en Lorraine : synthèse
bibliographique à partir des données des
observatoires locaux et nationaux, et enquête
sur les pratiques d’automédication au sein de
cette population.
Doctorat en pharmacie – Université de
Lorraine.
Directrice de thèse :
Christine Capdeville-Atkinson.
Stéphanie POURQUIER-JACQUIN
Sarah MICHEL
Et après ? De la vie étudiante à la vie active.
Diplôme supérieur des arts appliqués design
mention espace – Lycée Eugène Livet.
Directrice de mémoire : Magali Chaduiron.
L’esprit et la race. Le mouvement étudiant face
à la révolution mexicaine (1910 – 1945).
Doctorat en histoire – Sciences Po Paris.
Directeurs de thèse : Emmanuelle Loyer
et Olivier Compagnon.
Papa Oumar NDIAYE
Marine ROCHE
Migration et transferts d’argent : quand les
« jeunes sénégalais étudiants » s’en mêlent…
Master 2 en sociologie – Université de Poitiers.
Directeur de mémoire : Henri Eckert.
Les étudiants, le numérique et la réussite
universitaire.
Master 2 en sciences de l’éducation –
Université de Nantes.
Directeur de mémoire : Christophe Michaut.
Le temps des possibles. Consolidation et
affranchissement des sociabilités cinéphiles à
l’université : le cas avignonnais.
Doctorat en sciences de l’information et de la
communication – Université d’Avignon et des
Pays du Vaucluse.
Directeur de thèse : Emmanuel Ethis.
Romain ROBINET
Paolo STUPPIA
Les tracs du mouvement anti-CPE de 2006.
Sociologie d’une technologie militante.
Doctorat en sciences politiques – Université
Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
Directrice de thèse : Isabelle Sommier.
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
DERNIERS PALMARÈS
Sont présentées ci-dessous les références des travaux étudiants primés à l’occasion des
22e, 23e et 24e éditions du concours de l’OVE.
La majorité de ces travaux est consultable en ligne sur le site de l’OVE :
http://www.ove-national.education.fr/, dans la rubrique « Palmarès ».
Vous y trouverez également les palmarès et travaux des années antérieures.
24e concours
Prix Louis Gruel
Clémentine Gaide
Les temps de la maternité étudiante. Cycle de vie, temps du quotidien ?
Doctorat en sociologie
Sciences Po Paris
Directrice de mémoire : Anne Révillard
18
2e prix
Léonard Moulin
Frais d’inscription dans l’enseignement supérieur : enjeux, limites et perspectives.
Doctorat en sciences économiques
Université Paris 13
Directeur de thèse : David Flacher
3e prix
Valentin Mojeikissoff
D’un choix par défaut vers un réel besoin d’habiter : le logement étudiant en question.
Master 1 en architecture
École nationale supérieure d’architecture de Grenoble
Directrice de mémoire : Anne-Monique Bardagot
Mention
Antonin Dubois
Se regrouper ou se lier ? Socialisation et sociabilité au sien des organisations étudiantes
à Paris et à Heidelberg (1870-1914).
Master 2 en histoire
École des hautes études en sciences sociales
Directeur de mémoire : Gérard Noiriel
23e concours
Prix Louis Gruel
Carolina Pinto
Mobilité sociale et mobilité internationale d’étudiants étrangers.
Doctorat en sociologie
Université Paris-Est Marne-la-Vallée
Directeur de thèse : Frédéric de Coninck
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
2e prix
Nicolas Charles
Justice sociale et enseignement supérieur. Une étude comparée en Angleterre, en France et en
Suède.
Doctorat en sociologie
Université de Bordeaux
Directeur de thèse : François Dubet
3e prix
Sandrine Di Donato
L’insécurité alimentaire des étudiants. Cas de l’université Toulouse II Le Mirail.
Master 2 en sciences sociales appliquées
Université de Nantes
Directeur de mémoire : Christophe Serra-Mallol
22e concours
Prix Louis Gruel
Aurélien Casta
Le financement des études en France et en Angleterre de 1945 à 2011 : Le student finance,
l’award et le salaire étudiant et leur hégémonie.
Doctorat en sociologie
Université Paris Ouest Nanterre La Défense
Directeur de thèse : Bernard Friot
2e prix
Marielle Lambert-Le Mener
La performance académique des étudiants en première années universitaire : influence des
capacités cognitives et de la motivation.
Doctorat en sciences de l’éducation
Université de Bourgogne / IREDU
Directrice de thèse : Sophie Morlaix
3e prix
Arnaud Pierrel
Les « petits-moyens » des grandes écoles : enquête auprès des boursiers d’écoles supérieures
de commerce.
Master 1 en sociologie
École Normale Supérieure de Paris
Directeur de mémoire : Stéphane Beaud
Mention
Jonathan Roby
La fabrication des infirmières. Étude monographique de l’IFSI du CHU de Limoges.
Master 2 en sociologie
Université de Limoges
Directrice de mémoire : Marie-Pierre Pouly
19
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
POUR TOUT
SAVOIR…
Inscription au 26e concours
20
Le concours national annuel est destiné à encourager les recherches sur les conditions de vie des
étudiants menées par les étudiants eux-mêmes.
Depuis 1990, il a récompensé chaque année des travaux qui ont ainsi bénéficié d’une dotation :
celle de 2016 était de 5 300 euros.
Ce concours est ouvert à tous ceux qui ont soutenu avec succès un mémoire (d’un niveau au
moins égal à un master 1) ou une thèse ayant pour objet les conditions de vie étudiante, quelles
que soient les disciplines et quel que soit l’aspect étudié.
Critères d’évaluation
Les travaux sont évalués par le jury constitué par l’Observatoire national de la vie étudiante,
composé d’experts de l’enseignement supérieur et plus particulièrement dans le champ de la vie
étudiante.
L’évaluation se fait au regard de critères tels que l’intérêt, la qualité et l’originalité du
travail présenté du point de vue de l’amélioration de la connaissance de la vie étudiante, de
l’identification des facteurs favorables aux investissements studieux ou encore des pistes
ouvertes pour améliorer pratiquement la poursuite et la réussite des études supérieures.
Informations pratiques
L’inscription au 26e concours de l’Observatoire national de la vie étudiante sera possible à
partir du dernier trimestre de l'année 2016. Toutes les informations pratiques sur ce concours
(formulaire à télécharger, dates d’ouverture et de clôture, etc.) peuvent être consultées sur le site
internet de l’OVE www.ove-national.education.fr ou directement auprès de l’OVE : 01 71 22 98 01 ou
[email protected].
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
LES ÉTABLISSEMENTS
PARTICIPANTS DEPUIS 1990
Universités françaises
→ Universités Aix-Marseille 1 et 2
→ Université d’Avignon et des Pays
du Vaucluse
→ Université d’Angers
→ Université des Antilles et de la Guyane
→ Université de Bordeaux
→ Université de Bourgogne
→ Université de Brest
→ Université de Caen
→ Université Catholique de l’Ouest
→ Université Clermont-Ferrand 2
→ Université d’Évry
→ Université de Franche-Comté
→ Université Grenoble 2
→ Université de Guyane
→ Universités Lille 1 et 3
→ Université du Littoral et de la Côte d’Opale
→ Université de Limoges
→ Université de Lorraine
→ Universités Lyon 2 et 3
→ Université de la Méditerranée
→ Université de Metz
→ Universités Montpellier 1, 2 et 3
→ Université de Mulhouse
→ Université Nancy 2
→ Université de Nantes
→ Université de Nice
→ Universités Paris 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 10, 12 et 13
→ Université Paris-Est Créteil
→ Université Paris-Est Marne-la-Vallée
→ Université Paris-Dauphine
→ Université de Perpignan
→ Université Jules Vernes - Picardie
→ Université de Poitiers
→ Université de Provence
→ Université de Reims
→ Université Rennes 2
→ Université de la Réunion
→ Université de Rouen
→ Université de Saint-Étienne
→ Université de Savoie
→ Université Strasbourg
→ Universités Toulouse 2 et 3
→ Université de Tours
Écoles
→ Campus Caraibéen des Arts
→ École Centrale de Lyon
→ École des Hautes Études en Sciences
Sociales
→ École Nationale Supérieure d’Architecture
de Grenoble
→ École Nationale Supérieure d’Architecture
Paris-Malaquais
→ École Nationale Supérieure d’Architecture
de Bordeaux
→ École Nationale Supérieure de Création
Industrielle
→ École Nationale Vétérinaire d’Alfort
→ École Normale Supérieur de Paris et Lyon
→ École Supérieure de Commerce de
Clermont-Ferrand
Instituts
→ Institut d’Études Politiques d’Aix en
Provence, de Bordeaux, Grenoble, Lyon,
Paris, Rennes, Strasbourg
→ Institut National de Langues et Civilisations
Orientales
→ Institut Universitaire Professionnalisé
de Caen
→ Institut d’Urbanisme de Paris
Universités étrangères
→ Université du Québec à Montréal (UQAM),
Canada
→ Université de Laval, Canada
→ Université de Turku, Finlande
→ Université de Ouagadougou, Burkina Faso
21
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
PUBLICATIONS
DE L’OVE
Publications récentes
n
31
OVE
mai 2016
Infos
LES ÉTUDIANTS
FRANÇAIS
À LA VITESSE TGV
L’individualisation
des parcours d’études
à l’aune des cas
anglais et suédois
Nicolas Charles,
maître de conférences à l’Université de Bordeaux
Un étudiant français
comparant son
parcours d’études
à un voyage en TGV :
« C’est l’effet “engrenage”.
L’impression que j’en ai,
c’est qu’on peut sauter
[du TGV] en marche, on
peut en sortir, mais il
faut sauter, et on peut
se faire mal. Voilà, c’est
exactement ça. […] D’un
autre côté, c’est toi qui
sautes du train. Si tu le
veux, tu es toujours libre
de sauter et de te faire
mal. Mais il faut avoir
beaucoup de courage
pour prendre la décision
de sauter du train. »
OVE-Infos_31_V5.indd 1
22
OVE Infos n° 31 : Les étudiants
français à la vitesse TGV.
Nicolas Charles
Mai 2016
n
32
OVE
mai 2016
Infos
LE RAPPORT
à L’AVENIR
DES étudiants
FRANÇAIS
Odile FERRY,
Chargée d’études à l’Observatoire national de la vie étudiante
D
e manière générale, les
jeunes Français paraissent
peu optimistes par rapport
aux autres Européens 2 quant
à leur avenir. En effet, dans
l’enquête d’opinion European Youth in
a Global Context 2007 (réalisée à l’automne 2006), seuls 26 % des Français
interrogés estiment que leur avenir est
prometteur alors que c’est le cas de
32 % des jeunes Espagnols et de 60 %
des Danois. De la même manière, seuls
27 % sont certains qu’ils auront un bon
travail dans l’avenir, contre 36 % des
Espagnols et 60 % des Danois. La crise
économique et financière de 2008 et
les statistiques du marché de l’emploi 3 participent à la modification des
perspectives et attentes des jeunes
en France, y compris des étudiants et
diplômés du supérieur. Pourtant, le
fait d’être diplômé de l’enseignement
supérieur demeure une protection face
au chômage et favorise l’accès à des
emplois de « qualité », puisque les étudiants diplômés occupent plus souvent
un emploi à durée indéterminée et à
temps complet, que les jeunes non diplômés ou diplômés du secondaire 4.
Comment dès lors, comprendre la relative inquiétude des étudiants ; ont-ils
« raison d’avoir peur » ? 5 L’étude de la
manière dont les étudiants se projettent
dans l’avenir montre ainsi une intériorisation de l’impératif scolaire (un
impératif de poursuite des études qui
fait du diplôme une condition centrale
de la réussite), tout en confirmant une
certaine appréhension quant à leurs
chances d’insertion professionnelle. Ces
projections se révèlent toutefois nuancées, au-delà de la filière d’étude, par
l’expérience professionnelle des étudiants et leur expérience à l’étranger.
L’enquête triennale
Conditions de vie des
étudiants (CDV) permet
d’étudier différents aspects
de la vie étudiante et des
conditions d’études. Elle rend
également possible l’analyse
des projets et perspectives
des étudiants inscrits dans
des cursus différenciés,
des types d’études à la
sélectivité plus ou moins
forte, longues ou courtes
et favorisant plus ou moins
l’accès au marché du travail.
Au-delà des différences
inhérentes aux formations,
des variables comme le
« choix » d’orientation,
le projet d’études ou les
caractéristiques individuelles
influent sur l’appréciation
des chances d’insertion
professionnelle des étudiants.
Ce sont l’ensemble de
ces éléments que cet OVE
Infos propose d’étudier
à partir des données de
l’enquête Conditions de vie
des étudiants réalisée au
printemps 2013 1.
OVE Infos n° 32 : Le rapport
à l’avenir des étudiants
français.
Odile Ferry
Juin 2016
13/05/2016 12:16
« À 18 ans, j’étais fatigué de l’école » :
c’est toujours par ces mots que les
étudiants suédois justifient le long temps
de réflexion pris avant de commencer
leurs études supérieures. Symbole d’une
forme d’expérience étudiante favorable à
l’épanouissement personnel, cette affirmation
souligne aussi par contraste le caractère
insolite de la poursuite quasi systématique
des études directement après l’obtention du
baccalauréat en France. Les étudiants français
ne sont guère amenés à construire par euxmêmes leur propre parcours. D’ailleurs, ils se
représentent leur trajectoire d’études puis
de vie au travail comme le passage dans un
long tunnel sans retour en arrière possible. En
sont-ils pour autant responsables ? Ne peuton pas y voir le résultat d’une organisation
singulière de notre système d’enseignement
supérieur ?
Les résultats présentés ici par Nicolas Charles
sur les parcours d’études suggèrent quelques
pistes de réponse à ces questions. Elles sont
développées plus précisément au travers
d’éclairages sur le système de financement,
les procédures de sélection et l’insertion
professionnelle dans sa thèse qui a reçu le
deuxième prix du concours national de l’OVE
en 2014 et qui a été publiée en septembre 2015
à La documentation française dans la
collection « Études et recherche ».
L’enquête triennale Conditions de vie des
étudiants permet d’étudier différents aspects
de la vie étudiante et des conditions d’études.
Elle rend également possible l’analyse des
projets et perspectives des étudiants inscrits
dans des cursus différenciés, des types
d’études à la sélectivité plus ou moins forte,
longues ou courtes et favorisant plus ou moins
l’accès au marché du travail. Au-delà des
différences inhérentes aux formations, des
variables comme le « choix » d’orientation,
le projet d’études ou les caractéristiques
individuelles influent sur l’appréciation des
chances d’insertion professionnelle des
étudiants. Ce sont l’ensemble de ces éléments
que cet OVE Infos propose d’étudier à partir
des données de l’enquête Conditions de vie
des étudiants réalisée au printemps 2013.
L’ensemble des publications est accessible
sur le site de l’OVE
(http://www.ove-national.education.fr)
à la rubrique « publications ».
PALMARÈS DU 25 E CONCOURS DE L'OVE
Ce document participe à la protection de l’environnement : il est imprimé par Merico sur papier 100 % PEFC/10-31-1248 - Conception : agence
Observatoire national de la vie étudiante
60 boulevard du lycée - 92171 Vanves CEDEX
Tél. 01 71 22 98 01
courriel [email protected]
site www.ove-national.education.fr
Facebook www.facebook.com/ovenational
Twitter @ove_national
1248 Promouvoir la gestion durable de la forêt / pefc-france.org

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