Comment Wang Fo fut sauvé

Transcription

Comment Wang Fo fut sauvé
Comment Wang Fo fut sauvé
Yourcenar Marguerite, Lemoine Georges
Gallimard, paru en 1979, Folio cadet
(CM1, CM2)
Auteurs du dossier
Sarah LAFEUILLADE
Annie ROBERT
réalisé le 01/2007
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Table des matières
Remarques préliminaires
Page 3
Étude de l'ouvrage
Page 5
Document 1
Page 8
Document 2
Page 10
Document 3
Page 11
Document 4
Page 12
Document 5
Page 13
Bibliographie possibles
Page 14
Quelques éléments d'histoire
Page 15
Arts visuels : lettre-paysage
Page 18
Lecture d'images
Page 19
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Remarques préliminaires
1 -Description du livre
Livre de petit format, cartonné souple, de 40 pages, écrit en gros caractères, illustrations
abondantes d’une merveilleuse qualité. Pas de chapitres.
2 -Public
CM1/ CM2/ 6° et plus…
3 -Résumé du livre
Un très pauvre et très talentueux peintre chinois réalise des œuvres magiques dont les
éléments peuvent prendre vie et sortir des tableaux. Un jour, l’Empereur, qui l’a tant admiré,
s’aperçoit que son royaume n’est pas aussi parfait que l’artiste l’a peint. Il le convoque au
palais, l’accuse de trahison...
Pour le punir de lui avoir fait voir le monde tel qu’il n’était pas, l’empereur veut lui crever les
yeux mais avant le peintre devra terminer un tableau inachevé…
Wang-Fô va peindre une rivière qui envahira le palais et une barque qui prendra vie et dans
laquelle il pourra s’enfuir. Voici donc comment Wang-Fô grâce à son talent sera sauvé…
4 -Intérêt du roman :
C’est en fait une nouvelle de Marguerite Yourcenar extraite des Nouvelles Orientales qui a été
réécrite pour des enfants : un conte merveilleux qui oppose l'humilité et la bonté, à la toute
puissance, à l'aveuglement et à la cruauté. Qu'est-ce qui donne la vraie puissance et permet
d'atteindre ce premier monde : le pouvoir absolu terrestre d'un empereur ou la capacité à
percevoir le monde autrement de l’artiste ?
Wang-Fô sait faire passer cet enchantement sur ses toiles.
La structure narrative classique du conte, déjà connue des élèves de cycle 3 est parfois peu
retravaillée dans ce cycle, c’est donc un bon support de travail. La qualité du lexique et de la
syntaxe est remarquable, d’une grande richesse et de très haute tenue. C’est à la fois un
atout dans l’enrichissement des élèves mais également, pour le maître, une difficulté possible
qu’il faudra garder en mémoire.
La narratrice est située hors de ses personnages. Elle s'autorise quelques commentaires
personnels. Elle introduit des portraits et des descriptions qui donnent de l'épaisseur et qui
permettent de mettre en adéquation ce que sont les personnages et leur comportement. Elle
donne la parole à ses personnages qui nous parlent d'eux-mêmes, de ce qu'ils ressentent ou
pensent.
De plus les remarquables illustrations de Georges Lemoine permettent de rentrer
immédiatement dans l’atmosphère onirique et magique du conte. Elles sont d’une grande finesse
et accompagnent parfaitement le texte sans être redondantes. La beauté des illustrations
commande de ne pas travailler sur photocopies.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
C’est tout de même un ouvrage difficile pour deux raisons essentielles :
- la culture orientale méconnue des élèves qu’il faudra donc travailler en parallèle.
- le nœud du conte qui se situe dans la capacité merveilleuse à rendre vivante la peinture.
Ce basculement est très rapidement évoqué : on passe de la réalité au rêve magique en
quelques mots (« le pavement de jade devenait singulièrement humide »). Il faudra prendre soin
de bien noter ce point délicat.
5 -Structure du récit :
Structure classique du conte :
●
●
●
●
situation initiale : description de Wang-Fô, de son disciple et de leur vie quotidienne.
rupture : arrestation de Wang-Fô et menace du châtiment.
résolution du problème : Wang-Fô et Ling s’enfuient sur leur barque dans le tableau.
situation finale : chacun reprend sa vie.
L’accompagnement culturel et les organisations pédagogiques
Il semble important d’accompagner de façon simultanée la lecture de cette œuvre par un
travail culturel sur la Chine ancienne afin que les élèves puissent contextualiser leur lecture. Ce
travail culturel n’a pas besoin d’être très lourd mais il est préférable qu’il soit présent :
●
●
●
en géographie situer la Chine sur une carte, faire une recherche sur les paysages chinois.
apporter quelques éléments succincts d’histoire en particulier sur les longs régimes
impériaux et les rapports sociaux.
apporter des éléments d’architecture, de peinture, de poésie.
Les propositions de travail faites ci-dessous, ne préconisent pas telle organisation plutôt que
telle autre.
Le traitement de cet ouvrage peut être collectif et linéaire (il prendra donc cinq ou six
séances) ou bien fractionné et en groupes avec une lecture magistrale terminale (trois ou quatre
séances suffiront alors...) suivant le choix de l’enseignant.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Étude de l'ouvrage
L’ouvrage est court (40 pages dont de nombreuses illustrations), il n’est pas nécessaire d’y
passer de trop nombreuses séances. Cependant la qualité textuelle et narrative demande une
attention serrée et précise.
1 re partie
●
Pour entrer dans le livre : travail préalable pendant lequel les élèves n’ont pas le livre en
leur possession. (1 ou 2 séances)
Il est proposé trois entrées possibles.
On peut choisir de n’en travailler qu’une seule au choix, ou bien de travailler les trois
successivement ou bien encore, ce qui semble plus complet, travailler les trois entrées
simultanément par groupes en donnant à chaque groupe une entrée différente à explorer avec
une mise en commun qui permettra de faire des recoupements ou des infirmations d'hypothèses.
1 - à partir d’une double illustration :
Plutôt que la première de couverture qui ne met en scène qu’un personnage, utiliser la double
page 8/9 photocopiée et agrandie qui est une image partielle et complexe et permet de mieux
travailler l’hypothèse. Laisser les élèves prélever les indices :
●
●
Sur les deux personnages : un âgé (le bâton) un plus jeune (le pied est levé), pauvres
(pantalons effrangés, pieds nus)
Sur le paysage alentour, l’architecture dans le lointain... etc.
Noter au tableau ou sur une affiche les différentes hypothèses émises par les élèves.
Quelle peut être l’histoire de ce livre ? Quels sont les éléments qui ont permis de préciser ces
différentes remarques ?
2 - à partir du personnage de Wang-Fô :
Donner aux élèves des extraits prélevés (doc n° 1) dans l’ensemble de la nouvelle permettant
de caractériser Wang-Fô, son métier, ses qualités... etc.
Laisser les élèves prélever les indices, discussion sur Wang-Fô : Qui est-il ? Que fait-il ?
Noter au tableau ou sur une affiche les différentes hypothèses émises par les élèves.
3 - à partir de plusieurs illustrations partielles ne mettant pas en scène
directement les deux personnages principaux (doc n°2)
Laisser les élèves prélever les indices.
À quelle époque se situe l’histoire ? Où se déroule-t-elle ?
Quels personnages découvre-t-on ?
Sur quoi pourra se baser l’histoire ?
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Noter au tableau ou sur une affiche les différentes hypothèses émises par les élèves.
2 e Partie : Compréhension du récit
de la page 7 à 18 (ce qui était pour lui une façon plus tendre de pleurer) :
sur la route
Avant la lecture par les élèves de ce morceau de chapitre, distribution du doc n°3 :
●
●
recherche des mots de vocabulaire sur le dictionnaire et mise en commun
discussion orale sur le petit bout de chapitre encadré (la peinture « magique » de WangFô)
Après lecture s’assurer de la compréhension des points suivants :
●
●
●
Qui est Wang-Fô ? Qui est Ling ? Quels rapports y a-t-il entre eux ? Quels pouvoirs a WangFô ?
Que cherchent les soldats ? Quelles sont les craintes de Ling quand surgissent les soldats ?
Wang-Fô partage-t-il les craintes de Ling ?
* page 18 à 21 (ils arrivèrent… Je vais te le dire) : la découverte du palais et
de l’empereur.
Après lecture individuelle et silencieuse de cette petite partie, demander aux élèves :
●
●
de faire des hypothèses sur le crime commis par Wang-Fô : « Tu me demandes ce que tu
m’as fait vieux Wang-Fô ? » et les lister. Quels crimes a donc commis Wang-Fô pour avoir
fait naître la colère de l’empereur ?
de faire le dessin du palais et son plan (réalisation possible à deux ou trois) ainsi que sa
mise en couleur après le repérage en commun des indications données dans le texte :
couleurs : murs violets, colonnes de pierres bleues, fleurs des bosquets, trône de jade
formes : salles rondes ou carrées, les saisons, les points cardinaux, la lune et le soleil
bruits : portes qui font de la musique, silence, pas de vent, paroles à voix basse
odeurs : aucune
* page 21 à 27 (Mon père… le pavement de pierre verte) : la sentence de
l’empereur
Après lecture individuelle de cette partie, compléter le doc n° 4.
Explicitation à l’oral soit en collectif soit en petits groupes.
* page 27 à 33 (l’empereur fit un signe… comme un lotus)
Ce passage est un moment délicat pour la compréhension du récit puisqu’on va basculer du
côté du fantastique et que la peinture de Wang-Fô va envahir le palais.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Première lecture individuelle du passage .
Noter les transformations que Wang-Fô va apporter à sa peinture :
●
●
●
●
●
●
de larges coulées bleues
une teinte rose sur un nuage posé sur la montagne
des petites rides sur la mer
un frêle canot : un personnage à l’intérieur (Ling)
le plafond de jade
les tresses comme des serpents, la tête comme un lotus Puis, on va demander aux élèves
de représenter la peinture de Wang-Fô avec pour support le doc n°5.
* page 36 à la fin : lecture magistrale ou bien lecture individuelle par les
élèves.
a - Relever dans cette partie toutes les expressions :
●
●
●
liées à la couleur
liées au bruit
liées au sentiment
b - Relever l’ensemble des objets ou des lieux évoqués dans cet épisode.
c - Discussion sur la fin du texte (et retour sur le titre du livre)
●
●
●
qu’arrive-t-il à Wang-Fô et Ling ? (mort, effacement, libération, une autre dimension ?)
que se passe-t-il pour l’empereur et ses courtisans ? (mort, oubli, leçon de vie ?
restera-t-il des traces de cette aventure ? (la peinture, l’amertume, ou rien ?)
Cet épisode peut donner lieu à des débats interprétatifs et/ou philosophiques riches.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Document 1
« Wang-Fô ne pouvait s’empêcher d’admirer la broderie de leurs manteaux ».
« Wang-Fô aurait dû être riche mais il aimait mieux donner que vendre ».
« Personne ne peignait mieux que Wang-Fô les montagne sortant du brouillard, les lacs avec
des vols de libellules et les grandes houles du Pacifique ».
« Ling souffrait de la saleté de l’auberge, mais le vieux s’enchantait des ombres
tremblotantes qu’une maigre lampe jetait sur les murs et des étranges dessins que faisaient
au plafond les traces de suie ».
« Wang-Fô désespéré admira la belle tache écarlate que le sang de son disciple faisait sur le
pavement de pierre verte ».
« Il ne chérissait que ses pinceaux, ses rouleaux de soie ou de papier de riz et ses petits
bâtons d’encre de diverses couleurs ».
« Regarde mon disciple, dit mélancoliquement Wang-Fô. Ces malheureux vont périr, si ce
n’est déjà fait ».
À votre avis, qui est Wang-Fô ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Quel est son métier ou son occupation essentielle ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Quels sont les traits de son caractère ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
D’après les quelques indications données par les phrases, dessine son
portrait :
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Document 2
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Document 3
Rechercher dans le dictionnaire le sens des mots soulignés :
Ling est le disciple de Wang-Fô.
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Wang-Fô peignait les grandes houles du Pacifique,
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Le vieux s’enveloppa dans des loques.
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Qui aiderait demain le vieux à passer le gué du prochain fleuve.
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Personne ne peignait mieux que Wang-Fô les montagnes sortant du brouillard, les lacs
avec des vols de libellules, et les grandes houles du Pacifique vues des côtes.
On disait que ses images saintes exauçaient d’emblée les prières ; quand il peignait un
cheval, il fallait toujours qu’il le montrât attaché à un piquet ou tenu par une bride sans
quoi le cheval s’échappait au galop du tableau pour ne plus revenir.
Les voleurs n’osaient pas entrer chez les gens pour qui Wang-Fô avait peint un chien
de garde.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Document 4
Relever dans le tableau les différentes visions de la Chine : celles de Wang-Fô et celle de
l’empereur :
Visions de Wang-Fô
Visions de l’empereur
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
…………………………………………………
La sentence de l’empereur :
L’empereur veut lui faire crever les yeux : pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
L’empereur veut lui faire couper les mains : pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
L’empereur veut tuer son disciple : pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
Que doit faire Wang-Fô avant tout cela ?
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Document 5
d’après les indications du texte compléter la peinture de Wang -Fô
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Bibliographie possibles
Martine Perrin - Méli-mélo en Chine - Milan jeunesse
Sabard/Geneslay - La calligraphie - les essentiels de Milan
Jean-Jacques Dournon - Sur le Mékong, carnets de voyage - Résidences mairie de Paris
Encyclopédie Larousse : l’histoire de l’Art
revue DADA sur la Chine n°99 - Mango
Sren-Lean Tang / Shain Jye Mong - La poésie chinoise Shan Sa - La joueuse de Go - Folio
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Quelques éléments d'histoire
Les Han 206 av. J.-C. - 220 apr. J.-C.
La dynastie des Han est la deuxième et la plus longue dynastie de la Chine impériale, à laquelle
elle apporte ses deux principaux éléments : l'espace chinois tel qu'il apparaît encore de nos jours
et les fondements du système couramment nommé mandarinat.
Le système impérial
L'effondrement des Qin, premiers unificateurs de la Chine, replongeait l'Empire dans le chaos.
Un personnage d'une trempe exceptionnelle, Liu Bang, paysan devenu officier, sut éliminer ses
rivaux et instaurer un pouvoir fort pour l'Empire reconstitué. Cet homme fruste, qui «gouvernait
à cheval», se méfiait des intellectuels et de ses anciens compagnons de fortune.
Le règne de Han Gaozu
Devenu l'empereur Han Gaozu (202-195), il dut cependant composer et diviser l'Empire en
fiefs, distribués à quelques compagnons, et en circonscriptions (kiun et hien), administrées par
le pouvoir central.
Désormais centralisé (seuls les membres de la famille impériale pourront recevoir des fiefs), le
pouvoir sera encadré par une classe de lettrés fonctionnaires, formés dans des écoles publiques
ou privées et recrutés par voie d'examen.
L’empereur Wen-ti rétablit l'étude des classiques. Le confucianisme devint ainsi la doctrine
politique officielle. Les examens impériaux ne seront abolis qu'en 1904. Sous le règne de Wen-ti,
le rétablissement définitif de la paix permit la remise en marche de l'économie ainsi que de
grands défrichements. La population augmenta, tandis que se constituait une classe aisée de
commerçants et de propriétaires fonciers.
Le gouvernement des Han
A la tête de l'État se trouve l'empereur, assisté de trois conseillers. Le pouvoir de décision
leur appartient. L'exécutif est assuré par l'administration de la cour, qui comprend neuf
ministères : ministère des Sacrifices d'État, des Écuries impériales, de la Justice, des
Réceptions, des Temples aux ancêtres impériaux, des Finances, de l'Administration du gynécée,
de la Garde du palais et enfin du Secrétariat de cour. Ce dernier sera plus tard placé au-dessus
des autres ministères, dont il assurera le contrôle. En dehors de l'administration de la cour se
trouvent trois ministères importants : l'Administration de la capitale, l'Intérieur et les Affaires
étrangères.
Les limites de l'Empire
Il régnait sur le territoire de la Chine actuelle plus la majeure partie de la Corée qui fut
conquise en 108, tandis que la région de Canton faisait son entrée dans le monde chinois et que
la frontière méridionale était repoussée au Viêtnam, non loin du 17e parallèle.
La présence d'établissements étrangers (indiens, iraniens) sur le littoral de ces régions mettait,
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
là encore, la Chine en contact avec l'Occident. Ainsi se trouvait délimitée une zone d'influence
(Mongolie, Turkestan, Corée, Viêtnam) sur laquelle les Chinois considéreront qu'ils ont un droit
historique. Cette constante est encore valable de nos jours, et l'on peut dire à juste titre que ce
sont les Han qui ont fait la Chine.
La fin de la dynastie Han
Le règne de Wang Mang
Une intrigue de cour plaça sur le trône Wang Mang (9-24 apr. J.-C.), qui, prétendant
ressusciter le sens authentique des classiques (quelque peu remaniés à l'occasion), promulgua un
nombre impressionnant de lois. On a qualifié son régime de dictature socialiste. L'oeuvre de
Wang Mang a été volontairement défigurée par les historiens confucianistes.
Les Han postérieurs
La famille Liu fut remise sur le trône en 25, mais elle dut faire face à de graves problèmes :
les troubles civils qui avaient accompagné l'aventure de Wang Mang portèrent en effet à la
population un coup terrible. Le contrôle des colonies devint de plus en plus difficile et, vers la
fin du premier siècle, la tendance isolationniste l'emporta.
L'économie du pays se trouvait déséquilibrée par le luxe effréné de la cour, où s'opposaient
lettrés et eunuques. Ces derniers, qui avaient l'oreille du souverain, furent directement
responsables des exactions qui, à la fin d'un 2e siècle troublé, provoquèrent la révolte des
Turbans jaunes (184). L'empire des Han ne devait pas s'en relever. Déchiré par la guerre civile, il
éclatait en 220 pour constituer les Trois Royaumes.
Mandarinat et vie intellectuelle
La grande novation des Han fut la constitution de la gentilhommerie des lettrés fonctionnaires,
dont l'importance se traduira sur le plan historique aussi bien que culturel. Cette classe, animée
d'une éthique ambitieuse et disposant de loisirs, devint une classe créatrice. Les commerçants
et les propriétaires fonciers enrichis pouvaient favoriser le développement des techniques
(papier, encre) et des arts plastiques.
Le développement du genre historique
Le triomphe du confucianisme, qui, sous les Han, vit en la personne de Tong Tchong-chou
(mort en 105 av. J.-C.) un de ses plus brillants philosophes, suscita de nombreux commentaires
des classiques, ainsi que le développement considérable du genre historique (les Chinois
considéraient l'histoire comme l'outil de base du politicien). Deux ouvrages considérables, mihistoriques, mi-encyclopédiques, furent composés sous les Han : le Che-ki (Mémoires de
l'historien) de Sseuma Ts'ien (145-86 av. J.-C.) et l'histoire des Han, de Pan Kou (32-92 apr. J.C.).
Les apports extérieurs
Le confucianisme ne s'arrogeait cependant pas le monopole de la vie intellectuelle. Le
Houainan-tseu, recueil de discussions libres centrées sur le taoïsme, en est la preuve. Les
contacts avec l'Occident contribuèrent, d'autre part, au développement de doctrines influencées
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
par la magie (alchimie, notamment).
Venus d'Asie centrale enfin, des moines bouddhistes résidaient dans la capitale et préparaient les
succès que leur religion allait bientôt connaître en Chine.
La littérature
Les Han virent la naissance de la littérature en tant qu'art conscient. Un bureau
gouvernemental de la musique assura la préservation des chansons rurales, auxquelles les poètes
de cour puisèrent. Ce fut également la naissance et l'apogée du fou, poème descriptif en prose,
caractérisé par la splendeur de la langue et abondant en descriptions de palais, de paysages et
de chasses royales.
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Arts visuels : lettre-paysage
Objectifs
●
●
●
Explorer une culture, un genre, à travers ses techniques picturales
Expérimenter des outils, des supports et des gestes
Garder des traces de ces découvertes
Matériel
●
Encre de chine, pigments, papier canson, papier sopalin, bristol japonais, calque, feutres
à calligraphier, pinceaux chinois, calames, éponges, eau et buvards, papier format lettre
A4
Déroulement
1 - Réaliser individuellement, successivement et de façon très rapide à l’aide du matériel
proposé :
le ciel, la mer, les grandes houles
le brouillard, les montagnes et les lacs
Exécuter plusieurs essais pour chaque indication, sur des feuilles différentes et mettre à
sécher,
2 - Observer les différents essais et repérer : quels gestes pour quels effets ?
3 - Poser à côté des essais, des feuilles sur lesquelles chacun en circulant pourra noter les
impressions, les évocations ou les mots qui viennent.
4 - Prélever dans son travail des éléments que l’on veut garder en les découpant ou en les
reproduisant et mettre à disposition du groupe le reste que l’on ne veut pas utiliser.
5 - Prélever si besoin des éléments disponibles dans les paysages des autres.
A l’aide de cette récolte et de sa production personnelle réaliser une lettre fictive adressée à
un tiers, où on retrouvera des mots, des fragments plastiques de sa production ou de celles des
autres et qui racontera un bout de voyage à la fois avec des mots et des éléments plastiques
que l’on aura organisés,
6 - Afficher et présenter les différentes lettres
7 - Observation, discussion et présentation de la lettre paysage de Claude Lagoutte
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.
Lecture d'images
Objectifs
●
●
●
Comparer plusieurs représentations d’un même paysage,
Repérer les différences entre la culture chinoise et la culture occidentale dans la
représentation du paysage.
Interpréter plastiquement un paysage à la lumière d’une culture ou d’une époque.
Matériel
●
●
●
●
Reproductions : la montagne Sainte-Victoire (Cézane, Buraglio, Shan Sa) maintes fois
représentée et par des artistes très différents.
Reproductions : une photographie prise sur le bord du Mékong et son interprétation par JJ Dournon.
Appareil photo
Aquarelles, encre noire, papier calque, papier canson, crayons, pastels
Déroulement
1 - Observer les reproductions ci jointes et les comparer.
Trois points guideront la réflexion :
Le cadrage
La couleur
L’utilisation de l’encre noire
2 - Choisir un lieu de son environnement, le photographier puis l’interpréter plastiquement
en adoptant un point de vue spécifique, (soit en tenant compte du cadrage, soit de la
couleur).
À partir de la photographie réaliser une production en vous servant du matériel mis à
disposition évoquant les techniques chinoises.
3 - Présenter le travail et discuter pour retrouver le point de vue adopté.
Qu’avons-nous gardé du paysage ? Et pourquoi ?
©CDDP de la Gironde - Inspection académique de la Gironde. Tous droits réservés. Limitation à l'usage non commercial, pédagogique et scolaire.