Livres de fiction sur la Grande Guerre 1914

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Livres de fiction sur la Grande Guerre 1914
CDI lycée Mounier - Juin 2016
Livres de fiction sur la Grande Guerre 1914-1918
Romans/Récits/Témoignages
Aragon, Louis. Les voyageurs de l'impériale. Gallimard, 1996. 755 p
Chronique de la vie des Français entre 1889 et 1914, autour de Pierre Mercadier, professeur d'histoire, qui
quitte sa femme et ses enfants pour mener une vie lointaine. Il reparaît à la veille de la guerre de 1914, pour
mourir à demi paralysé. Son fils, Pascal, portera les armes pendant quatre ans, croyant ainsi faire en sorte que
son propre enfant n'y soit jamais soumis. Adapté au cinéma : Le bel été.
Barbusse, Henri. Le feu. Librairie générale française, 2001. 475 p. Prix Goncourt 1916
Les années 1915 et 1916 ont marqué, pour Henri Barbusse, des dates décisives. C'est en 1915 qu'il a vécu Le
Feu dans les tranchées du Soissonnais, de l'Argonne et de l'Artois, comme soldat d'escouade, puis comme
brancardier au 231e, le régiment d'infanterie où il s'était engagé. C'est en 1916, au cours de son évacuation
dans les hôpitaux, qu'il a écrit son livre.
Bourcy, Thierry. La cote 512 (Les aventures de Célestin Louise, flic et soldat). Gallimard, 2008. Folio
Le jeune flic Célestin Louise, apprécié de ses supérieurs, aurait pu rester à l'arrière où il s'illustrait dans la
poursuite des criminels. En novembre 1914 pourtant, le jeune enquêteur à la Brigade criminelle de Paris se
retrouve en première ligne à Verdun sous les ordres d'un lieutenant à peine plus âgé que lui. C'est la
découverte, sous les bombes, dans les tranchées, de la folie de la guerre avec son rythme macabre d'assauts et
de retraites, avec sa barbarie, ses silences improbables, ses rigolades pour tromper la mort. C'est la
découverte de l'amitié, de la bravoure et de la peur. Et puis un jour, au cours d'un assaut, le jeune lieutenant
est tué d'une balle dans le dos. Célestin Louise le comprend : cette mort-là n'est pas comme les autres. Un flic
reste un flic, même au beau milieu du carnage. L'enquête qui débute par amitié posthume mènera Célestin
bien au-delà du front. Suite des enquêtes avec L’arme secrète de Louis Renault et Le château d’Amberville.
Celine, Louis-Ferdinand. Voyage au bout de la nuit. Gallimard, 2000. Folio.505 p. Prix Renaudot 1932
Ce premier roman de Céline, publié en 1932, manqua de deux voix le prix Goncourt mais obtint le prix
Renaudot. Le roman est surtout connu pour son style, imité de la langue parlée et teinté d'argot, qui a
largement influencé la littérature française contemporaine. Il s'inspire principalement de l'expérience
personnelle de Céline à travers son personnage principal, Ferdinand Bardamu : Louis-Ferdinand Céline a
participé à la Première Guerre mondiale en 1914 et celle-ci lui a révélé l'absurdité du monde. Il ira même
jusqu'à qualifier la guerre d' « abattoir international en folie ». Il expose ainsi ce qui est pour lui la seule
façon raisonnable de résister à une telle folie : la lâcheté. Il est hostile à toute forme d'héroïsme, celui-là
même qui va de pair avec la guerre. Pour lui, la guerre ne fait que présenter le monde sous la forme d'un gant
qu'on aurait retourné et dont on ne verrait que l'intérieur, ce qui révèle la trame du livre : la mise en évidence
de la pourriture.
Cendras, Blaise. La Main coupée et autres récits de guerre. Denoël, 2013. 433 p.
En août 1914, un jeune poète suisse qui réside à Paris s’engage comme volontaire dans l’armée française.
Bientôt reversé dans la Légion étrangère, Blaise Cendrars combat sur le front de Somme puis il prend part à
la grande offensive de Champagne. Grièvement blessé le 28 septembre 1915, à l'assaut des tranchées
allemandes, il est amputé de son bras droit de combattant et d'écrivain. Il sera désormais le manchot des
lettres françaises. Tout au long d’une œuvre abondante et d’une grande diversité, Cendrars est revenu sur
l’année qu’il a passée au front et sur ses souvenirs de la Grande Guerre. Condamnant les idéologies qui ont
déchaîné et exploité la violence, l’ancien caporal prend le parti des hommes dont il a partagé le combat et les
souffrances. Ce volume réunit les principaux récits : J'ai tué / L'égoutier de Londres / Dans le silence de la
nuit / J'ai saigné. Dossier à la fin de l'ouvrage.
Chevallier, Gabriel. La Peur. Librairie générale française, 2010. 408 p.
Paru en 1930 et censuré neuf ans plus tard, ce livre, largement autobiographique et dont le titre était un défi,
raconte la terrible expérience des combattants de 14-18 face à la férocité et l’inutilité de cette guerre. Le
quotidien des soldats, les attaques ennemies, les obus, les tranchées, la vermine et la Peur, terrible,
insidieuse, "la peur qui décompose mieux que la mort". Sans nul doute un chef d’oeuvre, considéré
aujourd'hui comme un classique...
Claudel, Philippe. Les Ames grises. Librairie générale française, 2006. 279 p. Prix Renaudot 2003 et Grand
Prix des lectrices de Elle 2004
Une fillette de dix ans est assassinée durant l'hiver 1917, meurtre qui met en émoi un paisible village de l’Est
de la France situé non loin de la ligne de front. Des années plus tard, retraité, le policier qui a mené l’enquête
raconte ce qui a suivi. Qui a tué Belle ? Un maraudeur de passage ? Le petit soldat breton déserteur ? La
solidarité de classe n’aurait-elle pas épargné le coupable en la personne du procureur Destinat, personnage
impitoyable et glacé ? Et comment expliquer le suicide de la jeune institutrice, Lysia, si pleine de vie ?
Jusqu’à la dernière page, le mystère… Le roman a été adapté au cinéma en 2005 par Yves Angelo avec JeanPierre Marielle, Jacques Villeret et Marina Hands.
Cobb, Humphrey. Les sentiers de la gloire. Les Bons caractères, 2014. 203 p.
Unique œuvre de l’américain Humphrey Cobb, ancien combattant de la 1ère guerre mondiale, ce roman a été
écrit et publié en 1935 (1958 en France). Il permet d’aborder un aspect peut-être plus méconnu de la guerre
14-18, celui des fusillés pour l’exemple. En 200 pages, l’auteur déroule une intrigue simple : à la suite de
l’échec de l’assaut d’une place allemande par un régiment français, un général, furieux, décide de faire
exécuter des soldats au motif de « lâcheté devant l’ennemi ». Quatre officiers doivent désigner chacun un de
leurs hommes pour être jugé devant une cour martiale sommaire habilité à juger, rapidement et pour
l'exemple, tous les cas de désertion ou d'insubordination. Cette histoire terrible de bout en bout dénonce une
horrible injustice dans le contexte d’une guerre déjà abominable. Si les noms et les lieux sont fictifs, l’auteur
s’est appuyé sur plusieurs faits réels et particulièrement sur l’affaire Souain. En 1915, 4 caporaux furent tués
à la suite d’un refus d’obéissance, parmi lesquels Théophile Maupas, dont la veuve s’est battue pour sa
réhabilitation et fit paraître un témoignage (Le fusillé). L'auteur décrit également les conditions de vie
difficiles des poilus : les tranchées, les attaques incessantes, l’épuisement physique et parfois moral...
Dugain, Marc. La chambre des officiers. Pocket, 2001. 171 p.
En 1914, tout sourit à Adrien, ingénieur officier. Mais, au début de la guerre, lors d'une reconnaissance sur
les bords de la Meuse, un éclat d'obus le défigure. En un instant, il est devenu un monstre, une "gueule
cassée". Adrien ne connaîtra ni l'horreur des tranchées ni la boue, le froid, la peur ou les rats. Transféré au
Val-de-Grâce, il rejoint une chambre réservée aux officiers. Une pièce sans miroir où l'on ne se voit que dans
le regard des autres. Il y restera cinq ans. Cinq ans entre parenthèses. Cinq ans pour penser à l'avenir, à
l'après-guerre, à Clémence qui l'a connu avec son visage d'ange. Cinq ans à nouer des amitiés déterminantes
pour le reste de son existence...
Echenoz, Jean. 14. Minuit, 2012. 123 p.
Cinq hommes plein d'optimisme sont partis à la guerre, une femme attend le retour de deux d'entre eux.
Reste à savoir s'ils vont revenir. Quand ? Et dans quel état ? Un roman sur l’absurdité de la guerre, porté par
une écriture incisive et foudroyante, saupoudré de sarcasme et d'ironie qui le rendent piquant et enlevé.
Gaudé, Laurent. Cris. Actes sud, 2004. 125 p.
Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent,
dans les boyaux d'où ils s'élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l'insoutenable fraternité
de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l'horrible cri de ce soldat
fou qu'ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, "l'homme-cochon". A l'arrière, Jules, le
permissionnaire, s'éloigne vers la vie normale, mais les voix de ses compagnons d'armes le poursuivent avec
acharnement. Elles s'élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité. Dans
ce texte incantatoire, l'auteur nous plonge dans l'immédiate instantanéité des combats, avec une densité
sonore et une véracité saisissantes.
Genevoix, Maurice. Ceux de 14. Omnibus, 1998. 1089 p.
Recueil de récits de la guerre de 1914-1918. Sous Verdun (1916), Nuits de guerre (1917), Au seuil des
Guitounes (1918), La Boue (1921) et Les Eparges (1923).
Giono, Jean. Le grand troupeau. Gallimard, 2014. Folio. 251 p.
Écrit et réécrit à partir de 1929 et publié en 1931, ce roman constitue avec la nouvelle "Ivan Ivanovitch
Kossiakoff " publiée en revue en août 1925, un des rares textes narratifs que Jean Giono a consacrés à la
guerre de 14-18 à laquelle il a participé. Le titre du roman joue sur la métaphore du bétail humain qu'est
devenue la masse de soldats broyés dans la guerre et qui fonctionne en miroir avec l'immense troupeau de
moutons qui, dans les premières pages du roman, descend à marche forcée de l'alpage car les bergers sont
mobilisés pour aller à la guerre. Giono évoque les quatre années de la guerre de 1914-1918 dans un récit qui
alterne les scènes au village où les femmes et les vieux assurent les travaux agricoles dans l’affrontement à la
nature vivante et dans la frustration des désirs, et les scènes au front dans la violence des combats ponctués
par les morts, les mutilations volontaires ou encore les désertions dans la recherche de la survie primitive.
Hemingway, Ernest. L’adieu aux armes. Gallimard, 1990. 315 p.
Ecrit à la première personne et au passé simple, ce roman relate l'histoire d'amour tragique entre Frederic
Henry, ambulancier américain engagé dans la Croix-Rouge italienne, et Catherine Barkley, infirmière
anglaise. Dans un style froid et laconique, Hemingway (Prix Nobel de littérature en 1954) dépeint une guerre
futile et destructrice, le cynisme des soldats et les déplacements de populations. Un des plus poignants
romans d'amour et de guerre. D'inspiration autobiographique et paru en 1929, il est considéré comme l'un des
plus grands romans de langue anglaise du XXe siècle.
Japrisot, Sébastien. Un long dimanche de fiançailles. Gallimard, 1993. 373 p.
Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Cinq soldats qu'on a
jetés dans la neige de Picardie, un soir de janvier 1917, devant la tranchée ennemie, pour qu'on les tue. Toute
une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n'avait pas vingt ans. À
l'autre bout de la France, la paix venue, Mathilde veut savoir la vérité sur cette ignominie. Elle a vingt ans
elle aussi, elle est plus désarmée que quiconque, mais elle aimait le Bleuet d'un amour à l'épreuve de tout,
elle va se battre pour le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinthe où elle l'a perdu. Tout au long de ce
qu'on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses
recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges,
elle ira jusqu'au bout de l'espoir insensé qui la porte.
Jünger, Ernst. Orages d'acier. Librairie générale française, 1995. 379 p.
Jünger s'est fondé, pour écrire ce témoignage, sur son expérience de jeune lieutenant de l'armée allemande,
engagé volontaire lors de la Première Guerre mondiale, puisant dans les seize carnets qu'il a tenus durant
toute la période de la guerre. L'écrit sous sa forme actuelle est le résultat d'un travail de composition et de
réécriture plus tardif. Ce témoignage est celui d'un héros militaire : Jünger a été blessé quatorze fois et a
souvent combattu en première ligne dans les Sturmtruppen à la fin de la guerre. Contrairement aux autres
témoignages littéraires publiés sur la guerre des tranchées, ici, la peur ou le sentiment d'horreur face au
déchaînement de la violence ne sont que brièvement perceptibles. Quand il s'agit de décrire les blessures ou
les cadavres, la description demeure la plupart du temps « clinique » et détachée. La langue de l'auteur prend
en revanche plus d'élan lorsqu'il s'agit de décrire l'émotion du combat, l'ardeur qui s'empare de lui au moment
de l'assaut, la satisfaction d'avoir abattu un adversaire, sans jamais éprouver de haine à son égard.
Kessel, Joseph. L’Equipage. Flammarion. GF Etonnants classiques, 2014. 285 p.
Ce roman de Joseph Kessel paru en 1923 décrit les combats des membres d'une escadrille d'observation,
ayant pour chef le Capitaine Gabriel Thélis, en hommage au Capitaine Thélis Vachon qui fut le chef de
l'escadrille dans laquelle servit Kessel durant la Première Guerre mondiale. La trame fait intervenir un jeune
observateur âgé de 20 ans, l'aspirant Jean Herbillon, qui découvre que l'homme avec qui il fait équipage, le
lieutenant Maury, est le mari de sa maîtresse. Adapté deux fois au cinéma par Anatole Litvak en 1935 et en
1937. Kessel livre un hymne bouleversant au courage et à la fraternité.
Lemaitre, Pierre. Au revoir là-haut. Pocket, 2013. 566 p. Prix Goncourt 2013
Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus
d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé
modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son
histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion.
Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace
inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence... Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des
beaux-arts. Bien au delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et
barbare, ce roman est l'histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l'Etat, à la famille, à la morale
patriotique, responsables de leur enfer. Pierre Lemaitre nous offre ici une vision de l'après-guerre dure et
impitoyable : survivre à la guerre n'est pas tout, il faut aussi survivre après.
March, William. Compagnie K. Editions Gallmeister, 2013. Americana. 229 p.
Décembre 1917. Une compagnie de l'US Marines Corps débarque en France et est envoyée au front. Pour la
première fois, les hommes de la Compagnie K découvrent la guerre : attaques de nuit, balles qui sifflent,
obus qui explosent, ordres absurdes, grondement de l'artillerie, tentation de déserter. Les cent treize soldats
qui composent cette compagnie prennent tour à tour la parole pour raconter leur guerre, toutes les guerres.
L'un après l'autre, ils décrivent près d'un an de combats, puis le retour au pays pour ceux qui ont pu rentrer,
traumatisés, blessés, marqués à jamais par ce qu'ils ont enduré. Inspiré par l'expérience de son auteur,
Compagnie K est un livre inoubliable qui s'inscrit dans la droite ligne de "À l'ouest rien de nouveau" d'Erich
Maria Remarque. Salué comme un chef-d'oeuvre lors de sa sortie, ce tableau saisissant de la Grande Guerre
telle que l'ont vécue les soldats américains est traduit en français pour la première fois.
Maufrais, Louis. J’étais médecin dans les tranchées : 2 août 1914-14 juillet 1919. Pocket, 2010. 319 p.
Août 1914. Louis Maufrais, étudiant en médecine de 25 ans, pense présenter l'internat quand la guerre éclate.
Il rejoint alors le front et découvre les tranchées. Il va y rester quatre ans. Quatre ans pendant lesquels il
côtoie la mort les pieds dans la boue et les mains dans le sang, jour et nuit enterré au fond de postes de
secours secoués par le souffle des obus. Quand il a un moment de repos, il prend des notes, photographie,
pour raconter la souffrance, celle de ses camarades, la sienne, mais aussi l'amitié, le burlesque, l'absurde.
De l'Argonne au Chemin des Dames en passant par Verdun et la Somme, la Grande Guerre racontée au jour
le jour et illustrée, fait rarissime, de photos prises par l'auteur du texte. Le témoignage de L. Maufrais est
doublement intéressant car il mêle un point de vue original sur la Grande Guerre, celui d'un médecin peu
enclin à l'enthousiasme guerrier, et des photographies à la fois intimes et spectaculaires d'où jaillit avec
netteté le quotidien des poilus. Texte inédit paru en 2008 chez Robert Laffont.
Mingarelli, Hubert. Quatre soldats. Seuil, 2004. Points. 201 p. Prix Médicis 2003
Ici les circonstances comptent moins que le désarroi moral, les tâtonnements, les dialogues de ces quatre
soldats en perdition, issus de l'Armée rouge, qui sortent d'une forêt où ils viennent de passer un hiver terrible,
pendant l'année 1919. Il y a la beauté des scènes muettes : réquisitions dans les villages, baignades dans un
étang, embuscade. Il y a ce gamin, enrôlé volontaire, dont la présence irradie les quatre hommes car il est,
semble-t-il, le seul à savoir écrire. Mais le ciel est sans fin et rien ne sera sauvé.
Pécherot, Patrick. Tranchecaille. Gallimard, 2010. Folio policier. 320 p. Trophée 813 du meilleur roman
noir francophone 2009.
Chemin des Dames, 1917, l'offensive du général Nivelle tourne à l'hécatombe. Désertions et mutineries
commencent à se propager. Dans l'enfer des combats, un conseil de guerre s'apprête à juger le soldat Jonas,
accusé d'avoir assassiné son lieutenant. Devant l'officier chargé de le défendre défilent, comme des fantômes,
les témoins harassés d'un drame qui les dépasse. Coupable ? Innocent ? Jonas est-il un simulateur ou un
esprit simple ? Le capitaine Duparc n'a que quelques jours pour établir la vérité. Et découvrir qui est
réellement celui que ses camarades ont surnommé Tranchecaille. Ce récit prenant, souvent saisissant et
toujours juste bénéficie de la grande maîtrise de la langue de l’auteur, cette gouaille particulière. Un
passionnant polar judiciaire qui nous plonge en pleine première guerre mondiale.
Radiguet, Raymond. Le diable au corps. Gallimard, 1982. Folio classique. 187 p.
Un jeune homme de quinze ans rencontre Marthe, une jeune femme de dix-huit ans, qu'il séduit et dont il
devient l'amant... Cette histoire serait banale si nous n'étions en 1917, un peu avant la fin de la guerre de
1914-1918, et si la jeune femme n'était pas l'épouse d'un soldat au front. Le tromper au grand jour, c'est
pousser trop loin l'inconscience, la trahison, le scandale... Et lorsque survient la promesse d'un enfant,
l'amant s'éclipse comme un gamin aux prises avec une aventure d'homme. Ce roman autobiographique qui a
fait scandale à sa parution (1923) traite du bouleversement des sociétés durant la guerre qui, omniprésente,
proche et lointaine, va permettre l'amour a priori impossible du narrateur et de Marthe.
Remarque, Erich Maria. A l’Ouest rien de nouveau. LGF, 1990. Ldp. 287 p.
Paru en 1929, le roman décrit la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat volontaire allemand sur
le front Ouest. Symbole du pacifisme allemand, le roman devient rapidement un best-seller et est suivi par
d'autres romans de la même veine : Après, Trois camarades, etc. L'auteur, pourchassé dès 1930 par les nazis
pour son pacifisme comme pour ses origines, émigre en Suisse, puis aux États-Unis ; son livre subit un
autodafé nazi le 10 mai 1933.
Rouaud, Jean. Les champs d'honneur. PARIS : Minuit, 04/1996. 188 p. Prix Goncourt 1990
Le père meurt, puis la vieille tante, enfin le grand-père maternel. Mais cette série funèbre semble n'avoir fait
qu'un seul disparu : le narrateur lui-même, dont le vide occupe tout le récit. A partir d'indices infimes se
constitue une histoire familiale, qui finit par atteindre l'Histoire, avec sa Grande guerre. Plusieurs thèmes et
problèmes liés à la Grande Guerre sont en effet évoqués dans le roman, qui a été adapté en bande dessinée
par Denis Deprez en 2005, chez Casterman.
Sauvage-Avit, Jeanne-Marie. Perline, Clémence, Lucille et les autres... Des vies de femme dans la Grande
Guerre. Les Nouveaux Auteurs, 2014. 701 p. Prix du jury Femme Actuelle 2014.
Une histoire de femmes de 1910 à 1924 dans une société que la guerre transforme.
Quand on parle de la Grande guerre, on évoque un conflit qui fit des millions de victimes. Les hommes au
front, il revint aux femmes la tache de porter l'économie du pays. Pendant 4 ans, elles ont été aux champs et à
l'usine, dans les transports et les administrations, ont remplacé les hommes en tout. Mais la femme de 1919
n'est pas celle de 1914. Perline, une jeune paysanne qui a eu la chance de faire quelques études, vit les
difficultés d'être femme à cette époque tout en participant aux premiers pas de l'émancipation féminine.
Trumbo, Dalton. Johnny s’en va-t-en guerre. Actes sud, 2004. Babel. 320 p.
Chef-d’œuvre de la littérature antimilitariste, ce roman a pour héros un soldat américain de la guerre de
1914-1918 atrocement mutilé par une explosion (blessé par un obus, il a perdu la parole, la vue, l'ouïe et
l'odorat et on lui a amputé ensuite les quatre membres en croyant à tord qu'il n'est plus conscient). Devenu ce
mort-vivant dont l’âme s’agrippe à un corps qui n’est plus, il incarne, avec une puissance narrative
stupéfiante, l’horreur vécue de toute guerre.
Publié au début de la Seconde Guerre mondiale, ce livre mythique était lu dans les meetings pacifistes
pendant la guerre du Viêtnam. Encore et toujours d’actualité, il constitue sans doute la plus violente, la plus
crue des dénonciations de la guerre. Un récit poignant, un roman puissant qui peut être aussi éventuellement
considéré comme un plaidoyer pour une fin de vie dans la dignité.
Vercel, Roger. Capitaine Conan. Albin Michel, 1996. 283 p. Prix Goncourt 1934
Durant la Première Guerre Mondiale, une escouade de francs-tireurs commandés par le Capitaine Conan,
restent mobilisés sur le front Est après l'armistice. Certaines de ces "têtes brûlées" seront jugées pour
indiscipline ou désertion par des tribunaux militaires. Bertrand Tavernier s'est inspiré de ce roman, , pour une
adaptation cinématographique réalisée en 1996.
Werth, Léon. Clavel soldat. 1990. Viviane Hamy, 2011. 375 p.
Roman autobiographique. En 1914, Werth a 36 ans. Libertaire, antimilitariste, jauressien, il croit à
l’internationalisme. Pourtant, comme nombre de ses camarades, il part volontaire pour le front afin de
défendre son idéal d’homme libre qui va faire « la guerre à la guerre », à cette guerre, la dernière. Clavel
soldat (rédigé entre 1916 et 1917), témoignage, réquisitoire contre le nationalisme et analyse subtile de la
situation de guerre vécue de plus près, est surtout un magnifique roman. Léon Werth fait surgir des figures
fortes comme Vernay ou Mourèze ; les scènes qu’il décrit, hurlantes de terreur, de douleur mais aussi
d’humanité ressemblent étonnamment aux tableaux des plus grands peintres dont il a si bien parlé.
Littérature jeunesse
Bousquet, Charlotte. Là où tombent les anges. Gulf Strean, 2015. Electrogène. 395 p.
Au début du XXème siècle, Solange, 17 ans, quitte Auvers-sur-Oise et ses artistes, ainsi qu'un père violent,
pour rejoindre à Paris son amie Lili qui chante, danse et fait l'actrice pour Abel Gance. Naïve, la tête pleine
de rêves, Solange se laisse séduire par Robert Maximilien, un banquier, et accepte de l’épouser. Mais son
prince est un tyran jaloux, qui ne la sort que pour l’exhiber lors de dîners mondains. Coincée entre Robert et
Emma, sa vieille tante aigrie, Solange étouffe à petit feu. Quand la guerre éclate et que Robert part au front,
elle trouve paradoxalement une forme de liberté et de bonheur. Elle devient journaliste, écrit sur les femmes
restées seules à l'arrière. Autour d'elle gravitent des amies plus ou moins riches, plus ou moins
indépendantes, Clémence à l'usine, Blanche et ses bonnes œuvres... Solange apprend le piano, fréquente la
librairie d'Adrienne Monnier, fait des rencontres. A la fin de la guerre, Robert revient, le visage mutilé, et il
est devenu alcoolique… Un magnifique roman épistolaire, dense, émouvant, et très documenté (nombreuses
références littérai
res et musicales), dans lequel le rôle des femmes pendant la guerre est bien mis en valeur.
Cuenca, Catherine. Le choix d'Adélie. Paris : Oskar Editions, 2013. 337 p.
Lyon, 1913. Malgré les préjugés, Adélie, 17 ans, est bien décidée à poursuivre ses études à l’université pour
devenir médecin. Lors d’un déjeuner organisé par ses parents, elle rencontre Antonin, qui, comme elle, se
destine à des études de médecine. Les deux jeunes gens tombent amoureux l’un de l’autre. Mais leur idylle
ne dure pas. À peine remise de son premier chagrin d’amour, Adélie doit affronter ses parents qui souhaitent
qu’elle abandonne ses études pour se marier. La Grande Guerre qui éclate en août 1914 donne à Adélie
l’occasion de fuir. Elle s’engage comme infirmière à la Croix-Rouge, au plus près du front. Sous les
bombardements incessants, elle s’efforce de sauver des vies tout en gardant l’espoir de reprendre ses études
après la guerre… Un roman historique très vivant et une belle histoire d'amour que l'on a plaisir à lire.
Morpurgo, Michael. Soldat Peaceful. Gallimard, 2004.185 p.
Il s'appelle Tommo, il a 17 ans et a vécu une enfance heureuse avec sa mère et ses frères à la campagne,
même si la vie n'est pas toujours facile dans cette famille anglaise de trois enfants. Mais tout à changé
lorsqu'il est parti pour la guerre avec son grand-frère Charlie et qu’ils découvrent les tranchées. Cette nuit
Tommo ne veut surtout pas dormir, il veut penser à lui, à eux, et à leur vie passée, à ce frère aîné qui a
désobéi aux ordres d’un sergent pour rester auprès de lui blessé… pour se souvenir.
Un exemplaire de ce roman en version originale anglaise est présent au CDI ainsi que WarHorse.
Anthologies/Recueil de poèmes/Correspondances
Chipot, Dominique. En pleine figure, Haikus de la guerre 14. Doucey Bruno, 2013. Tissages.
Une anthologie de courts poèmes écrits selon l'art japonais du haïku, durant la Première Guerre mondiale,
par de jeunes soldats. A l'époque, ils furent publiés dans des revues ou plaquettes tirées à quelques dizaines
d'exemplaires. Toute l'horreur et la fulgurance de la guerre apparaissent dans ces fragments poétiques.
Collognat, Annie. Trois frères dans la Grande guerre : correspondance inédite. Hachette, 2014
« Une famille dans la grande guerre », c’est une correspondance unique, un récit épistolaire vrai et touchant
au cœur de la Première Guerre mondiale. Ils sont cinq, cinq frères d’une famille paysanne de l’Ariège que la
Guerre va séparer. Si Joséphin et Zéphirin ne sont pas envoyés au front, Jean-Baptiste, Henri et Justin
découvrent les tranchées et les horreurs de la guerre. À travers une centaine de lettres, des illustrations
inédites et des notions historiques, le quotidien des soldats et de leur famille est dépeint avec justesse et
sincérité. Elles nous font découvrir la vie quotidienne des "Poilus" au front, ainsi que le point de vue de ceux
qui sont restés à l'arrière. Livre rangé dans les documentaires : cote = 940.4 COL
Compagnon Antoine. La Grande guerre des écrivains. D’Apollinaire à Zweig. Gallimard, 2013. Folio class
Anthologie de textes de différents genres, ayant pour thème la Première Guerre mondiale. Le recueil est
découpé en cinq parties : l'été 1914, le front, la zone des armées (infirmières, prisonniers, déserteurs, etc.), la
vie à l'arrière, la mémoire et l'oubli de l'après-guerre. Cote : 809.93 GUE
Dupré, Léon-Antoin. Carnet de route d’un gosse des tranchées. Michel Lafon, 2013. 333 p.
Ce Carnet de route permet de suivre presque au jour le jour un peu plus de deux années (de mai 1916 à juillet
1918) de la vie au front d'un jeune engagé volontaire qui, à vingt ans à peine, a participé avec beaucoup de
courage et de patriotisme aux batailles, notamment à Verdun et au Chemin des Dames. Elaboré à partir des
lettres qu'il avait écrites à l'époque à ses parents, calligraphié et illustré par ses soins quelque trente ans plus
tard, son récit montre toute l'horreur d'un conflit dans lequel tant de combattants ont perdu leur jeunesse et
leur existence mais il le fait sans amertume ni emphase, et n'en suscite que plus d'émotion. Alors qu'il n'était
ni historien ni écrivain, Léon-Antoine Dupré a réalisé ainsi un livre bouleversant, propre à s'ancrer dans la
mémoire d'un très large public aussi bien comme un document historique que comme une oeuvre pleine
d'humanité.
Guéno, Jean-Pierre/Laplume, Yves. Paroles de poilus : Lettres et carnets du front 1914-1918. Librio.186 p
Une quarantaine de lettres ainsi que des extraits de correspondances et de journaux intimes racontent les
détails quotidiens d'une guerre qui n'a jamais reçu ce type d'éclairage dans nos livres d'histoire.
Kleef, Patrice. Ceux de Verdun. Les Ecrivains et la Grande Guerre. Flammarion, 2001. Etonnants
classiques. 121 p. Cote : 809.93 GUE
La guerre de 14-18 fut pour les hommes de la "génération du feu" un véritable traumatisme. En mémoire de
leurs milliers de camarades morts au front, ceux qui revinrent de l'enfer des tranchées voulurent témoigner de
l'horreur de la guerre. Et la littérature, après eux, ne devait plus jamais être tout à fait la même... Car de
toutes les expériences humaines, la guerre est sans doute l’une des plus difficiles à raconter, sans doute parce
que ceux qui l’ont vécue savent bien qu’aucun récit ne pourra rendre pleinement compte de la souffrance
qu’ils ont subies. Parmi les nombreux romans écrits par les combattants de 14/18, 3 ont connu un succès
particulier : "Le feu" d’Henri Barbusse, "Les Croix de Bois" de Roland Dorgelès et "A l’ouest, rien de
nouveau" de l’Allemand Erich Maria Remarque, ainsi que "Voyage au bout de la nuit" de Céline. Ce petit
livre donne à la fois des repères historiques, des repères culturels, et des extraits des oeuvres de ces auteurs.
Ces extraits sont classés par thèmes : la vie quotidienne du soldat, le feu, l’arrière, réflexions sur la guerre.
Picon, Guillaume. Poèmes de poilus. Anthologie de poèmes français, anglais, allemands, italiens, russes
Points, 2014. Points poésie.
Voici un ouvrage de poche où se côtoient grands noms de la littérature, Cendrars, Drieu, Cocteau, etc., et
poètes plus anonymes dont quelques uns sont morts au combat. Guillaume Picon, à l’origine de cette
anthologie, précise dans sa préface la place de la poésie dans l’héritage littéraire de la Grande Guerre : quasi
nulle. Très présente en Angleterre et en Allemagne, affaire de goût et de tradition, la poésie de guerre est
considérée en France avant tout comme de la non-poésie. Cela est-il vraiment étonnant ? Imprégnée d’esprit
cocardier et d’images de héros invincibles ou martyrs, la poésie française de l’époque connut une production
volumineuse mais fut peu marquante. Dans cette veine patriotique, on peut lire ici Léon Lahovary ou Henri
de Régnier mais cet aspect reste marginal dans ce recueil. Dominée par la figure imposante d’Apollinaire,
l’ouvrage présente de beaux vers signés Paul Eluard, Georges Duhamel, Henry de Montherlant, Charles
Vildrac, Pierre-Jean Jouve, etc.
Bandes Dessinées
Bouzard, Guillaume. Les Poilus frisent le burn out. Fluide glacial, 2016.
1916-2016 : À l'occasion du centenaire de la bataille de Verdun, Guillaume Bouzard plonge au cœur des
tranchées pour raconter les petites histoires fantasmées et drolatiques de ces poilus qui ont fait l'Histoire.
Confrontés au drame et à la boucherie de la Grande guerre, ces hommes survivent et parviennent à nous faire
rire en répondant à la violence des canons avec l'arme ultime : leur folie ordinaire. Généraux belliqueux et
lâches, officiers acariâtres et dépassés par les événements, soldats débrouillards et solidaires, tous ces poilus
forment un monde délirant où tous les coups semblent permis. Certains jouent au rugby avec des grenades,
d'autres creusent en pensant trouver le trésor des Templiers, bref, dans l'enfer de tranchées de Guillaume
Bouzard, on sait aussi s'amuser... Sous ses traits de crayon, les poilus apparaissent avec toute leur humanité,
leur courage et leur faiblesse, leur sens du sacrifice et leurs petites lâchetés. Avant d'être des héros, ces
soldats sont des hommes, tout simplement.
Cothias, Patrick / Ordas, Patrice / Mounier, Alain. Croix de sang (L'ambulance 13 T1). Au nom des
hommes (L'ambulance 13 T2). Les braves gens (L'ambulance 13 T3). Bamboo Edition 2010.
Je m'appelle Louis-Charles Bouteloup, je suis chirurgien, jeune diplômé de médecine et en ce premier jour
de l'année 1916, je rejoins le service de santé qui opère au front. Il me faudra moins de vingt-quatre heures
pour remettre en question tout ce qu'on m'a appris et savoir qu'on ne peut expliquer à des soldats qu'ils
risquent de mourir pour des appétits de pouvoirs locaux et des décisions de courtisans. Mon unité,
L'Ambulance 13, composée d'une poignée de poilus infirmiers, va devenir ma nouvelle famille. Une série
intelligente qui s'intéresse à la Grande Guerre mais sur un aspect un peu moins connu : les services de santé.
Daeninckx, Didier / Tardi, Jacques. Le der des ders. Casterman, 1997.
Pour Eugène Varlot, ancien Poilu de la Grande Guerre reconverti en détective privé, les lendemains de
victoire ont un goût plutôt amer. Tenaillé par un cauchemar obsédant qui le replonge dans l'enfer des
tranchées, le voici engagé par un certain colonel Fantin de Larsaudière, qui doute de l'intégrité conjugale de
son épouse. Mais Varlot va vite s'apercevoir qu'il sert d'alibi à une sordide histoire de chantage autour d'un
épisode caché et honteux de la guerre, et, bien malgré lui, il revivra des épisodes forcément douloureux du
conflit... Dans le Paris des années 1920 et sa région, cette enquête est redoutable, mais l'auteur se plait
surtout à rendre vivant l'immédiat après-guerre : ses stocks de produits américains revendus à prix cassés, ses
blessés empilés dans des hôpitaux périphériques, ses gradés trop soucieux de leur honneur, ses anarchistes
révoltés etc.
Duval, Fred / Pécau, Jean-Pierre. L'homme de l'année 1. 1917 : Le soldat inconnu. Delcourt, 2013.
Citadelle de Verdun, 10 novembre 1920. Le soldat Auguste Thin fait le tour des huit cercueils. Il tourne une
première fois très vite, sans s'arrêter, puis au second tour, brusquement, il dépose son bouquet sur le
troisième cercueil de la rangée de gauche. Un murmure s'élève, soulageant les coeurs : "C'est fini, il a
choisi." Le soldat inconnu qui sera inhumé sous l'Arc de Triomphe quelques semaines plus tard est
officiellement un corps de militaire français impossible à identifier. Pourtant, sous la pluie parisienne, un
officier français se souvient...
Lemaître, Pierre / Metter, Christian de. Au revoir là-haut. Rue de Sèvres, 2015.
Adaptation du roman.
Le Naour, Jean-Yves / Kolgado, Inaki. Verdun 1. Avant l’orage. Bamboo Ed, 2016.
Décembre 1915, les Allemands semblent préparer une attaque d’envergure sur l’un des points stratégiques de
la ligne de défense française, à Verdun. Mais le Maréchal Joffre se refuse à renforcer la zone, persuadé que
la vraie bataille se jouera en Champagne. Janvier 1916, l’attaque ne fait plus le moindre doute. Seul un
miracle pourrait sauver Verdun. Et le miracle se produit : pendant des jours, la pluie s’abat sur la ville,
repoussant l’offensive des troupes allemandes.
Avec plus de 700 000 morts sur une période de 10 mois, Verdun est la plus longue et la plus dévastatrice des
batailles de la Première Guerre Mondiale. A l’occasion du centenaire de cette bataille, les auteurs retracent
chronologiquement les quelques semaines qui ont précédées cette boucherie ainsi que les 1ers jours de
combats. Dossier documentaire de 8 pages "La bataille de Verdun (1916)" à la fin de la BD.
Rouaud, Jean / Deprez, Denis. Les champs d'honneur. Casterman, 2006. 64 p. Adaptation du roman.
Stalner, Eric / Boisserie, Pierre. La croix de Cazenac T1 à T 6. Dargaud, 2004.
Sur fond de guerre de 14-18 et de Russie pré-révolutionnaire, l'extraordinaire destin d'une famille d’espions
du sud-ouest de la France. Une galerie de personnages ambigus, violents, romantiques, emportés par le
tourbillon de l'histoire et les mystères qui se cachent derrière les apparences... (10 tomes en 4 cycles).
Supiot, Olivier. La Patrouille des Invisibles. Glénat, 2014. 1000 Feuilles.
1914. Hubert Lessac, jeune aviateur français, entre en guerre. D’abord observateur puis chasseur, rien ne
semble pouvoir l’arrêter. Mais après plusieurs années de conflit, un drame personnel vient précipiter sa chute
inéluctable… Son appareil est abattu. Blessé, il s’en sort miraculeusement. Il est récupéré par des poilus, une
escouade atypique, qui, malgré les difficultés du quotidien, lui redonne le goût de vivre… Ce sont tous des
pères, des fils, des frères, acteurs et victimes d’une guerre particulièrement sanglante. Des combattants de
l’ombre qui tentent de survivre, compagnons solidaires de la Patrouille des Invisibles.
Tardi, Jacques. Adieu Brindavone suive de La fleur au fusil. Casterman, 1979.
Cet album nous fait découvrir Lucien Brindavoine, personnage d'anti-héros lâche, profiteur mais humain, qui
jouera un rôle-clé dans les aventures d'Adèle Blanc-Sec. Paris, mai 1914. Un inconnu est assassiné alors qu’il
vient de promettre à Brindavoine un destin extraordinaire. Ce dernier part alors pour Istanbul afin de donner
du piment à son existence. Accompagné de Carpleasure, un Britannique excentrique, Brindavoine va
connaître l’aventure, mais il n’est pas certain qu’il la goûte avec autant de plaisir que le lecteur…Quelque
part sur le front, novembre 1914. Brindavoine a perdu de son insouciance. Il tente de sauver sa peau dans
l’enfer de la Première Guerre mondiale où le rouge du sang se mêle à la teinture des pantalons. "Adieu
Brindavoine et La Fleur au fusil" offrent l’occasion de découvrir deux facettes de l’œuvre de Tardi. La
première, son goût pour le roman-feuilleton et les récits échevelés ; la seconde, sa dénonciation de la guerre.
Tardi, Jacques. 1914-1918 C'était la guerre des tranchées. Casterman, 1993. (2 exemplaires)
Il ne s'agit pas de l'histoire de la première guerre mondiale racontée en bande dessinée, mais d'une succession
de situations non chronologiques, vécues par des hommes manipulés et embourbés, ayant pour seul espoir de
vivre une heure de plus, souhaitant par dessus tout rentrer chez eux....
Tardi, Jacques / Verney, Jean-Pierre. Putain de guerre ! 1914 - 1915 - 1916. Casterman, 2008.
Du fond de nos tombes, on a compris qu'on était là pour un long moment. Les Alboches n'étaient pas décidés
à rentrer chez eux et on était encore assez loin de Berlin. Pour Noël, la trêve a tourné en fraternisation,
surtout entre les Anglais et les Allemands. Ca partait d'un bon sentiment. Quelques heures à s'échanger des
clopes et des bonbons, avant de retourner chacun dans son trou pour recommencer à s'entretuer. Moi, tout ce
que je comprenais, c'est qu'on s'installait dans la guerre.
Tardi, Jacques / Verney, Jean-Pierre. Putain de guerre ! 1917 - 1918 - 1919. Casterman, 2009.
La guerre nous brûlait les boyaux et, dans la puanteur de nos existences dérisoires, je me cramponnais à un
espoir : rentrer à la maison, qu'on la perde ou non cette guerre qui n'était pas la mienne ! Comment faire pour
ne pas se retrouver dans une de ces fosses communes creusées par des corvées de Tonkinois ?
BD en anglais
Mills, Pat / Colquhoun, Joe. Charley's War T1 : 2 June 1916 - 1 August 1916. Titan Books, 2004.
En 1916, Charley Bourne, un jeune homme de 16 ans, ment sur son âge et s'engage dans l'armée anglaise
afin d'aller combattre pour son pays. Il est affecté en tant que trouffion (Tommy) en France, dans les
tranchées de la Somme. Il découvre la vie dans les tranchées, les bombardements, les tireurs d'élite, les
sorties vers les lignes ennemies, les alertes au gaz... bref les horreurs de la guerre. La grande offensive de la
bataille de la Somme se prépare. Le premier juillet 1916, le commandement ordonne aux Tommies de
marcher vers les lignes allemandes qui viennent d'être pilonnées par des bombardements aériens. L'objectif
de cette série "Charley s'en va-t-en guerre" est de montrer la guerre de 1914-1918 sous un autre jour que
celui de la bravoure au combat ou des hauts faits militaires. Le personnage principal n'est donc pas très futé,
pas particulièrement costaud, mais quand même courageux et sympathique, un peu un anti-héros.
Charley's War T2 : 1 August 1916 - 17 October 1916 / T3 : 17 October 1916 - 21 February 1917
Théâtre (tragédie)
Anouilh, Jean. Le Voyageur sans bagage. Gallimard, 1972. Folio. 219 p.
Gaston, un jeune homme frappé d'amnésie, vit dans un asile depuis la fin de la Première Guerre mondiale. La
duchesse Dupont-Dufort s'est mis en tête de retrouver sa famille. Gaston est donc présenté à la famille
Renaud qui croit reconnaître en lui son parent disparu. Gaston, lui, va découvrir les secrets d'une famille à
laquelle il fera tout pour échapper. Une pièce cruelle et amère parue en 1937 qui prend appui sur des faits
divers de l'époque : des soldats revenus du front qui ont perdu la mémoire. Cette pièce pose des questions sur
l'identité, la mémoire, les relations filiales.