Le Messager boiteux tient son nouveau boss
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Le Messager boiteux tient son nouveau boss
13 24 heures | Samedi-dimanche 30-31 août 2014 Vaud Urgence L’excès de vitesse d’une sage-femme était justifié La justice a donné raison à une sagefemme qui roulait à 158 km/h sur l’A1. Eclairage sur ces cas où l’urgence prime sur le délit Pascale Burnier Depuis l’entrée en vigueur de Via sicura et de ses peines très sévères contre les chauffards, des policiers ont à plusieurs reprises exprimé leur inquiétude d’être traités comme n’importe quel délinquant de la route. Récemment, ce sont des ambulanciers qui évoquaient leurs craintes sur les ondes de la RTS, allant même jusqu’à affirmer lever désormais le pied lors d’interventions. Un arrêt de la Cour de droit administratif du Tribunal cantonal, rendu public vendredi dernier, permet de clarifier les risques encourus par ces personnes dont les métiers nécessitent parfois de commettre un délit sur la route. Ce cas concerne une sagefemme indépendante flashée à 3 h 15 du matin sur l’autoroute entre Nyon et Coppet le 30 juin 2013. Marge de sécurité déduite, elle roulait à 158 km/h. La conductrice est dénoncée au Ministère public de La Côte, qui la condamne à 25 jours-amendes à 50 fr. avec sursis pendant deux ans et à une amende de 300 francs. Sa faute est qualifiée de grave. A la sanction pénale s’ajoute encore la sanction administrative. En octobre 2013, la sage-femme se fait retirer son permis de conduire pour une durée de six mois par le Service des automobiles vaudois. La soignante décide alors de faire appel contre ce retrait. Son argument: elle était dans un «état de nécessité licite» qui permet, selon l’article 17 du Code pénal, de commettre un acte punissable «pour préserver d’un danger imminent et impossible à détourner autrement». C’est que, cette nuit-là, la sage-femme est appelée par un homme dont la compagne a commencé à accoucher prématurément à domicile. Il voit la tête de son bébé sortir mais le nourrisson est bleu. La sage-femme décide de partir immédiatement au domicile du couple, tout en restant au téléphone avec le futur père à qui elle explique comment dégager le bébé qui est en train d’asphyxier. Entendu comme témoin, le chef du Département de gynécologie du CHUV a confirmé l’urgence médicale de cette situation et rappelé que la mère n’était pas transportable en ambulance. «Je ne voudrais pas qu’un policier roule différemment aujourd’hui parce qu’il craint de commettre une infraction» Eric Cottier, procureur général Pour le Tribunal cantonal, la sagefemme a commis un délit, mais qui peut se justifier par l’état de nécessité dans lequel elle se trouvait. Bingo pour la soignante, qui a ainsi récupéré son permis de conduire et a reçu 1000 francs à titre de dépens. Peurs disproportionnées? Le cas est rare, mais a déjà eu des précédents, selon le ministère public. Cette victoire peut-elle rassurer les soignants et policiers qui craignent d’être sanctionnés s’ils enfreignent les règles de la circulation? Membre du groupement des avocats de la route, Me Tony Donnet-Monay commente: «Avec Via sicura, les sanctions en cas d’infraction se sont beaucoup alourdies. Mais, avant ce durcissement, tout comme maintenant, un conducteur ne sera pas sanc- tionné s’il a un juste motif. Les critères sont toutefois stricts. Il faut une proportionnalité entre le risque que le conducteur fait courir aux usagers de la route et le risque de ne pas sauver une vie ou attraper un meurtrier. Il faut aussi qu’il y ait urgence et que l’on ne puisse pas avoir d’autre solution.» Pour le procureur général Eric Cottier, les peurs des policiers et des ambulanciers sont disproportionnées. «Certes, ce n’est pas parce que l’on a un feu bleu et les sirènes enclenchées que l’on peut rouler à 250 km/h au centre-ville de Lausanne. Ça ne supprime donc pas un devoir de prudence, mais cela fait déjà de vous un véhicule prioritaire qui peut vous exempter d’un certain nombre de sanctions. Par contre, il faut pouvoir prouver que la mission était urgente. Et nous jugeons alors au cas par cas.» Un point a pourtant changé. «Nous ne sommes pas devenus plus sévères, insiste Eric Cottier. Les règles sont les mêmes, et je ne voudrais pas qu’un policier ou un ambulancier roule différemment aujourd’hui parce qu’il craint de commettre une infraction. Mais il est vrai qu’aujourd’hui les contrôles sont systématiques. Si un policier est flashé à 200 km/h, il devra donc se justifier auprès du Parquet.» Burki sonne le glas de sa carrière à 24 heures 1 Passage de témoin entre Roger Simon-Vermot (à dr.) et Marc David, nouveau rédacteur en chef. VANESSA CARDOSO Le Messager boiteux tient son nouveau boss Marc David, journaliste à L’Illustré, succède à Roger Simon-Vermot à la tête du célèbre almanach, le plus vieux d’Europe. L’édition 2015 est à découvrir dès aujourd’hui à Vevey Comme de coutume, Jean-Bernard Kammer s’activera dès ce matin pour distribuer à la criée la nouvelle édition du Messager boiteux, lors de l’ultime Marché folklorique de l’été, sous la Grenette à Vevey. Cette mouture 2015 du célèbre almanach tricentenaire, le plus vieux d’Europe, sera la dernière dirigée par Roger Simon-Vermot. A 73 ans, l’habitant de La Sarraz aux faux airs de vieux loup de mer a décidé de passer la main. Après un premier appel resté sans suite en 2010 faute de candidat idéal, le typographe de formation et journaliste a cette fois déniché la perle rare en la personne de Marc David, lui aussi journaliste, à L’Illustré. Ce dernier a été retenu parmi 25 candidatures. A défaut d’un look de flibustier comme son aîné, le nouveau boss évoquerait plutôt un mousquetaire. Yeux bleu vif, regard intense, tempes et chevelure grisonnantes, petite barbichette, le Vaudois s’avère un brin virevoltant et offre un débit de paroles rapide qui traduit une assurance certaine. A vrai dire, l’habitant de Chavannes-leVeyron, 50 ans tout juste, bien qu’il en fasse dix de moins, tranche avec l’image qu’on se fait d’un patron de publication ancestrale. «Cet almanach a un côté désuet parfaitement assumé», admet ce père de trois enfants adultes. L’homme a roulé sa bosse au sein de la presse romande (stage à La Suisse, puis au Matin et à 24 heures aux sports, avant d’arri- ver à L’Illustré il y a vingt ans): «J’ai touché à tous les registres du métier. Pour diriger le Messager boiteux, c’est bien d’avoir un peu de bouteille.» Ce passionné de sport en général et de football en particulier n’a jamais été un inconditionnel du Messager boiteux, même si, enfant, il feuilletait parfois les exemplaires de ses parents agriculteurs. «Ma femme est beaucoup plus fan «Cette aventure marque un virage d’indépendance. Ce qui m’intéresse, c’est l’écriture» Marc David, nouveau rédacteur en chef du Messager boiteux que moi! Mais cette aventure marque un virage d’indépendance. Ce qui m’intéresse, c’est l’écriture. J’aurai moi-même une vingtaine d’articles à écrire et là j’ai un bel espace à disposition. Il y a aussi le côté atemporel d’une publication inscrite dans le patrimoine romand. Le plus vieil almanach d’Europe: c’est un truc de dingue! Le mystère du terroir et le savoir des anciens m’a par ailleurs toujours intéressé.» L’édition 2015 ne déroge pas à la règle en proposant la recette qui fait son succès: un calendrier qui rassemble horoscopes, éphémérides et inventaire des foires et marchés de l’année suivante, des anecdotes, reportages, faits divers et un récit en patois. Les 70 000 exemplaires 2015 sont en vente jusqu’en décembre au prix de 14 francs sur les marchés, ainsi que dans les supermarchés, librairies et kiosques. K.D.M. Romande Energie augmente ses tarifs PHOTOS: PHILIPPE MAEDER Le dessinateur à la casquette a fêté hier son départ à la retraite avec plus de 300 invités, amis ou personnalités croquées Il y avait là des politiques, des artistes, des people mais aussi des amis et collègues. Quelque 340 personnes ont participé à la fête de Raymond Burki hier à Epalinges pour marquer la fin de ses trente-huit ans de collaboration avec 24 heures. L’occasion aussi pour ces invités de visiter l’exposition d’une centaine de dessins qui se tient jusqu’au 14 septembre à la Maison de Commune d’Epalinges. 24 Découvrez toutes les photos sur epalinges.24heures.ch VC6 Contrôle qualité 2 4 Alors que le prix de l’électricité augmentera en moyenne de 3,7% en Suisse en janvier, les Lausannois verront leur facture baisser de 1,2% 3 (1) Raymond Burki entouré d’Anne-Catherine Lyon et de Jacqueline de Quattro (2) Daniel Brélaz et son épouse, Marie-Ange (3) Laurent Flutsch, Barrigue, José Barrense-Dias et Valott (4) Béatrice Métraux et Pascal Broulis (5) Martine Jeanneret et Lova Golovtchiner 5 Les tarifs de Romande Energie vont augmenter de 2% l’an prochain pour les particuliers. Le groupe a pu compenser la hausse de la taxe RPC décidée à Berne par la baisse ou le maintien du prix des composants dépendant directement de ses services, indiquait hier l’entreprise. En juin, le Conseil fédéral a décidé d’augmenter de 0,6 à 1,1 centime par kilowattheure (kWh) la contribution au fonds RPC (rétribution à prix coûtant). La mesure, visant à favoriser les énergies renouvelables, a un clair impact pour l’ensemble des ménages suisses, souligne Romande Energie. Cette hausse a toutefois pu être compensée par la diminution de 3% du coût du réseau électrique régional, qui baisse pour la cinquième année consécutive. La part énergie du prix de l’électricité reste quant à elle stable. A Lausanne, les Services industriels (SIL) ont annoncé hier que la facture d’électricité baisserait l’an prochain en moyenne de 1,2%. Pour une famille de quatre personnes, l’économie correspondra à environ 11 francs. En Suisse, les tarifs augmenteront en moyenne de 3,7% au 1er janvier 2015, indiquait récemment l’Association des entreprises électriques suisses (AES). Les écarts peuvent néanmoins être considérables. A Genève par exemple, les Services industriels (SIG) vont augmenter les prix de 14% en moyenne pour les ménages à cause des trois décisions fédérales, selon l’explication des SIG. ATS