La civilisation comorienne - Ambassade des Comores en France
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La civilisation comorienne - Ambassade des Comores en France
La civilisation comorienne La situation géographique des Comores, au milieu du Canal du Mozambique, a favorisé l’arrivée d’hommes, à date ancienne et les rencontres de peuples et de cultures. Dès le XIIe siècle, des géographes arabes signalaient une région ou un canal de Qumr, qu’ils situaient du côté des sources du Nil. Le nom (qu’on rapproche du mot arabe désignant la lune) a fini par s’appliquer spécifiquement à l’archipel des Comores, qui est devenu une des escales du commerce arabe le long de la côte orientale de l’Afrique. Malgré les clivages nombreux entre villages, clans ou quartiers, les Comores présentent une grande cohérence ethnique. Le lien essentiel du tissu social est constitué par l’islam de rite sunnite. La langue comorienne a des affinités avec le swahili et appartient à la grande famille linguistique bantou. Elle est subdivisée en quatre dialectes : le shimaore (parlé à Maore ou Mayotte) et le shidzuani ( parlé à Ndzuani ou Anjouan) forment la branche orientale et le shingazidja (parlé à Ngazidja ou Grande Comore) et le shimwali (parlé à Mwali ou Moheli) forment la branche occidentale. Certains villages de Mayotte utilisent comme langue maternelle une variété de malgache. Outre le comorien, dans ses différentes variétés, qui est la langue maternelle, plusieurs autres langues ont connu ou connaissent des usages importants : le swahili a longtemps été utilisé comme langue des relations commerciales ou autres, avec l’Afrique voisine ; l’arabe est la langue sacralisée de la religion ; le français a été apporté par la colonisation et il est devenu la langue symbolisant la modernisation du pays et de l’ouverture sur le monde extérieur. La civilisation comorienne présente un visage complexe, par le mélange opéré d’éléments empruntés à des sources africaines, complétés par des apports nombreux du monde arabopersan et des traits plus spécifiquement venus de Madagascar. L’évolution des modes de vie entraîne la transformation rapide de la vieille culture populaire. Mais la musique et la danse continuent de rythmer les innombrables fêtes qui marquent les dates essentielles de la vie sociale. Des manuscrits en caractères arabes, remontant parfois à plusieurs siècles, notant des textes en arabe, en swahili ou en comorien, attestent l’existence d’une culture savante qui rayonnait jusqu’à Zanzibar. Ces manuscrits contiennent des textes d’inspiration religieuse (commentaires du Coran, traités théologiques), des traités divinatoires et médico-magiques et des légendes historiques, constituant des sources pour l’étude du passé comorien. Les études comoriennes à l’INALCO reposent sur la connaissance du shindzuani. Elles sont associées aux études