premiers pas - L`Agence du court métrage
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pre pas Agence du court métrage présente premiers pas ? n°38 janvier/février 2010 Les sorties du mercredi ne sauraient résumer à elles seules toute l’actualité du cinéma français. Tous les deux mois, le magazine Bref, édité par l’Agence du court métrage, vous propose avec Premiers pas ? une information régulière sur les courts métrages de réalisateurs qui font l’actualité cinématographique, remettant en perspective des films que l’on gagne à découvrir, signaler, critiquer ou programmer. Autour Angèle et Tony d’Alix Delaporte Filmographie courts métrages Le piège (2003, 35 mm, 13’) Comment on freine dans une descente ? (2006, 35 mm, 18’) - photo sortie le 26 janvier 2011 Pour son premier long métrage, c’est une rencontre amoureuse atypique que dépeint Alix Delaporte. Ses deux protagonistes ayant fait connaissance par petite annonce, Angèle s’attache à dissimuler à Tony la réalité de sa situation : elle est en liberté conditionnelle et, n’ayant pas la garde de son fils, cherche à démarrer une nouvelle vie. La jeune femme, qui est en déséquilibre permanent, toujours au bord de l’abyme, rappelle la Nadia de Comment on freine dans une descente ?, d’autant que la comédienne Clotilde Hesme est l’interprète – excellente – des deux personnages. À chaque fois, un drame intime se profile ; la “gestion” de la folie d’un père dans le court, le poids de la prison dans le long. Une certaine fragilité, mise à rude épreuve, caractérise ces jeunes femmes en désordre, filmées par la réalisatrice. Angèle entrevoit toutefois une possible amélioration de sa situation grâce à Tony, marin pêcheur à la silhouette ronde, et le film trace aussi une variation sur le rapport amoureux, comme avant lui Le piège, habile face-àCC face d’un couple en crise, interprété notamment par Roschdy Zem. Autour de Je suis un No Man’s Land de Thierry Jousse En 2001, les chemins de Thierry Jousse et de Philippe Katerine s’étaient croisés pour un moyen métrage où le second tenait un rôle qui était déjà presque le sien (tout comme le guitariste Noël Akchoté dans le premier film du cinéaste). Ils se retrouvent très vite pour Julia et les hommes. Une décennie plus tard, le statut du chanteur a changé et Jousse en prend acte, troquant, dès son prologue, l’anonymat d’un bar de Pigalle contre la scène d’une grande salle de concert. Si Nom de code : Sacha procédait d’un dévoilement intime et tendre (raccord dans ses passages chantés avec le Katerine première manière), ce deuxième long emprunte les voies de la fable et du retour vers l’enfance. Il dialogue aussi bien avec le film du chanteur (Peau de cochon, produit il y a cinq ans, comme celui-ci, par les Films Hatari) qu’avec la pochette et le contenu ouvertement régressif de son dernier album. C’est ainsi le quatrième film de Jousse à prendre pour personnage principal un musicien (seul celui interprété par Laurent Lucas dans le long métrage Les invisibles était inventé), mais c’est aussi le premier à le décoller très vite de cette fonction première pour l’accompagner dans les sillons d’une émouvante chronique familiale… SK sortie le 26 janvier 2011 Filmographie courts métrages Le jour de Noël (1998, 35 mm, 29’) Nom de code : Sacha (2001, 35 mm, 37’) - photo Julia et les hommes (2003, 35 mm, 32’) Buenos Aires Fantasma (2006, vidéo, 15’)* *Copie indisponible à l’Agence du court métrage BULLETIN BIMESTRIEL PUBLIÉ PAR BREF & L’AGENCE DU COURT MÉTRAGE - N°38 JANVIER/FÉVRIER 2011 pre pas Autour de Poursuite de Marina Déak Filmographie courts métrages Le chemin de traverse (2000, 35 mm, 19’) Les profondeurs (2005, 35 mm, 16’) - photo Femme femme (2007, Beta SP, 18’) sortie le 9 mars 2011 L’actrice-réalisatrice Marina Déak avait déjà livré une esquisse de son premier long métrage Poursuite à travers son troisième film court Femme femme. Un titre qui pourrait évoquer le monologue de Figaro dans la pièce de Beaumarchais “Ô femme ! Femme ! Femme ! Créature faible et décevante !”, sauf qu’ici ce monologue n’est plus prononcé par un homme mais pris en charge par une femme, la réalisatrice elle-même. Femme femme comme Poursuite suit le parcours d’Audrey, une trentenaire sans travail qui vient de quitter ou de se faire quitter par son amant et refuse d’assumer son rôle de mère. Le propos est original, les personnages hiératiques et la forme prend parfois des chemins inattendus. Dans ses deux premiers courts métrages, Déak amorçait déjà une vision noire de la féminité et à travers elle de l’humanité : Les profondeurs – histoire d’une femme qui voit son enfant se noyer sous ses yeux – et Le chemin de traverse, un film où l’amour de l’autre rime avec insécurité et l’éternel féminin avec hystérie. Tranchant et sans concession, le cinéma de Marina Déak est capable de nous conduire hors cadre vers des chemins de traverse relevant du documentaire ou même du fantastique pornographique. DJ Autour de Jimmy Rivière de Teddy Lussi-Modeste Filmographie courts métrages Embrasser les tigres (2004, 35 mm, 20’) - photo Dans l’œil (2006, Beta SP, 8’)* Je viens (2008, 35 mm, 15’) *Copie indisponible à l’Agence du court métrage sortie le 16 mars 2011 Le premier long métrage de Teddy Lussi-Modeste ressemble à un voilier perdu au milieu de l’océan, un beau et grand navire toutes voiles gonflées, mais à la dérive. Reste de ce film l’image d’une petite frappe, de Jimmy Rivière, l’incorrigible et violent malgré lui, interprété par Guillaume Gouix, entouré de Béatrice Dalle, Serge Riaboukine et Hafsia Herzi. La jeune canaille au cœur d’ange est un type de personnage que Lussi-Modeste a déjà dessiné à travers ses trois premiers courts métrages (notamment Embrasser les tigres situé lui aussi dans la communauté des gens du voyage). La forme courte se prête peut-être mieux aux desseins d’un cinéaste plus portraitiste que scénariste, dont chaque film peut se voir comme la photographie d’une jeunesse indisciplinée, comme la radiographie de la violence et de la sensualité qui submerge le jeune mâle adolescent. Parmi les courts de Lussi-Modeste on conseillera surtout les deux derniers. Dans l’œil : une plongée trouble aux côtés de Jimmy, 17 ans, jeune à capuche, pur d’esprit qui ne parvient à vaincre sa timidité que par le biais de la violence et Je viens, un film coécrit avec Olivier Nicklaus dans lequel, Driss, 19 ans, crache au visage de l’actrice du film porno dans lequel il tourne avant de tenter de se racheter. DJ À l’attention des exploitants Les courts métrages mentionnés dans ce document sont dans leur grande majorité disponibles à l’Agence du court métrage. Vous pouvez les consulter dans nos locaux, sur support vidéo, en vous adressant au service programmation pour réserver un poste de visionnage. Pour tout renseignement concernant la programmation, nous vous invitons à contacter les programmateurs de l’Agence et à consulter notre site Internet : www.agencecm.com L’Agence du court métrage - 2 rue de Tocqueville, 75017 Paris T. 01 44 69 26 60 - F. 01 44 69 26 69 Contact : Stéphane Kahn - [email protected] Document édité par l’Agence du court métrage avec le soutien du Rédaction : Donald James, Stéphane Kahn, Jacques Kermabon. BULLETIN BIMESTRIEL PUBLIÉ PAR BREF & L’AGENCE DU COURT MÉTRAGE - N°38 JANVIER/FÉVRIER 2011