InCaS : Le Bilan du Capital Intellectuel, made in Europe

Transcription

InCaS : Le Bilan du Capital Intellectuel, made in Europe
InCaS : Le Bilan du Capital Intellectuel, made in Europe
CONTEXTE
Le capital principal de nombreuses entreprises n’apparaît pas dans les bilans financiers
classiques. C’est une ressource immatérielle (*). Cette expression de ressource immatérielle
peut paraître bizarre, mais son impact est parfaitement matériel. La « société de la
connaissance » est aujourd’hui réalité. Les facteurs de production que sont le sol, les
bâtiments et les machines perdent chaque jour de leur importance, selon Jan Hofman, Analyse
Senior à la recherche de la Deutsche Bank. La capacité concurrentielle résulte de valeurs
décisives que l’on ne peut pas saisir à pleine main : la qualification des collaborateurs, la
qualité de la stratégie et des processus internes à l’entreprise, les softwares, les brevets, les
marques, le relationnel avec les clients et les fournisseurs. Voici un exemple simplificateur :
Représentez vous la cuisine d’un restaurant. Dans un bilan classique on trouverait les actifs
habituels que sont les équipements de la cuisine, le four, les stocks d’ingrédients. Vous n’y
trouveriez pas le chef cuisinier d’un restaurant trois étoiles, ni ses assistants, pas plus que les
contacts précieux avec des fournisseurs choisis, ni les recettes uniques, ni l’expérience, ni le
parfait accord de l’équipe de cuisine. Et pourtant tous ces facteurs sont parfaitement décisifs
pour une production parfaite à moindres coûts (ce qui ne signifie aucunement que le client
doive payer moins cher).
Ceci nous montre comment les vraies valeurs de l’entreprise n’apparaissent pas dans le bilan
classique.
Il est clair qu’un déroulement parfaitement huilé dans le travail, ou encore la satisfaction
clients ne se laissent pas mesurer en € et cents. Et pourtant il est clair que sans cela
l’entreprise est rapidement amenée à disparaître. Les experts estiment que ce sont 50% de la
valeur d’une société qui échappe totalement à la méthode classique du bilan, ou n’y
apparaissent que de façon marginale.
Il s’agit donc de saisir ces ressources immatérielles et dans toute la mesure du possible de les
rendre palpables. La méthode de représentation des ressources immatérielle s’appelle un bilan
de la connaissance.
(*) On pourrait aussi dire : impalpable, immatériel, intangible, « mou », soft….
QU’EST-CE QUE LE BILAN DE CONNAISSANCE ?
C’est l’instrument qui permet de visualiser le « Capital Intellectuel » (CI ou IC dans la
terminologie anglo-saxonne) d’une entreprise, de le représenter de façon structurée et ainsi de
permettre un meilleur développement de l’entreprise. Le Capital Intellectuel est donc la
connaissance existante qui constitue ainsi les facteurs « soft » dans l’entreprise (connaissance
des salariés individuellement et connaissance de l’entreprise globalement). Il complète la
méthode des rapports financiers classiques, qui omettent les facteurs « soft ». Ainsi est rendue
possible une évaluation plus complète de l’entreprise et de ses tendances pour l’avenir.
La valorisation du CI se concentre sur 3 catégories de facteurs d’appréciation :
• Capital humain : Ce sont les facteurs qui permettent de mieux cerner globalement ce qui
relève des individus. On classe entre autres dans cette catégorie la compétence professionnel
(expérience et formation), les capacités de direction, d’animation, de relations
interpersonnelles et la motivation.
• Capital structurel : Il s’agit de facteurs intimement liés à la structure de l’organisation et
aux processus, tels que : Culture d’entreprise, communication, organisation, innovation
produits et innovation des processus.
• Capital relationnel : Il représente le capital généré par les relations vers l’extérieur de
l’entreprise, avec les actionnaires les investisseurs, les partenaires, les clients et les
fournisseurs.
Ces trois types de capitaux influencent le business quotidien au niveau des processus dont ils
déterminent la qualité et le succès. Cette méthode a déjà été testée avec succès sur 70 PME
pilotes en Allemagne.
LE PROJET InCaS
Ce sigle est une abréviation de la dénomination anglaise : Intellectual Capital Statement
(Bilan du capital intellectuel). Ce projet est soutenu par l’Union Européenne.
OBJECTIFS ET DEROULEMENT DU PROJET InCaS
Le but majeur est la mise à disposition des PME Européennes d’un instrument de
management qui met en évidence leur capital intellectuel spécifique en tant que ressource
visible. Le bilan de connaissance veut ainsi contribuer à souligner les forces et les faiblesses
du Capital Intellectuel de l’entreprise et ainsi en déduire des actions en vue d’un meilleur
développement. Ceci permettra aux entreprises Européennes d’être plus performantes dans la
compétition mondiale.
Le déroulement se fait en 5 étapes.
Mais le Projet InCaS a aussi d’autres objectifs importants.
• Amélioration et mise au point de la méthodologie
• Adaptation de l’outil en vue de créer un guide pour les PME Européennes
• Définition de standards statistiques permettant aux entreprises Européennes de se comparer
(Bench marking)
• Création de bases de données par branche d’activité
Pour ceci une mise en place est encours au sein de 25 entreprises pilotes Européennes
réparties dans 5 pays (France, Allemagne, Espagne, Pologne et Slovénie) avec une diffusion
ultérieure auprès de 1000 autres entreprises à travers toute l’Europe.
Le résultat se traduit sous la forme d’un diagramme présentant un point pour chacun des
« facteurs » (IC factors, voir ci-dessous pour des exemples) retenus dans l’entreprise avec :
• Leur degré de satisfaction en abscisse (X), c'est-à-dire le potentiel d’amélioration pour
répondre aux objectifs stratégiques
• En ordonnée (Y), leur importance pour l’atteinte de ces objectifs stratégiques.
Sur cette base une réflexion est menée pour décider d’actions d’améliorations centrées sur des
priorités les plus pertinentes
Dans la pratique on déroule les étapes suivantes avec un software intitulé « Tool box » (Boite
à outils) :
• Définition de l’entreprise (chiffres clé, produits, clients) et des limites retenues pour l’étude
(par exemple incluant ou pas les sous traitants, les agents, les distributeurs….)
• Objectifs stratégiques (CA, rentabilité, part de marché, nouveaux segments de marché,
implantation géographique, nouveaux produits….)
• Les processus (Production, vente, R&D, direction & administration…)
• Les succès visés (objectifs secondaires)
• Les « facteurs » concourant à l’atteinte de ces succès (système informatique, motivation,
qualification du personnel…)
• Leur notation en quantité, qualité et degré de planification (intitulé « Systematic »). Ces
notes sont obtenues en faisant voter un échantillon représentatif des différents services de
l’entreprise.
• Leur importance pour l’atteinte des objectifs. Ceci résulte également d’un vote.
Ainsi arrive t-on automatiquement, grâce au logiciel InCaS, au diagramme présenté ci-dessus.
On peut alors commencer une réflexion stratégique sur la base du diagramme et définir des
plans d’action. On identifie des mesures chiffrées (« Indicateurs ») pour ces « facteurs » (CA,
nombre de clients, de nouveaux produits …). Ces indicateurs sont suivis dans le temps pour
valoriser concrètement le bon avancement chaque fois que le point est fait.
CONCLUSION
A côté des méthodes budgétaires classiques (investissements, masse salariale, CA, budget de
communication….) les Bilans du Capital Intellectuel permettent parallèlement de réfléchir et
planifier de façon similaire les facteurs non chiffrables de l’entreprise. C’est donc un outil
nouveau essentiel pour la compétitivité de nos entreprises Européennes.