Aristote : que l`homme est par nature un animal politique

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Aristote : que l`homme est par nature un animal politique
Que l’homme est un animal politique
Aristote, Les Politiques, I, 2, 1253a 9 1253a12, trad. P. Pellegrin, GF-Flammarion, 1990, p. 90-92.
Il est manifeste, à partir de cela, que la cité fait partie des choses naturelles, et que l'homme est par nature un
animal politique, et que celui qui est hors cité, naturellement bien sûr et non par le hasard < des circonstances
>, est soit un être dégradé soit un être surhumain, et il est comme celui qui est injurié en ces termes par
Homère :
« sans lignage, sans loi, sans foyer * ».
Car un tel homme est du même coup naturellement passionné de guerre, étant comme un pion isolé au jeu de
trictrac. C'est pourquoi il est évident que l'homme est un animal politique plus que n'importe quelle abeille et
que n'importe quel animal grégaire. Car, comme nous le disons, la nature ne fait rien en vain ; or seul parmi les
animaux l'homme a un langage (logos). Certes la voix est le signe du douloureux et de l'agréable, aussi la
rencontre-t-on chez les animaux ; leur nature, en effet, est parvenue jusqu'au point d'éprouver la sensation du
douloureux et de l'agréable et de se les signifier mutuellement. Mais le langage existe en vue de manifester
l'avantageux et le nuisible, et par suite aussi le juste et l'injuste. Il n'y a en effet qu'une chose qui soit propre aux
hommes par rapport aux autres animaux : le fait que seuls ils aient la perception du bien, du mal, du juste, de
l'injuste et des autres < notions de ce genre >. Or avoir de telles < notions > en commun c'est ce qui fait une
famille et une cité.
* Iliade, IX, 63.

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