confederation generale du travail

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confederation generale du travail
CONFEDERATION GENERALE DU TRAVAIL
REVUE DE PRESSE
Semaine 17 du 18 au 23 – 04 - 2016
PATRONAT
Un patron du CAC 40 a gagné 2,34 millions d’euros en moyenne en 2015 17 Avril 2016 les
échos
Le poids croissant des rémunérations différées
Quelques changements majeurs sont intervenus au sein du CAC 40. Klépierre, Sodexo et Nokia ont détrôné EDF, Alstom
et Alcatel-Lucent. Il y a eu aussi quelques changements de patrons, notamment avec l’arrivée de Philippe Brassac chez
Crédit Agricole SA. Par ailleurs, les bonus différés et actions de performance, incertains car conditionnés à la
performance, pèsent désormais de plus en plus lourd dans les rémunérations globales. Au point que leur prise en compte
modifierait radicalement le classement. Sanofi a par exemple attribué 60.000 actions de performance à Olivier Brandicourt
dans le cadre de son arrivée. Elles ont été valorisées à 8 millions d’euros.
Une moyenne de 3,8 millions pour le Top 3
Comme en 2014, Jean-Paul Agon occupe la première place. Au titre de 2015, le patron de L’Oréal encaissera
3,98 millions d’euros, soit peu ou prou le même montant qu’en 2014. Il est suivi par Maurice Lévy avec 3,917 millions
d’euros. Le président du directoire de Publicis ne perçoit qu’un variable depuis qu’il a renoncé à tout fixe en 2012. Au titre
de 2015, il touchera 38 % de plus qu’en 2014, soit 3,9 millions d’euros. Sa rémunération cette année-là avait été impactée
par la fusion avortée avec l’américain Omnico. Georges Plassat, PDG de Carrefour, arrive en troisième position, avec une
rémunération quasi identique à celle de 2014.
Des variables avec une évolution très disparate
Chez BNP Paribas, le variable de Jean-Laurent Bonnafé a augmenté de 62 % , à 1,95 million, en 2015. Il avait été amputé
l’année précédente après les 9 milliards d’euros d’amende infligée à la banque et consécutifs au non-respect des
embargos américains. « Le conseil d’administration a considéré que le résultat au titre de 2015 a été au-delà des attentes
dans un contexte réglementaire et économique complexe et qu’il n’aurait pas obtenu sans une implication forte de la
direction générale », indique la banque. Chez Bouygues, le variable joue une vraie valeur d’ajustement. Martin Bouygues
a renoncé à son variable, comme en 2012 et 2013. En 2014, il avait perçu 753.204 euros de variable. La rémunération
variable de Jean-Dominique Senard, président de la gérance de Michelin, a augmenté de 70 %. 2015 a été une année de
résultats record pour le spécialiste des pneus. En revanche, coup de canif chez Engie pour le variable de Gérard
Mestrallet, le groupe ayant passé de nouvelles dépréciations dans un contexte économique difficile pour le secteur de
l’énergie.
Des rémunérations complémentaires
Jean-Pascal Tricoire, PDG de Schneider Electric a abandonné sa retraite chapeau. En contrepartie, il percevra une
rémunération complémentaire. Cette dernière comprendra (tous les ans) un fixe de 182.000 euros et une part variable
cible de 130 % (qui pourra varier entre 0 et 260 % de la partie fixe). Les salaires des dirigeants des 40 entreprises de
l’indice phare français ont augmenté de 4 % en 2015. Si les rémunérations fixes évoluent peu, les variables représentent
désormais de vraies valeurs d’ajustement.
Alors que les actionnaires seront consultés pour la troisième année d’affilée sur les rémunérations des dirigeants, les
chiffres compilés par « Les Echos » concernant 2015 montrent que le total des salaires des patrons des groupes du
CAC 40 (fixe et variable) a atteint 93,6 millions d’euros. En 2014, il se montait à 90 millions. La moyenne s’élève à
2,34 millions, contre 2,25 millions un an plus tôt, soit une hausse de 4 %.
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ONPC : Gattaz chahuté par des militants de Nuit Debout chez Ruquier
17 Avril 2016
Dès son arrivée sur le plateau, Pierre Gattaz a été accueilli dans le chahut. Invité de l'émission «On n'est pas
couché» samedi soir, le patron du Medef a subi les huées d'une partie du public. Arborant des masques à
l'effigie d'Emmanuel Macron, Myriam El Khomri ou encore Nicolas Sarkozy, certains spectateurs ont entonné
la chanson des Charlots «Merci Patron !».
Ces personnes étaient des militants de Nuit Debout venus pour soutenir François Ruffin, réalisateur du
documentaire pamphlet «Merci Patron !» sur Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, également invité de
France 2. Ce journaliste et son film sont une des origines du mouvement qui se tient tous les soirs sur la
place de la République à Paris.
Laurent Ruquier a dû plusieurs fois appeler au calme.
Medef : la guerre de succession est ouverte
LE 19/04 AFP
Pierre Gattaz craint de se couper de ses adhérents.
Un président qui ne tient pas ses promesses de campagne. Le reproche est constamment adressé au
président de la République. Mais un autre président craint de se voir, lui aussi, accusé de tels maux à l’heure
de son bilan. C’est le président du Medef, dont le mandat arrive à échéance en 2018. Pierre Gattaz a en effet
fondé toute sa campagne pour parvenir à la tête de la principale organisation patronale sur un mot d’ordre,
celui d’un « Medef de combat ». Sous-entendu, un Medef qui ne plie pas, qui fait face au gouvernement, quitte
à arrêter toute négociation sociale.
C’est en tout cas ce que ses adhérents ont compris. Ils sont en effet de plus en plus nombreux, au sein de
l’organisation, à estimer que le dialogue social ne paie plus, n’a plus d’intérêt, et que les avancées qui sont
obtenues, comme les baisses de charges par exemple, ne le sont qu’au prix de contreparties devenues
insupportables aux yeux de beaucoup d’employeurs.
« On pose le stylo pendant un an et on verra après »
C’est le cas de la pénibilité, du compte personnel d’activité ou, encore, de la taxation des CDD (qui est à ce
stade, s’agissant du dispositif mis en place en 2013 dans la loi sécurisation de l’emploi, très indolore pour les
employeurs). « On préfère que le gouvernement ne fasse plus rien plutôt que ça. On pose le stylo pendant un
an et on verra après. L’exécutif est de toute façon complètement décrédibilisé pour mener une quelconque
réforme d’ampleur », estime un haut responsable du Medef.
Ce discours est partagé par une majorité de plus en plus large de fédérations professionnelles, soit par
conviction, soit par calcul politique, et par la plupart des Medef territoriaux. Pierre Gattaz le sait, et c’est l’une
des raisons qui le poussent régulièrement à hausser le ton, comme ce mardi à propos de la loi Travail , contre
le gouvernement et contre les syndicats dans leur ensemble (oubliant au passage que le paysage syndical
n’est pas monolithique et que toutes les centrales ne sont pas dans des positions jusqu’au-boutistes).
Divorce avec la base, le terrain
« Il n’y a pas une feuille de papier à cigarette qui me sépare de mes adhérents », estime Pierre Gattaz.
Pourtant le fossé se creuse de plus en plus entre la direction du Medef et les adhérents de terrain qui sont en
majorité des chefs d’entreprise de PME. Ce divorce avec la base, le terrain, est doublement dangereux pour
le Medef. D’abord parce que c’est en ce moment que chaque organisation patronale est censée compter son
nombre d’adhérents pour pouvoir mesurer sa représentativité. Ce n’est donc pas le moment de perdre ses
troupes.
Ensuite, parce que cela préfigure une guerre de succession, au moment de la prochaine élection, en 2018, du
président du Medef, qui risque de laisser des traces. Les camps sont déjà en train de se former. Entre
l’UIMM, d’un côté, et son président Alexandre Saubot qui paraît de plus en plus isolé malgré sa confortable
élection à la tête de la métallurgie il y a un an ; et, de l’autre, un Geoffroy Roux de Bézieux déjà candidat lors
de la précédente campagne et qui compte bien surfer cette fois sur le ras-le-bol des adhérents pour défendre,
à son tour et à sa manière, un « Medef de combat »
La CGPME vent debout contre la taxation des CDD 20 Avril 2016 Les échos
L’organisation patronale menace elle aussi de quitter la table des négociations sur l’assurance
chômage si le gouvernement persiste à vouloir surtaxer les CDD.
Après le Medef , c’est à la CGPME de hausser le ton vis-à-vis du gouvernement. François Asselin, son
président, a annoncé ce mercredi que la CGPME ne signerait pas l’accord sur l’assurance-chômage si le
gouvernement dépose un amendement au projet de loi Travail pour surtaxer les CDD , comme il l’a annoncé il
y a quelques jours. « Cette question des CDD est du domaine des partenaires sociaux, a insisté François
Asselin. L’Etat sera responsable de cet échec si jamais il introduit cette obligation qui n’est pas de son
ressort ».
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En réalité, la surtaxation des CDD était bel et bien envisagée par les partenaires sociaux dans le cadre de la
négociation Unedic, y compris par les organisations patronales, qui la voyaient comme « monnaie
d’échange » à la dégressivité des allocations pour les uns (la CGPME) ou à un nouveau mode de calcul des
allocations chômage pour les autres (le Medef).
Le fait de l’introduire dans la loi prive effectivement les négociateurs patronaux d’une précieuse contre-partie.
« Le gouvernement est entré par effraction dans la négociation. C’est lui qui nous a mis dans cette situation
de blocage », estime Jean-Michel Pottier, vice-président de la CGPME.
La goutte d’eau
Pour cette organisation, qui défend les PME et TPE, l’annonce de la surtaxation des CDD a été vécue comme
la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le projet de loi El Khomri était déjà très critiqué par la CGPME avant
que le Premier ministre ne décide d’y adjoindre cette surtaxation. Il est vrai que certaines mesures
(notamment les accords offensifs de développement de l’emploi, ou encore le périmètre d’appréciation des
difficultés au niveau monde pour les licenciements économiques) sont surtout intéressantes pour les grandes
entreprises.
Comme l’année précédente, la part fixe a souvent peu évolué. Cette dernière, en 2015, s’élève en moyenne à
1,018 million, tandis que la variable se monte à 1,322 million. Les entreprises du CAC 40 ont dégagé un
bénéfice de 54,71 milliards d’euros, moins qu’en 2014 (58,8 milliards).
Mais la rancœur des chefs d’entreprise de PME et TPE vis-à-vis de la politique gouvernementale remonte
bien plus loin encore. C’est la réforme de la pénibilité qui a toujours le plus de mal à passer. La CGPME
demande, depuis plusieurs mois déjà, un moratoire . Or le temps presse, car l’entrée en vigueur des 6
derniers facteurs de pénibilité est prévue pour début juillet. « Cette réforme est de toute façon inapplicable en
l’état par les chefs d’entreprise de PME et TPE », a indiqué Jean-Michel Potier.
Malgré les ultimatums qui s’enchaînent ces derniers jours, la négociation assurance-chômage poursuit son
cours . Une réunion préparatoire du patronat est prévu mardi prochain, et une prochaine séance de
négociation avec tous les partenaires sociaux est toujours à l’agenda pour le 28 avril.
GOUVERNEMENT
Valls ne veut pas être "l'otage" de Gattaz LE 20/04
France Info
Après l'utimatum posé hier par Pierre Gattaz sur l'assurance-chômage, le Premier ministre estime que
le Medef n'est "pas à la hauteur de ses responsabilités en tant que partenaire social".
Manuel Valls a invité le président du Medef "à revenir à la table des négociations" sur le projet de réforme du
Code du travail, regrettant que le patronat prenne "en otage" la négociation sur l'assurance chômage. Mardi
en effet, Pierre Gattaz a menacé de se retirer des négociations sur l'assurance chômage si le gouvernement
ne rétablit pas dans sa version initiale le projet de loi El Khomri dans un délai de trois semaines .
"Ni ces négociations, ni la loi sur le travail (...) ne deviendront l'otage d'enjeux internes au patronat", a lancé
en retour le Manuel Valls mercredi sur France Info. "Je veux rappeler que la nation, c'est-à-dire les Français,
a consenti un effort de plus de 40 milliards d'euros qui était nécessaire pour faire baisser le coût du travail, la
fiscalité sur les entreprises qui avait trop augmenté entre 2008 et 2012, entre 2012 et 2014. Cet effort a été
fait, avec des résultats".
« Un texte équilibré »
Selon le Premier ministre, le projet de loi qui sera en discussion à compter du 3 mai à l'Assemblée nationale,
doit être discuté. "J'appelle Pierre Gattaz à revenir à la table des négociations". "Il faut respecter le Parlement
qui aujourd'hui s'est saisi de cette loi, qui l'enrichit, l'amende et est à l'écoute de l'ensemble des partenaires
sociaux", a-t-il insisté. Et d'ajouter : "Je regrette cette méthode qui consiste à poser des ultimatums, à prendre
en otage la négociation de l'assurance chômage (...), c'est je crois honnêtement ne pas être à la hauteur de la
responsabilité en tant que partenaire social".
Ce projet de loi sur le travail, qui a connu plusieurs versions et suscité de nombreuses oppositions dont le
mouvement Nuit debout, est "un texte équilibré, dynamique en faveur des entreprises, en faveur des
entrepreneurs comme en faveur des salariés puisqu'il leur apporte de nouveaux droits et de nouvelles
protections", a assuré le chef du gouvernement.
EMPLOI
La prime à l’embauche dynamise l'emploi dans les TPE LE 20/04 AFP
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Ce sont les entreprises de moins de 20 salariés qui affichent le plus grand dynamisme en matière
d'embauches de plus d'un mois, selon l'Acoss
Les déclarations d’embauche hors intérim de plus d’un mois ont augmenté de 4,8 % au premier trimestre,
selon l'Acoss. Elles ont progressé de plus de 8 % dans les TPE grâce au dispositif "embauche PME" mis en
œuvre début janvier
Bonne nouvelle sur le front de l'emploi. "Au premier trimestre 2016, le nombre de déclarations d’embauche
hors intérim de plus d’un mois augmente de 4,8% après deux trimestres de légère hausse", indique l'Acoss
(Agence centrale des organismes de Sécurité sociale). Selon le bulletin statistique publié ce mercredi, le
nombre des déclarations d'embauche s'établit à 1,87 million, "soit un niveau équivalent à celui du quatrième
trimestre 2011".
Une progression qui, selon l'Acoss, tient pour une bonne part à l a mise en œuvre, le 18 janvier dernier, du
dispositif "embauche PME". Ce sont avant tout les TPE qui ont été séduites par cette mesure qui cible
principalement les entreprises de moins de 250 salariés et permet de bénéficier d'une aide financière pouvant
atteindre 4.000 euros sur deux ans en cas d’embauche en CDI ou en CDD d’au moins six mois d'un salarié
rémunéré jusqu’à 1,3 fois le smic.
Les chiffres de l'Acoss montrent en effet que ce sont les entreprises de moins de 20 salariés qui affichent le
plus grand dynamisme en matière d'embauches de plus d'un mois : elles progressent de 8,2% alors que dans
le même temps celles réalisées par les entreprises de 20 salariés ou plus enregistrent augmentent de 2,3%.
Avant tout des CDD dans le tertiaire
L'essentiel des embauches constatées ont été avant tout réalisées en CDD (en hausse de 5,6% après un
quatrième trimestre 2015 dans le rouge de -0,3%), tandis que les CDI progressaient à un rythme moindre
(3,8% après avoir augmenté de 1,5% au cours du dernier trimestre de 2015).
En terme sectoriel, c'est avant tout dans le tertiaire que l'Acoss constate la plus forte progression : les
embauches y augmentent de 5,1% après un repli de 0,6% au quatrième trimestre. Les autres secteurs
connaissent aussi une hausse (+1% dans l'industrie et +2,7% dans la construction) mais leur rythme est "plus
faible qu'au trimestre précédent", note l'Acoss.
Des tendances qui se retrouvent en rythme annuel puisque qu'entre les trois premiers mois de 2015 et le
premier trimestre de 2016, les déclarations d’embauche de plus d’un mois accélèrent de 6,9%, principalement
dans les TPE (+10,5%) et dans une moindre mesure dans les entreprises de 20 salariés ou plus (+4,3%).
Le numérique va-t-il détruire 47% des emplois ? 20/04/2016 La tribune
L'accélération numérique a fait ressurgir la grande angoisse de l'éviction de l'homme par la machine.
Autrement dit du chômage technologique. Puisque c'est tout le contenu cognitif et interactif du travail, dans sa
dimension récurrente, mais bien au-delà aussi, qui est menacé par les formidables avancées de l'intelligence
artificielle.
Des travaux scientifiques récents ont tenté d'objectiver cette menace, trouvant un large écho dans les
médias. Ceux de Frey et d'Osborne notamment, passant au crible 702 métiers aux États-Unis, estiment que
près de 47% des métiers existants aux Etats-Unis seraient susceptibles d'être pris en charge par des
machines intelligentes. Répliqués dans d'autres pays, d'Europe du Nord notamment, ou en Israël, ces travaux
donnent les ordres de grandeurs tout aussi impressionnants, compris entre 35 et 45%.
Une diminution de 47% ?
Il ne s'agit pas pour autant, pour ces auteurs de prédire que le volume de travail va diminuer inévitablement
de 47%, laissant sur le tapis l'essentiel de la classe moyenne. Confiant dans le processus de destruction
créatrice, ils soulignent que ces tâches, prises en charge par des algorithmes peuvent être remplacées, sans
que l'on puisse les lister encore avec précision, par des métiers de perception, de manipulation fine,
d'intelligence créative et sociale. Le numérique a-t-il jusqu'ici allégé, vidé de sa substance notre métier, ou
bien l'a-t-il complexifié et épaissi.
Certains métiers disparaitront ne le nions pas. Mais la plupart évolueront de façon incrémentale et gagneront
plutôt en épaisseur.
ECONOMIE
300 millions d'euros de redressement : McDonald's rattrapé par le fisc français
20 avril
2016 NO
Dans le viseur de Bercy : les montages d'optimisation fiscale via le Luxembourg. Des révélations qui
ne risquent pas d'apaiser la grogne sociale au sein du géant des fast-foods.
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Ce mardi soir, le fisc français a notifié au groupe américain McDonald's un redressement fiscal de 300
millions d'euros fin 2015, à la suite d'une perquisition menée en 2013 par les services de Bercy au siège
français du géant des burgers.
"La notification de redressement vient de tomber et s'élève à 300 millions d'euros, dont 100 millions de
pénalités", affirme l'hebdomadaire.
Soupçonné de diminuer artificiellement ses bénéfices au moyen de redevances versées à sa maison-mère
européenne basée au Luxembourg, McDonald's est dans le collimateur du fisc français depuis plus de deux
ans. Le siège de l'entreprise à Guyancourt (Yvelines) avait en effet été perquisitionné en octobre 2013
et Bercy, précisait alors "L'Express", chiffrait alors à 2,2 milliards d'euros le montant des revenus soustraits à
l'impôt dans l'Hexagone.
Une plainte a depuis été déposée fin 2015 par des élus syndicaux contre McDonald's France pour
"blanchiment de fraude fiscale en bande organisée". Au coeur de ce système, on retrouve les franchisés : ces
derniers, au nombre de 300 en France, gèrent plus de 1.000 restaurants sur les 1.384 que compte le groupe
dans le pays.
Or ces derniers reversent une part conséquente de leur chiffre d'affaires au géant américain : 4% pour les
frais de publicité et même de 10 à 20% sous forme de commission d'exploitation afin de pouvoir utiliser les
noms, logos et produits de l'enseigne. Une manne que recueille depuis 2009 "McD Europe Franchising",
entité basée au Luxembourg. C'est cette dernière qui recueille une bonne partie des royalties payées par les
franchisés... Une somme sur laquelle le fisc luxembourgeois prélève une taxation modique (1,02%) quand
l'impôt sur les sociétés en France est de 33,3%.
McDonald's refuse de commenter
Illégal ? Pas vraiment. Sauf lorsque ces "prix de transfert", ainsi qu'on les appelle dans le jargon comptable,
sont délibérément surfacturés afin de pratiquer une optimisation fiscale excessive. Selon Bercy, tel est le cas :
en 5 ans, ce sont plus de 3,7 milliards d’euros qui auraient rejoint les caisses de la filiale luxembourgeoise, en
provenance de toute l'Europe... filiale qui n'a elle reversé que 16 millions d'euros au trésor du Grand-Duché.
Et le parcours de cette manne ne se termine pas là puisque, indique "L'Express", cet argent "prend ensuite la
direction de la Suisse avant de finir sa course dans une boîte aux lettres située dans l'Illinois, un Etat
américain fiscalement très attrayant."
Dans une déclaration à l'AFP, le groupe a refusé de commenter l'information, se bornant à affirmer :
"McDonald's est l'un des principaux contribuables français en matière d'impôt sur les sociétés, et
nous en sommes fiers."
Le groupe rappelle que depuis 2009, ses franchisés et lui se sont en effet "acquittés de 1,2 milliard d'euros
d'impôts sur les sociétés, ont investi plus de 1 milliard d'euros et créé plus de 10.000 emplois en France".
Reste que l'information ne risque pas d'apaiser la grogne qui monte au sein des syndicats du groupe : jeudi
dernier, une centaine de manifestants CGT, réclamant une amélioration des salaires et des conditions de
travail, avaient réalisé un coup d'éclat à l'occasion de la Journée internationale des travailleurs de la
restauration rapide devant le McDonald's de Disney Village - l'établissement générant le 2e plus haut chiffre
d'affaires du groupe au niveau mondial, après celui des Champs-Elysées.
Où vivent et qui sont les 50 personnalités les plus riches au monde? le 21/04/2016 Fig. Eco
Ils s'appellent Liliane Bettencourt, Mark Zuckerberg ou Bill Gates et cumulent, ensemble, presque 1500
milliards de dollars, soit plus que le PIB de l'Espagne ou de l'Australie. Quel âge ont-ils ? Dans quels secteurs
œuvrent-ils ?… Cartographie de ces grandes fortunes.
Les 50 personnalités les plus riches au monde tirent principalement leurs revenus du secteur technologique
mais on les trouve également dans le monde de la mode ou de l'industrie. Le plus jeune de ce 50 milliardaires
a 31 ans, il s'agit de Mark Zuckerberg tandis que la plus âgée est française, Liliane Bettencourt, et elle a 93
ans. Ensemble, ils totalisent presque 1500 milliards de dollars, soit plus que le PIB de pays comme l'Espagne
ou l'Australie, souligne The Money Project, une collaboration entre Visual Capitalist et Texas Precious Metals.
Le site spécialisé dans l'exploitation des données a ainsi dressé une cartographie des hommes et femmes les
plus fortunés au monde.
»Bill Gates, Amancio Ortega et Warren Buffett, les hommes les plus riches de la planète
● Le secteur technologique est le plus représenté
Ils sont majoritairement issus du monde technologique. Ainsi, les fondateurs de Google, Larry Page et Sergey
Brin, respectivement onzième et douzième fortunes mondiales cumulent à eux deux 75,5 milliards de dollars.
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Le géant du web a été créé par les deux hommes lorsqu'ils étaient encore étudiants. Ils ont depuis développé
et racheté d'autres grandes marques comme Android ou Youtube, toutes rassemblées au sein d'Alphabet. Bill
Gates, créateur de Microsoft et première fortune au monde, Larry Ellison, fondateur d'Oracle, Jeff Bezos,
créateur d'Amazon, ou encore Mark Zuckerberg, créateur de Facebook figurent parmi les 10 plus grandes
fortunes mondiales.
La grande distribution est également bien représentée avec la famille Watson, à l'origine des magasins
Walmart. Les frères Sam et Bud Walton ont créé en 1962, le plus grand magasin de vente au détail au
monde. Leurs enfants ont depuis hérité de 50% de Walmart, les enfants de Bud détiennent 14 milliards de
dollars et ceux de Sam affichent ensemble une fortune de 136 milliards de dollars.
L'alimentation avec le confiseur Mars a également permis à son fondateur Forrest Mars et ses héritiers les
frères et sœurs, Jacqueline et John Mars de se hisser en bonne place dans le classement des plus grandes
fortunes. La famille Mars est ainsi la troisième famille américaine la plus riche avec 85,6 milliards de dollars.
Forrest Jacqueline et John Mars occupent les 19e, 20e et 21e place du classement des plus grandes
fortunes.
Le monde de la mode a également permis à Anoncio Ortega de s'enrichir. Le fondateur de Zara détient
aujourd'hui 66,8 milliards de dollars. Il est aujourd'hui le numéro deux grâce à sa marque de prêt à porter,
implantée partout dans le monde.
Par ailleurs, le secteur de l'industrie est également bien représenté avec les frères Koch qui cumulent 94,5
milliard de dollars à eux deux.
Les milliardaires vivent majoritairement aux États-Unis
Ainsi, 58% des plus grandes fortunes vivent aux Etats-Unis. Le Vieux-Continent suit avec 16% des 50 plus
grandes fortunes mondiales implantées en Europe.
La France compte deux personnalités dans ce classement des 50 plus grandes fortunes mondiales, il s'agit
de Bernard Arnault, fondateur de LVMH à la 18e place et de Liliane Bettencourt, heritière de L'Oréal, à la 17e
place. En Suède et en Allemagne vivent également deux personnalités appartenant aux 50 plus grandes
fortunes mondiales.
La Chine y compris Hong Kong abrite 12% des plus fortunés.
L'Amérique Latine ne compte qu'une personne, il s'agit du fondateur du fonds d'investissements 3G Capital,
Jorge Lemann, au Brésil. Le continent africain compte également un milliardaire, Aliko Dangote, qui occupe la
49e place du classement avec une fortune de 14,3 milliards de dolllars. Son entreprise Dangote Cement
fabrique 30 millions tonnes de ciment chaque année.
En revanche, aucune de ces personnalités les plus riches du monde ne vit au Royaume-Uni, Canada,
Australie, Japon ou en Russie.
● La moyenne d'âge des plus grandes fortunes est de 72 ans
Le plus jeune de ces 50 plus grandes fortunes mondiales est, sans surprise, Mark Zuckerberg, 8e fortune
mondiale et fondateur du réseau social Facebook, il a 31 ans. A l'inverse, la personnalité la plus âgée est
Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, elle a 93 ans.
La moyenne d'âge est de 72 ans mais ce chiffre tombe à 51 ans si l'on ne prend en compte que le secteur de
la technologie.
Au total, ces 50 plus grandes fortunes mondiales détiennent 1460 milliards de dollars. A titre de comparaison,
le montant cumulé est supérieur au PNB de 19 états des Etats-Unis, à l'activité activité économique de l'Etat
de New-York, au PIB australien ou à celui de l'Espagne. Et avec un trillion, vous pourriez dépenser plus
de 50 millions de dollars par jour, toute votre vie
Cartographie des cinquante personnalités les plus riches au monde (en annexe)
INTERNATIONAL
Corée du Nord. La dictature envoie des travailleurs forcés dans le monde entier
le 21/04/2016
Die Zeit
Plus de 50 000 Nord-Coréens sont envoyés hors de leur pays pour travailler dans le bâtiment,
les mines ou l’industrie textile. Et c’est Pyongyang qui récupère l’essentiel de leurs salaires.
la Corée du Nord expédie ses ressortissants à l’étranger, où ils sont victimes de travail forcé. Le sujet revient
sans cesse sur le tapis, aux Nations unies, dans les associations de défense des droits de l’homme et dans la
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bouche de réfugiés qui, eux, ont subi ce travail forcé. Les Nord-Coréens abattent des arbres en Sibérie et en
Chine, construisent des maisons et des rues au Koweït et à Oman, triment en Libye et en Angola. Mais en
Pologne ? Dans un pays en plein milieu de l’Union européenne ?
Selon l’avocat indonésien Marzuki Darusman, rapporteur spécial sur les violations des droits de l’homme en
Corée du Nord auprès du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, plus de 50 000 Nord-Coréens
travaillent actuellement dans le monde entier, principalement dans le bâtiment, les mines, l’exploitation du
bois et l’industrie textile. Le gouvernement nord-coréen, qui a grand besoin de devises, car sa “situation
financière et internationale” est “extrêmement difficile” du fait des sanctions internationales, conserve la plus
grande partie de leurs salaires, explique l’expert des Nations unies.
D’après un rapport publié par son équipe en octobre 2015, le régime gagne entre 1,2 et 2,3 milliards de
dollars par an en exploitant sa population. Les ouvriers n’ont pas de contrat de travail, doivent parfois trimer
jusqu’à vingt heures par jour et sont sous la surveillance permanente des services de sécurité, qui les
menacent de sanctions radicales s’ils osent se plaindre de leurs conditions de travail. Ils sont employés par
des sociétés du pays hôte qui deviennent ainsi, d’après Darusman, “complices de travail forcé». La plupart
travaillent en Chine et en Russie, selon les informations en provenance des Etats-Unis, mais on en trouve
aussi dans au moins quinze autres pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud – et en Pologne, donc.
En août 2013, le magazine Newsweek Polska avait déjà publié un article sur l’exploitation de Kociszewski. Le
journal avait demandé qui déposait les demandes d’autorisation d’emploi d’un étranger en Mazovie, la plus
grande région de Pologne. “La plupart des demandes ont été faites par le groupe agricole Kociszewski ainsi
que par le Bureau d’horticulture de Pyongyang, une société coréenne qui sert d’intermédiaire pour
l’embauche des ouvriers de Tomasz Kociszewski”, expliquait l’article
Main-d’œuvre pas chère
Depuis l’arrivée de Kim Jong-un au pouvoir il y a plus de quatre ans, le nombre des travailleurs forcés a
doublé, déclare Myeong Chul-ahn.(Institut Asan) “C’est un moyen de contourner les sanctions” : 90 % des
recettes vont directement à Kim Jong-un selon les recherches de NK Watch. “Ça lui permet de financer son
mode de vie luxueux, il a une vie bien plus débauchée que son père.”
Les enquêteurs ne savent pas comment ça se passe en Pologne, mais supposent que c’est à peu près pareil.
Les travailleurs nord-coréens sont très intéressants pour les employeurs,
« Nous tentons d’obtenir un rendez-vous auprès de l’ambassade de Corée du Nord à Varsovie, mais nos
demandes par e-mail demeurent sans réponse, et personne ne décroche le téléphone. » Nous finissons par
nous planter devant le bâtiment et réussissons à nous frayer un passage jusqu’à l’accueil. Une jeune
employée compose le numéro du secrétaire d’ambassade. Celui-ci promet de nous rappeler… mais ne donne
plus jamais signe de vie. Comment se peut-il que des Nord-Coréens soupçonnés d’être des travailleurs forcés
puissent travailler en plein milieu d’un pays européen ? Pourquoi les autorités leur délivrent-elles des visas de
travail ? Que dit l’inspection du travail ? Comment réagit la classe politique ?
Environ 50 à 60 % des permis de travail des étrangers sont délivrés par la division des affaires étrangères de
la préfecture de Mazovie, laquelle comprend Varsovie et Piotrowice. Les demandes de la société Kociszewski
sont, elles aussi, passées par ses bureaux. Comptant pour 70 % des travailleurs étrangers, les Ukrainiens
représentent le plus gros contingent en Pologne, explique Jaqueline Sanchez-Pyrcz, la directrice adjointe.
“Les Coréens du Nord ne représentent que 1 % des permis de travail que nous délivrons ici.” Il n’y a eu que
202 demandes pour la région en 2015, contre 194 l’année précédente. D’après les statistiques du
gouvernement, il y a eu 377 demandes l’année dernière pour tout le pays. Elles ont pratiquement toutes été
acceptées.
EUROPE
Allemagne : les négociations salariales dans l'impasse, IG Metall menace d'une grève le
19/04/2016 Fig. Eco.
L'avertissement est lancé. Les négociations salariales entre IG Metall et le patronat, qui devraient se terminer
le 28 avril, se déroulent mal. Alors lundi, le puissant syndicat de la métallurgie allemand a prévenu, dans le
quotidien Süddeutsche Zeitung, qu'il était prêt à hausser le ton après cette date: «Nous nous préparons aussi
à une grève illimitée», a expliqué Meinhard Geiken, l'un de leaders dans le secteur électro-industriel. Il
menace de mettre les usines à l'arrêt 24 heures, comme le prévoit la nouvelle stratégie du syndicat. Jusqu'à
présent, la centrale se contentait de grèves «d'avertissement» de quelques heures seulement.
Avec 2,2 millions d'adhérents, IG Metall est un syndicat qui sait se faire entendre. Après avoir demandé 5,5%
d'augmentation de salaire l'année dernière pour les 3,8 millions d'employés du secteur et en avoir obtenu
3,4%, la centrale demande pour 2016 une hausse de 5%. Côté patronat, Gesamtmetall a répondu par une
offre de 0,9% que les représentants des salariés n'ont pas souhaité discuter. «Le problème n'est pas que
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nous proposions trop peu, mais qu'IG Metall exige trop», a déclaré la semaine dernière Rainer Dulger, le
président de Gesamtmetall. «Les demandes d'IG Metall ne correspondent pas à une réalité économique», at-il ajouté.
Les perceptions de la situation économique de l'Allemagne semblent diamétralement opposées entre le
syndicat et le patronat. D'un côté, on s'en remet aux pronostics de croissance plutôt optimistes, au satisfecit
du gouvernement en matière de politique économiques et aux bénéfices constatés dans le secteur. De l'autre,
on argumente sur les stimulateurs artificiels de la croissance, comme les taux bas ou le prix du pétrole, et on
s'inquiète des faibles gains de productivité enregistrés ces dernières années.
Les syndicats de la sidérurgie ne sont pas les seuls à réclamer des hausses de salaires. Le secteur public
aussi est engagé dans une négociation difficile: Verdi réclame 6% d'augmentation. Faute d'accord pour
l'instant, des grèves d'avertissement sont annoncées cette semaine. A l'inverse, pour les quelques 60000
employés de Telekom, Verdi a d'ores et déjà obtenu un résultat: 4,3% d'augmentation sur les deux années à
venir. En Allemagne, les restrictions liées à la crise sont terminées.
UE : Minima sociaux: des systèmes très différents selon les pays européens
Comme le montre le rapport Sirugue, chaque pays européen a son propre système de minima sociaux,
fonctionnant selon des principes différents.
En matière de minima sociaux, l'Europe ressemble à une auberge espagnole! C'est un des enseignements du
rapport remis par le député PS Christophe Sirugue ce lundi à Matignon. Seul un des risques est largement
indemnisé dans tous les pays: celui de l'invalidité. Dans la très grande majorité des cas, l'allocation est alors
financée par des cotisations sociales. Paradoxalement, la majorité des États de l'Union Européenne ouvrent
leurs minima sociaux aux jeunes, ce que ne fait quasiment pas la France. Au Danemark, en Finlande ou aux
Pays-Bas, le jeune n'a même pas besoin de ne plus vivre chez ses parents pour être aidé...
Mais si de nombreux pays européens -Belgique, Espagne, Irlande, Italie, Portugal, Suède et Royaume-Uni
disposent, comme la France avec l'ASPA (ancien minimum vieillesse), d'une allocation spécifique dédiée à la
vieillesse, des pays importants fonctionnent différemment. Ainsi l'Allemagne ou les Pays-Bas ont recours à
une pension de retraite universelle de base.
Pour le handicap, les systèmes sont aussi très disparates. La France a une allocation spécifique, l'Allocation
Adulte Handicapé (AAH). En Allemagne, les personnes handicapées et celles en perte d'autonomie sont
prises en charge selon les mêmes règles. En effet, la dépendance a été constituée outre-Rhin comme
cinquième risque de la protection sociale. Dans l'Hexagone, il a été plusieurs fois question de constituer ce
cinquième pilier -en plus de 4 branches traditionnelles de la Sécu qui couvrent la retraite, la maladie, la famille
et les accidents du travail. Mais la réforme n'a jamais abouti. C'est aujourd'hui principalement l'APA
(Allocation Personnalisée d'Autonomie), versée par les départements, qui permet de compenser les coûts liés
à la dépendance.
Fusion des aides au Royaume-Uni
Le Royaume-Uni, lui, a été plus radical: il a décidé en 2012 de fusionner six aides sociales -l'équivalent du
RSA, l'allocation pour les invalides, le crédit d'impôt pour enfant à charge, l'équivalent de la prime d'activité,
les allocations logement et une partie des allocations chômage- en une seule aide. Le but? Rendre le
système plus lisible et plus incitatif à la recherche d'emploi. Le rapport du député PS Christophe Sirugue en
dresse un bilan mitigé, précisant que les personnes reprennent souvent un emploi de courte durée.
De même, le député a une lecture plutôt négative des réformes menées par Gerhard Schröder, qui ont
notamment créé des «mini-jobs» en Allemagne. Il note que les emplois précaires ont fortement augmenté.
Le nombre de personnes travaillant à temps partiel a ainsi quasiment doublé en 15 ans. Par ailleurs, «le socle
des chômeurs de longue durée, constitué des salariés les moins qualifiés, ne baisse plus depuis 2010»,
précise le rapport. Qui pointe également la hausse du taux de pauvreté outre-Rhin, passé de 12,2% de la
population en 2005 à 16,7% en 2014. Reste qu'en Allemagne, le taux de chômage est tombé à 6,3%..
Allemagne : Wolfgang Schäuble propose la retraite à 70 ans|
22/04/2016
En relançant le débat sur l'âge de départ à la retraite, le ministre fédéral allemand des Finances sape la
stratégie de la chancelière et pose un problème grave pour l'avenir du pays.
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Depuis quelques semaines, le débat sur
les retraites a commencé à s'imposer en
Allemagne comme un sujet central qui risque
d'être, avec la crise des réfugiés, un des thèmes
clé de la prochaine élection fédérale en septembre
2017 Non sans raison. Alors que la politique
monétaire de la BCE inquiète les retraités et futurs
retraités qui dépendent de fonds de pension gérés
par les assureurs, un sondage rendu public par la
chaîne publique ARD estime que 57 % des
Allemands estiment que les retraites ne sont pas
suffisamment sûres. . Une inquiétude surtout forte
chez les plus jeunes : elle touche 62 % des 18-25
ans. Le fondement de cette inquiétude est
évidemment démographique. Selon l'office fédéral
des statistiques Destatis, en 2030, un tiers des
Allemands aura plus de 65 ans, contre un
cinquième aujourd'hui.
Problème démographique et pauvreté des retraités
Ce problème démographique, a souligné récemment Destatis, ne sera pas résolu par l'arrivée du million de
migrants en 2015, quand bien même ces derniers demeureraient en Allemagne. Le « déficit naturel », solde
entre les naissances et les décès, devrait, en effet, dans les prochaines années, se creuser sous le double
coup d'une faible fertilité (environ 1,43 enfant par femme) et d'une mortalité renforcée par le vieillissement de
la population. Cette situation pose évidemment un problème pour le système de retraite allemand, compte
tenu de la baisse du nombre de cotisants au regard du nombre de retraités.
Le problème qui risque de se poser est celui de la pauvreté des futurs retraités. Selon les prévisions
de l'assurance retraite allemande, plus de 25 millions d'Allemands sont menacés de toucher une
retraite inférieure au seuil de pauvreté en 2030. Pour passer au-delà de ce seuil, prévoit l'institution, il
faudra avoir travaillé 40 ans de façon ininterrompue et toucher au moins 2.097 euros bruts par mois. Or, la
flexibilisation du marché du travail outre-Rhin et l'explosion du travail partiel qui touche près de 15 millions de
salariés allemands, soit 38,3 % du total, selon les chiffres de l'institut IAB, rendent de plus en plus difficile de
telles conditions.
Réformes et contre-réformes
Bref, les retraites sont clairement une menace pour l'Allemagne et la réforme de 2005, engagée par
Gerhard Schröder et mise en place par Angela Merkel, qui prévoit le passage de l'âge légal de départ à
la retraite à 65 à 67 ans entre 2005 et 2030 risque de ne plus suffire. Face à ce défi, la « grande
coalition » entre la CDU/CSU de la chancelière et la SPD sociale-démocrate a longtemps choisi de ne rien
faire, contrairement à la légende tenace en France selon laquelle ce type de coalition « permet de réformer ».
En réalité, en 2014, la CDU a accepté de permettre des départs à la retraite à 63 ans pour ceux qui ont cotisé
le plus longtemps afin d'obtenir l'appui de la SPD sur la politique budgétaire restrictive du gouvernement et
sur sa politique européenne. Non pas dans le cadre d'un projet réel, mais uniquement pour gérer l'équilibre
interne de la grande coalition.
Travailler plus longtemps ?
Pour le patronat allemand, la solution est toute trouvée : il faut travailler encore plus longtemps,
supprimer l'exception des 63 ans et remonter l'âge légal de départ à la retraite en 2030 à 70 ans ou, du
moins, le « flexibiliser » à l'évolution démographique. L'idée est aussi défendue par la Commission
européenne et l'OCDE, mais la SPD ne veut pas en entendre parler. Pour une raison fort simple : à l'agonie
dans les sondages - certains lui attribuent moins de 20 % des suffrages - la formation de centre-gauche tente
de se présenter comme défenseur des salariés et des retraités. Il s'agit de corriger l'image issue de la réforme
de 2005 qui a été conçue et portée par les Sociaux-démocrates. Angela Merkel, sentant le piège de ce sujet,
a tenté, la semaine dernière de lancer une réflexion sur le sujet pour désamorcer le débat. Le but est d'abord
de parvenir à un consensus sur une réforme pour que le débat soit clos avant l'élection de 2017.
Apparemment, la chancelière n'est pas à l'aise avec ce sujet. Et pour cause : elle ne veut ni s'aliéner les
milieux économiques, ni ses alliés de la SPD dont elle a le plus impérieux besoin, alors qu'une partie de la
droite doute de plus en plus d'elle.
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Wolfgang Schäuble relance le débat
Cette stratégie dilatoire, assez typique de la méthode de gouvernement de la chancelière, a cependant déjà
échoué face à l'action concertée de deux de ses « alliés. » D'abord, le ministre-président bavarois, chef de la
CSU, sœur de la CDU dans le Land du sud du pays, Hors Seehofer, qui, en début de semaine, a réclamé le
passage de la retraite à 70 ans. Et surtout Wolfgang Schäuble, le ministre fédéral des Finances, très
populaire qui, mercredi, s'est également rangé parmi les partisans de la « flexibilisation » de l'âge du
départ à la retraite. Immédiatement, le débat s'est rallumé en Allemagne. Sigmar Gabriel, vice-chancelier
et ministre de l'Economie a rejeté cette demande comme « cynique » et un appel à « une baisse cachée des
retraites. » Et de conclure : « avec la SPD, cela n'aura pas lieu. »
Revoici la polémique relancée au sein de la « GroKo », la « grande coalition ». Les bras droits de la
chancelière au sein de la CDU ont tenté de clore le débat, rappelé qu'un rapport a été demandé et sera rendu
en octobre et qu'il faut attendre jusque-là... Mais en vain. Le patronat allemand, trop heureux de l'aubaine, a
répété sa demande de report de l'âge de la retraite jusqu'à 70 ans. Dans le Rheinische Post de ce vendredi,
Ingo Kramer, le président de la DBA, la fédération des employeurs allemands, a estimé que si rien
n'était fait, les cotisants, patrons et employés, devront payer 60 milliards d'euros de plus
qu'aujourd'hui. Le président de la fédération des assureurs allemands, la GDV, Alexander Erdland, a,
lui, estimé que des « âges de départ à la retraite fixes ne correspondent plus à une espérance de vie
plus dynamique. »
Des problèmes structurels
L'affaire est cependant plus complexe. L'espérance de vie est un concept commode pour les partisans d'un
départ plus tardif à la retraite, mais il ne représente qu'une partie du problème. L'autre partie est évidemment
la diminution de la population active qui reflète un des échecs les plus cuisants de la politique allemande de
ces dernières années. Malgré 200 milliards d'euros de politique familiale dépensés chaque année, le taux de
fertilité est resté très bas. Il est récemment remonté légèrement, mais pas suffisamment. L'apport des réfugiés
est, de ce point de vue, une bonne nouvelle, mais ne règle pas tout, car il reste insuffisant à long terme.
L'activité à temps plein des femmes devrait aussi être encouragée, ce qui n'est pas encore suffisamment le
cas. Bref, le problème des retraites cachent une série de ratés de la politique allemande.
Du reste, les politiques tant vantées à l'étranger de flexibilisation de l'emploi ont conduit à un fort partage du
temps de travail qui a réduit le nombre d'heures travaillés par le développement du temps partiel. Résultat :
les salaires versés sont donc souvent réduits, malgré le plein emploi et les cotisations à terme insuffisantes.
C'est le revers du plein emploi et c'est un modèle qui pose problème pour le financement des retraites. Les
employeurs allemands ont beaucoup profité de cette situation, comme ils ont beaucoup encouragé la baisse
de la couverture des accords salariaux collectifs, ce qui a conduit à réduire les hausses de salaires, mais
aussi celles des cotisations.
L'espérance de vie, un bon critère ?
Enfin, l'espérance de vie est un argument qui semble peu porteur. En Allemagne, celle à un an, selon
Eurostat, est de 78 ans pour les hommes et 82 pour les femmes, soit une moyenne de 80,4 ans. C'est moins
que la moyenne de la zone euro (81,3 ans) et bien moins que l'espérance de vie en Espagne et en Italie (82,5
ans), mais aussi en France (82,1 ans). Cette espérance de vie n'est donc pas exceptionnelle. Surtout, elle
n'est pas liée à une bonne santé. Selon les données récentes de Eurohex, l'espérance de vie en bonne santé
en Allemagne pour un habitant de 65 ans n'est que de 7 ans. C'était 7,6 ans en 2006. Autrement dit, cet
élément se dégrade et surtout il reste très inférieur à la moyenne européenne (8 ans). En France, cet
espérance de vie à 65 ans est de 9,8 ans, contre 9,6 ans en 2006. On le voit donc : la situation se dégrade
dangereusement outre-Rhin. Et l'espérance de vie à la naissance pourrait donc être le mauvais indicateur.
Relever l'âge de départ sans régler ces problèmes structurels est donc une solution de facilité qui ne règlera
en réalité rien.
A quoi joue Wolfgang Schäuble ?
Pourquoi alors Wolfgang Schäuble part-il à l'offensive ? Pour des raisons politiques, évidemment. Angela
Merkel semble durablement affaiblie par la question des réfugiés. Tous les sondages montrent un
affaiblissement préoccupant de la « grande coalition ». C'est vrai pour la SPD, mais aussi pour la CDU qui,
selon la dernière enquête FGW n'est qu'à 33 % des intentions de vote, du jamais vu depuis 2011. Or le
ministre fédéral des Finances semble décider à savonner la planche de la chancelière pour prendre la tête
d'une opposition conservatrice interne. Pour cela, il distille savamment des petites phrases qui provoquent la
colère de la SPD et la gêne de la chancelière. Il l'a fait sur la question grecque et sur celle des réfugiés, il le
fait à présent sur la question des retraites.
L'objectif est simple : ruiner la stratégie temporisatrice d'Angela Merkel, la montrer incapable de contrôler la
situation et l'identifier dans l'esprit des électeurs conservateurs aux Sociaux-démocrates. In fine, il s'agit de
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faire revenir dans le giron d'une CDU « redroitisée » les électeurs d'Alternative für Deutschland (AfD), le parti
d'extrême-droite, et, surtout, de conserver la CSU bavaroise dans l'orbite de la CDU, alors que cette dernière
diverge de plus en plus du parti d'Angela Merkel et penserait même à se présenter au niveau national... Le
durcissement du ton face à la Grèce via le FMI va dans le même sens. Angela Merkel a des raisons de
s'inquiéter : ses rivaux sont proches d'elle...
UE : Evasion fiscale : les ministres européens s'entendent sur une liste noire AFP/ latribune.fr
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23/04/2016
Les 28 ministres des Finances européens ont endossé l'initiative visant à expérimenter l'échange
automatique d'informations, au sein de l'UE, pour identifier les bénéficiaires des sociétés écrans. Ils ont
également approuvé la création à terme d'une liste noire unique.
L'Union européenne approuve la demande de Paris et Berlin. Les 28 ministres des Finances de l'UE réunis à
Amsterdam ont affiché leur volonté d'intensifier la lutte contre l'évasion fiscale en réponse au scandale des
Panama Papers, endossant "unanimement" de récentes initiatives européennes comme celle de créer une
liste noire commune de paradis fiscaux.
"Nous avons été très occupés à nous combattre les uns les autres sur nos régimes fiscaux, de manière à ce
que nos pays soient les plus attrayants possibles pour les investisseurs. Maintenant nous en sommes arrivés
à un tel point que de grandes entreprises ont tendance à ne plus payer d'impôts", a affirmé samedi Jeroen
Dijsselbloem, ministre néerlandais des Finances, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE.
Au cours de la réunion ouverte vendredi à Amsterdam, tous les ministres ont endossé l'initiative lancée il y a
dix jours par cinq pays européens (Allemagne, Espagne, France, Italie et Grande-Bretagne) visant à
expérimenter l'échange automatique d'informations, au sein de l'UE, pour identifier les bénéficiaires des
sociétés écrans.
Délicates négociations
Les 28 ministres des Finances ont également approuvé la création à terme d'une liste noire unique, commune
à toute l'UE, des paradis fiscaux, comme le souhaite le commissaire européen aux Affaires économiques
Pierre Moscovici, qui a parlé d'un objectif à atteindre "d'ici la fin de l'été".
A propos de l'incitation des multinationales à davantage de transparence fiscale, la présidence néerlandaise
de l'UE a assuré qu'elle lancerait "dès la semaine prochaine" les discussions entre Etats membres sur la
proposition de Bruxelles de rendre accessibles au public les principales données comptables et fiscales des
grandes entreprises. La Commission avait dévoilé le 12 avril ses propositions.
Les négociations s'annoncent délicates, les Etats membres ayant des politiques très variables sur les paradis
fiscaux. Il s'agira dans un premier temps de définir une méthode commune pour identifier qui pourrait figurer
sur une telle liste. Des propositions en ce sens seront soumises aux 28 ministres lors d'une prochaine réunion
en mai.
JURISPRUDENCE
SOCIAL
Marseille : en congrès, la CGT réfléchit à son avenir
18 Avril 2016 AFP/le parisien
La CGT ouvre son 51e congrès ce lundi après-midi à Marseille (Bouches-du-Rhône). Un rendez-vous clé
pour sa relance. Le syndicat, réuni jusqu'à vendredi, est en effet confronté à la montée en puissance de la
CFDT et pâtit toujours de l'affaire Lepaon, du nom de son ancien secrétaire général épinglé pour des travaux
très coûteux dans son bureau et son appartement de fonction.
Ouvrant le 51e congrès de la CGT, Philippe Martinez a taclé Bernard Thibault sur les relations avec la CFDT.
Perte de terrain face à la CFDT. Les débats s'annoncent musclés, autour notamment de la question de
«l'efficacité du syndicalisme de la CGT», comme le souligne le document d'orientation. «On a besoin d'une
CGT qui s'adresse à tous les salariés», insiste Philippe Martinez, secrétaire général. Très présente auprès
des CDI, dans les entreprises de plus de 500 personnes, la confédération reconnaît ne pas l'être assez
auprès des précaires, des jeunes, des intérimaires. «On a de vrais efforts à faire dans ce domaine», reconnaît
Philippe Martinez.
Faute d'effort, la CGT, qui a obtenu 26,77% des voix lors des élections professionnelles nationales en 2013,
risque de passer derrière la CFDT (26% en 2013). La CGT a déjà perdu depuis 2014 des points dans ses
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bastions historiques, dont la fonction publique, à la SNCF ou chez Orange.
Le reclassement de Thierry Lepaon fait polémique. Les derniers rebondissements de l'affaire Lepaon
risquent également d'animer les discussions. Le rapport d'activité rédigé pour ce rendez-vous souligne déjà
combien cet événement a «affecté douloureusement tous les syndiqués». «Il y a eu des dysfonctionnements
graves sur les prises de décision impliquant l'argent des syndiqués. Il y a eu une responsabilité collective qui
ne peut masquer des fautes individuelles», est-il écrit. Et aujourd'hui, alors que l'ancien secrétaire général est
toujours payé par la CGT en attendant un emploi, la rumeur de sa nomination à la tête d'une agence
gouvernementale pour la langue française fait des remous. La CGT Goodyear s'est ainsi agacée du
«spectacle honteux du reclassement de Thierry Lepaon par François Hollande», se demandant s'il s'agissait
d'«une récompense pour service rendu». La présence de Thierry Lepaon a suscité presque autant de
sifflets que la délégation de la CFDT.
La stratégie dure face au projet de loi Travail. La lutte contre le projet de loi El-Khomri sera également au
coeur des discussions des congressistes. La CGT a adopté une ligne dure face au gouvernement, appelant
au retrait pur et simple du texte. Elle fait partie des 7 organisations syndicales qui appellent à une nouvelle
manifestation le 28 avril. Des questions se posent sur l'efficacité de la stratégie adoptée, celle des
manifestations et grèves à répétition. Près de 3 000 amendements ont été déposés par les délégués. Une
grande partie porte sur les relations avec la CFDT : « Il y a beaucoup d'interrogations en interne sur le fait
qu'on discute avec elle», explique Philippe Martinez, évoquant « beaucoup de rancoeur ». La CFDT a, elle,
demandé des améliorations du texte, mais non son retrait , et a toujours discuté avec le gouvernement.
Epreuve du feu pour Philippe Martinez. Elu en urgence en février 2015 après la démission de Thierry
Lepaon, Philippe Martinez, 55 ans, doit être adoubé par le millier de délégués présents lors de 51e congrès. Il
y a un an, il n'avait été élu que par une centaine de responsables. Sans surprise, il devrait reconduit à la tête
de la CGT et donc bénéficier d'une légitimité renforcée. Dans cette ambiance électrique, il doit également
présenter sa garde rapprochée, le bureau fédéral composé de 10 membres. Cette composition risque d'être
discutée.
La CGT tourne ouvertement le dos à la CFDT
Le secrétaire général de la CGT a confirmé le virage à 180 degrés de son organisation en enterrant
définitivement le « syndicalisme rassemblé » lancé par Louis Viannet et Bernard Thibault, présents dans la
salle, et qui reposait sur des relations privilégiées avec la CFDT sans ignorer les désaccords. Il a évoqué
« l’erreur que nous avons fait ces dernières années en favorisant peut-être nos relations avec la CFDT au
moment de l’accord puis de la loi sur la représentativité. [...] C’est ce que nous avons corrigé dans le conflit
qui nous occupe depuis le mois de février. »
Philippe Martinez est réélu secrétaire général de la CGT le 22/04/16 AFP
La CGT tourne la page Hollande pour mieux se jeter dans les bras de Mélenchon
Pour les cégétistes réunis en congrès à Marseille, le président de la République a été «pire» que Nicolas
Sarkozy. Ils s'estiment trahis et se penchent désormais vers Jean-Luc Mélenchon, le patron du Parti de
gauche et candidat déclaré pour 2017.
Pas étonnant dans ces conditions que le conseiller social du premier secrétaire du PS, Jean Grosset, ait
été hué lundi lors de l'ouverture du congrès de la CGT. Et que Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti
de gauche et candidat déclaré à la présidentielle de 2017, ait quant à lui été ovationné...
Philippe Martinez a été réélu ce vendredi secrétaire général de la CGT lors du Congrès de la
confédération à Marseille, avec un score de maréchal (95,4 %), Philippe Martinez a durcit le ton contre le
gouvernement pour tenter de ressouder une centrale mise à mal par les dissensions internes.
Le secrétaire général de la CGT s’est voulu pragmatique. Et humain. "On a beau être bourru et autoritaire
comme je le lis souvent la presse, mais j’ai beaucoup d’émotion, j’espère que ça se sent dans ma voix", a
déclaré le leader syndical à la moustache taillée sur le modèle de celle du chancelier impérial allemand Otto
Von Bismarck.
"J'ai horreur d'une CGT calme"
Pour redonner des couleurs à son organisation, Philippe Martinez a indiqué que la CGT allait "redynamiser" la
campagne en faveur de la réduction du temps de travail à 32 heures par semaine et reprendre le combat pour
une "autre répartition des richesses" afin qu’elle se traduise par une augmentation des salaires et des
pensions de retraite.
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SANTE-SECURITE
DIVERS
Bruno Le Maire annonce clairement la couleur. S'il est élu président de la République
en 2017, il ne négociera pas avec les syndicats le 18/04/16 NO
Bruno Le Maire, candidat à la primaire à la droite en vue de 2017, a affirmé ce lundi que s'il était élu
président, il "ne négocierai(t) pas avec les syndicats" et "passerai(t) par ordonnances dès l'été 2017"
pour faire appliquer son programme de réformes.
"Je ne négocierai pas avec les syndicats", a-t-il prévenu sur Radio Classique et Paris Première. (...).
"Parce que c'est ce qui a été fait depuis 30 ans. Au lieu de respecter la parole qui a été donnée aux Français
au moment du vote, et d'appliquer son projet politique, (...) sitôt qu'on est élu, qu'est-ce qu'on fait ? On ouvre
de grandes consultations sociales (...), on confie la négociation aux partenaires sociaux, aux syndicats, et
puis six mois plus tard on (...) s'aperçoit qu'il n'y a rien à négocier, qu'on n'est d'accord sur rien , et on a perdu
6 mois".
"Ma méthode est très différente, je passerai par ordonnances dès l'été 2017, et je préfère annoncer la
couleur tout de suite. Je suis prêt à discuter, je suis prêt à dialoguer, je ne suis pas prêt à négocier",
a-t-il poursuivi.
L'ancien ministre a précisé qu'il prévoyait "trois séries d'ordonnances". "Une première ordonnance
sur le travail, pour simplifier le marché du travail, pour rendre les allocations chômage dégressives et
garantir à chaque demandeur d'emploi un meilleur accompagnement (...)".
Commentaire : Oh là ! Drôle de méthode ! C’était et c’est celle des dictateurs, des gouvernements à
tendance fascisante. Ce n’est pas la première fois que ce sieur Le Maire démontre son anti syndicalisme, son acrimonie envers les syndicats.
Alors qu’il devrait au contraire, leur être très reconnaissant, lui ce fils de cadre de chez Total (couvert
par la convention collective du pétrole une des meilleures de France et du code du travail) ce qui lui
certainement permis d’accéder à de brillantes études.
Lui qui bénéficient au moins pour ses quatre enfants de la sécurité sociale, des allocations familiales
etc.
Tout cela c’est bien le résultat des négociations des syndicats antérieures avec le patronat, avec le
pouvoir politique de l’Etat.
Ce n’est pas tout de cracher dans la soupe pour prétendre accéder au plus haut niveau d’une fonction
de l’Etat, il faut quelquefois avoir un peu d’humilité, se regarder dans une glace , ET surtout dans le
rétoviseur.
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