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LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2013
25
WEEKEND
CULTURE
Dark Tranquility
L’Boulevard, il y a que ça de vrai
Le Maroc,
une expérience
à renouveler
TÉLÉVISION
● Après 20 ans de carrière, «Dark Tranquility» n’a pas pris
une seule ride. Toujours aussi énergiques sur scène.
Les ÉCO a rencontré le chanteur et tête d'affiche de la journée
Rock/Metal du Boulevard 2013, Mikael Stanne.
p.29
p.26-27
Med1 TV au parfum du social
p.28
HOMMAGE
Amidou, adieu au Belmondo
marocain
p.30
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2013
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Tendances
Des lunettes
de diva imaginées
par Bulgari
● Ces lunettes d’une féminité absolue se veulent un
trésor de savoir-faire joaillier: l’acétate est délicatement façonné et fraisé à la main, tandis que chacun
des éléments décoratifs en or est coulé séparément,
puis assemblé et fixé sur la monture.
● Les lunettes ne sont plus un accessoire. Elles deviennent de vrais bijoux.
«C
es lunettes exclusives ont été imaginées pour sublimer
l’un
des
plus
grands atouts de la femme: le regard». Les lunettes Diva sont des
créations uniques qui abolissent
la frontière entre l’accessoire et le
bijou. Laissant libre cours à une
créativité éclectique et ludique,
elles allient le scintillement de l’or
et des pierres précieuses aux tonalités raffinées de l’acétate, sans
oublier les nuances subtiles des
verres fumés, qui apportent juste
ce qu’il faut de mystère. Le premier modèle de ce défilé est une
monture yeux de chat en acétate
lavande, ornée sur le devant
d’une fine virgule en or ponctuée
de diamants d’une grande pureté
: l’audacieuse disposition géométrique de ces pierres éternelles
évoque les cils longs et troublants qui habillaient d’intensité le
regard des stars dans les années
1960. Ces lunettes d’une féminité
absolue se veulent un trésor de
savoir-faire joaillier: l’acétate est
délicatement façonné et fraisé à
la main, tandis que chacun des
éléments décoratifs en or est
coulé séparément, puis assemblé et fixé sur la monture.
Taillés selon différentes techniques, les diamants sont sertis de
manière à créer un «maquillage»
enchanteur, brillant de mille feux.
Enfin, les verres rose/violet assortis
au coloris sobre de l’acétate s’éti-
rent au-delà de la monture avec
une espièglerie résolument féminine. Le deuxième modèle joue la
carte de la créativité, et s'inscrit
dans la plus pure tradition de Bulgari. Tout droit sorties d’un bal de
carnaval multicolore, les lunettes
de soleil à l’imposante monture inspirée des années 1960 se métamorphosent en un véritable loup
tenu par une baguette latérale faisant allusion au Carnaval de Venise. Rehaussés de précieuses décorations et finitions telles
d’authentiques œuvres d’art, les
loups étaient utilisés lors de ces
festivités pour dissimuler le visage,
laisser planer le mystère et inviter
les courtisans à entrer dans la
danse. La monture de ces lunettes
est ornée d’une rosace en or blanc
sertie d’émeraudes et coiffée de
plumes polychromes,à l’image des
divas des années 1930 et 1940 :
ces femmes fatales envoûtantes
s’enveloppaient de boas légers
comme l’air qui glissaient langoureusement pour sensuellement dévoiler leur cou et leurs épaules. Véritable prouesse technique et
esthétique, cette rosace est réalisée selon des techniques joaillières
propres à Bulgari: chaque «pétale»
est façonné puis serti de pierres
avec une précision absolue. Le
motif est ensuite assemblé avec les
plumes -sélectionnées une à une
dans un souci de parfaite harmonie
avec la nuance des pierres- puis
appliqué sur la monture. La baguette latérale fait office de trait
d'union entre le carnaval et la réalité: amovible, le masque fait de
nouveau place aux lunettes de soleil, accessoire mystérieux et
contemporain par définition. Enfin,
le célèbre motif Serpenti s’invite sur
les lunettes à l’imposante monture
ronde, illuminant les branches et la
partie antérieure d’écailles en or
blanc rehaussées de diamants. ●
RENDEZ-VOUS
Top chef selon LG
●●●
Bulgari lance
sa collection
de lunettes
raffinées
et audacieuses,
à son image.
LG Electronics vient de lancer le
concours «LG Home Chief Championship 2013» pour trouver les
meilleurs cuisiniers amateurs. Les
candidats doivent soumettre leurs
meilleures recettes sur www.lgcooking.com/fr_ma pour tenter de gagner un four Lighwave à convection et participer à la finale du
concours LG-HCC à Cape Town,
en Afrique du Sud, le 4 décembre.
Organisé depuis 2008, ce
concours réunit des participants
dans différentes villes
comme Istanbul, Santiago,
Bangkok, Dubaï et Séoul.
Contrairement aux compétitions culinaires qui s’
adressent aux chefs professionnels, le «LG Home Chief
Championship» est ouvert
aux amateurs passionnés
d’art culinaire. Le grand gagnant recevra des cadeaux d’une
valeur de 10.000 dollars et le titre
du «Grand Master Home Chief»,
alors que les autres gagnants recevront des cadeaux d’une valeur de
5.000 dollars et des certificats de
Master Home Chief”.
Enfin, LG a décidé d’accompagner
son concours d’un geste humain.
Ainsi LG va verser 5 dollars américains au Programme alimentaire
mondial (PAM) des Nations-Unies
pour chaque recette soumise et 1
dollar supplémentaire pour chaque
recette partagée via Facebook. L’an
dernier, le PAM a touché plus de 97
millions de personnes dans 80
pays. Et LG Electronics est parte●
naire du PAM depuis 2009. .
Un hiver façon «glamour»
FASHION
Boots à découpe
Broderies précieuses
Œil pour œil
Dévoilées chez Chanel et
Fendi, les boots à découpe
sont les chaussures parfaites
de demi-saison. Entre sandales et boots, elles permettent enfin un passage en douceur entre été et hiver. Pas trop de questions à
se poser, il suffit de les porter comme n'importe
quelle paire de bottines.
Les broderies précieuses
sont revenues sur le devant
de la scène mode avec la
vague baroque de l'automne-hiver 2010-2011.
Déjà vêtements-bijoux en
elles-mêmes, il est préférable de porter les pièces à broderies précieuses
sur une tenue assez sobre.
L'œil est le motif déjanté incontournable pour l'automne-hiver 2013-2014.
Derrière ce nouveau venu
dans les bizarreries fashion
adorées des modeuses, la
maison Kenzo, connue
pour ses imprimés et motifs devenus cultes.
S’adapte à tout…
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2013
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Cinéma
Portraits de femmes
à la Woody Allen
● «Blue Jasmine» est le nouveau chef-d’œuvre de Woody Allen, qui met en
scène Cate Blanchett. Un portrait de deux sœurs que tout oppose et que tout va
rapprocher. Un film sorti en salles le 25 septembre.
l’aide de sa soeur Ginger, caissière de supermarché à
San Francisco», indique le réalisateur. Jasmine et Ginger sont diamétralement opposées, depuis toujours,
et le fossé entre elles est parfois immense. Elles ont
toutes les deux été adoptées, sans être nées des
mêmes parents. Jasmine a toujours été plus choyée
que sa sœur : «Jasmine a toujours dégagé quelque
chose d’attirant. Elle était plus intelligente, plus jolie et
plus élégante de naissance. Ginger s’est toujours vue
comme l’enfant non désirée et non aimée, un peu
comme la brebis galeuse», commente Sally Hawkins,
lors qu’elle voit son mariage, avec Hal, un qui joue Ginger. Bien qu’elles ne soient pas très
homme d’affaires fortuné, battre de l’aile, proches, celle-ci répond présente lorsque Jasmine a
Jasmine quitte son New York raffiné et besoin d’elle «car elle a toujours admiré Jasmine, et elle
mondain pour San Francisco et s’installe comprend que l’occasion se présente de renouer avec
dans le modeste appartement de sa sœur Ginger elle», ajoute la comédienne. Les rapports entre soeurs
pour remettre de l’ordre dans sa vie. C'est un nouveau ont déjà été traités par Allen, notamment dans le faportrait de femme que propose Woody Allen avec meux «Hannah et ses soeurs». D’ailleurs, avant de s'apBlue Jasmine. Après Diane Keaton, Mia Farrow ou Scar- peler «Blue Jasmine», le film devait s'intituler «Jasmine
lett Johansson, le réalisateur braque sa caméra sur French». «En raison de la bande originale, on s’est dit
Cate Blanchett dans un film aux accents plus drama- que «Blue Jasmine» correspondait mieux à l’atmotiques que ses dernières réalisations. Son héroïne est sphère du film», révèle le cinéaste qui précise que «Jasdépressive et désorientée.«Dès le début du film, on mine fait allusion à «Blue Moon», car c’est la chanson
comprend que Jasmine est paumée. Alors qu’elle est qu’elle a entendue quand elle a rencontré Hal : les céau fond du gouffre, à la fois financièrement et psycho- lèbres paroles : «'Tu m’as vu alors que j’étais tout seul»,
logiquement, et qu’elle ne sait plus où aller, elle sollicite font écho à la scène où Jasmine rencontre Dwight...●
A
Lhermitte fait de la politique
● Adapté de la bande-dessinée de Blain et Lanzac, «Quai d'Orsay», le film
de Bertrand Tavernier, séduit grâce à la performance de Thierry Lhermitte.
A
lexandre Taillard de Vorms est grand et magnifique qui plait aux femmes. Et il est accessoirement ministre des Affaires étrangères
du pays des lumières. Sa crinière argentée
posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune des Nations-Unies à New-York
jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants afin de ramener la paix, calmer les
nerveux de la gâchette et justifier son aura de futur prix
Nobel de la paix cosmique. De Vorms est un esprit
puissant, guerroyant avec l’appui de la Sainte Trinité
des concepts diplomatiques : légitimité, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains,
les Russes corrompus et les Chinois cupides. Le
monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la
France, son art se sent à l’étroit enfermé dans l’Hexagone. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de
l’ENA, est embauché en tant que chargé du «langage»
au ministère des Affaires étrangères. En clair, il doit
écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec l’entourage du prince, se
faire une place entre le directeur de cabinet et les
conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où l les
coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le
destin du monde, il est menacé par l’inertie des technocrates. Avec «Quai d’Orsay» Bertrand Tavernier
signe son film le plus joyeux. «Adaptée de la bandedessinée du même nom et emmenée par le truculent
Thierry Lhermitte, cette réjouissante parodie des
hautes sphères de l’État devrait séduire le public français, voire même européen, mais l’Amérique du Nord,
moins concernée par tout cela, aura probablement un
peu plus de difficultés à apprécier ce film», souligne le
●
Hollywood reporter. Sortie le 13 novembre !
DANS LES SALLES
Lone Ranger,
Naissance
d'un héros
Durée : 2h29 min
Genre : Aventure, Western
Avec : Johnny Depp, Armie
Hammer, Tom Wilkinson...
Tonto, le guerrier indien,
raconte comment John Reid,
un ancien défenseur de la loi,
est devenu un justicier légendaire. Ces deux héros à
part vont devoir apprendre à faire équipe pour
affronter le pire de la cupidité et de la corruption. Le
tandem fait des étincelles et entraîne le public dans un
tourbillon de surprises et d’humour.
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
Conjuring : Les
dossiers warren
Durée : 1h52 min
Genre : Épouvante, horreur
Avec : Vera Farmiga, Patrick
Wilson, Ron Livingston...
Avant Amityville, il y avait
Harrisville... THE CONJURING
raconte l'histoire horrible, mais
vraie, d'Ed et Lorraine Warren,
enquêteurs paranormaux réputés dans le monde
entier, venus en aide à une famille terrorisée par une
présence inquiétante dans leur ferme isolée.
Contraints d'affronter une créature démoniaque d'une
force redoutable, les Warren se retrouvent face à
l'affaire la plus terrifiante de leur carrière...
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
Chennai
Express
Durée : 2h20 min
Genre : Action , Comédie ,
Romance
Avec : Shahrukh Khan, Deepika
Padukone, Rani Mukerji...
Rahul, célibataire de 40 ans,
entreprend un voyage vers le
sud de l'Inde au sein du
«Chennai Express» pour
réaliser le dernier ? vux de son père défunt. Mais il ne
savait pas que ce voyage allait se transformer en une
aventure rocambolesque pleine de surprises ...
mauvaise et bonne !
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
KICK ASS 2
Durée : 1h43 min
Genre : Action
Avec : Aaron Taylor-Johson,
Chloë Grace Moretz,
Christopher Mintz-plasse,...
Kick-Ass, Hit Girl et Red Mist
sont de retour pour un KICKASS 2 ! L'audace insensée de
Kick-Ass a inspiré une pléthore
de
vengeurs
masqués
autodidactes, le Colonel Stars & Stripes en tête,
auxquels notre héros va s'allier pour patrouiller les rues
de la ville et assurer la sécurité générale. Mais quand Red
Mist, réincarné en Mother F%&*^r, décide de s'attaquer
à ces super-héros amateurs, seuls les sabres acérés de
Hit Girl sauront les sauver de la destruction.
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2013
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Hommage
HAMIDOU
BENMASSOUD
Comédien
Adieu
au Belmondo
marocain
● Du charisme, une bonne tête d’acteur comme
on n’en fait plus et un jeu d’une justesse incroyable,
c’est ce qui caractérisait Hamidou Benmassoud,
dit Amidou, décédé jeudi dernier, des suites d’une
longue maladie. Claude Lelouch en avait fait son
acteur fétiche et l’international se l’arrachait. Retour
sur une carrière riche en qualité et en longévité…
S
a dépouille a été rapatriée à Rabat ce dimanche face à un parterre d’artistes qui était là
pour lui rendre un dernier hommage. Rabat où il est né le 2 août
1935 et qu’il a quitté pour devenir
le premier acteur marocain à obtenir un prix d’interprétation au
Conservatoire national d’art dramatique, et à faire ses premiers
pas au théâtre, avec Madeleine
Renaud et Jean-Louis Barrault,
dans «Les paravents» de Jean
Genet, en 1968. De plus, il a été
un des acteurs fétiches de
Claude Lelouch, tournant plus de
dix films avec lui, dont le premier
long-métrage du cinéaste : «Le
propre de l’homme» (1960). Il a
joué aussi dans «Un homme et
une femme», «Vivre pour vivre»,
«Le voyou», «La belle histoire» ou
encore «And now... Ladies and
gentlemen». Il a travaillé avec de
nombreux réalisateurs français
de renom, dont Georges Lautner
(La valise), Philippe de Broca (La
poudre d’escampette) ou Alexandre Arcady (Le grand pardon 2,
L’union sacrée…). Au total, une
quarantaine de films au compteur. Le dernier ? «Les cinq doigts
de la main» (2010) d’Alexandre
Arcady. Toutefois, la France ne lui
suffit plus et l’appel de l’international se fait entendre. Malgré des
seconds rôles, l’acteur est le premier marocain à jouer dans des
productions américaines. On retient des films avec William Friedkin (Le convoi de la peur, L'enfer
du devoir), Otto Preminger (Rose-
Amidou, acteur
franco-marocain,
a joué dans plus
de quarante films.
bud), John Huston (À nous la victoire), John Frankenheimer
(Ronin),ou encore Tony Scott
(Spy game, jeu d'espions). À la télévision également, il se distingue
avec des rôles comme dans
«L'inspecteur Leclerc enquête :
Les Blousons gris» de Marcel Bluwal et Catherine de Marion Sar-
raut, Amour et chocolat (Hot
chocolate) de Josée Dayan, «Joséphine Ange gardien : Romain
et Jamila» de Farid Dahoud, «Ali
Baba et les 40 voleurs» de Pierre
Aknine et jusqu’à l’année dernière
dans «Aïcha» de Yamina Benguigui où il joue le père. Acteur complet à la comédie dans le sang, il
reçoit de nombreuses récompenses à l’image du prix d'interprétation masculine au Festival
international du film du Caire
pour le film «Poursuite», en 2004
et du prix d’interprétation masculine au festival du court-métrage
méditerranéen de Tanger, en
2004. Toutefois, c’est en 2005
qu’il se voit remettre un trophée
en hommage à sa belle carrière
de la part de Martin Scorsese en
personne lors de la cérémonie
d'ouverture du Festival international du film de Marrakech. Un
grand moment qui avait beaucoup ému l’acteur. Amidou, qui
avait la double nationalité française et marocaine, était le père
de la comédienne Souad Amidou, distinguée chevalier d’honneur, laquelle a suivi le chemin de
son père tantôt à la télévision et
tantôt au cinéma avec des films
comme «Le nombril du monde»
d’Ariel Zeitoun, «Tom est tout
seul», «Et si l'on vivait ensemble»,
«Le plus beau métier du monde»
de Gérard Lauzier, «And now... Ladies and Gentlemen» de Claude
Lelouch , «3 zéros» de Fabien Onteniente, «Munich», «Adieu
mères», «Le noir (te) vous va si
bien» de Jacques Bral. Une fille
qu’il aura inspirée comme bien
d’autres jeunes maghrébins. En
résumé, le cinéma franco-marocain a perdu un acteur cher à son
cœur. Son regard pétillant et son
charme auront marqué le grand
écran. Il a ouvert les portes a bien
des générations, sans le savoir.
●
Adieu maestro !
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Culture
BILLET
Jihane Bougrine
[email protected]
Le Majordome
mérite une
pluie d’oscars
M
ercredi soir, au
Mégarama de
Casablanca, Méditel invitait à
l’avant-première de Majordome, film de Lee Daniels qui
rassemble Forest Whitaker,
Robin Williams, John Cusack et
la reine de la télévision Oprah
Winfrey. Tous les ingrédients
sont réunis pour faire un carton lors de la cérémonie des
Oscars: des acteurs de haut niveau, une histoire sur la lutte
des Afro-américains pour la reconnaissance de leurs droits
civiques sur fond d’histoire
d’amour, une bonne musique,
de l’émotion, de belles images
et un produit aux allures de
film indépendant… Forest Whitaker est un habitué de la cérémonie des Oscars, Oprah Winfrey aussi. Forest Whitaker,
toujours fidèle à lui-même, incarne un homme qui passe sa
vie dans les coulisses de l’histoire, au service de huit présidents à la Maison-Blanche. Eugene Allen (1919-2010),
rebaptisé Cecil Gaines, devient
en quelque sorte l'ambassadeur des Noirs américains.
Une sorte de Martin Luther
King ou de Malcolm X qui avait
un rêve presque enfoui, révélé
par l’engagement de son fils
dans la lutte contre la ségrégation raciale, mais tempéré par
une femme qui sait profiter du
progrès et de ses bienfaits en
bonne hédoniste…Un film qui
frôle la perfection en somme,
un moment de bonheur et de
cinéma de 2h50...Tous les ingrédients sont là pour rempor●
ter la statuette en or.
● Près de 60 formations pour un public de plus de 60.000 personnes ont marqué l’événement musical de l’année à Casablanca.
L’boulevard, il n’y a
que ça de vrai !
● Du 13 au 22 septembre, la capitale économique était clairement culturelle
grâce à la 14e édition du L’boulevard. Retour en images et en souvenirs
sur 10 jours de fête.
L
e 13 septembre déjà, la
couleur était annoncée.
L'événement, après deux
ans d’absence, était attendu comme le messie. Dans les
anciens abattoirs de Casablanca,
la culture était au rendez-vous,
souks, ateliers, concerts en plein
air et tremplin en donnaient plein
la vue au public curieux et mélomane ! Pendant les deux premiers jours, les festivaliers avaient
rendez-vous avec le talent et la
jeune scène alternative avec des
jeunes groupes marocains plein
d’énergie et de rêves dans trois
catégories différentes : Hip Hop
remporté par «Stone Crew» de
Casablanca, Rock Métal remportée par «The Basement» de Casablanca et «Hell’s rockers» de
Rabat ex aequo, et Fusion qui a
été dignement représenté par
«Made In Bled» de Tiznit. De la
musique mais pas seulement
puisque le talent est reconnu
dans toutes les catégories, même
les plus sportives, avec notamment des compétitions de roller,
skate et bmx remportées respectivement par Ayoub Gharir, Amine
Lagroune et Amine Kaab. Underground et urbain, le premier
week-end de L’boulevard a laissé
place à la magie du live et de la
découverte avec des artistes
connus dans leurs pays respectifs
pour leurs dons musicaux,
comme Yori Swart, Rogier Pelgrim des PayBas, Noisea et Barry
de chez nous ou encore Fabrice
de France. Partage, couleurs,
bonne humeur étaient au rendezvous pour donner le ton à cette
14e édition qui ne s’arrêtera pas
de sitôt. Le 19 septembre, en effet,
c’est au COC de Casablanca que
l’on découvrira la programmation
des concerts du L’boulevard. Une
programmation des plus riches et
des plus fines. Une programmation qui a du goût, et qui ne mise
pas sur le commercial comme
certains festivals se plaisent à le
faire, mais sur de vrais moments
de musique. En résumé, quatre
jours de concerts, près de 60 formations pour un public de plus
de 60.000 personnes, des
groupes comme «Herbalizer»,
«Bob Lmaghrib», «Dark Tranquility» ou encore Rachid Taha, ont
caractérisé l’événement musical
de l’année. Ce ne serait pas exagéré que de le dire ! Parce qu’un
festival pour les mélomanes, par
des mélomanes, ne peut être que
réussi. Le danger de la culture au
Maroc, c’est qu’elle est souvent dirigée par les mauvaises personnes, celles qui ne connaissent
rien à la culture justement. Ce
n’est pas pour rien que Mohamed
Merhari alias Momo et ses acolytes militent, se rebellent pour
créer des évènements vrais, tout
simplement, «car la musique,
comme toute création artistique
digne, est tout sauf un produit de
comptoirs. Le Maroc encore
●
moins». Qui dit mieux ?
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 27 SEPTEMBRE 2013
27
Culture
● Awadi : Pionnier du mouvement rap au Sénégal, il
réchauffe les coeurs casablancais.
● Dark Tranquility : la référence du Death Metal mélodique a enflammé Casa.
Grand moment de musique !
● L’boulevard, c'est pas seulement de la musique mais du sport urbain
avec à l'honneur roller, skate et bmx !
● Lazywall : le groupe tangérois qui n'a rien de lazy, a fait tomber les
murs du L'boulevard.
● Hell’s rockers : les gagnants du tremplin prouvent que le rock marocain se porte à merveille.
● Bred of burden : Le death metal mélodique maroco anglais
a convaincu !
● Bob Maghrib : refaire revivre Bob Markey à la
marocaine...quelle merveilleuse idée !
● Loonope : la magie du hiphop théâtral et novateur du duo Flip & Flow et le rock expérimental du
groupe Nope.
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Interview
DARK
TRANQUILITY
Groupe de death metal
mélodique
même chose, et nous avons essayé
de nouveaux sons. C’était un peu la
même approche que nous avions
adoptée dans les années 1990
quand nous avions sorti «The Gallery» et «The Mind’s eye». Nous nous
étions dit : «comment les choses
vont se développer à partir de ce
point ?». C’est ce que nous avons
fait cette fois. Nous avons com-
Le public marocain
est très connaisseur
et nous regrettons
de n’être pas venus
plus tôt.
mencé à écrire dans le studio d’enregistrement et jouer ensemble, et
à chaque fois, nous avons essayé
de chercher la meilleure façon
d’écrire les morceaux. C’était une
première dans une carrière longue
d’une vingtaine d’années.
«Le Maroc, une expérience
à renouveler»
● Après 20 ans de carrière, «Dark Tranquility» n'a pas pris une seule ride. Toujours aussi
énergiques sur scène, les membres du groupe restent soudés malgré le départ en début
d’année du bassiste, Daniel Antonsson. Les ÉCO a rencontré le chanteur et tête d'affiche
de la journée Rock/Metal du Boulevard 2013, Mikael Stanne.
Les ÉCO : Qu’est-ce que cela
vous fait de jouer dans un
pays où vous n’aviez jamais
encore donné de concert ?
Mikael Stanne : C’est merveilleux. Jouer dans un pays où nous
n'étions jamais allés, jouer pour
un public qui ne s’attendait pas à
nous voir est le moment de la
tournée que nous préférons.
C’est une petite tradition que
nous avons instaurée il y a
quelques années. Par moment, il
nous arrive d’avoir honte en pensant «désolés de n’être jamais encore venus ici», mais généralement, il est toujours très agréable
de voir la réaction du public, d’en
découvrir un nouveau et de savoir quel genre de musique il
écoute. C’est le sentiment que
j’apprécie le plus au monde. Monter sur scène et ne pas savoir à
quoi m’attendre.
Du coup, comment avez-vous
établi votre setlist pour ce
concert ?
Dans des festivals comme celui-là,
nous essayons de choisir des
morceaux différents de notre répertoire. Nous jouons des morceaux de nos derniers albums,
mais aussi des standards dont le
succès est garanti auprès de nos
fans. Cependant, cela reste
quelque chose de difficile. Nous
ne savons pas comment le public
réagira. C’est une expérience que
nous discutons à chaque fois
pour améliorer sans cesse nos
concerts. C’est aussi l’occasion de
voir en direct la réaction du public
à notre nouvel album «Construct».
Justement, cet album est très
différent de ce que vous faisiez avant. C’est une musique
plus sombre, mais moins
«Death Metal»… Qu’est-ce qui
a changé dans votre manière
de composer ?
Nous en sommes arrivés au point
où nous nous sommes dit qu’il fallait changer un peu, «briser» l’identité que nous avions construite au fil
des années. Dans notre avant-dernier album, nous avons eu beaucoup de mal à franchir le pas. Nous
nous sommes donc décidés à faire
un pas de côté, quelque chose de
nouveau. À vrai dire, nous étions un
peu fatigués de toujours jouer la
Ces albums sont restés dans les
annales des fans de ce genre de
musique. Pensez-vous que cela
sera le cas pour «Construct» ?
Il est vrai que les fans ont eu un peu
peur à la sortie de ces albums. Puis
après, ceux-ci se sont hissés à la
tête des classements de ventes de
la catégorie Metal dans plusieurs
pays. Cette réaction est naturelle.
Les gens ont peur de la nouveauté
et ne savent pas à quoi s’attendre
puis, quand ils découvrent que leur
groupe peut faire autre chose, cela
leur plaît. Pour «The Gallery», «The
Mind’s Eye» et maintenant
«Construct», la réaction du public
dépassait nos attentes.
Avez-vous déjà commencé à
chercher un bassiste, après le
départ de Daniel Antonsson ?
Nous n’avons pas de bassiste pour
ce concert. Nous jouerons avec
une piste enregistrée. Ce n’est pas
la meilleure façon de faire, mais
nous sommes en train de chercher
un musicien qui nous accompagnera au moins pendant la tournée. Pour ce qui est de trouver un
nouveau membre, nous pensons
qu’il va falloir attendre un peu. ●
PROPOS RECCUEILLIS PAR
MEHDI LAHDIDI
[email protected]
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28
Culture
Médi 1 TV au parfum du social
LECTURE
● MEDI 1 TV lance une nouvelle saison de «Bidoun haraj takafoul», le rendez-vous
de la solidarité, à retrouver le lundi 30 septembre à partir de 20h50.
«B
idoun Haraj», le rendez-vous hebdomadaire de débat sociétal de MEDI 1 TV, a
lancé sa nouvelle saison avec de
nouvelles thématiques, celles-ci
restant directement liées aux
questions auxquelles fait face la société marocaine aujourd’hui. À travers un débat positif, étayé par des
avis d’experts et des témoignages
concrets, l’émission continue d’apporter aux familles marocaines les
éclairages nécessaires pour comprendre et appréhender chaque
problématique sociale dans sa globalité. Il en va de même pour «Bidoun haraj takafoul», l’édition solidaire de «Bidoun haraj»’, qui
entame sa seconde saison en
cette rentrée 2013 - 2014. Action
d’engagement social lancée par
MEDI 1 TV en février dernier, «Bi-
doun haraj takafoul» dédie son antenne à une cause sociale ou une
initiative associative qui œuvre
pour le développement économique et social du Maroc. En donnant la parole aux acteurs sociaux
engagés et reconnus d’utilité publique, «Bidoun haraj takafoule» est
l’occasion de porter un regard enthousiaste sur l’action associative
et ses réalisations, mais également
de mobiliser le citoyen pour des
projets qui restent à concrétiser.
Cette émission a permis de collecter des fonds qui serviront à la prise
en charge des projets portés par
les associations participantes à la
première saison de l'émission, à savoir les associations INSAF, AMSAT,
L’heure Joyeuse et ASF. Pour cette
nouvelle saison, l'émission s’intéressera notamment aux questions
de la scolarisation des filles en mi-
lieu rural, au désenclavement des
régions difficiles d’accès et à la situation des enfants de la rue. L’édition de ce mois, qui sera diffusée le
lundi 23 septembre à partir de
21h.00, ouvrira le débat sur la situation des enfants abandonnés ou
ceux dont les familles ne peuvent
subvenir à la prise en charge par
manque de moyens. La parole
sera donnée à l’action de l’association d’utilité publique SOS Villages
d’enfants, qui œuvre dans le domaine de la protection de l’enfant.
L’émission dressera ainsi un diagnostic complet de la situation et
apportera un éclairage précieux
sur les enjeux liés au cadre réglementaire. Ce sera également l’occasion de lancer un appel aux
dons, afin que chacun puisse participer et s’engager à venir en aide
à ces enfants pour leur offrir une
maison, une mère SOS pour l’entretenir, une fratrie et un environnement propice à leur épanouissement.Les dons peuvent être
effectués en envoyant le mot
«HIBA» par SMS au 9779, ou encore par virement bancaire au numéro de compte de l’association :
022.780.000.132.00.271487.79.74.
Rendez-vous est pris pour le lundi
30 septembre à partir de 20h50,
●
sur MEDI 1TV.
La Scandinavie à l’honneur
● Le Festival international du film de Marrakech (FIFM) qui aura lieu du 29 novembre au 7 décembre prochain poursuit son travail d’accompagnateur de talents en rendant hommage à la cinématographie des pays scandinaves.
D
epuis ses débuts, le
Festival témoigne de
la richesse et de la
diversité du cinéma
scandinave à travers la sélection de films nordiques en
compétition et après avoir récompensé en 2012 le film danois «Hijacking» de Tobias Lindholm du prix du jury et du prix d’interprétation
masculine, la 13e édition du Festival continuera
ainsi à mettre en avant les passerelles existantes
entre les lumières du Nord
et les éclats du Maroc. Une
importante
délégation
d’acteurs, de réalisateurs et
de producteurs, présidée
par le metteur en scène
danois, Bille August, deux
fois Palme d’or au Festival
de Cannes, avec ses films
«Pelle le conquérant» et «The Best Intentions»,
viendra recevoir l’hommage qui lui sera rendu le
●
mercredi 4 décembre 2013..
L’ÉTOILE
JAUNE ET LE
CROISSANT
Sur les 23.000 «Justes
parmi les nations», il n'y a
pas un seul Arabe et pas
un musulman de France ou du Maghreb. Alors,
j'ai décidé de chercher. J'ai exhumé des archives, écouté des souvenirs, même imprécis,
et retrouvé de vraies histoires : comme celle de
cette infirmière juive ou celle du père de Philippe Bouvard qui ont échappé à la déportation
grâce au fondateur de la Grande Mosquée de
Paris, Kaddour Benghabrit. Cet homme a
sauvé d'autres vies. Des anonymes ont également joué un rôle en fournissant aux Juifs de
faux certificats attestant qu'ils étaient de
confessions musulmane. Et l'action du roi Mohammed V au Maroc durant l'Occupation ne
lui vaudrait-elle pas le titre de Juste ?«Celui qui
écoute le témoin devient témoin à son tour.»
J'avais toujours à l'esprit cette phrase d'Elie Wiesel. Je l'ai écrite plusieurs fois, et suis parti en
quête de témoins pour ne pas rompre le fil
ténu de la mémoire.
Mohammed Aïssaoui, Editions Gallimard,
230 DH.
LE
DÉRÈGLEMENT
DU MONDE
En ces premières années
du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement
intellectuel, caractérisé par un déchaînement
des affirmations identitaires qui rend difficiles
toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dans cet essai ample, l'auteur
Amine Maalouf, cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s'en sortir. Pour lui, le dérèglement du
monde tient moins à une «guerre des civilisations» qu'à l'épuisement simultané de toutes
nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même,
à savoir l'Occident et le Monde arabe. .
Amine Maalouf, Editions LGF, 90 DH.