Mutual Life Head Office backgrounder - French

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Mutual Life Head Office backgrounder - French
Siège social de La Mutuelle du Canada,
Compagnie d'Assurance sur la Vie
Le 14 août 2012, la Fiducie du patrimoine ontarien et la Financière Sun Life ont dévoilé
une plaque provinciale à la Financière Sun Life, à Waterloo (Ontario), pour
commémorer le siège social de La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la
Vie.
Voici le texte de la plaque bilingue :
SIÈGE SOCIAL DE LA MUTUELLE DU CANADA,
COMPAGNIE D’ASSURANCE SUR LA VIE
Le siège social de La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la
Vie (désormais le siège social des opérations canadiennes de la Financière
Sun Life) est achevé en 1912. Conçu par l’architecte canadien Frank Darling,
du cabinet d’architectes torontois Darling and Pearson, ce bâtiment
impressionnant de style néorenaissance est, entre autres, orné de deux
paires de colonnes ioniques cannelées de deux étages, soutenant un grand
arc en segment de cercle surplombant les portes principales,
d’encadrements de fenêtre sophistiqués et d’un parapet agrémenté d’une
balustrade. Il est revêtu de briques romaines brun et jaune clair et orné de
baies en saillie à frontons et de pierres d’angle. Plusieurs des détails
décoratifs de la façade sont en terre cuite anglaise importée. Situé dans un
cadre paysager académique, ce bâtiment est un pavillon de société à la fois
unique et emblématique. Sa taille monumentale et sa magnifique
ornementation symbolisent l’importance et la stabilité de la première
compagnie d’assurance-vie de Waterloo et témoignent de la prospérité de la
ville au début du XXe siècle et du sentiment de fierté civique qui y régnait.
MUTUAL LIFE HEAD OFFICE
The head office of The Mutual Life Assurance Company of Canada (now the
head office of Sun Life Financial's Canadian operations) was completed in
1912. Designed by Canadian architect Frank Darling, of the Toronto firm
Darling and Pearson, the impressive Renaissance Revival style building is
ornamented with features such as the two-storey fluted, paired Ionic columns
supporting a large segmental arch above the main doors, elaborate window
surrounds, and a parapet with a balustrade. It is clad in light brown and
yellow Roman brick and embellished with projecting pedimented bays and
quoins. Many of the decorative details on the façade are made from imported
English terra cotta. Situated within a Beaux Arts designed landscape, the
building is a unique and iconic corporate pavilion. The monumental scale of
the building and its rich ornamentation symbolize the importance and stability
of Waterloo’s first life insurance company and reflect the town’s early 20th
century prosperity and sense of civic pride.
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Plaque du mois à l’honneur, octobre 2012
Historique
En mai 1912, le nouveau siège social de La Mutuelle du Canada, Compagnie
d'Assurance sur la Vie, ouvre ses portes au public à Waterloo, en Ontario. Situé sur une
parcelle de 6,8 acres (2,7 hectares) à l'angle des rues King et Union, à la frontière avec
Kitchener 1 , c'est de loin l'édifice le plus impressionnant de Waterloo. Bâti dans le style
« renaissance moderne », l'édifice est un symbole de la réussite de la société ainsi que
de la réputation grandissante de Waterloo en tant que pôle canadien majeur du secteur
des assurances. L'immeuble force l'admiration de tous; comme l'exprime un critique du
magazine Construction, « Waterloo peut, à juste titre, être fière du bâtiment de La
Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie, lequel est emblématique de
l'esprit progressiste régnant dans la collectivité » 2 . L'origine de cet « esprit
progressiste » est communément attribuée aux communautés mennonites et
allemandes de la région, qui valorisent l'activité collective, le soutien mutuel et la prise
d'initiative. Quelque peu laissés pour compte par les institutions et sociétés qui
dominent les autres collectivités canadiennes, les habitants de Waterloo ont l'habitude
de faire preuve d'initiative et de créer leurs propres institutions 3 .
La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie, voit le jour près de cinq
décennies avant le déménagement de son siège social en 1912. En 1868, soit l'année
suivant la Confédération, la société est constituée en personne morale sous le nom de
The Ontario Mutual Life Assurance Company. Elle est fondée par plusieurs membres
éminents et estimés de la collectivité : le député fédéral Isaac Erb Bowman, le député
provincial Moses Springer, et les médecins Cyrus M. Taylor et J.W. Walden 4 . La société
repose sur le principe de la « mutualité », afin de veiller à ce que son capital
appartienne à ses titulaires de police et non à des actionnaires (généralement
étrangers) 5 . L'activité de l'Ontario Mutual Life Assurance Company démarre en 1870,
lorsqu'elle établit ses 500 premières polices.
Au cours de ses 10 premières années d'existence, la société loue successivement
plusieurs locaux dans le centre de Waterloo. En 1880, elle s'installe dans ses premiers
quartiers construits spécialement pour elle à l'angle des rues Albert et Erb (place du
marché de Waterloo), qu'elle occupe pendant plus de 30 ans. En 1877, la société avait
effectué une demande de constitution en personne morale par le Parlement du Canada,
en vue d'étendre son activité à l'ensemble du pays. Cette expansion débute en 1883 et,
durant les cinq années qui suivent, des agents de la société sont nommés en NouvelleÉcosse, au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Colombie-Britannique, dans les
Territoires du Nord-Ouest (qui comprennent l'Alberta et la Saskatchewan jusqu'en
1905) et à Terre-Neuve (qui est alors une colonie distincte de la Grande-Bretagne). En
1900, pour célébrer le siècle nouveau et refléter le succès de son activité nationale, la
société change de nom et devient La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur
la Vie. Dès 1908, il apparaît clairement que son immeuble de bureaux ne suffit plus
pour héberger la société en plein essor, et des dispositions sont prises pour vendre le
bâtiment et choisir un emplacement en vue d'y bâtir un nouvel édifice plus grand 6 . En
décembre 1908, le conseil d'administration invite l'architecte canadien Frank Darling
(1850-1923) à Waterloo pour obtenir ses conseils quant aux différentes options.
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Frank Darling est un associé du cabinet d'architectes torontois primé Darling and
Pearson, qui avait conçu un certain nombre d'imposants édifices d'inspiration classique
à travers tout le Canada. Parmi les ouvrages remarquables du cabinet, figurent de
nombreuses succursales de la Banque Canadienne de Commerce (notamment celle de
Toronto qui est, à son achèvement, le plus haut immeuble du Commonwealth
britannique), la salle des facultés de l'Université de Toronto, l’Hôpital général de
Toronto et le superbe siège social de Sun Life du Canada, Compagnie d'Assurance-Vie,
à Montréal 7 .
Fils de recteur, Frank Darling est né à Scarborough, en Ontario, en 1850. Une fois son
diplôme du Collège Trinity de Toronto en poche, il effectue son apprentissage au sein
du cabinet d'architectes torontois de Thomas Gundry et Henry Langley. De la fin de
l'année 1869 (ou du début de 1870) à 1873, il se forme à Londres, en Angleterre, dans
les bureaux de George Edmund Street, l'un des plus grands architectes de l'époque.
Durant son séjour à Londres, il collabore également brièvement avec Sir Arthur
Blomfield, l'architecte de la Banque d'Angleterre. Sa période de formation en Angleterre
lui fait prendre conscience de la façon dont les formes historiques peuvent être
adaptées aux besoins de la vie moderne 8 .
De retour au Canada, Frank Darling s'installe à Toronto, où il s'associe avec Henry
MacDougall, puis avec Samuel George Curry. Il est choisi comme premier président
honoraire par le Toronto Beaux-Arts Club 9 . En 1885, il dessine l'immeuble de la Banque
de Montréal à Toronto, bâtiment monumental de style Beaux-Arts 10 . À partir de 1893, il
se lance dans une association de 30 ans avec l'architecte britannique John Pearson
(1867-1940) 11 . (L'ouvrage le plus connu de ce dernier est la reconstruction, en 1916, de
l'édifice du Centre et de la Tour de la Paix de la Colline du Parlement, en collaboration
avec Jean Omer Marchand.) Frank est admiré par ses pairs; en 1886, il est élu à
l'Académie royale des arts du Canada et, en 1895, il officie en qualité de président de
l'Ordre des architectes de l'Ontario. Au moment où il reçoit la commande de l'édifice de
La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie, il est déjà considéré
comme l'un des architectes les plus remarquables de l'Empire britannique 12 . En 1916, il
devient le seul architecte canadien récompensé par une médaille d'or du Royal Institute
of British Architects. On lui décerne également deux doctorats honorifiques (Université
de Toronto, 1916; Université Dalhousie, 1923) 13 . Aux yeux du conseil d'administration
de La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie, le choix de Frank
Darling s'impose pour concevoir le nouveau siège social.
Pendant son séjour à Waterloo en décembre 1908, Frank Darling se rend sur les quatre
sites « citadins » et les six sites « campagnards » proposés par le conseil
d'administration. Sa visite terminée, il remet à ce dernier une liste exhaustive des
avantages et inconvénients de chaque site. Il indique que certains des sites proposés
sont trop petits pour être agrandis, sont de forme trop irrégulière, sont trop encaissés ou
trop en pente, voire, dans certains cas, qu'ils sont situés trop près de sites de
production (qui sont synonymes de risque d'incendie). Parmi les sites « citadins »,
l'édifice Devitt de la rue King est celui qui convient le mieux selon lui. Il émet toutefois
de sérieuses réserves quant à l'emplacement, le jugeant trop proche du moulin à broyer
le grain de William Snider, qui se trouve au sud et présente un risque d'incendie
potentiellement important. Il estime que l'un des sites « campagnards », la propriété
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Randall, est idéal, bien que situé en dehors du centre de la ville. Le lieu est
adéquatement élevé; avec son terrain s'étalant en pente de tous côtés, il offre de bons
points de vue et le terrain comprend de nombreux arbres adultes (évitant ainsi d’avoir à
effectuer un aménagement paysager important). Aucun bâtiment aux alentours ne
constitue un danger d'incendie et le site est largement assez vaste pour permettre des
agrandissements ultérieurs. En outre, Frank Darling note qu'il est suffisamment éloigné
du tohu-bohu de la ville pour atténuer les effets du bruit et de la poussière 14 .
Lorsque le site Devitt s'avère trop onéreux, le conseil d'administration jette son dévolu
sur le site Randall et choisit immédiatement Frank Darling comme architecte. Ce dernier
opte pour un mélange éclectique d'éléments des styles néorenaissance et Beaux-Arts.
Les principaux traits distinctifs de l'ouvrage sont ses colonnes et arcs proéminents, et
ses proportions symétriques et monumentales 15 . Durant la période allant de la fin du
XIXe siècle au début du XXe siècle, les déclinaisons du classicisme sont plébiscitées par
les banques, les sociétés de fiducie et les compagnies d'assurance en raison des
valeurs qu'elles symbolisent : l'argent, le pouvoir, l'intégrité et la stabilité 16 . Alors que
l'estimation initiale de Darling and Pearson pour la construction est de 201 000 $, son
coût final s'élève à 212 964,68 $ 17 .
Frank Darling conçoit un édifice imposant, bien positionné au cœur du vaste terrain. Il
est ceint d'une grille de fer forgé de huit pieds de haut percée de piliers en briques.
Dans la rue King, du côté nord de la propriété, les visiteurs franchissent un portail de fer
forgé flanqué de grands piliers de pierre ornementaux pour se retrouver dans une
avant-cour ovale au dallage de pierres hexagonales. Cette dernière mène à l'entrée
principale de l'immeuble. Perché sur de hautes fondations en grès de l'Ohio, le bâtiment
massif à deux étages (et un petit grenier) est paré de fines briques romaines brun et
jaune clair, mises en valeur par des pierres angulaires lambrissées. Digne de son statut
de siège de la première compagnie d'assurance-vie de Waterloo, l'édifice est
agrémenté de nombreux détails sculptés, nombre desquels sont façonnés dans de la
terre cuite claire importée tout spécialement d'Angleterre (la construction est légèrement
retardée parce que l'entreprise anglaise Doulton and Company ne parvient pas à
acheminer le matériau à temps) 18 .
La façade de la rue King possède les attributs les plus impressionnants de l'ouvrage,
notamment un imposant portique central saillant. De larges marches de granite
conduisent à des portes lambrissées de chêne en alcôve, flanquées de paires de
colonnes ioniques cannelées juchées sur des socles massifs. Les colonnes sont
coiffées d'un entablement décoré de fleurs et de feuilles sculptées ainsi que d'un grand
fronton à arc en segment de cercle dont le tympan est lui aussi envahi par des fleurs et
des feuilles soutenant un grand cartouche vierge. Ces motifs se retrouvent également
autour des portes principales, surmontées d'un cartouche vierge plus petit (sur les
dessins originaux de l'édifice réalisés par Frank Darling, les lettres « ML » devaient être
gravées sur ce cartouche). Surplombant directement les portes principales, de grandes
fenêtres arquées et des portes en glace livrent accès à un petit balcon à balustrade 19 .
Trois grandes fenêtres à guillotine sont disposées de chaque côté du portique central.
Chacune des fenêtres du rez-de-chaussée de la façade nord est surmontée d'un
fronton de terre cuite moulée orné d'un petit cartouche frappé d'un « M » majuscule,
tandis que les fenêtres à guillotine du premier étage sont légèrement moins richement
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décorées. Au-dessus d'une série de petites lucarnes (enchâssées dans l'entablement
ouvragé), le bâtiment est couronné d'une corniche en saillie soutenue par des
denticules et coiffée d'un parapet percé de balustrades par intermittence 20 .
La façade est de l'édifice (donnant sur la rue Union) arbore le même style
néorenaissance que la façade nord. À chaque extrémité, des pierres angulaires grises
lambrissées mettent en valeur deux grands pavillons à fronton, séparés par six fenêtres
à guillotine munies de frontons moulés et de cartouches à monogramme (identiques à
ceux de l'avant). L'entablement richement décoré, la corniche saillante, le parapet et la
balustrade intermittente se retrouvent tous de ce côté.
L'édifice mesure environ 110 pieds sur 130 (33 mètres sur 39) et offre 16 063 pieds
carrés (1 446 mètres carrés) d'espace de travail au personnel constitué de 24 hommes
et de 14 femmes. L'intérieur bénéficie d'un traitement tout aussi somptueux que
l'extérieur. Comme la revue Construction le fait remarquer en 1914, l'entrée revêtue de
marbre mène, par-delà des baies à triple arc, à un corridor arborant des « panneaux de
plâtre flanqués de pilastres de marbre vert antique et de murs carrelés de marbre » 21 .
Les bureaux qui entourent le corridor renferment des boiseries en acajou et des finitions
en plâtre et en chêne blanc. L'immense bureau principal à deux niveaux, ou « grand
hall », constitue indubitablement la pièce maîtresse du bâtiment. Le vaste espace est
coiffé d'une gigantesque prise de jour en verre transparent laissant entrer « une
abondance de lumière » 22 (elle a depuis été remplacée par une plaque en verre dépoli
anti-UV) 23 . Une gypserie ouvragée représentant des feuillages, des motifs floraux, des
couronnes, des cartouches et des panneaux monogrammés ceignent la prise de jour.
Aux deux niveaux, des corridors font le tour du grand hall. On y accède grâce à des
baies arquées couvrant les deux étages et flanquées de pilastres ioniques juchés sur
de larges plinthes. Les ouvertures de la galerie du deuxième niveau sont munies de
rambardes en fer ornées des lettres « ML » entremêlées. La salle de conférence se
trouvant à l'étage est impressionnante, avec son lambrissage de chêne, son foyer de
cheminée finement ouvragé (affichant une fois de plus le monogramme de la société),
et son plafond de plâtre richement décoré.
Une fois l'ouvrage achevé le directeur général, M. Wegenast, se serait écrié :
« Messieurs, nous ne le remplirons jamais ». Il est contredit moins de 10 ans plus tard,
lorsqu'il est nécessaire d'agrandir le bâtiment. Cette fois, c'est le cabinet torontois Sharp
and Horner qui est retenu pour dessiner l'annexe.
Andrew Sharp et Herbert Horner font connaissance au sein du cabinet Darling and
Pearson, à Toronto, en 1902. Natif d'Écosse, l'architecte Andrew Sharp fait ses études
à la Glasgow School of Art et travaille comme assistant de Sir John J. Burnet, l'un des
plus grands architectes de Glasgow, avant d'émigrer au Canada en 1900. En 1902, il
intègre le cabinet Darling and Pearson, où il passe sept années sous la supervision de
Frank Darling, au poste de dessinateur en chef. Durant cette période, il devient expert
dans la conception d'édifices bancaires. Originaire de Toronto, l'architecte Herbert
Horner effectue la majeure partie de sa formation en architecture chez Darling and
Pearson, où il débute en tant que dessinateur en 1900. De 1907 à 1910, il supervise un
certain nombre de projets institutionnels et commerciaux pour le cabinet à Winnipeg et
à Regina. Il travaille pour la Commission of Inquiry into the Canadian Northern Railway
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(Commission d'enquête sur le Chemin de fer Canadien du Nord) de 1911 à 1916, avant
de s'enrôler dans l'armée de l'air (il a conçu tous les bâtiments du Royal Flying Corps
au Canada). En 1919, à la fin de la Première Guerre mondiale, il ouvre un cabinet
d'architectes avec Andrew Sharp. Au cours de leurs quatre années de partenariat, le
cabinet Sharp and Horner construit nombre de banques, d'églises, sans oublier l'annexe
de 1921 de l'édifice de La Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie 24 .
Andrew Sharp et Herbert Horner agrandissent le bâtiment de La Mutuelle du Canada,
Compagnie d'Assurance sur la Vie, le portant à un total de 110 pieds sur 200 (33
mètres sur 60), en ajoutant environ 70 pieds (21 mètres) du côté est et 110 pieds (33
mètres) du côté ouest, ce qui nécessite la modification de pans entiers du bâtiment
d'origine. L'agrandissement permet à la société de disposer de 15 307 pieds carrés
(1 378 mètres carrés) d'espace de travail supplémentaire 25 . L'annexe d'Andrew Sharp
et de Herbert Horner à l'édifice est conçue pour s'harmoniser avec la structure existante
et ils reproduisent, dans la mesure du possible, les motifs architecturaux employés par
Frank Darling. Le bâtiment est agrémenté de six fenêtres à guillotine additionnelles et
d'un pavillon avec fronton, l'ensemble desquels est intégré à l'édifice originel au moyen
d'un entablement ouvragé et d'une corniche ininterrompue. Ces éléments sont
pratiquement de même forme que ceux de la construction d'origine, mais la maçonnerie
et l'ornementation de terre cuite ne contrastent pas aussi fortement avec le briquetage.
L'annexe des deux associés inclut aussi un petit quatrième étage, situé au-dessus de la
corniche et surmonté d'une toiture à la Mansart recouverte de cuivre.
En vue d'accueillir l'agrandissement, plusieurs modifications doivent être apportées à
l'intérieur d'origine. À l'extrémité sud du bureau principal, trois grandes fenêtres sont
rapetissées et surélevées afin de faire place à deux imposantes portes-fortes au rez-dechaussée. Pour accorder les nouvelles fenêtres et la structure plus ancienne, des
ferronneries ornementales assorties à celles des galeries latérales antérieures sont
ajoutées à chaque fenêtre.
La nouvelle annexe ajoute une surface de travail presque équivalente à celle du
bâtiment originel. Elle comprend davantage de bureaux pour les divers services de la
société ainsi que plusieurs chambres fortes, une salle de réunion en comité restreint et
une vaste salle de conférence. Andrew Sharp et Herbert Horner ont rallongé les
corridors originaux sur toute la longueur de l'annexe. Cette dernière apporte également
son lot de commodités, telles qu'un ascenseur à bouton-poussoir, un vide-lettres, un
meilleur système de chauffage et de circulation d'air et un standard téléphonique. Les
employés et leurs amis disposent de courts de tennis et de terrains de boulingrin en
plein air. Il ne fait aucun doute que la Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur
la Vie, est une entreprise florissante.
Tout au long du XXe, la société continue de croître et de prospérer, et de nouveaux
travaux d'agrandissement sont réalisés en 1927, 1939, 1954, 1967, 1976 et 1987. En
1988, la société intègre The Mutual Group. En 1999, ce dernier est démutualisé et
devient Clarica, compagnie d'assurance sur la vie, avant d'être racheté par la
Financière Sun Life en 2002 26 .
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Depuis son achèvement en 1912, l'édifice est un monument historique majeur,
témoignant non seulement de l'importance du secteur de l'assurance à Waterloo, mais
aussi de la prospérité et du sentiment de fierté civique qui animent la ville. Conçu par
l'un des plus illustres architectes du Canada, il est considéré comme « l'un des
immeubles de bureaux les plus attrayants du pays à l'époque » 27 . Il compte toujours
parmi les fleurons architecturaux d'exception de la ville de Waterloo. En 1979, la façade
du bâtiment de 1912-1921 a été désignée par la ville de Waterloo en vertu de la partie
IV de la Loi sur le patrimoine de l'Ontario, pour sa valeur historique et architecturale 28 .
[[[
La Fiducie du patrimoine ontarien tient à témoigner sa reconnaissance à Katie Cholette,
sur les travaux de laquelle s'appuie le présent document.
© Fiducie du patrimoine ontarien, 2012
1
J. W. Cowls, A Century of Mutuality: 1870-1970, (Waterloo, Mutuelle du Canada, Compagnie
d'Assurance sur la Vie, 1970), p. 50-51.
2
« Waterloo, Ontario », Construction: A Journal for the Architectural, Engineering, and Contracting
Interests of Canada, Toronto : H. Gagnier, Limited Publishers (avril, 1914) vol. VII, n° 4, p. 127. Traduction
libre
3
À compter de 1863, Waterloo se distingue des autres villes et cités ontariennes par la présence de
compagnies d'assurance fonctionnant selon le principe de la « mutualité », en vertu duquel le capital de la
société est celui de ses titulaires de police plutôt que celui d'actionnaires. La première de ces compagnies
est la Waterloo County Mutual Fire Insurance Company, fondée en 1863. Son choix d'appliquer le principe
de la mutualité à l'assurance-vie est le premier du genre au Canada, et le succès rencontré par la
compagnie d'assurance contre l'incendie témoigne de son efficacité. Kenneth McLaughlin et Sharon
Jaeger, Waterloo: An Illustrated History 1857-2007 (Waterloo : City of Waterloo), p. 72. Traduction libre.
L'un des commentateurs note cependant qu'en dépit de l'« esprit de coopération » régnant dans la région,
de nombreuses personnes se méfient du secteur de l'assurance et les agents doivent batailler dur pour
faire valoir les avantages et l'assurance auprès d'elles. J.W. Cowls. A Cenury of Mutuality: 1870-1970.
(Waterloo : Mutuelle du Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie), p. 20. Traduction libre
4
Cowls, A Century of Mutuality, p. 18-19.
5
Kenneth McLaughlin et Sharon Jaeger, Waterloo: An Illustrated History, 1857-2007 (Waterloo : City of
Waterloo, 2007), p. 72.
6
La Dominion Life Assurance Company fait l'acquisition du bâtiment pour 21 500 $, ameublement
compris. Krystal Rycroft, « Application to Ontario Heritage Trust for Provincial Plaque » (Demande de
plaque provinciale présentée à la Fiducie du patrimoine ontarien), (Waterloo, Financière Sun Life, 2011),
s.l.
7
Kelly Crossman, « Frank Darling », Dictionnaire biographique du Canada (Toronto et Montréal :
Université de Toronto/Université Laval, 2000), s.l.
8
Ibid.
9
« History to the People », Portes ouvertes de la région de Waterloo, p. 6.
10
Ibid.
11
Janet Wright, « John Andrew Pearson », The Canadian Encyclopedia (2e éd.) (Edmonton, Hurtig
Publishers Ltd., 1988), p. 1635.
12
« History to the People », Portes ouvertes de la région de Waterloo, p. 6.
13
Crossman, « Frank Darling ».
14
Lettre de Frank Darling (Darling and Pearson) à George Wegenast (directeur général de La Mutuelle du
Canada, Compagnie d'Assurance sur la Vie), 22 décembre 2008. Archives de la Financière Sun Life.
15
Plus précisément, les caractéristiques de style « renaissance moderne » de l'édifice incluent ses pierres
angulaires grises lambrissées, ses colonnes ioniques cannelées, son entablement ouvragé et sa solide
corniche surmontée d'une balustrade.
16
Kalman, Concise History of Canadian Architecture, p. 496.
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17
Krystal Rycroft, « Application to Ontario Heritage Trust for Provincial Plaque » (Demande de plaque
provinciale présentée à la Fiducie du patrimoine ontarien), (Waterloo, Financière Sun Life, 2011), s.l.
18
Ibid.
19
Ibid.
20
« Mutual Life Building, Waterloo, ON ». The City of Waterloo.
http://www.city.waterloo.on.ca/desktopdefault.aspx?tabid=964 Consulté le 27 mars 2012.
21
« Waterloo, Ontario ». Construction, p. 127. Traduction libre
22
« New Extension to Mutual Life Building, Waterloo, Ontario », Construction: A Journal for the
Architectural, Engineering, and Contracting Interests of Canada. Toronto : H. Gagnier, Limited Publishers
(octobre 1921) vol. XIV, n° 10, p. 289. Traduction libre
23
« History to the People », Portes ouvertes de la région de Waterloo, p. 7.
24
Le cabinet existe jusqu'en 1923, lorsqu'Andrew Sharp émigre en Californie. Herbert Horner s'installe
ensuite à son compte à Toronto. « Andrew Sharp ». Biographical Dictionary of Architects in Canada 18001950. http://dictionaryofarchitectsincanada.org/architects/view/436. Consulté le 11 avril 2012.
« Herbert Horner ». Biographical Dictionary of Architects in Canada 1800-1950.
http://dictionaryofarchitectsincanada.org/architects/view/278. Consulté le 11 avril 2012.
25
Cowls, A Century of Mutuality, p. 51. La revue Construction indique que l'annexe fait environ 80 pieds
sur 110. « New Extension », Construction, p. 293.
26
McLaughlin et Jaeger, Waterloo: An Illustrated History, p. 72.
27
Ibid., p. 110. Traduction libre
28
Règlement 79-188.
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