Opmaak 1 - De Tijd
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PORTRAIT Macro-Micro Autres bourses Parmi les bourses autres que celles d’Euronext, l’image diverge en matière d’impact des taux de change. On note régulièrement des rumeurs de fusions et acquisitions. Au cours des dernières semaines, nous avons traité les marchés d’Euronext. C’est maintenant au tour des autres bourses européennes d’être soumises à l’examen des facteurs macro-micro. Parmi celles-ci, certains indices boursiers ont en monnaie locale faiblement presté. Voyez l’indice boursier suisse qui n’a grimpé que de 6,6% par rapport à début 2014 et l’indice FTSE 100 à Londres de seulement 2,2%. Et comme par hasard, il s’agit d’indices boursiers qui ont dû composer avec une devise locale forte. Si nous convertissons les hausses boursières en euro, ces deux indices ont tout de même progressé de respectivement 14,4% et 22,7%. Néanmoins, dans le lot des actions, nous en avons trouvé moins qui marquent trois points ou plus face à nos cinq tendances macro. MACRO 1) Taux La baisse des taux d’intérêt offre pour de nombreuses entreprises l’occasion de refinancer leur dette, mais ce refinancement n’entraîne pas toujours une baisse des charges d’intérêt. Lufthansa par exemple, détient surtout des prêts à taux flottant (dont l’Euribor à 3 mois) de sorte qu’il doit désormais payer peu d’intérêt. Un refinancement de cette dette ne ferait donc Deutsche Telekom EUR 16 14 12 10 8 6 2010 2011 2012 2013 2014 2015 pas baisser sa charge financière. Il peut toujours refinancer sa dette à un taux fixe, mais ce taux sera toujours supérieur au taux court terme. Stada, très endetté, verra lui sa charge d’intérêt encore baisser. En avril expirera une obligation de 350 mio. USD (un couu Valeurs se distinguant sur les ‘Autres bourses’ en termes d’analyse Macro Nom Deutsche Telekom Daimler Wienerberger Rhoen Klinikum HeidelbergCement Bayer GlaxoSmithKline Lufthansa taux n n n Déflation Devise n n n n n n n n n M&A n n n Géopol. n n n n n n n Total 3 3 2 2 2 2 2 -2 pon de 4%). Chez BASF expireront 2 grands emprunts d’entreprises au cours des 18 prochains mois, chacune de 2 mia. EUR, assortie de coupons de 4,5% et 5,125%. Deutsche Telekom a aussi une lourde dette. Heureusement à échéances qui expirent régulièrement et permettant donc un refinancement moins cher. Cette année 4,2 mia. EUR (sur un total de 53,3 mia. EUR) de MACRO-MICRO Taux: grâce à un bon rating de crédit (BBB+) emprunte à de meilleurs taux Devises: USD positif pour sa filiale TMobile US, qui vient de publier de bons chiffres; devises d’Europe orientale (hors Russie) aussi déterminantes: évoluent de façon assez stable Fixation des prix : plutôt neutre M&A: a récemment cédé ‘EE’ sa filiale britannique à 50% à BT à bon prix; T-Mobile US : prochaine proie d’achat ? CRITÈRES ‘INV4X4’ Bilan: ratio dette nette/EBITDA de 2 à 2,5 conforme à l’objectif Valorisation: EV/EBITDA atteint 6,6, c’est plus qu’Orange (5,9) et rendement dividendaire de 3,2% bruts comparé à 3,8% pour son pair français Perspectives: T Mobile US performe bien mieux que prévu aux E.-U.; marché télécom allemand en amélioration Catalyseurs: rumeurs de rachat à propos de T-Mobile US Deutsche Telekom publiera jeudi (26/02) ses chiffres annuels. Après les beaux résultats de sa filiale américaine déterminante (T-Mobile US), il y a peu de chances que les chiffres globaux de Deutsche Telekom déçoivent. Sa valorisation devenue plus chère s’explique par le bel essor de sa filiale américaine T-Mobile US. Achetez de préférence sous 15 EUR. L’Investisseur - 24 février 2015 | 13 Daimler MACRO-MICRO CRITÈRES ‘INV4X4’ USD/GBP: euro en repli = du pain béBilan: filiale financière endettée, 80 ni; cash-flow futurs en partie couverts à mais branche automobile dispose d’un terme beau matelas de cash de 16,9 mia. EUR 70 Taux: financement meilleur marché Valorisation: un C/B de 12 est plutôt 60 pour filiale financière ; 1/4 de sa dette cher dans le secteur automobile 50 expirera en 2015 Perspectives: dans son segment voi40 M&A: vague de consolidation dans tures de luxe, les ventes restent prometsecteur Camions probablement pas finie teuses (notamment dans les pays émer30 Géopolitique: problèmes dans certai- gents) 20 nes régions : pas d’impact excessif sur Stimulants: plan de rachat d’actions 2010 2011 2012 2013 2014 2015 ses comptes de résultat propres (maximum de 10%) Les perspectives avancées par le constructeur automobile allemand Daimler ont été fort bien accueillies. Pour 2015, son bénéfice d’exploitation devrait encore augmenter d’au moins 10%. Le dividende aussi a été relevé plus que prévu et un plan de rachat d’actions n’est pas exclu. Néanmoins, le cours à court terme en tient déjà compte. Sûrement à conserver. EUR 90 dettes seront à rembourser et en 2016 4 mia. EUR. Des économies substantielles en prévision. C’est aussi le cas pour Wienerberger (200 mio. USD à coupon 5%) et pour HeidelbergCement (650 mio. USD à un coupon de 6,75%.) 2/ Faible inflation/crainte de déflation Les compagnies aériennes profiteront ces prochaines années de la forte baisse du pétrole, même si son cours s’est récemment redressé. Les compagnies couvrent leurs besoins futurs en carburant. Ces achats à terme à bon marché compenseront la baisse des prix des vols long courrier (surtout vers l’Amérique du Nord). Grâce à ses marques solides, Nestlé a le pouvoir de fixer les prix. Les utilitaires allemandes RWE et E.ON n’ont pas d’emprise sur les prix (baisse du prix de l’électricité suite à une forte subvention de l’énergie verte). Tesco n’a pas de pouvoir sur les prix du fait de la concurrence de Lidl et Aldi. HeidelbergCement 3) Variations des taux de change Alors que pour bien des entreprises de la Zone euro la hausse du USD et du GBP est positive, pour les sociétés suisses et britanniques, la forte montée de leur devise est un handicap. Sur base de cette tendance macro, la plupart des entreprises sondées ne réalisent pas un bon score. Autre difficulté: beaucoup d’entreprises publient leurs chiffres dans une autre devise que leur pays d’origine. L’agence intérimaire suisse Adecco publie ses chiffres en EUR, la pharma suisse Novartis en USD ainsi que la pharma britannique AstraZeneca. GlaxoSmithKline notamment souffre de la vigueur de la £. Ceci a comprimé l’an dernier son bénéfice p.a. de près de 11%. Mais cette année, GSK profitera de la hausse du USD, tandis que l’EUR et le Yen auront un impact négatif. Pour les pharma suisses Novartis et Roche, qui tirent une grande part de leurs revenus des E.-U., la forte montée du CHF est négative, mais face au USD, le franc suisse a bien cor- MACRO-MICRO CRITÈRES ‘INV 4X4’ Taux: durant la période 2014-2016 exBilan: dette nette/ebitda élevé de 3. pirera la moitié de sa dette. Refinance- Allègement accéléré de sa dette 70 Valorisation: pour une entreprise cyment à taux d’intérêt plus bas 60 Taux de change: si l’euro baisse de clique, un ratio EV/Ebitda de 8,3 et un 10% face surtout au USD/CAD et à la C/B attendu de 14,8 sont assez chers 50 Perspectives: le dollar, la baisse des roupie indonésienne, son Ebitda croîtra 40 prix pétroliers et la reprise de la croisde 9%. Impact très positif. 30 M&A: poursuite de la consolidation sance ont un effet de levier sur son profit Catalyseurs: peut racheter des dividans le secteur cimentier peu probable 20 Fixation des prix: à peine, mais profite sions attrayantes appartenant aux can2010 2011 2012 2013 2014 2015 toutefois de la baisse des prix pétroliers didats à la fusion Holcim/Lafarge La baisse du cours du baril et l’euro exerceront un effet très positif sur les résultats de HeidelbergCement en 2015. L’an dernier, le groupe souffrait encore des taux de change. Reste à savoir dans quelle mesure cette entreprise de matériaux de construction sera intéressée par les actifs que Holcim/Lafarge seront obligés de céder pour que leur fusion soit acceptée. HeidelbergCement est au moins à conserver. EUR 80 14 | L’Investisseur - 24 février 2015 GlaxoSmithKline MACRO-MICRO CRITÈRES ‘INV4X4’ Devise: neutre, car ventes aux USA en Bilan: ratio dette nette/EBITDA infédollar élevé et ventes en Europe en euro rieur à 2, machine à cash-flow 1600 bas. Valorisation: une valeur d’entrepri Taux: fort endetté (18,8 mia. GBP) se/cash-flow opérationnel de 11,1, mais des obligations expirent régulière- donc un peu moins cher que le secteur 1400 ment, ce qui allège sa charge d’intérêt Perspectives: 2015 = année de tran Déflation: pression sur les prix aux sition, mais meilleure répartition des ac1200 Etats-Unis, mais globalement neutre tivités grâce au deal avec Novartis M&A: possible proie d’achat pour PfiCatalyseurs: dividende généreux + 1000 zer. Récents deals avec Novartis en vue dividende bonus, OPA ViiV Healthcare, 2010 2011 2012 2013 2014 2015 de réduire la volatilité des activités consolidation secteur pharma L’action GlaxoSmithKline obtient un bon score pour les facteurs macro ‘M&A’ et ‘taux’, mais reste surtout attrayante comme valeur de rendement. Le rendement dividendaire s’élève à 5% après précompte britannique à la source et avant précompte belge. Et cette année s’ajoutera à cela un dividende exceptionnel de près de 5% (deal avec Novartis) . De plus, une entrée en bourse de ViiV Healthcare peut être un important stimulant pour le cours. Digne d’achat. pence 1800 rigé. Aussi, l’impact négatif est finalement réduit. Par contre pour le C.A. réalisé dans la Zone euro, le CHF est un handicap. Pour les entreprises allemandes, la hausse du dollar est plutôt positive. La pharma Bayer et le constructeur auto Daimler sont clairement des gagnants en USD. C’est vrai aussi pour le cimentier HeidelbergCement. Un repli de 10% de l’EUR face au USD accroît son EBITDA de 9%. Pour Adidas l’effet est assez neutre. Le spécialiste du sport fabrique et importe beaucoup de matières de base d’Asie (coûts en USD). Pour les compagnies aériennes (Ryanair, Lufthansa) un dollar plus élevé est néfaste car le pétrole est facturé en USD. Et comme le carburant constitue un gros poste du budget, ce n’est pas sans importance. Heureusement, le cours du pétrole en USD a fortement baissé au cours des 12 derniers mois. 4 ) Fusions et rachats Les fusions et rachats ne connaissent pas de frontiè- res. Donc ici la liste est longue. Deutsche Telekom a vendu ces dernières semaines ‘EE’ sa filiale à 50% mais quid de T-Mobile US ? Rhoen Klinikum et Saline Impregilo pourraient être entièrement reprises. De même DMG Mori Seiki (par partenaire nippon) et Vossloh (Thiele) sont des proies d’achat par excellence. Sans oublier Vodafone, Anglo American (Glencore?), AstraZeneca (rachat manqué par Pfizer) et Stada qui figurent régulièrement sur les listes des candidats au rachat. Bayer envisage à nouveau une OPA ou vente de sa division ‘Material science’ et pourrait ensuite absorber Zoetis (animal health). 5) Les cygnes noirs/géopolitiques Quelques sociétés sont actives en Russie, la situation la-bas est donc à suivre de près. Les principales entreprises concernées sont Adidas (a réduit le nombre de magasins) et Stada (17% du C.A.) mais aussi RWE et E.ON (gaz fourni par la Russie). Lufthansa MACRO-MICRO CRITÈRES ‘INV4X4’ Bilan: en incluant les engagements Devise: la hausse du dollar est un facteur négatif car = monnaie de facturati- pensions, ratio dette financière nette on du carburant; hausse CHF : négative sur EBITDA au niveau élevé de 3 15 Déflation: la pression concurrentielle Valorisation: valorisation plutôt faisur les prix des tickets longs courriers ble, incluant les engagements pensions Perspectives: surcapacité sur les compensée par forte baisse prix pétrole 10 Géopolitique: sanctions russes (pas vols long courrier, largement compensée par la baisse du prix du kérosène de trafic aérien au-dessus de la Russie) Taux: neutre malgré son endettement Catalyseurs: le coût du kérosène est 5 élevé car détient beaucoup d’obliga- plus bas, mais n’en profitera qu’à terme 2010 2011 2012 2013 2014 2015 en raison de produits de couverture toins à taux flottant Lufthansa souffre de taux de change défavorables et d’une pression concurrentielle sur les prix des tickets sur les longs vols. Il subsiste des incertitudes quant aux sanctions russes au cas où le conflit s’envénimait. D’autre part, le net repli des prix pétroliers comprimera sérieusement ses coûts ces prochaines années. Digne d’achat en quantité limitée pour jouer la baisse des cours pétroliers. EUR 20 L’Investisseur - 24 février 2015 | 15