Sans espoir de retour
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Sans espoir de retour
9 HORIZONS jeudi 11 juin 2009 Travail des enfants: le rapport de l'OIT La loi Hadopi retoquée par le Conseil constitutionnel Un étrange laboratoire International Europe pages 12 et 13 «Sexamor» à Thionville pages 10 et 11 page 16 La question des migrants climatiques peut se concrétiser rapidement en un phénomène sans précédent Sans espoir de retour Dossier annexe aux préparations de la réunion sur le climat à Copenhague en décembre, la problématique des migrants climatiques, qui se compteront par centaines de millions, devrait pourtant être centrale car s'il s'agit de s'attaquer aux causes du réchauffement climatique, il convient également d'anticiper ses conséquences, dont celle des populations forcées à quitter leurs terres sans espoir de retour. ■ Les projections les plus pessimistes tablent sur 700 millions de migrants climatiques à l'horizon 2050. Même s'il existe des estimations médianes qui révisent ce chiffre à 250 millions, gardons en tête que les études les plus pessimistes sur l'évolution climatique, réalisées dans les dernières années du XXe siècle, ont toutes, sans exception, sous-estimé l'ampleur du phénomène. «Près du tiers de la population mondiale est concernée par la fonte des glaciers, l'augmentation du niveau de la mer, les risques d'inondations dans un premier temps, de sécheresse à long terme», relève Charles Ehrhart, responsable Climat à Care-international, l'organisation qui a publié avant-hier l'étude «In search of shelter»1, également parrainée par les Nations unies. «Mais là où les déplacements dus aux catastrophes naturelles ou aux guerres sont généralement temporaires, cette fois les gens devront quitter Face aux défis qui se préparent, les experts appelent à la définition de stratégies pour gérer l'immigration massive de centaines de millions de personnes dont les terres seront condamnées à vie (Photo: Shutterstock) leurs terres sans espoir de retour». Les principales régions concernées sont les méga-deltas d'Asie – Gange et Mékong –, celui du Nil – de 12 à 14 % des Egyptiens pourraient être forcés à se déplacer –, mais aussi l'Amérique centrale – Mexique – et le Sahel en Afrique de l'Ouest, où 65 % des terres cultivables sont déjà dégradées sous l'effet de la sécheresse, note l'étude. Si certains pourront chercher refuge à l'intérieur de leur pays, d'autres seront obligés de traverser les frontières, dans la mesure où, à l'instar des Maldives, quarante petits Etats insulaires risquent de disparaître: un événement qui, à l'échelle de l'histoire de l'humanité, ne s'est encore jamais produit. Selon les scientifiques, le niveau des océans pourrait s'élever d'au moins un mètre au cours du siècle. A l'heure où l'UE tente d'adopter une position commune sur sa Leur promettant la porte Medvedev met les gouverneurs des régions sous pression Le président russe, Dmitri Medvedev, a menacé hier de chasser de leurs postes les gouverneurs trop peu soucieux des questions de chômage et d'arriérés de salaires dans leurs régions, quelques jours après un coup de sang du Premier ministre, Vladimir Poutine, sur ce thème. «Soit ils se débrouillent avec ces problèmes, soit je devrai décider de les limoger en dépit de leurs mérites», a-t-il dit, parlant d'un ton sévère lors d'une réunion par téléconférence avec ses envoyés dans les régions. Il a expressément chargé ces représentants de faire passer le message aux gouverneurs. «Les gouverneurs doivent s'occuper des questions de paiement des salaires, de crédit aux entreprises (...) et ne pas les rejeter sur les structures fédérales», a-t-il dit. Ces déclarations interviennent moins d'une semaine après le coup d'éclat provoqué par le Premier ministre, Vladimir Poutine, dans la petite ville de Pikalevo, dans la région de Saint-Pétersbourg, en proie depuis plusieurs semaines à des troubles sociaux en raison de la fermeture des usines locales. M. Poutine avait vivement pris à partie le milliardaire Oleg Deripaska, qualifiant son usine de «décharge» et contraint la direction à rembourser les arriérés de salaires aux ouvriers. Deux jours plus tôt, des salariés en colère avaient bloqué une autoroute pendant plusieurs heures, dans un rare mouvement de protestation sociale en Russie, afin de réclamer le versement de leurs salaires, non payés depuis des mois. Ces actions de communication de la part de Moscou semblent pourtant traduire à la fois l'irritation et l'incapacité du pouvoir central à faire face aux conséquences de la crise économique. Le 14 mai déjà, M. Medvedev avait appelé les gouverneurs à ne pas «rester les bras croisés» face à l'ampleur du phénomène. ■ DN, avec l'AFP politique d'asile, les foules chassées par les éléments ne bénéficient aujourd'hui d'aucun statut, et ne correspondent pas aux «réfugiés» tels que la Convention de Genève les définit. Pour limiter l'ampleur du phénomène, les experts appellent les décideurs à mettre en place des solutions adaptées au terrain. Pour les régions au climat toujours plus aride, les investissements en systèmes d'irrigation rendront les agriculteurs moins dépendants de précipitations plus rares. Par ailleurs, une réelle anticipation du processus doit permettre aux populations de choisir la migration comme stratégie d'adaptation, et non comme l'ultime solution de survie. ■ Dominique Nauroy 1 care-international.org/New-reportClimate-Change-is-detectabledriver-of-migration Le trait de La Voix