Sommaire Editorial
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Sommaire Editorial
LA LETTRE DE LA FÉDÉRATION J A L M A LV Jusqu’À La Mort Accompagner La Vie Lettre d’information de la Fédération JALMALV Sommaire Page 1 Éditorial • Traces d’amis qui nous ont quittés Pages 2-3-4 Activités de la Fédération • Rapport d’activité des associations • Accompagnement des personnes en deuil • L’accompagnement des personnes âgées • Journée annuelle des responsables associatifs • Revue de la Fédération n°102 • Congrès JALMALV 2011 à Nantes Pages 5 Actualité • Rendons hommage aux aidants naturels ! Pages 6-7 Tribune libre • JALMALV Côte d’Azur • JALMALV Vienne • AISNE-JALMALV en Thiérache • Page 8 Actualité • Sortie du film "Les yeux ouverts" • Congrès francophone : "A la rencontre de nos diversités" • A vos agendas • Directeur de la publication Paulette LE LANN Comité de Rédaction : Paulette LE LANN - Marie MARTIN Isabelle de MÉZERAC Françoise MONET Dépôt légal à parution : ISSN en cours ( Janvier - Avril - Octobre ) • Fédération JALMALV Reconnue d’utilité publique le 26 mars 1993 132 Rue du Faubourg Saint-Denis 75010 PARIS Tél. 01.40.35.17.42 Fax 01.40.35.14.05 [email protected] www.jalmalv.fr n°34 Octobre 2010 Editorial La mission de coordination de la Lettre vient de nous être confiée, et nous vous invitons à lire ce nouvel exemplaire riche, comme à son habitude, d’informations sur la vie de la Fédération, des associations locales ou, d’une manière plus vaste, des soins palliatifs. Rapport d’activité annuel et les grandes tendances qui s’en dégagent. Enfin, nous attirons votre attention sur la Revue de la Fédération que chaque association peut soutenir par des abonnements. S Q ue ces différents engagements et activités d’aujourd’hui ne nous fassent pas oublier combien nous devons aux pionniers de ce mouvement ! Chantal CATANT rend hommage à quatre de ces artisans de la première heure qui viennent de nous quitter. i vous ne l’avez pas déjà fait, réservez dès maintenant les dates des futurs congrès de JALMALV et de la SFAP. Comme nous vous l’avions annoncé dans la précédente Lettre, ce dernier a la particularité d’être, pour la première fois, un congrès francophone qui pourra rassembler une quinzaine de pays. La variété des actions présentées dans ce numéro est Bonne lecture à tous ! un encouragement aux initiatives et la présentation de l’activité de certaines commissions, une invitation à la réflexion sur nos accompagnements. Par ailleurs, il est toujours important de suivre les résultats du Françoise MONET, Secrétaire générale adjointe et Isabelle de MÉZERAC, Vice-présidente TRACES D’AMIS QUI NOUS ONT QUITTÉS Apprenant le décès d’un ami qui avait été important pour JALMALV Paris Île-de-France et désirant un complément d’information, j’ai constaté qu’il n’était pas connu de nos interlocuteurs. Ainsi notre histoire, que je pensais « courte » devient « longue »… Deux réactions : • l’une de réjouissance, car JALMALV se poursuit dans une dynamique renouvelée avec des militants neufs, créatifs et généreux. • l’autre, un devoir de mémoire à l’égard de certains sans lesquels l’histoire ne se serait pas écrite. Les ayant longuement côtoyés, je leur dois une trace. Philippe MARZE a fondé l’antenne des Yvelines partie de JALMALV Paris Île-de-France, qui est devenue depuis, une association autonome. Philippe est mort à 50 ans, laissant 5 enfants adoptés et Béatrice, sa magnifique compagne. Il était médecin. Il nous apporta la vigueur et la profondeur de sa réflexion… et son rire généreux qui émaillait nos débats parfois difficiles. Marie Thérèse BONSART nous quitte à 83 ans. Elle fut l’un des fondateurs de JALMALV Paris Île-de< p a ge 1 > France et de l’antenne JALMALV Val D’Oise, devenue depuis, elle aussi association. Elle avait un sens de l’autre très « aigu ». Elle était très active dans nos réflexions et dans nos productions, exigeante sur la justesse des mots et… la place des virgules. Je dois évoquer au plan national : Michel HANUS, Fondateur de « Vivre son deuil » et ami de militance sur de longues années. Ayant eu le privilège d’échanger avec lui, peu avant sa mort, j’ai reçu comme cadeau, son calme, l’adéquation de cette période finale avec tout ce que nous avions vécu ensemble dans des groupes de réflexion multiples, les congrès, les contacts personnels… Michel était et reste un « grand Monsieur ». René Claude BAUD, Fondateur d’ALBATROS qui a tant œuvré au sein de la SFAP et dans les rencontres inter associatives, apportait sa réflexion profonde, rigoureuse et… exigeante. Je vous livre leur trace afin qu’elles nous soient un legs… Continuer est le plus bel hommage que nous puissions leur rendre. Chantal CATANT Activités de la Fédération JALMALV Rapport d’activité des associations Évolution 2008-2009 L’exploitation des questionnaires « Rapport d’activité 2009 » renseignés par 69 associations locales – merci pour leur contribution – et la comparaison avec les résultats de l’année 2008 portant, quant à eux sur 71 associations font apparaître les tendances d’évolution décrites ci-dessous. Rappelons que ce questionnaire portait sur : • les ressources humaines de l’association, • les moyens logistiques de l’association, • les moyens financiers de l’association, • la vie associative statutaire, • les actions « Evolution des mentalités », • les conventions « accompagnement », • les lieux d’accompagnement, • les associations et les structures spécialisées en soins palliatifs, • l’activité « soutien des personnes en deuil », • les groupes de parole, • l’activité « formation », • les activités « communication », • les liens avec la Fédération, • les ententes régionales, • l’ouverture sur l’extérieur et l’insertion dans la Cité. Globalement les missions des associations JALMALV se multiplient alors que les forces vives et les ressources financières ont plutôt tendance à décroître. C’est ainsi que : • l’augmentation du nombre d’antennes traduit une amplification du rayonnement des associations locales, • le nombre d’heures consacrées au bénévolat de structure et au bénévolat d’accompagnement est en nette augmentation, • le bénévolat dans la Cité est lui aussi en développement : de plus en plus d’associations se mobilisent pour organiser des manifestations, avec des actions en faveur des enfants et des adolescents, des personnes âgées, des soins palliatifs, etc. Notons aussi quelques tendances spécifiques au bénévolat d’accompagnement : • le partenariat avec les EHPAD croît indubitablement, • les actions de soutien deuil se développent, • toutefois, les accompagnements à domicile semblent plutôt diminuer. Soucieuses de soutenir leurs bénévoles, les associations proposent toujours majoritairement des groupes de parole mensuels. Le nombre des associations organisant des groupes de parole spécifiques aux bénévoles de soutien deuil est en augmentation. En ce qui concerne la formation, on enregistre un accroissement du nombre d’associations qui organisent des formations locales. L’augmentation du nombre de participants au congrès annuel de la Fédération, quant à elle, témoigne sans doute de l’intérêt porté par les associations et leurs bénévoles à la réflexion réalisée en commun au sein de JALMALV. Cette analyse rapide montre, malgré la fragilité du bénévolat constatée en particulier à JALMALV, que notre mouvement poursuit son essor d’année en année. Gageons que nous saurons, tous ensemble, mettre en œuvre l’énergie nécessaire pour que cela continue ! Paulette LE LANN, Présidente et Marie MARTIN, Secrétaire générale Accompagnement des personnes en deuil Commission deuil Les groupes de deuil Jalmalv : quelle évolution ? Comment faire profiter des personnes en deuil de la richesse des échanges dans un groupe d’entraide quand on ne peut pas rassembler les 7 à 8 participants d’un groupe « classique » ? C’est la question que la commission deuil, en accord avec le C.A. de la fédération, a demandé d’évoquer au cours du stage de formation de mars 2010 : « Analyse des pratiques de coanimation » animé par Laure MERSAOUI et Denis LANDRY. Des cas concrets : • Un groupe qui a démarré avec 7 participants n’en compte plus que 3 à la 3ème réunion ; le groupe a fonctionné ainsi jusqu’au bout, à la satisfaction des participants et des animateurs. • Un groupe commencé à 3, a fini à 3. • On note aussi un groupe évolutif qui, commencé à 3, a fini à 5. Oui, des groupes restreints peuvent fonctionner : A partir de 3 participants, Jalmalv peut proposer un « espace de rencontre autour du deuil », tout en conservant le cadre horaire (2h) et les 2 co-animateurs ; le groupe « évolutif » semble le plus adapté. A ce titre, l’expérience de Jalmalv Eure et Loir apparaît particulièrement intéressante : • Ils ont créé un « Espace rencontre deuil » ; le terme de « rencontre » est plus souple, plus ouvert que celui de « groupe » qui perd souvent son sens au vu du nombre de participants. • Ce ne sont pas des « permanences » ; une assiduité est demandée aux participants. • Cet espace est ouvert lorsque 3 personnes en deuil sont intéressées. • Ce lieu d’échanges est offert 2 fois par an, en septembre et en février, et c’est à partir de là que peut s’organiser la suite des rencontres. < p a ge 2 > Ce dispositif a, par ailleurs, l’avantage de créer un appel d’air ; une offre est mise à disposition au sein de l’association et peut être communiquée clairement. Jalmalv Loire Océan a utilisé cette expérience : En juin, seulement 2 personnes étaient intéressées par un groupe ; Au vu de l’expérience d’Eure et Loir, la décision a été prise d’organiser une première rencontre le 30 septembre, à condition d’avoir 3 personnes. Par la suite, 3 autres personnes ont été intéressées par cette rencontre ; et c’est donc un groupe de 5 personnes, le 2ème de l’année, qui a débuté à la date prévue ; c’est un groupe évolutif pour quelques mois. Sans connaître l’expérience de l’équipe d’Eure et Loir, on aurait attendu d’avoir 7 ou 8 participants pour lancer le groupe, au risque que certains se découragent, comme on avait pu le constater précédemment. Vous vivez, vous aussi, des expériences nouvelles ; merci de les communiquer à la commission deuil ; elles peuvent intéresser d’autres associations. Charles-Henri de SAINT JULIEN Pour la commission deuil Activités de la Fédération JALMALV L’accompagnement des Personnes Âgées dans l’esprit de JALMALV Commission personnes âgées L’esprit de la démarche palliative doit être diffusé partout où les gens meurent. Et puisqu’on meurt beaucoup en gériatrie, on doit avoir cette démarche en gériatrie comme ailleurs. C’est indispensable dans le cadre du respect du malade âgé. Mais, concernant le bénévolat d’accompagnement de la personne âgée, des questions se posent : • pourquoi, fondamentalement, ce bénévolat serait-il une démarche différente de celui accompli auprès de personnes plus jeunes ? • pourquoi poser la question du sens de ce bénévolat ? Ne trouve-t-il pas sa raison d’être naturellement ? Cette recherche de sens n’est-elle pas une façon de justifier un accompagnement qui peut susciter des réticences ? • enfin, parler de l’accompagnement de la personne âgée, n’est-ce pas au risque de la singulariser encore plus et d’en faire un peu plus un sujet à part ? Il faut donc poser comme préalable que l’accompagnement de la personne au grand âge est une tâche de solidarité au même titre que celui des autres personnes et n’en reste pas moins un accompagnement parmi d’autres. Cette similitude soulignée – bienfaisante car elle peut contribuer à lever certaines appréhensions – il s'agit, en même temps, de garder à l’esprit les particularités de cet accompagnement : • l’accompagnement de la personne âgée peut se heurter aux affres de l’attente de la mort (quand parfois les malades âgés "n'en finissent pas de mourir"). Ces fins de vie nous posent des questions où la certitude n'est pas de mise. • le sujet âgé doit être soigné dans sa globalité. Aussi, l'accompagnement ne peut se réaliser sans situer notre place par rapport à la famille et à l'entourage. Il ne s'agit en aucun cas de prendre la place de la famille mais permettre à celle-ci de vivre la mort de son parent dans les meilleures conditions. • l’accompagnement de la personne âgée nous oblige à une exigence éthique. La question éthique est celle qui considère le statut de la personne âgée dans la relation que nous établissons avec elle. Rencontrer la personne âgée va s'accompagner de notre capacité à la vivre comme sujet. C'est une relation qui nous fait "être avec". Tout simplement, "être avec" c'est, d'abord approuver le fait même pour l'autre d'exister( 2 ). C'est ensuite une manière "d'être en présence", dans laquelle cette relation ne s'évalue pas au temps passé en compagnie d'autrui.( 3 ) Dans ce but, le développement nécessaire d'une compétence de l'accompagnement de la personne âgée passe par une formation permettant une pratique plus assurée fondée sur les critères indispensables de la qualité de l'accompagnement : reconnaissance de l’autre en tant qu’être humain, engagement, fidélité, régularité. On ne saurait trop insister aussi sur l'importance d'un travail sur soi, tant, dans cet accompagnement, nous sommes confrontés aux représentations de la vieillesse, de la dépendance et de la mort. Le travail en équipe et le soutien psychologique des bénévoles peuvent y pourvoir. Ainsi, l'accompagnement de la personne âgée dans l'esprit de Jalmalv permet d'abord de mieux accéder au sens de notre bénévolat : proposer notre présence à la personne âgée sans préjuger de l'intérêt de sa vie et de son désir de vie. Ensuite, ce bénévolat nous implique dans la question plus générale de l'accompagnement du grand âge dans notre société. Cette question est encore plus prégnante quand il s'agit de personnes démentes. La démence devient un sursaut de réflexion dans l'expression de la solidarité humaine, réflexion à laquelle en tant que bénévoles, nous ne pouvons nous soustraire. C'est l'orientation à laquelle nous conduisent les réflexions menées au sein de la commission Personnes Agées de la Fédération JALMALV. "Ainsi se peut-il que quelque chose soit sauvé au moment même où tout passait pour perdu. Que le défi du néant soit relevé par ceux qui paraissent les moins désignés pour cela." Philippe JACOTET. Tout n'est pas dit. Editions Le temps qu'il fait. Elisabeth DELL’ACCIO, Commission Personnes âgées • © Daniel Fondimare La présence de bénévoles d’accompagnement, formés, membres d’une association et pouvant apporter leur concours au dispositif de soins en participant à l’ultime accompagnement du malade, est recommandée par des textes législatifs.( 1 ) L’accompagnement relève de la démarche globale des soins palliatifs ainsi que de considérations relatives aux approches de la fin de la vie et de la mort dans la société. Accompagner, c’est contribuer à humaniser les conditions de la mort. < p a ge 3 > ( 1 ) Circulaire n°DHOS/02/2008/99 du 25 mars 2008 relative à l'organisation des soins palliatifs. Annexe 5 ( 2 ) Paul RICŒUR "Parcours de la reconnaissance" Folio/Essais p 300 ( 3 ) Agata ZIELINSKI "Avec l'autre : la vulnérabilité en partage" Revue Etudes - Juin 2007 pp 769-777 La Vie de la Fédération JALMALV Journée annuelle des responsables associatifs La Journée annuelle des responsables associatifs s’est déroulée à Neuilly, dans les locaux des Laboratoires Servier mis à notre disposition gracieusement, le 25 septembre dernier, c’està-dire le dernier samedi du mois de septembre comme chaque année. Elle a réuni 74 participants de 50 associations Jalmalv. Pour 2010, la journée avait pour thème central les relations fédération - associations, les forces et faiblesses ainsi que les attentes et les priorités à dégager pour 2011 - 2012. Pour recueillir préalablement les avis sur ce thème, une enquête a été adressée par voie informatique début septembre à l’ensemble des associations JALMALV et aux administrateurs de la Fédération. Les résultats, recueillis et analysés par Paulette LE LANN, ont fait l’objet d’une présentation commentée en matinée ; ils constituent un outil précieux d’aide à la décision pour les administrateurs qui ont à procéder aux choix et orientations de notre mouvement. Merci encore à tous ceux qui ont apporté leur contribution à cette étude. En début d’après-midi, Laurence MITAINE, viceprésidente, a dégagé les points essentiels de la matinée. Puis furent commentés par Marie MARTIN et Françoise MONET le Rapport d’activité annuel des associations et l’évolution de la mission des représentants des usagers dans les instances hospitalières suivis par quelques points importants d’actualité. Un film réalisé par Michel GRANGEON sur la Journée nationale JALMALV 2010 à Courbevoie en mars dernier a également été projeté pendant le temps d’accueil et un DVD distribué aux participants. Merci à notre fidèle reporter ! Revue de la Fédération de septembre 2010 Le numéro 102 qui a pour titre « Bénévolat d’accompagnement et bénévolat de service », vient de paraître. Le thème de la revue du mois de décembre portera, quant à lui, sur les directives anticipées et la personne de confiance, sujets souvent débattus et sur lesquels le point de vue d’experts viendra éclairer notre réflexion. Lors de la Journée nationale à Courbevoie en mars dernier, il a été rappelé l’importance de la Revue en tant qu’outil de communication de la Fédération et, récemment, le jour de la Rencontre annuelle des responsables associatifs le 25 septembre à Neuilly, le nécessaire soutien des associations. Congrès JALMALV 2011 à Nantes Nous entrons dans la dernière ligne droite pour la préparation de notre prochain congrès Jalmalv. Cette année, c’est la région nantaise qui nous accueillera grâce à Jalmalv Loire Océan. Nous nous retrouverons les 18, 19, et 20 mars pour réfléchir ensemble sur le thème : L’accès aux soins palliatifs et à l’accompagnement : quelle réalité aujourd’hui ? Nous en préparons le programme détaillé ; les associations le recevront courant novembre, en même temps que le bulletin d’inscription. Cet événement aura lieu au centre de congrès de La Fleuriaye à Carquefou, que vous pouvez visiter sur le site www.la-fleuriaye-congres.com Nous espérons que vous serez très nombreux à y participer. Par le biais des abonnements et l’organisation de groupes de lecture, la Revue se fait mieux connaître et c’est un bon moyen pour approfondir les sujets qui nous concernent. Rappelons la suggestion d’abonner notamment les nouveaux bénévoles : nous comptons sur votre engagement ! < p a ge 4 > Actualités Rendons hommage aux aidants naturels ! Telle était l’ambition de la « 1ère Journée Nationale des Aidants »( 1 ) du 6 octobre 2010 avec des manifestations sur l’ensemble du territoire. Organisée sous l’impulsion de Nora Berra, Secrétaire d’Etat aux Aînés, cette journée avait pour but de faire reconnaître la place et le rôle des aidants naturels aux côtés des personnes malades, âgées ou handicapées. Les aidants naturels, ils sont aujourd’hui 3,5 millions dans notre pays, peuvent être définis de la façon suivante : des personnes qui vivent et agissent dans l’entourage immédiat d’une personne malade, souffrante, ou en perte d’autonomie. Majoritairement, ce sont des membres de la famille : un conjoint, un enfant, parfois il s’agit d’un ami, d’un voisin. Ensemble, ils forment une galaxie de personnes agissant autour de la personne handicapée, malade, âgée, voire en fin de vie. Leur implication est variable suivant leur proximité par rapport à la personne dont l’état de santé et l’autonomie se dégradent. Bien souvent, un aidant principal prend soin au quotidien de la personne fragilisée et vulnérable. Il l’aide dans les actes de la vie : toilette, habillage, prise des repas, prise des médicaments, etc. Cet aidant principal est amené progressivement à prodiguer de plus en plus de soins. Outre son aide apportée dans le domaine du physique, l’aidant assure aussi un soutien psychologique. Majoritairement, il s’agit d’une femme, épouse ou fille du malade. Parfois, l’aidant naturel est encore en activité professionnelle, ce qui le conduit souvent à devoir aménager son temps de vie professionnelle. Bousculés dans le déroulement de leur existence, les aidants naturels sont en souffrance. Nous le savons bien, nous qui les rencontrons en particulier lors de nos accompagnements à domicile. Ils souffrent de la dépendance qui s’installe chez leur proche. Ils sont inquiets de son devenir. Ils culpabilisent de ne pas pouvoir faire plus pour leur proche. A cette souffrance psychique, s’ajoute la fatigue physique grandissante. Ils disposent de moins de temps pour se consacrer à leur vie personnelle, voire aux autres membres de la famille. Si le début de la prise en charge est vécu comme tout à fait naturel, au fil du temps l’épuisement guette l’aidant naturel, d’autant que la hiérarchie familiale est chamboulée : l’épouse devient la thérapeute du malade, ou la fille devient la mère de son parent… Des solutions existent pour venir en aide aux aidants : 1) intervenants professionnels au domicile, 2) accueils de jour de la personne malade, 3) lits de répit dans les établissements d’hébergement de personnes âgées ou dans les services de soins, 4) lieux de parole pour les aidants… Mais tout cela a un coût non négligeable. De plus, les aidants naturels manquent d’informations et, s’ils optent pour les solutions qui leur permettent de conduire leur proche dans un lieu d’accueil, certains le ressentent comme un échec dans leur « métier d’aidant ». S’en suit, là encore, de la culpabilité. Alors, comment notre société peut-elle agir pour soutenir davantage les aidants naturels ? < p a ge 5 > Déjà, en répondant à leurs attentes :( 2 ) • développement de l’information sur les structures d’aide existantes, • souplesse dans l’organisation des professionnels à domicile, • intervention d’aides à domicile occasionnelles, lors de jours de repos de la famille, • développement des possibilités de lieux d’accueil temporaires, • multiplication des groupes de parole d’aidants. Les solutions peuvent venir des pouvoirs publics ou des collectivités territoriales. Elles viennent aussi du monde associatif qui s’organise pour apporter un peu de soutien aux aidants naturels. FRANCE ALZHEIMER et les associations de bénévoles d’accompagnement, dont JALMALV, en font partie. N’en doutons pas, nos actions, même si elles nous apparaissent dérisoires sont porteuses de solidarité, de fraternité. Alors agissons au sein de la société pour que les aidants naturels soient reconnus en tant que tels et qu’ils puissent au quotidien demeurer les premiers « accompagnants » de leurs proches en situation de vulnérabilité ! Rendez-vous en octobre 2011 pour la 2ème Journée Nationale des aidants ! ( 1 ) www.journeedesaidants.fr ( 2 ) Panel National des Aidants Familiaux - BVA - Fondation d’entreprise Novartis - Synthèse des attentes et des besoins Marie MARTIN Secrétaire générale Tribune libre Le bonheur dans l’engagement : Expérience de l’exposition "Naître, Grandir, Vieillir, Mourir". JALMALV Côte d’Azur Au départ, le coup de cœur de Frédérique, bénévole Jalmalv dans la cité et enseignante spécialisée, qui devient projet pour l’association et réalité du 5 au 9 octobre 2010 avec la participation de 250 enfants et des dizaines d’adultes. La semaine se clôture par une soirée discussion-lectures dans le cadre de la journée mondiale des soins palliatifs. Contes, village de l’arrière-pays niçois, nous accueille avec chaleur et enthousiasme dans sa médiathèque. La salle est gaie, claire, colorée, le soleil entre à flots par de larges baies vitrées. Le cercueil de bois clair dont la présence a fait débat est présenté verticalement. Outre les 4 ateliers habituels, le circuit des enfants passe par un atelier de lecture de contes et se termine pour chaque classe dans un espace animé par Sandrine, psychologue et bénévole Jalmalv qui s’assure que chacun reprend le cours de sa vie avec sérénité. Les bénévoles font une haie d’honneur en applaudissant les enfants sur le chemin de la sortie. Pour la première fois, les bénévoles de JATALV Monaco, de JALMALV du Pays Grassois et Côte d'Azur s’unissent sur le terrain pour former une équipe de 30 personnes, chaque jour nécessitant la présence de 12 bénévoles. C’est l’occasion de mieux se connaître, d’approfondir les liens personnels, de cimenter les équipes, de ressentir localement la force de notre engagement associatif et de vivre de beaux moments de convivialité. Les bénévoles ont reçu de nombreux « cadeaux » au fil de la semaine : parmi les adolescents d’un IME (institut médico-éducatif), deux choisissent l’exposition pour se dire leur amour et leur projet d’avoir un bébé, un garçon de 9 ans dont la mère est morte revient passer tout un après-midi avec sa « 2ème maman », les résidants d’une maison de retraite revisitent les étapes de leur vie… les témoignages, encouragements, remerciements et surtout les visages réjouis des petits et des grands disent le bonheur d’une rencontre authentique. Les enfants viennent et reviennent avec leurs parents, les frères et sœurs qu’ils ont plaisir à guider à leur tour. Leurs mots sont justes, simples, tour à tour drôles et poétiques ; quelques exemples : NAÎTRE : C’est venir d’ailleurs - C’est un nouveau dans la famille - C’est quand le papa est parti en voyage et la maman va à l’hôpital et le bébé, il vient GRANDIR : Je préfère quand on est bébé pour les câlins - Je veux devenir poissonnier ! - Je ne suis pas pressé de grandir pour ne pas mourir VIEILLIR : Les papis et les mamies nous disent « je t’aime ! » - Quand on est vieux, on n’intéresse plus personne, c’est dur de trouver un amoureux ! - On devient plus petit, on rétrécit - On ne peut plus courir, ni faire du skate, ni du rugby MOURIR : Mourir de vieillir - On te met dans un four, on te grille et ensuite dans une boîte - Ma mamie est morte, sa maladie n’a pas voulu guérir - C’est la fin de notre existence - Ma < p a ge 6 > chatte, on l’a pas enterrée parce qu’elle est montée toute seule au soleil - On se tue pas, on attend de mourir - Peut-être qu’un jour, elle va revivre… Peut-être que les citoyens de demain que nous avons rencontrés continueront à se souvenir de l’époque où le tabou de la mort n’existait pas et qu’ils continueront à accompagner leur entourage comme ils l’ont fait avec leurs parents… Le mot de la fin est laissé au papa d’une fillette de 7 ans : « Ma fille m’a accompagné de « la naissance » à « la mort »… A chaque étape, je traînais un peu plus les pieds… Mais, finalement, sa vivacité m’aura un temps réconcilié avec tout ça ! Merci à vous, merci pour elle, et pour moi ! ». Martine BINDA, pour la commission manifestations extérieures Jalmalv Côte d’Azur Tribune libre Comment parler de la mort aux adolescents ? l’expérience de JALMALV Vienne. A la demande d’une institution privée, nous intervenons depuis plusieurs années dans une classe de 3ème pour animer un atelier de réflexion sur la mort. Cette action a lieu dans le cadre pédagogique d’une demi-journée où les cours sont supprimés et font place à une réflexion sur des thèmes extra scolaires tels que la drogue, la pauvreté, la précarité, la mort, le racisme. Tous les animateurs sont extérieurs à l’établissement et souvent font partie d’associations. L’atelier sur la mort est confié à Jalmalv et quelquefois à l’équipe mobile de soins palliatifs du Centre Hospitalier. Nous avons en général 3 ou 4 groupes de 15 élèves à prendre en charge et l’animation est assurée par deux bénévoles. Une préparation a été faite en amont par les enseignants, et les élèves ont pu poser des questions écrites qui sont parvenues aux animateurs quelques jours avant. Après présentation des bénévoles, de l’association, et mise en confiance du groupe, notre rôle consiste à faire circuler la parole entre chacun en prenant appui sur les questions posées auparavant. Nous constatons très souvent que les adolescents sont assez vite amenés à parler de leur propre expérience d’un deuil ou d’une maladie grave dans leur famille, c’est ainsi que la mort des grands parents est souvent évoquée ainsi que la difficulté d’en parler avec les parents. Une description plus précise du déroulement de la séance peut être consultée dans la revue n°97 de juin 2009 sur le thème « Parler de la mort avec l’enfant et l’adolescent ». Une évaluation est organisée par l’établissement, il en ressort une assez bonne satisfaction de la part des élèves ; le fait de pouvoir parler de ce sujet sans gêne et sans tabou revient souvent. Depuis 2010, nous avons étendu cette expérience à un lycée : nous avons pris appui pour cela sur une bénévole infirmière scolaire dans ce lycée qui a proposé le même type d’organisation. Nous sommes donc intervenus dans une classe de 1ére médico-sociale conduisant souvent à des métiers paramédicaux ou du domaine social. Nous avions demandé d’intituler notre atelier : « La maladie, la mort, le deuil ». Nous avons animé 2 groupes de 15, la discussion et la réflexion ont été plus mûres bien sûr compte tenu de l’âge des participants ; beaucoup avaient fait des stages à l’hôpital ou dans des maisons de retraite et ont pu parler d’une expérience en institution. Beaucoup de bénévoles de notre association se sentent concernés par cette action auprès des adolescents ; nous sommes cinq à avoir suivi la formation de la fédération et trois autres prévoient de faire celle de novembre prochain. Pourrons-nous investir d’autres établissements avec toutes les difficultés que cela suppose ? Danièle BAILLET, Bénévole accompagnante et coordinatrice JALMALV Vienne Bilan de l’exposition "Le cycle de la vie" AISNE-JALMALV en Thiérache L’association Aisne-Jalmalv en Thiérache compte dix bénévoles qui accompagnent sur 5 sites : 3 résidences de personnes âgées ayant un service protégé pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’à l’hôpital d’Hirson (3 services) et de Vervins (2 services). Depuis 3 ans nous animons un groupe de soutien mensuel aux Aidants naturels des patients de la maladie d’Alzheimer et, en 2008, création d’un Bistrot-mémoire, en ville, « Lieu d’accueil de la parole ». Pour 2010, l’Association Aisne-Jalmalv en Thiérache a choisi de donner au monde scolaire, avec l’aval de l’inspecteur d’académie et l’accord des enseignants, la possibilité d’amorcer une réflexion sur le thème délicat de la mort par le biais d’une exposition sur le cycle de la vie. Cette exposition interactive, créée par Jalmalv Ardennes se présente sur quatre ateliers Naître-Grandir-Vieillir-Mourir, où les enfants peuvent participer, jouer, se déguiser, poser des questions, réfléchir ensemble, écrire des petits mots sur leur ressenti. Favoriser l’expression de l’enfant sur ce qu’est la Vie du début à son terme, au travers des ateliers, et oser parler de la mort comme une étape de la vie, est un des objectifs de cette exposition. Un cinquième atelier de détente permet aux enfants de s’exprimer avec éventuellement le soutien d’une psychologue présente pour aider à extérioriser peut-être une souffrance. Les adultes sont souvent démunis pour répondre aux questions des enfants, leur cachant la mort, en voulant les protéger, ils risquent de leur transmettre leurs peurs et leurs angoisses. Familiariser les enfants au thème de la mort les aidera à faire face aux deuils qu’ils vivront inévitablement au cours de leur vie. Notre bilan : Exposition interactive du 28 mai au 10 juin 2010 à HIRSON. 8 écoles d’Hirson et du canton, soit 33 classes ont préparé l’exposition avec l’aide des livrets que nous leur avons offerts deux mois avant pour réfléchir en classe et à la maison sur les étapes de la vie. Au total, c’est 823 enfants et environ 600 adultes qui ont participé à cette exposition. Nous avons élargi, en dehors des horaires consacrés aux scolaires, au grand public et, surprise, les enfants sont revenus le soir avec leurs parents, frères et sœurs : pari gagné !! Moments forts également : la rencontre des enfants avec les petits groupes de personnes âgées, des résidences où nous accompagnons, ainsi que plusieurs jeunes handicapés entourés de leurs éducateurs spécialisés. Tout ce parcours, encadré par les bénévoles de notre équipe et des bénévoles de Jalmalv < p a ge 7 > Saint-Quentin et Laon, mais aussi une trentaine de bénévoles occasionnels qui nous ont rejoints tellement intéressés par ce projet innovant avec les enfants. Tous ensemble, nous avons participé à une formation spécifique « Osons parler de la mort aux enfants » donnée par deux psychologues de Charleroi qui ont travaillé sur l’exposition dans plusieurs sites en Belgique. Notre objectif a été de fédérer un grand nombre de bénévoles pour la durée de l’exposition, en espérant que plusieurs adhèrent à nos engagements, aux valeurs que Jalmalv défend, et acceptent par la suite de se former à l’accompagnement. Ce projet d’exposition qui nous tenait tant à cœur depuis 2 années, est enfin arrivé à réalisation, ce fut pour tous un investissement important, mais nous avons été littéralement portés par l’élan de tous ceux qui nous ont encouragés et accompagnés : Le Conseil d’Administration et les adhérents de Jalmalv, La Ville d’Hirson et les communes avoisinantes, le Conseil Général de l’Aisne, le CCAS et le CLIC de Thiérache, l’Inspecteur d’Académie et le corps enseignant, la Caisse d’Epargne de Picardie, les résidences de personnes âgées, les hôpitaux d’Hirson et Vervins, les établissement de personnes handicapées, la presse locale et de nombreux sponsors locaux. Nous garderons le souvenir d’une aventure d’équipe qui nous a permis de faire des rencontres exceptionnelles et tisser des liens très forts. Janine REGNIER, Présidente AISNE-JALMALV en Thiérache Actualités Sortie du film "Les yeux ouverts" Réalisation de Frédéric CHAUDIER Projeté en avant première au Ministère de la Santé le 11 octobre dernier, ce long-métrage a été tourné en unité de soins palliatifs à la Maison médicale Jeanne Garnier à Paris. Il raconte l’histoire d’un homme (Frédéric CHAUDIER, le réalisateur) qui accompagne son père à la dernière étape de sa vie. Le 3 novembre a eu lieu la sortie nationale de ce film superbe et bouleversant. Superbe parce que toujours empreint de respect et de pudeur. Bouleversant parce que témoignant de la fragilité des personnes en fin de vie et de ceux qui les accompagnent, mais aussi de la solidarité humaine. N’hésitez pas à vous renseigner auprès des salles de cinéma de votre ville pour savoir si la diffusion de ce film est prévue. Si ce n’est pas le cas, invitez-les à le faire le cas échéant. Pour en savoir plus : http://www.lesyeuxouverts-lefilm.com/ ou contactez-nous au 01 40 35 17 42 Chaque projection est suivie d’un débat avec le public, le plus souvent en présence du réalisateur. Alors, ne manquez pas cet hymne aux soins palliatifs, à l’accompagnement, à la vie ! L’idée d’un tel projet a été lancée au congrès de la SFAP à Nantes en 2008. C’est en effet lors de l’allocution de clôture, prononcée par Serge DANEAULT, médecin canadien engagé dans les soins palliatifs à Montréal depuis plus de 15 ans, que cette idée a vu le jour. Présentée au conseil d’administration de la SFAP, elle a commencé à germer dès l’automne suivant et remporté rapidement les suffrages de tous les partenaires de ce futur congrès. La Fédération JALMALV est fortement impliquée dans la préparation de ce rendez-vous important (à travers la personne de sa présidente, Paulette LE LANN, membre du comité scientifique international) et se fera l’écho des différentes étapes. Les pays partenaires de la France engagés à ce jour sont : la Suisse, le Canada, la Tunisie, le Liban, la Belgique, le Luxembourg, la Roumanie, le Congo, sans oublier l’amorce de contacts avec le Vietnam, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Laos, le Cambodge… Cette collaboration entre différents pays francophones de différents continents pourrait déboucher sur la création d’une société (ou association) francophone internationale, à l’étude actuellement, et qui serait présentée lors de ce 1er rassemblement. Cet événement aura pour cadre le 17ème congrès de la SFAP et se déroulera à Lyon, du 28 au 30 juin 2011. Le titre à lui tout seul augure bien de la richesse des échanges. Notez d’ores et déjà ces dates dans vos agendas ! < p a ge 8 > A vos agendas ! du 18 au 20 mars 2011 Congrès de la Fédération JALMALV à NANTES du 8 au 10 avril 2011 Le salon de la mort ! Parler de la mort pour mieux vivre à PARIS du 28 au 30 juin 2011 1 er congrès international francophone d’accompagnement et de soins palliatifs à LYON Graphisme : Daniel Fondimare / Impression : La Petite Presse - Le Havre Congrès francophone "A la rencontre de nos diversités"