discours de remerciement de marie ireland a l`occasion de
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discours de remerciement de marie ireland a l`occasion de
DISCOURS DE REMERCIEMENT DE MARIE IRELAND A L’OCCASION DE SA REMISE DES INSIGNES DE CHEVALIER DE L’ORDRE NATIONAL DU MERITE Le 21 Juin 2010 à l’Hôpital Saint Jacques de Nantes Madame Simone Lagarde Monsieur et Madame Charles Moigneteau Madame Maryannick Pavageau Mesdames et Messieurs les membres de l’Ordre National du Mérite Chers amis, C’est dans le cadre des activités de notre mouvement national que j’ai choisi, sur proposition de ma marraine Maryannick Pavageau, l’hôpital Saint Jacques pour cette cérémonie. En effet, depuis plus de vingt ans maintenant la fédération Jalmalv (Jusqu’à la Mort Accompagner la Vie » créée à l’initiative du Professeur Schaerer, pneumologue, et comptant actuellement près de cent associations et antennes en France, intervient dans les hôpitaux (en soins palliatifs) les cliniques, les maisons de retraite et à domicile. A Nantes, les activités de notre association concernent : L’accompagnement des personnes en fin de vie L’accompagnement des personnes en deuil L’accompagnement des enfants et des adolescents en deuil La formation à l’accompagnement et au travail du deuil Lorsque j’ai rejoint l’association nantaise, comme dans tout ce que j’avais entrepris avant cet engagement, je ne pensais, ce que je continue d’ailleurs à faire, qu’à accomplir mon devoir de citoyenne d’une République dont les fondements prennent racine dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Chaque époque, depuis cette Déclaration, a exigé ses réflexions, ses efforts, ses combats, afin que dans notre société, l’humanisme, la solidarité ne soient pas de vains mots. Humanisme vis-à-vis de nos populations vieillissantes, de jeunes adultes en fin de vie parce que malades, isolées dans cette solitude qui n’est pas exempte d’un certain désespoir. Douleur des familles confrontées à une rupture brutale, incompréhension des enfants et des adolescents blessés trop tôt par les déchirures de la mort. Voilà ce que portent les bénévoles de Jalmalv, voilà ce que chaque jour de leur vie, ils tentent avec courage et dévouement de soulager, d’apaiser à travers leurs accompagnements. Lorsque je suis entrée à Jalmalv il y a douze ans, la plupart de nos accompagnants étaient retraités. Aujourd’hui, la majorité sont salariés. C’est donc après leur journée de travail, qu’ils trouvent encore le temps de s’investir dans une relation d’aide. C’est pour tout cela cette médaille qui m’est remise en ce 21 Juin, est surtout dédiée : - aux deux anciennes présidentes, Françoise et Claude, grâce à qui, en leur temps, l’association grandissante, a pu parcourir un bout de chemin ; - - - - aux coordonnatrices, Marie Thérèse revenue nous voir pour la circonstance. A Isabelle et Marie-Anne, duo parfait toujours à pied d’œuvre et grâce à qui nos activités d’accompagnement s’étendent considérablement, notamment dans les cliniques nantaises et qui utilisent la majeure partie de leur temps à recruter de nouveaux bénévoles ; je les en remercie car nous en avons grand besoin. A nos deux grands argentiers, Charles-Henri et Hugues grâce à qui je peux dormir sur mes deux oreilles. aux responsables d’antennes : Sylvie sur Chateaubriand, rentrée bien avant moi à Jalmalv avec qui nous avons convaincu les médecins et les soignants des hôpitaux de Nozay et de Chateaubriand de recevoir nos bénévoles. A Sylvie et à son équipe qu’elle anime avec doigté et beaucoup de compétence. A Sylvie aussi, dont l’entreprise nous aide régulièrement sur le plan de nos finances. Je sais que tout à l’heure, Sylvie me reprochera d’y avoir fait allusion. Parce qu’elle est modeste et discrète ; mais en ce jour, je lui demande de comprendre ma démarche car, en ces temps difficiles, les présidents d’associations apprécient d’autant plus ces aides venues des entreprises. Jean-Robert à Cholet, dont l’équipe, dans l’harmonie et la solidarité, n’en finit pas de s’étoffer. Certains bénévoles du Choletais, accompagnent également à Cugand à l’Hôpital de la Chimotaie ; Joelle, à l’Hôpital d’Ancenis dont nous rencontrons régulièrement les soignants. Aux responsables des groupes deuil Adultes : Charles-Henri, Marie-Blanche, Jeanine, Rémi…………….animent en moyenne, par an, deux groupes d’environ huit à dix personnes endeuillées (à raison de deux heures/mois sur dix mois) et leur permettent ainsi de mieux supporter le travail du deuil. Car, nous l’avons oublié dans notre société toujours plus active, plus trépidante, le temps du deuil, ou encore le temps de la douleur est un temps long, autrefois rythmé par des rites qui se sont perdus et accompagné par le groupe social lié au défunt et à sa famille. Aux animateurs des groupes de deuil Enfants et adolescents, Jacqueline, Rémi et Jacques qui, à travers le petit train de l’Entraide, ont créé des ateliers qui permettent aux enfants et aux adolescents de 4 à 18 ans de venir évoquer leur désarroi, leur souffrance. Et j’ai vu circuler des tapis de sol, des sacs remplis de nounours, des jeux de pâte à modeler, des couleurs, des dessins. Et j’entends rapporter des expériences émouvantes où la spontanéité d’une fillette de quatre ans, aide à se raconter, donc à avancer une adolescente recroquevillée dans son chagrin. A Marie-Thérèse, secrétaire Générale, qui a pris à bras le corps le projet de notre congrès l’an prochain et à qui je dois par moment, humblement, demandé de réfléchir moins vite. A Gérard, son époux, qui a eu la gentillesse et la patience d’installer notre site Internet, ce dont nous le remercions encore vivement. A Jacques, qui assure la parution de notre Lien, chaque trimestre, petit journal de notre association, où chacun peut s’exprimer, dans le cadre bien sûr, de nos activités, de nos engagements, de nos questionnements A Jacques Ricot cette fois, dont les textes, les conférences, les échanges m’ont obligée à réfléchir sur un sujet qui m’était douloureux. Et à avancer. A Isabelle, Marie-Anne et Rémi qui entretiennent savamment notre réseau de relations avec Respavie. A Danièle, responsable de notre bibliothèque, ainsi que des statistiques, la partie la plus ingrate du bénévolat d’accompagnement : remplir des fiches pour notre Fédération A nos psychologues, formateurs, imprégnés de l’éthique Jalmalv qui encadrent et forment nos accompagnants depuis de nombreuses années. A Véronique, notre Chef secrétaire, rentrée il y a maintenant huit ans et qui figure comme un véritable pilier de l’association. A mon époux aussi qui supporte vaillamment mes nombreuses absences et qui m’amène inlassablement à la gare pour me permettre d’aller donner des conférences ou d’animer des formations un peu partout en France. A mes fils et à mes petits enfants qui, eux aussi me savent souvent absente, mais à qui j’espère transmettre le sens de la solidarité dans l’engagement citoyen. A tous les accompagnants enfin qui, par leur dévouement, leur constance ont permis à Jalmalv Loire-Océan de se situer parmi les plus importants de France. Sans ces bénévoles et leur fidélité à notre mouvement, rien n’aurait été possible. C’est la raison pour laquelle cette médaille sera déposée à l’association en remerciement de la solidarité qui y règne, une solidarité sur laquelle chacun de nous prend appui dans un engagement qui, reconnaissons-le, n’est pas facile. Parfois même douloureux. Car chaque nouvelle mort, chaque nouveau deuil ne manque pas de nous interpeller et exige de chacun d’entre nous un travail personnel et collectif grâce aux groupes de soutien, parfois éprouvant. Mais cette solidarité nous unit, d’elle nous tirons notre force. Et, paradoxalement, c’est un magnifique élan de vie qui nous anime, une fraternité constructive. Ainsi qu’en témoignent nos deux anciennes présidentes, Françoise et Claude, pourtant appelées à d’autres engagements qui se dévouent à nos côtés pour notre prochain congrès. Les époux de nos bénévoles, qui n’ont pas hésité à venir nous aider lors de notre déménagement. C’est une force que j’ai maintes fois constatée, que je ressens profondément et dont je les remercie. Pour conclure, je voudrais aussi dédier cette médaille à ma mère, disparue depuis plus d’un demi-siècle maintenant. Elle en aurait été fière car, malgré mon jeune âge lors de sa mort, j’avais très bien perçu l’impérieux désir qu’elle nourrissait de voir ses filles acquérir, par les études, leur indépendance. Ce fut chose accomplie pour ses quatre enfants. Et ce que j’ai acquis de connaissances, d’expériences pour répondre à son désir durant toute ma vie, je peux l’offrir aujourd’hui, par solidarité, dans le bénévolat. J’en suis fort heureuse. Je vous remercie.