Younès Résal, un officier français dans la guerre
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Younès Résal, un officier français dans la guerre
Younès Résal, un officier français dans la guerre Ses origines familiales et sa formation militaire Consignes : connecte toi sur le site « 14-18 mission le centenaire » Puis tape « plateforme 14 » sur le moteur de recherche du site. Regarde la vidéo : (2.42 minutes) extrait d’un documentaire de Laurent Véray : « La Cicatrice » qui retrace l’histoire de la famille Résal. Clique enfin sur « portrait de Younès » 1891/1914 4 De quelle catégorie sociale Younès Résal est-il issu? La paysannerie le monde ouvrier l’aristocratie la bourgeoisie Son père est ingénieur. Certains de ses frères et sœurs poursuivent des études supérieures. Quels sont les indices qui le prouvent ? Dans quelle grande école Younès a-t-il reçu sa formation militaire? Il a été formé à l’Ecole Polytechnique située alors à Paris. A quoi sert cette école aujourd’hui ? C’est une école militaire qui forme des ingénieurs. Après 4 ans d’étude, un grand nombre de polytechniciens se spécialisent et deviennent hautfonctionnaires, dirigeant d’entreprises, chercheurs. Quel est le grade de Younès au moment où il est mobilisé ? Sous-lieutenant Younès Résal en grand uniforme de polytechnicien La mobilisation Lettre n°1 : La Ferté - 24 juillet 1914 Lettre de PAUL (frère de Younès) à son père EUGENE Younès vient de rentrer de Jersey, avançant son retour à cause des bruits de guerre. Je lui ai annoncé sa nomination officielle d'ingénieur de construction maritime, il en est fort content et vient d'aller prendre un bain pour faire connaissance avec son nouvel élément. Au premier bruit de mobilisation, il ira se mettre à la disposition du général de l'X. Il pourrait être envoyé dans un port, puisqu'il dépend maintenant du ministère de la marine. Ici on croit à la guerre, on y pense avec émotion, mais aussi avec calme. Pour moi, je pense que le moment est favorable, non que je souhaite la guerre au lieu de la paix, mais, étant donné que la course aux armements actuelle ne peut se terminer que par une guerre (crois-tu au désarmement?), et que cette guerre deviendra plus terrible avec le temps, peut-être le moment est-il le meilleur; la moitié de l'armée autrichienne occupée par la Serbie, la triple entente prête, le mois de juillet (la guerre ne durera pas jusqu'à l'hiver). En tout cas, le gouvernement ne s'endort pas. Toute l'armée active est sur la frontière; il passe constamment des trains mystérieux, canons, dit-on. Tous les ponts et tunnels sont gardés militairement. T'ai-je dit mon intention de m'engager? Je ne resterai pas spectateur de l'action, et d'ailleurs, étant de la prochaine classe, je serai sans doute appelé. Autant me préparer tout de suite pour avoir le temps d'être instruit. J'ai voulu te prévenir et je pense que tu es de mon avis. Confirme le moi. La guerre est-elle déjà déclarée au moment où Paul écrit cette lettre ? Justifie ta réponse. La guerre n’est pas encore déclarée. Paul parle seulement de « bruits de guerre ». La France décrète la mobilisation générale le 1 er août 1914 et l’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 août 1914. Quels sont les indices qui laissent supposer à Paul qu’une guerre est possible? Cite des passages du texte. - des « bruits de guerre », des « bruits de mobilisation » - « la course aux armements actuelle ne peut que se terminer que par une guerre » - « toute l’armée est active » - « La Triple-Entente prête » Paul pense-t-il que la guerre sera courte ou longue ? Justifie ta réponse en citant une phrase du texte Il pense que la guerre sera courte, « la guerre ne durera pas jusqu’à l’hiver » Source des photographies et des lettres : le site internet « 14-18 mission centenaire » Didier Wojszvzyk Collège Marie Curie (Troyes) Lettre n°2 : La Ferté 1er août 1914 lettre de MERIEM (sœur de Younès) 4h mobilisation, on l'affiche à la gare, on sonne le tocsin. Younès fait sa valise, remonte Maman, qui pleure en entendant le tocsin, s'entretient avec nous et, après nous avoir dit au revoir comme pour un voyage part délibérément et naturellement. Je le conduis à son train avec Paul et Louis. Lettre n°3 : Paris 6 rue de Fürstemberg - 3 Août 1914 lettre de JULIE à SALEM (à Bordeaux) Je ne sais si vous avez reçu nos lettres précédentes, mais celle-ci te parviendra avant ton départ. Ce matin, le gouvernement fait savoir par les journaux que toutes les lettres envoyées aux soldats seront expédiées et distribuées le 5 Août au plus tard. Donc, voici les nouvelles d’ici : Younès est arrivé à la Ferté vendredi matin, samedi à 4h, nous apprenions la mobilisation, nous avons préparé ses affaires et il est parti à 8h pour se mettre à la disposition de son général. Dimanche à 7h, il est venu dire à Jean et Juliette qu’il était envoyé à Orange et qu’il prenait le train à 8h. Depuis nous n’avons plus de nouvelles. ( ….) A la Ferté, sauf Jeanne qui est effondrée, tout le monde est confiant, décidé et avec un moral excellent, ton Bon Papa le premier, il remonterait toute la ville. Jean un peu démonté par Jeanne, a été tout requinqué samedi ; les gendarmes ont réquisitionné son auto et lui pour aller poser les affiches de mobilisation dans les communes, et à chaque endroit tout le monde arrivait, lisait silencieusement, quelques femmes pleuraient sans bruit, et tout le monde disait : « nous nous y attendions, il faut en finir ! ». Et, bien que la mobilisation n’ait eu lieu que le lendemain, plusieurs hommes leur ont demandé de les emmener en auto pour partir tout de suite en disant : « nous voulons arriver des premiers ! » Quels sont les sentiments et les réactions des populations à l’annonce de la mobilisation ? Réponds par un extrait des lettres à chaque fois. - La réaction de la mère de Younès (lettre n° 2) : « Maman qui pleure en entendant le tocsin » - L’attitude de Younès (lettre n°2) : « dit au revoir comme pour un voyage part délibérément et naturellement » - La réaction du père de Younès (lettre n°3) : « avec un moral excellent, ton Bon Papa le premier » - La réaction de certaines femmes de la commune de La Ferté (lettre n°3) : « quelques femmes pleuraient sans bruit » - La réaction de certains hommes de la commune de La Ferté (lettre n°3) : « nous voulons arriver des premiers ! » Que peut-on dire finalement de la façon dont les populations acceptent la mobilisation ? Il n’y a pas d’enthousiasme. Une différence apparaît entre les femmes qui manifestent leur inquiétude en pleurant et les hommes qui se disent prêt à combattre par devoir patriotique. Les combats et la mort Lettre n°4 : 55ème d’Artillerie - 2 septembre 1914 lettre de YOUNES à JULIE Voilà la première carte que je touche et je suis bien heureux de te l’adresser pour te dire que plus que jamais je pense à toi et à vous tous que j’ai quittés il y a un mois. Cela coïncide juste, du reste, avec mon baptême du feu, hier. L’artillerie lourde teutonne a mis une belle obstination à nous arroser d’obus, et par une belle veine nous en sommes sorties complètement indemne, à quelques égratignures prés. C’est mon bon gros cheval, Traînard, qui a été le premier touché par des éclats, mais peu de choses. J’étais éreinté hier soir, non seulement parce que nous étions debout depuis trois heures, mais aussi par l’effort de volonté qu’il faut faire pour garder son sang-froid dix heures durant, pendant lesquelles les obus n’arrêtent pas de vous encadrer de toutes parts. Jamais je n’ai dormi d’un pareil sommeil de plomb qu’hier soir. Il y a six jours que nous n’avons pas quitté nos bottes, couchant en général en plein air. Par le temps magnifique que nous avons en ce moment c’est fort agréable mais le réveil sous la rosée est parfois un peu frais. Younès Résal en 1913 Quelles sont les difficultés et les souffrances éprouvées par Younès ? (lettre n°4) Il évoque la souffrance de ne pas voir ses proches, de ne pas avoir beaucoup de courrier, de subir des tirs d’obus, de ne pas dormir assez, de dormir dehors, de subir le froid. Comment Younès fait-il pour rassurer sa sœur sur les dangers de sa situation ? Il parle d’égratignures, d’un temps magnifique. Il évoque les pluies d’obus mais ne parle pas de la violence des combats, des cadavres. Document n°5 : 55ème Régiment d’Artillerie - 4 octobre 1914 Le Commandant du Dépôt à M. le Maire de Bordeaux Prévenir famille habitant 75 rue Saint-Sernin que s/s lieutenant RESAL a été tué le 8 septembre au combat du bois de Landlut. Le lieutenant Younès Résal est mort en réalité le 10 septembre 1914 au sud de Verdun dans un combat de nuit. Quel âge a-t-il au moment de sa mort ? 23 ans. Didier Wojszvzyk Collège Marie Curie (Troyes)