Jeudi 12 Aout :chemin de la honte (Caroux)

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Jeudi 12 Aout :chemin de la honte (Caroux)
Jeudi 12 août 2010
Sur le Caroux
Ce jeudi nous sommes allé explorer la "tourbière" du Caroux. Les guillemets s'imposent pour tous
ceux qui ont déjà vu des vraies tourbières. Dans la région, il n'y en a pas, et ce qui est dénommé
tourbière est un endroit avec un peu de mousse et beaucoup de touradons. Ces tourbières en
furent sans doute au temps jadis, mais elles ont été asséchées, pâturées, et remises en eau
récemment ; soit par abandon, soit par décision du Parc régional. Dans tous les cas, il s'agit
plutôt de lieux plus ou moins ensauvagés, assez fermés, qui ajoutent donc aux conditions
édaphiques asphyxiques des tourbières le manque de lumière et d'espace. Si on ajoute que le
Caroux est un massif gneissique, donc rocailleux et acide, on se doute que le coin n'est pas un
haut lieu de la botanique, même si quelques raretés comme l'armérie de Malinvaud ou le
saxifrage de Prost s'y trouvent. À cette saison, les deux sont depuis longtemps défleuris, mais
nous espérions au moins voir les touffes du saxifrage.
Comme toujours, en chemin nous avons trouvé pas mal de choses quand même. Dès le parking,
Dryopteris oreades fut déterminé facilement, reconnaissable à son allure vrillée. Plus
botaniquement, il est pennatiséqué une seule fois et ses indusies sont rondes.
Outre quelques composées jaunes que nous ne sommes pas nombreux à examiner, les
traditionnelles discussions sur les centaurées du groupe jacea ont repris : espèce, sous-espèce,
variant, illusion ? Si Centaurea pectinata est facile, il n'en est pas de même avec Centaurea
jacea subsp. debauxii, ex Centaurea nigra subsp. debauxii, parfois espèce du nom de Centaurea
thuillieri, à moins qu'il ne s'agisse de Centaurea jacea subsp. grandiflora : pas facile de s'y
retrouver !
Outre Jasione montana et J. laevis (plus grande et velue), à côté de quelques "soleils", Carlina
acanthifolia subsp. cynara, bien connue par chez nous, nous avons identifié Paronychia
polygonifolia, abondante dans les Pyrénées et moins ici.
Après quelques autres déterminations, dont Alchemilla saxatilis, finalement facile à reconnaître
avec ses feuilles d'A. alpina et son inflorescence longuement pédonculée, nous sommes arrivés à
la tourbière. La liste n'est pas excitante et classique, ici sans Drosera mais avec Galium palustre
(feuilles mucronées, anthères orangées) et la toujours sympathique linaigrette (Eriophorum
angusitifolium, caractérisée par ses trois houppes blanches).
L'événement botanique du jour se produisit à ce moment. Je désignais un épilobe et la discussion
commença. Guy dégaina la flore (il a toujours le geste rapide). Le pistil était en massue, mais la
discussion continua : tige ronde ou carrée ? Finalement, il s'agissait d'Epilobium obscurum, à tige
carrée. Ensuite, l'enjeu était de savoir s'il était stolonifère ou non. Le seul pied trouvé fut donc
sauvagement arraché. Après le rond et le carré, la distinction entre racines et stolon nous
occupa un moment, et il faut dire que c'était tout sauf évident. Mais le bougre était bel et bien
stolonifère (fort légèrement, comme il se doit quand on veut tromper son monde).
Un peu plus loin, le panorama du Caroux nous permit de récupérer. Splendide, il n'y a pas à dire, à
1000 mètres soit 800 mètres au-dessus de la vallée, qui semble presque disparaître engloutie
par la faille (il s'agit de la même ligne de faille que j'ai décrite dans le compte-rendu sur le
Somail).
Un peu plus bas, dans les rochers, se terre le saxifrage de Prost, Saxifraga pedemontana subsp.
prostii. Le groupe pedemontana n'est déjà pas facile, alors s'occuper des sous-espèces…
pourtant celle-ci est assez évidente, avec des feuilles bien plus pédonculées que les autres (le
limbe est plus court que le pétiole).
Voilà, on me demande de faire court, alors je citerai juste les Asplenium septentrionale
("feuilles" en cornes de cerf) et A. foreziense, Asarina procumbens et Sagina apetala, ainsi que
l'Apiacée Oreoselinum nigrum, à ne pas confondre avec l'une des six sous-espèces de Pimpinella
saxifraga (involucre et involucelle chez Oreoselinum).
Ajoutons simplement que la seconde tourbière que nous avons visitée, ouverte et entretenue par
le parc (Jacques P., surtout) est bien plus prometteuse, avec déjà de la Drosera.
Didier
Relevé des plantes observées
 Chemin de la honte
Acer monspessulanum L.
Achillea millefolium L.
Agrostis stolonifera L.
Aira caryophyllea L.
Alchemilla saxatilis Buser
Allium sphaerocephalon L.
Andryala integrifolia L.
Arctium minus (J. Hill) Bernh.
Arrhenatherum elatius (L.) P. Beauv. ex J. & C.
Presl
Ballota nigra L.
Calluna vulgaris (L.) Hull
Campanula rotundifolia L.
Carduus nigrescens Vill. subsp. vivariensis (Jordan)
Bonnier
Carduus tenuiflorus Curtis
Carex pairae F.W. Schultz
Carlina acanthifolia All. subsp. cynara (Pourret ex
Duby) Ar
Centaurea pectinata L.
Cicerbita plumieri (L.) Kirschleger
Cirsium vulgare (Savi) Ten.
Crataegus monogyna Jacq.
Crepis capillaris (L.) Wallr.
Cruciata laevipes Opiz
Cytisus scoparius (L.) Link
Dactylis glomerata L.
Deschampsia flexuosa (L.) Trin.
Dryopteris oreades Fomin
Epilobium angustifolium L.
Erica cinerea L.
Erodium cicutarium (L.) L'Hérit.
Fagus sylvatica L.
Fraxinus excelsior L.
Galium mollugo L.
Genista anglica L.
Genista pilosa L.
Geranium molle L.
Hieracium pilosella L.
Dryopteris oreades
Hypericum humifusum L.
Hypericum perforatum L.
Hypochaeris radicata L.
Jasione laevis Lam.
Jasione montana L.
Linaria repens (L.) Miller
Logfia minima (Sm.) Dumort.
Lotus corniculatus L.
Mentha suaveolens Ehrh.
Paronychia polygonifolia (Vill.) DC.
Plantago holosteum Scop.
Plantago lanceolata L.
Plantago media L.
Polygonum aviculare L. subsp. depressum (Meisn.)
Arcangeli
Potentilla hirta L.
Prunus avium L.
Pteridium aquilinum (L.) Kuhn
Quercus humilis Miller
Rubus idaeus L.
Rubus section appendiculati
Rumex acetosella L.
Sambucus ebulus L.
Sambucus nigra L.
Saponaria officinalis L.
Scleranthus annuus L.
Senecio adonidifolius Loisel.
Solidago virgaurea L.
Sorbus aria (L.) Crantz
Sorbus aucuparia L.
Teucrium scorodonia L.
Thymus pulegioides L.
Trifolium repens L.
Urtica dioica L.
Vaccinium myrtillus L.
Verbascum pulverulentum Vill.
Veronica officinalis L.
Viola reichenbachiana Jordan ex Boreau
Senecio adonidifolius

Tourbière du Caroux
Briza media L.
Calluna vulgaris (L.) Hull
Carex nigra (L.) Reichard
Cirsium palustre (L.) Scop.
Deschampsia cespitosa (L.) P. Beauv.
Drosera rotundifolia L.
Dryopteris filix-mas (L.) Schott
Epilobium obscurum Schreber
Eriophorum polystachion L.
Galium palustre L.
Galium verum L.
Genista anglica L.
Holcus lanatus L.
Juncus acutiflorus Enrh. ex Hoffm.
Juncus effusus L.
Lotus pedunculatus Cav.
Molinia caerulea (L.) Moench
Pteridium aquilinum (L.) Kuhn
Salix acuminata Miller

Salix caprea L.
Salix cinerea L.
Viola palustris L.
Sambucus racemosa L.
Table d’orientation du Caroux
Acer monspessulanum L.
Alchemilla saxatilis Buser
Allium lusitanicum Lam.
Asarina procumbens Miller
Asplenium foreziense Le Grand.
Asplenium septentrionale (L.) Hoffm.
Athyrium filix-femina (L.) Roth
Calluna vulgaris (L.) Hull
Campanula rotundifolia L.
Cytisus oromediterraneus Rivas-Martinez, Diaz,
Fernan
Dryopteris filix-mas (L.) Schott
Dryopteris oreades Fomin
Erica cinerea L.
Festica sp.
Galium pumilum gpe
Hieracium pilosella L.
Jasione montana L.
Juniperus communis L.
Juniperus sibirica Loddiges
Minuartia recurva (All.) Schinz & Thell.
Oreoselinum nigrum
Oreoselinum nigrum Delabre
Pinus sylvestris L.
Plantago holosteum Scop.
Poa nemoralis L.
Polygonatum odoratum (Miller) Druce
Potentilla hirta L.
Primula veris L.
Quercus humilis Miller
Sagina apetala Ard.
Saxifraga pedemontana All. subsp. prostii (Sternb.)
D.A. Web
Scleranthus perennis L.
Sedum hirsutum All.
Senecio adonidifolius Loisel.
Sorbus aria (L.) Crantz
Stachys officinalis (L.) Trévisan
Taxus baccata L.
Teesdalia nudicaulis (L.) R. Br.
Teucrium scorodonia L.
Thymus serpyllum L.
Saxifraga pedemontana subsp. prostii