Les bénéficiaires de l`APL dans les logements-foyers en Ile
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Les bénéficiaires de l`APL dans les logements-foyers en Ile
Cellule Technique de Réflexion et d’Aide à la Décision (CTRAD) Caisse des dépôts et consignations, Direction Régionale Ile-de-France AORIF - L’Union Sociale pour l’Habitat d’Ile-de-France Direction Régionale de l’Equipement d’Ile-de-France Association Régionale des Sem d’Ile-de-France Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France Service Commun d’Action Sociale des Caisses d’Allocations Familiales Les bénéficiaires de l’APL dans les logements-foyers en Ile-de-France en 2007 Introduction L’Observatoire du Logement Social (OLS) mène depuis 2003, en partenariat avec la CTRAD, des études sur le profil socio-économique des bénéficiaires de l’Aide Personnalisée au Logement (APL) dans le parc locatif social d’Ile de France. Contrairement aux années précédentes, nous nous intéressons cette année aux bénéficiaires de l’APL dans le parc de logements-foyers1 dans une étude spécifique. Cette étude parait ainsi parallèlement à celle sur les ménages bénéficiant de l’APL dans le parc locatif social (hors foyer). Les données statistiques utilisées proviennent du fichier des allocataires de chacune des huit CAF d’Ile de France, correspondant à la situation au 31 décembre 2007. Elles permettent de caractériser les bénéficiaires de l’APL en foyer selon, la situation familiale, l’âge, la nationalité et selon le revenu mensuel des ménages Pour l’étude de revenus des bénéficiaires de l’APL, les allocataires étudiants sans enfants et percevant seulement une aide au logement, les allocataires de 65 ans ou plus, ou les allocataires dont le conjoint est âgé de 65 ans ou plus, sont, pour des raisons méthodologiques2, exclus du champ des revenus. Plus précisément, de 41 891 bénéficiaires de l’APL en foyer en Ile de France, seuls 24 923 ont été retenus dans le champ des revenus, soit 60%. 1. Caractéristiques des foyers et répartition spatiale des bénéficiaires de l’APL Selon une enquête de l’AORIF3, le parc de logements foyers en Ile de France comprend une grande variété de structures dédiées à accueillir des publics diversifiés. Il apparait ainsi que les foyers de travailleurs migrants représentent presque un tiers des capacités d’accueil recensées (31%). Viennent ensuite les foyers pour personnes âgées non dépendantes4 avec 18% des capacités d’accueil, les résidences étudiantes (17%), les foyers de jeunes travailleurs (13%) et les résidences sociales (12%). Les allocataires en foyer bénéficiant de l’APL sont répartis de façon très hétérogène sur le territoire francilien. Paris et la petite couronne concentrent ainsi 65% des bénéficiaires de l’APL en foyer. 35% des bénéficiaires sont dans un foyer en grande couronne. Au niveau départemental, on observe les pourcentages les plus élevés pour Paris et la Seine Saint Denis avec respectivement 21% et 20%. 2. Plus d’une personne sur deux a plus de 60 ans ou moins de 25 ans Fig. 1 Les bénéficiaires de l’APL en foyer selon l’âge 80 ans ou + 75 à 80 ans 70 à 74 ans 65 à 69 ans 60 à 64 ans 55 à 59 ans 50 à 54 ans 45 à 49 ans 40 à 44 ans 35 à 39 ans 30 à 34 ans 25 à 29 ans - de 25 ans 0 1 000 2 000 Source de données : CAF Ile de France 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000 Au niveau régional, 39% des allocataires de l’APL en foyer ont 60 ans ou plus et 18% ont moins de 25 ans. Les deux tranches d’âges représentent dans tous les départements plus de 50% des bénéficiaires de l’APL en foyer. S’agissant des personnes de moins de 25 ans, elles sont surreprésentées par rapport à l’échelle régionale (18%) à Paris (29%) ce qui peut s’expliquer par la forte présence des foyers dédiés aux étudiants. Ce pourcentage est en revanche peu élevé dans les départements du Val-de-Marne (9%) et des Yvelines (12%). 1 Cette étude porte sur les foyers qui peuvent appartenir aux différents types de bailleurs suivants : OPAC, OPHLM, sociétés anonymes d’HLM, coopératives d’HLM ou SEM, Bailleurs institutionnels, communes, hôpitaux, mairies, propriétaires privés, sociétés immobilières. 2 Les personnes de plus de 65 ans peuvent bénéficier du minimum vieillesse sans que la CAF ne le sache puisqu'il s'agit d'un revenu non imposable. La CAF ne dispose donc pas d’information exhaustive sur leurs revenus. De même, pour les étudiants sans enfants et percevant seulement une aide au logement, la CAF considère que la déclaration de leurs revenus ne reflète pas forcément la réalité de leur niveau de vie, car ces personnes, souvent au début de leur autonomie, sont souvent directement ou indirectement "entretenus" ou "aidés" par les parents ou la famille. 3 AORIF « Le parc de logements-foyers et structures d’hébergement des organismes HLM et des SEM d’Ile de France » Dossier ressource - N°17 –Novembre 2008 4 Etablissement d’hébergement pour personnes âgées (EHPA), Résidences pour personnes âgées (RPA) Les Synthèses de l’Observatoire du logement social – N°20 – juin 2009 1 Enfin, la part des personnes de 60 ans et plus dans l’ensemble des bénéficiaires de l’APL en foyer est particulièrement élevée dans les départements du Val-de-Marne (47%) des Hauts-de-Seine (43%) et des Yvelines (43%) (39% au niveau régional). Paris a en revanche, avec 34%, le pourcentage le moins élevé. Fig. 2 Les bénéficiaires de l’APL en foyer selon l’âge au niveau départemental 100% 90% 16 16 80% 10 23 14 17 16 24 23 23 25 23 24 22 22 19 12 15 16 18 78 91 95 17 27 19 27 70% 22 16 25 24 60% 20 50% 40% 22 27 23 17 21 30% 19 16 20% 10% 21 30 18 20 29 16 17 92 93 20 9 0% 75 94 77 - de 25 ans 25 à 39 ans 40 à 59 ans Source de données : CAF Ile de France 60 à 74 ans IdF 75 ans et plus Les personnes seules très présentes dans tous les départements 90% des bénéficiaires de l’APL en foyer vivent seules. Ce constat est à mettre directement en lien avec les caractéristiques de l’offre en logement-foyers adaptée aux personnes seules mais peu compatible avec une vie en famille. Ce pourcentage varie de 87% dans les Yvelines à 92% en Seine et Marne et dans l’Essonne. Viennent ensuite les couples sans enfants avec 6% au niveau régional. Leur part dans l’ensemble des bénéficiaires de l’APL varie entre 4% dans l’Essonne et en Seine Saint Denis et 11% dans les Yvelines. 96% des ménages bénéficiant de l’APL en foyer n’ont donc pas d’enfants Les familles sont très peu représentées parmi les résidants aidés pour leur logement. Quand elles bénéficient de l’APL pour ce type de logement ce sont très souvent des familles monoparentales (72% des familles). La majorité des familles avec enfants ont un ou deux enfants. Ce pourcentage est plus élevé pour les familles monoparentales (89%) que pour les couples (74%). Un quart des couples avec enfants habitant en foyer ont ainsi trois enfants ou plus contre 11% pour les familles monoparentales. 3. Plus d’un bénéficiaire de l’APL sur deux en dessous du seuil des bas revenus Plus de 50% des bénéficiaires de l’APL en foyer retenus dans le champ des revenus ont des ressources inférieures au seuil des bas revenus (57%). Ce pourcentage est particulièrement élevé en Essonne (62%) et à Paris (60%). Ce sont également les deux départements qui ont le pourcentage le plus important de bénéficiaires ayant des ressources en dessous de 70% du seuil des bas revenus (respectivement 25% et 27%). Les départements des Hauts-de- Seine et de Seine-et-Marne ont en revanche la part la moins importante des bénéficiaires en dessous du seuil des bas revenus (chacun 50% contre 57% au niveau régional). Fig. 3 Les bénéficiaires de l’APL dans le champ des revenus en foyer en Ile de France selon la catégorie du RUC 100% 90% 13 16 15 12 27 32 15 11 80% 70% 27 34 35 34 10 12 13 27 29 30 36 34 60% 50% 40% 33 36 31 39 37 26 30 24 24 25 23 23 77 78 91 95 IdF 30% 20% 10% 27 19 22 17 92 93 94 0% 75 - de 70% du seuil BR 100 à 130% du seuil BR 70 à 100% du seuil BR 130% ou + du seuil BR Source de données : CAF Ile de France Les Synthèses de l’Observatoire du logement social – N°20 – juin 2009 2 Un pourcentage plus élevé pour les allocataires de moins de 25 ans La part des ménages bénéficiant de l’APL en dessous du seuil des bas revenus dépasse 50% pour toutes les classes d’âge. Les allocataires de moins de 25 ans sont particulièrement touchées par la faiblesse des revenus. 73% d’entre eux ont des ressources inférieures au seuil des bas revenus, dont 36% en dessous de 70% du seuil. En raison de l’exclusion des étudiants du champ des revenus, il semble que ce sont les jeunes travailleurs souvent au début de leur vie professionnelle qui composent cette catégorie d’allocataires. Fig. 4 Les bénéficiaires de l’APL dans le champ des revenus en foyer selon l’âge et la catégorie du RUC 100% 6 90% 15 15 15 16 15 16 16 12 33 32 31 33 33 30 29 33 31 34 35 34 34 36 39 37 20 19 19 18 18 17 16 18 25 à 29 ans 30 à 34 ans 35 à 39 ans 40 à 44 ans 45 à 49 ans 50 à 54 ans 55 à 59 ans 60 à 64 ans 21 80% 70% 27 60% 50% 40% 30% 47 20% 10% 0% - de 25 ans - de 70% du seuil BR 100 à 130% du seuil BR 70 à 100% du seuil BR 130% ou + du seuil BR Source de données : CAF Ile de France Des ressources inférieures au seuil des bas revenus quelle que soit la situation familiale La majorité des bénéficiaires dans le champ des revenus, quelle que soit la situation familiale, a des ressources inférieures au seuil des bas revenus. Ce pourcentage est le moins élevé pour les personnes seules avec 53%. En revanche, les couples sans enfants et les familles monoparentales sont particulièrement concernés par la faiblesse des revenus (respectivement 87% et 79%). Fig. 5 Les bénéficiaires de l’APL dans le champ des revenus en foyer selon la situation familiale et la catégorie du RUC 100% 90% 3 5 15 2 18 8 16 21 80% 70% 7 11 33 27 39 60% 40% 48 51 50% 39 42 32 30% 48 20% 10% 20 29 31 Mono 1 enft Mono 2 enfts ou + 33 23 0% Personnes seules Couples sans enfant Couples 1 enft - de 70% du seuil BR 70 à 100% du seuil BR 100 à 130% du seuil BR 130% ou + du seuil BR Couples 2 enfts ou + Source de données : CAF Ile de France Les Synthèses de l’Observatoire du logement social – N°20 – juin 2009 3 Plus de 50% des bénéficiaires de l’APL en foyer dans le champ des revenus sont étrangers En région 52% des bénéficiaires de l’APL en foyer dans le champ des revenus sont étrangers. Au niveau départemental, on observe des variations importantes. Le département de la Seine-Saint-Denis a ainsi la proportion la plus importante d’étrangers (69%). La Seine-et-Marne, en revanche, a la part la plus faible d’étrangers parmi les bénéficiaires de l’APL en foyers. (37%). Les bénéficiaires étrangers de l’APL dans le champ des revenus relèvent en presque totalité de pays extérieurs à l’Union Européenne (UE). Seulement 4% des étrangers sont originaires d’un pays membre de l’UE. Les bénéficiaires étrangers de l’APL sont dans une situation économique plus difficile que les Français : 60% des Etrangers et 53% des Français ont des ressources inférieures au seuil des bas revenus. Fig. 6 Les bénéficiaires de l’APL dans le champ des revenus en foyer selon la nationalité 100% 90% 31 80% 70% 52 50 52 63 56 47 52 48 46 50 95 IdF 60% 50% 40% 30% 68 45 20% 47 47 32 43 77 78 52 10% 0% 75 92 93 94 Etranger UE Etranger hors UE 91 Français Source de données : CAF Ile de France Conclusion En 2007, 41 891 bénéficiaires de l’APL en Ile de France vivent dans un foyer, dont 16 968 étudiants et personnes de plus de 65 ans. Par conséquent, seuls 24 923 allocataires ont été retenus dans le champ des revenus (60%). Près de deux allocataires de l’APL en foyer sur trois habitent à Paris ou en petite couronne ; la grande couronne compte 35% des bénéficiaires de l’APL en foyer. Au niveau départemental, on note le pourcentage le plus élevé à Paris (21 %). Les bénéficiaires de l’APL vivant en foyer ont majoritairement plus de 60 ans (39%) ou moins de 25 ans (18%). Les jeunes allocataires sont surreprésentés à Paris (29%) ; c’est en Val de Marne (47%), dans les Hauts de Seine (43%) et dans les Yvelines (42%) que la proportion des personnes de 60 ans ou plus est la plus élevée. 90% des bénéficiaires de l’APL en foyer vivent seuls. La présence de familles avec enfants est relativement marginale. Elles représentent seulement 4% des bénéficiaires ; parmi elles, 72 % sont des familles monoparentales. La majorité des bénéficiaires dans le champ des revenus, quel que soit l’âge et la situation familiale, a des ressources en dessous du seuil des bas revenus (57%). Ce pourcentage est particulièrement élevé pour les personnes de moins de 25 ans (73%), les couples sans enfants (87%) et les familles monoparentales (79%). Enfin, 52% des bénéficiaires de l’APL en foyer retenus dans le champ des revenus sont des étrangers, dont 97 % relève de pays extérieurs à l’Union Européenne. La part des allocataires étrangers est particulièrement élevée en Seine Saint Denis, où ils représentent 69% des bénéficiaires de l’APL en foyer. La part des allocataires étrangers en dessous du seuil des bas revenus s’élève à 60 % contre 53% pour les Français. Les Synthèses de l’Observatoire du logement social – N°20 – juin 2009 4