Vous pouvez télécharger la brochure Le Conseil par ses Services.
Transcription
Vous pouvez télécharger la brochure Le Conseil par ses Services.
le conseil par ses services LES CONSEILS, C’EST ESSENTIEL ! Quotidiennement, dans toutes les régions du Québec, nos Conseils régionaux contribuent à l’amélioration du bien-être des membres de la FTQ et de la population de la région. Ils développent des liens d’entraide et de solidarité et interviennent pour : > Soutenir les sections locales lors de négociations, de grèves ou de luttes diverses (santé et sécurité, fermeture d’entreprise, etc.); > Favoriser l’échange d’informations et de stratégies entre les sections locales qui proviennent de secteurs différents; > Développer des services en commun, notamment en éducation; > Créer et appuyer des réseaux comme ceux des déléguées et délégués sociaux, de santé et sécurité, de condition féminine, de jeunes, de syndicalistes à la retraite; > Travailler avec les groupes communautaires et développer des liens entre eux et les sections locales; > Représenter et défendre les intérêts des syndicats de la région auprès des autorités municipales et scolaires particulièrement dans les instances de développement socioéconomique régional. Ces rôles multiples du Conseil régional ne sont pas que des vues de l’esprit. Grâce à l’engagement et au militantisme de centaines de membres de la FTQ, les Conseils régionaux sont au centre de la solidarité régionale. Nous incitons fortement toutes les sections locales non seulement à s’affilier à leur Conseil régional mais également à s’impliquer et à participer aux diverses activités. Ce faisant, vous contribuerez à bâtir des régions et une centrale encore plus fortes1. Le secrétaire général, Le président, René Roy Henri Massé b c CTION Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain regroupe environ 150 sections locales représentant plus d’une vingtaine de syndicats FTQ de la grande région de Montréal. Il est le porte-parole d’environ 240 000 travailleurs et travailleuses de tous les types d’industries et de services, du secteur privé et du secteur public. Le Conseil est un lieu physique à partir duquel des services sont dispensés et c’est une adresse postale à laquelle les sections locales affiliées acheminent leur cotisation mensuelle. Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, c’est une équipe permanente de travailleurs et de travailleuses. Elle est formée de deux secrétaires, d’un conseiller et de trois conseillères, du président et du secrétaire général. Une équipe réduite qui réalise au jour le jour une grande partie du travail et de l’action. L’équipe bénéficie du soutien d’un conseiller régional de la FTQ pour Montréal et Laval et d’un second pour la Rive-Sud. L’équipe est chapeautée par le Bureau de direction qui est composé de quinze membres qui dirigent les destinées du Conseil. Ces femmes et ces hommes se réunissent une fois par mois et voient au bon fonctionnement du Conseil en vertu de la mission, des orientations et des mandats. En plus d’être membres du Bureau de direction, certaines et certains membres détiennent des responsabilités au niveau des comités du Conseil. Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, c’est aussi un lieu de rencontre et de décision qui coordonne l’action syndicale de la région ainsi que la prise de position régionale. C’est en assemblée générale mensuelle se tenant le deuxième mardi de chaque mois (sauf en juillet et en août), que les membres délégués traitent des sujets d’actualité syndicale et politique. C’est l’occasion privilégiée de s’y rencontrer, d’échanger et de partager sur la vie syndicale puisque les affiliés et les groupes en conflit sont invités à venir expliquer leur dossier et leur lutte et que le Conseil y présente les grandes campagnes nationales de la centrale. C’est aussi un lieu de renforcement de l’action sociale des syndicats où sont invitées des personnes provenant de coalitions et de groupes communautaires. Le Conseil émet annuellement plus de 500 cartes de membres délégués. Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, avec l’aide de ses nombreux militants et militantes, intervient dans les lieux de représentation sur la scène municipale et régionale. Plusieurs de nos membres sont impliqués au sein d’instances de développement local et régional, tels les Corporations de développement économique et communautaire (CDEC), les Conseils locaux de développement d (CLD) ou les Conseils régionaux de développement (CRD), pour y faire valoir le point de vue du monde du travail. CTION Le Conseil régional FTQ Montréal métropolitain organise des activités et des événements, il initie des mouvements de solidarité, il coordonne des luttes et des campagnes de même qu’il rassemble divers intervenants autour d’actions communes. Le succès de toute action syndicale repose sur de multiples solidarités et le Conseil est là pour les faciliter par le biais de ses services que nous décrivons dans les pages suivantes. e Le Service de soutien aux luttes De tous les services mis sur pied par le Conseil, le soutien aux luttes est le service le plus ancien. Il est au mouvement syndical ce qu’est l’essence au moteur. C’est par le soutien aux luttes que se développe et s’exprime le mieux et le plus concrètement la solidarité intersyndicale et régionale. Ce soutien peut emprunter plus d’une forme et se manifester à différentes occasions. Et, elles ne manquent pas ! Les enjeux et les problématiques qui requièrent la solidarité syndicale sont nombreux. Le Service de soutien aux luttes est là : qu’il s’agisse de faire la publicisation des enjeux d’une négociation ou d’un conflit de travail lors des assemblées générales ou dans le journal du Conseil, qu’il s’agisse d’une aide technique à un affilié pour élaborer un plan d’action durant la négociation ou durant le conflit, qu’il s’agisse d’une participation aux lignes de piquetage avec des grévistes, aux manifestations ou à d’autres activités de solidarité pour élargir la mobilisation. Il peut aussi s’agir d’organiser une manifestation pour le maintien des emplois, de supporter la syndicalisation d’un groupe de personnes salariées, de combattre la privatisation des services publics, de dénoncer les conditions de travail dans les ateliers de misère, etc., c’est aussi la mission du Service de soutien aux luttes. Et qui organise la fête internationale des Travailleuses et des Travailleurs (1er Mai) ? Le Service de soutien aux luttes, évidemment ! Le Service de soutien aux luttes peut-il vraiment faire tout ça ? Oui… à la condition qu’il puisse compter sur la présence, la mobilisation, la participation des affiliés du Conseil. Sinon, tous les discours sur la solidarité syndicale ne sont plus que des vœux pieux, des paroles vides de sens, une solidarité virtuelle. Ceux et celles qui ont déjà participé à une manifestation ou piqueté avec des grévistes connaissent bien ce sentiment de fierté, d’estime de soi que l’on retire à se battre aux côtés de nos frères et sœurs. Ces activités ravivent et redonnent tout leur sens à nos convictions, à nos valeurs fondamentales. Des convictions qui ne s’expriment pas dans l’action deviennent théoriques, ratatinent et sèchent. Ça ne nous arrivera pas ! L’information f Un peu d’histoire CTION Dès la fin du XIXe siècle, plusieurs journaux ouvriers tentent de percer, mais en vain. Citons entre autres, le Trait d’union (1887) qui n’a paru que quelques mois, le Vox Populi (1905) qui ne rencontrait plus les besoins du mouvement ouvrier moins d’un an après sa première parution ou encore à L’Ouvrier qui, par manque de fonds, était abandonné après huit mois. Puis un autre journal voit le jour, Le Monde ouvrier dont le Conseil des métiers publie le premier numéro, le 18 mars 1916. Le directeur de l’époque définit ainsi la raison d’être de ce journal « Le Monde ouvrier sera là […] réveillant les consciences endormies, fustigeant comme ils le méritent les tripatouilleurs et les exploiteurs du peuple, défendant les faibles et les opprimés contre les empiètements toujours croissants des monopoles et des trusts, prêchant courageusement et sans faiblesse en faveur de relations harmonieuses entre le Capital et le Travail, démontrant que si le peuple a des devoirs à remplir, il a également des droits à faire prévaloir.2» De nos jours, il suffit de feuilleter une parution du Monde ouvrier pour se rendre compte que cette citation, datant de 1916, est encore tout à fait appropriée et que l’on n’a pas dérogé de cette ligne de pensée à travers les années. En 1937, le journal passe aux mains de la Fédération provinciale du travail du Québec (FPTQ), nouvellement formée. Le Conseil n’a donc plus de journal. De son côté, le Conseil industriel diffuse ses activités dans le journal du Congrès canadien du travail, l’ancêtre du Congrès du travail du Canada. La fusion entre le Conseil des métiers et le Conseil industriel aboutit en 1958 et les membres de l’assemblée de fusion adoptent le nom de Conseil du travail de Montréal (CTM). Ce n’est qu’en 1974, que le CTM se dote de nouveau d’un journal, le CTM information est né. S’ensuit en 1999, l’uniformisation des appellations des Conseils de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ). Le CTM changea de nom pour Conseil régional FTQ Montréal métropolitain, nous obligeant ainsi à modifier le nom de notre publication. Un concours fut lancé parmi les affiliés et, de la cinquantaine de suggestions reçues, les membres délégués à l’assemblée générale votèrent en faveur de l’appellation L’infoConseilmétro. g L’infoConseilmétro Il est essentiel de faire circuler le plus largement possible les informations qui touchent de près ou de loin le mouvement syndical et de sensibiliser nos affiliés sur les questions locales et régionales entre autres, dans le domaine du développement socioéconomique. Nous diffusons dans notre journal des informations sur les négociations, les grèves et leurs règlements, les fermetures et les mises à pied. Nous transmettons des informations en provenance de la FTQ sur les dossiers de l’heure, les grandes campagnes de mobilisation et les manifestations diverses qui nous touchent et nous influencent. L’infoConseilmétro, c’est aussi des nouvelles directes du Conseil dont le compte rendu de la dernière assemblée générale et la présentation de la prochaine ainsi que des informations sur les dossiers et les activités de nos différents services tels que celui des déléguées et délégués sociaux, de l’éducation et Urgence-emploi. Notre objectif Notre objectif est fort simple, informer tout en sensibilisant. Mais, L’infoConseilmétro est seulement une des façons de rejoindre nos militants et nos militantes. Que l’on pense aux consultations régionales, aux campagnes nationales de la centrale que le Conseil coordonne sur le plan régional, aux formations spéciales ou aux cours réguliers dispensés par le Service de l’éducation, aux assemblées générales mensuelles ou encore, au congrès qui se tient à tous les trois ans. L’information donne une forme, une structure, une signification à nos actes de solidarité. Bonne lecture. h Le Service de l’éducation Un peu d’histoire Dans sa déclaration de principe de 1897, le Conseil fédéré des métiers et du travail de Montréal (CFMTM)3 affirme : « Un des principaux buts de ce Conseil est l’éducation […] une association où les hommes représentant le mouvement ouvrier pourront se rencontrer, se mieux connaître et là, augmenter leurs connaissances; un endroit où les idées pourront s’échanger en toute liberté et où les graves problèmes de réformes sociales seront discutés et analysés4. » CTION Au début du siècle, les conditions déplorables de travail et les injustices flagrantes des employeurs exigeaient des organisations syndicales une constante attention. L’éducation syndicale se faisait surtout lors des débats tenus pendant les assemblées générales et un peu par l’entremise des journaux syndicaux. Un peu, car ces derniers avaient rarement longue vie et cessaient généralement d’être publiés après quelques mois seulement. Il faut attendre 1916, date à laquelle Le Monde ouvrier paraît pour la première fois, pour que le mouvement syndical se dote d’un outil efficace et permanent. Mais les organisations syndicales ne se préoccupent pas seulement de la formation syndicale et sociale de leurs membres dans leur structure. À la fin du XIXe siècle, début XXe siècle, la révolution industrielle introduit les enfants dans les manufactures. Dès lors, nous menons une lutte pour encadrer leur travail, pour arrêter leur exploitation. Le Conseil des métiers souligne en 1907 dans le procèsverbal de l’exécutif « que l’enfant ne doit pas être envoyé dans les manufactures mais à l’école; que c’est là sa véritable place5 ». Parallèlement, nous exigeons la gratuité scolaire et obligatoire ainsi que la hausse de l’âge de l’abandon scolaire. La gratuité car les ouvriers n’ont pas les moyens de payer les frais de scolarité; la fréquentation scolaire obligatoire car une meilleure formation de base permet d’améliorer notre standard de vie mais aussi d’augmenter notre participation à la vie citoyenne. C’est donc dire qu’au Conseil, plusieurs aspects de l’éducation nous ont préoccupés à travers les années. Mentionnons entre autres, la gratuité scolaire, la fréquentation obligatoire, la hausse de l’âge de l’abandon scolaire, la création d’un ministère de l’Éducation, une seule commission scolaire sur l’île de Montréal, le droit de vote pour les locataires, l’enseignement laïque et l’éducation des adultes. i Certaines revendications furent obtenues, d’autres nous préoccupent toujours. Pensons entre autres, à la gratuité des cours universitaires. Ce n’est qu’après les grandes campagnes d’organisation syndicale d’avant et d’après-guerre, qui gonflèrent les effectifs syndicaux, que la formation syndicale se développa. Dans les années 40, le Conseil des métiers s’en remet au programme d’éducation du Congrès des métiers et du travail du Canada (CMTC). Il n’a pas son propre Service de l’éducation mais organise des conférences-forums sur des sujets variés tels que l’organisation syndicale au Québec, la négociation collective et les devoirs des représentants d’usine. Pour sa part, le Conseil industriel met sur pied en 1944 un comité d’éducation. Ce dernier établit une « école syndicale où les participants et les participantes élisent leurs dirigeants, élaborent des règlements, tiennent des assemblées régulières et assurent le fonctionnement d’une section locale6». De fil en aiguille, les cours évoluent et sont perfectionnés. En plus des cours qui touchent le quotidien des ouvriers (négociation, griefs, procédures d’assemblée), on met sur pied des cours incluant des notions d’histoire, d’économie et de politique. Lors de sa formation en 1958, le Conseil du travail de Montréal se soucie toujours d’éducation et met sur pied un comité. Le comité d’éducation élaborera des cours à partir des années 60. Au début des années 70, le comité offre un programme comprenant « trois volets : 1. L es problèmes des travailleurs et travailleuses, les luttes et l’organisation syndicale; 2. L e capitalisme, le rôle de l’État et du syndicalisme; 3. U ne réflexion sur l’homme et son milieu dans le but de former des militants et des penseurs autonomes7». C’est à partir de 1974, que le Conseil embauche, à temps partiel, une personne qui verra au bon déroulement des sessions de formation. Par la suite, quatorze responsables s’y succéderont. Grâce à diverses subventions gouvernementales, le poste deviendra éventuellement permanent. Les programmes d’éducation au Conseil se concrétisent, les assises sont assurées. Nous créons un comité d’éducation élargi qui réunit une fois par année les responsables de l’éducation de nos sections locales affiliées. Nous écoutons leurs besoins et faisons les ajustements nécessaires à notre programme. Mais les compressions budgétaires et le désengagement de l’État dans l’éducation, spécifiquement dans les programmes de formation j syndicale, font perdre au Conseil les subventions. Dès lors, cette importante perte de revenus pèse lourdement sur les finances du Conseil. Le poste ne s’autofinance plus. Trente ans après sa première embauche, le Conseil ne comble pas le poste laissé vacant par le départ de la responsable, à l’automne 2003. Le secrétaire général en assume la permanence. Le programme d’éducation CTION La formation syndicale au Conseil permet aux militants et aux militantes d’apprendre, de se développer, tout en échangeant avec des membres provenant d’une multitude de secteurs d’activité. En se fiant aux commentaires compilés lors de l’évaluation des cours par les participants et les participantes, cette mosaïque de différents milieux de travail est fortement enrichissante et appréciée. Le Conseil publie à chaque année son programme d’éducation dans lequel on retrouve des cours réguliers inscrits à l’avance à l’horaire ainsi que les titres des cours pouvant être donnés sur demande. Les cours du Conseil sont variés et complètent ceux offerts par les syndicats. Il y a les cours de base tels, Le délégué syndical, la déléguée syndicale, Comment s’organiser syndicalement en santé et sécurité, Déléguée sociale, délégué social/relation d’aide et Conditions de vie et de travail des femmes. Ceux-ci sont suivis par les cours intermédiaires comme Le dossier du grief à l’arbitrage, Enquête d’accident, Les collectifs de travail ou encore Le harcèlement sexuel. En dernier lieu, nous offrons des cours avancés. Mentionnons entre autres, Relations avec les médias ou Règles de preuve et de procédure. Il existe deux autres catégories de cours au Conseil. Il s’agit de séances d’information en général d’une durée de trois heures (en soirée principalement) et qui sont organisées par le comité de la santé et de la sécurité du travail, par le comité de conditions de vie et de travail des femmes ou encore par le Service des déléguées et délégués sociaux. Il y a aussi les sessions d’information sur le syndicalisme qui s’adressent à des personnes non syndiquées, généralement constituées de groupes de jeunes ou de personnes immigrantes. Lorsqu’il s’agit d’un groupe de jeunes, nous parlons généralement de jeunes du secondaire ou qui participent à des programmes de préparation ou d’insertion à l’emploi. Cette session dure trois heures. Pour ce qui est des groupes de personnes immigrantes, il s’agit d’organismes d’accueil et de services qui s’occupent entre autres, 1) d’intégration à l’emploi. Cette session dure aussi trois heures et est donnée de concert avec un représentant du Fonds de solidarité FTQ. Lors de ces sessions, un jeu-questionnaire est distribué. Les questions qui y sont posées incitent les participants et les participantes à discuter de divers sujets. Le rapport sur les activités d’éducation Le Conseil publie à chaque année un rapport sur ses activités de formation. Le rapport est divisé en plusieurs parties. Dans la première, vous retrouvez des données sur les résultats globaux c’està-dire la quantité d’activités, le nombre d’inscriptions, le taux de présence, le taux de féminité, la provenance des participants et des participantes ainsi que celle des formateurs et des formatrices. Dans la deuxième partie, nous donnons les résultats selon les divers types d’activités. Pour ce qui est des cours réguliers et des cours horsprogramme, nous énumérons les titres de cours, lesquels furent suivis et lesquels furent annulés. Concernant les séances d’information et la formation externe, on y retrouve le nombre de sessions ainsi que les organismes qui les ont demandés. Ensuite, vient le bilan des activités du service. Nous parlons de la planification et de l’organisation des activités d’éducation (de nos lieux de formation, de l’encadrement, des perspectives pour le prochain programme) et de notre collaboration avec la FTQ et les syndicats (participation au comité d’éducation de la FTQ, mobilisation pour les cours et recrutement de formateurss ou de formatrices). Finalement, des annexes complètent le document : provenance par syndicat des formateurs et des formatrices mais aussi des participants et des participantes, liste des cours dispensés et annulés, statistiques sur les inscriptions et les sigles des syndicats. Le rapport sur les activités d’éducation est disponible au Conseil pour les affiliés qui en font la demande. Comité d’Éducation élargi La rencontre annuelle du comité d’éducation élargi du Conseil regroupe les responsables du dossier de l’éducation de nos sections locales affiliées, les membres du Bureau de direction du Conseil ainsi que l’équipe du Conseil. À chaque rencontre, nous déposons notre rapport sur les activités d’éducation du Conseil des deux dernières 1! sessions venant de se terminer. Nous proposons le prochain programme régulier dans le but de répondre aux besoins de nos affiliés. Comité d’éducation de la FTQ Les Conseils régionaux ainsi que les responsables des Services de l’éducation des syndicats affiliés à la centrale, assistent aux rencontres du comité d’éducation de la FTQ qui se tiennent environ six fois par année. Pendant ces rencontres, nous transmettons le bilan de nos activités. Ces réunions nous permettent aussi d’exprimer nos besoins en formation concernant les cours (mise à jour, contenu, cours à développer) mais aussi sur nos besoins en tant qu’encadreur de formateurs et de formatrices. CTION En plus de répondre à ces besoins, les responsables des Services de l’éducation élaborent un programme de formation pour les militants et les militantes qui aimeraient donner des cours ainsi que des sessions de perfectionnement pour les formateurs et les formatrices qui désirent donner un nouveau cours. Évidemment, ce programme est élaboré en lien avec les demandes des syndicats affiliés. Il existe une bonne complicité entre le Conseil et les responsables des Services de l’éducation des syndicats affiliés. Celle-ci se traduit de plusieurs façons. Mentionnons entre autres, l’aide apportée par une mobilisation nous permettant d’obtenir un nombre suffisant de participants et de participantes à un cours et par l’aide apportée au recrutement d’un formateur ou d’une formatrice pour donner une session de formation au Conseil. La Semaine québécoise des adultes en formation La Semaine québécoise des adultes en formation est célébrée depuis 2002. Elle a pour objectif de mettre en valeur la formation pour adultes qui, tout au long de leur vie, apprennent de mille et une façons. Ainsi, des activités locales, régionales et nationales ont lieu un peu partout au Québec pour montrer la variété des formations et permettre aux adultes de partager leurs expériences. Le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) a confié à l’Institut canadien d’éducation des adultes (ICÉA) la maîtrise d’œuvre de la Semaine. Ce dernier, en plus de développer des outils favorisant l’émergence d’activités, a entrepris une vaste mobilisation afin de s’adjoindre le plus grand nombre de partenaires possible. C’est ainsi que le Conseil participe à la Table de coordination régionale de 1@ Montréal. La Table de coordination régionale est un lieu de mobilisation et de concertation des partenaires régionaux et locaux pour la réalisation de la Semaine. Elle réunit des organismes et des adultes en formation représentatifs de la diversité des milieux de l’éducation et de la formation des adultes. Son mandat est de donner des avis sur les meilleurs moyens de réaliser la Semaine, de mobiliser les partenaires régionaux et locaux, de soutenir la tenue d’activités, de veiller à leur visibilité et de participer à son évaluation. Dans le cadre de la Semaine québécoise des adultes en formation, le Conseil planifie une activité en profitant de la Journée des adultes en formation en milieu de travail, qui a pour but de valoriser la formation syndicale auprès de nos membres. Pour conclure Au fil du temps, la place grandissante de la formation syndicale dans nos diverses instances, au Conseil comme à la FTQ et dans ses syndicats affiliés, témoigne de son importance et de son rôle primordial. En désirant former leurs membres, les syndicats ont fait un choix, celui de permettre à leurs membres de prendre part à la vie syndicale et d’assumer leur rôle de délégué ou de déléguée mais aussi de citoyen ou de citoyenne. La formation syndicale n’est pas toujours ce qu’elle devrait être. Dans certains milieux de travail, il y a un manque évident de ressources au niveau des déléguées et délégués sociaux et dans d’autres, il n’y a aucun plan d’action syndicale pour la protection de l’emploi. Deux facteurs influencent ces situations : les syndicats n’en reconnaissent pas les bienfaits ou ils éprouvent des difficultés financières les privant d’un accès à la formation. Dans un cas comme dans l’autre, il est important de trouver des solutions. Un syndicat dont les membres sont bien formés et informés, s’ouvre sur le monde et devient un acteur à part entière dans les structures du mouvement syndical. La formation syndicale a touché des milliers de travailleurs et de travailleuses qui ont décidé de suivre une formation, d’apprendre, de partager, d’agir, de se dépasser et de vivre une expérience unique. Le Conseil, de concert avec tous les partenaires mentionnés précédemment, continuera d’offrir divers services d’éducation visant toujours l’amélioration de nos conditions de vie et de travail. 1# Le Service des déléguées et délégués sociaux Le réseau des déléguées et délégués sociaux (que nous appellerons DS) est formé de militants et de militantes de vos sections locales. Le réseau du Conseil a 20 ans CTION Le réseau des DS du Conseil a 20 ans. Depuis ses origines, le mouvement syndical se préoccupe des conditions de vie des travailleurs et des travailleuses. Le réseau des DS s’inscrit dans la mission sociale des syndicats. Les travailleurs et les travailleuses ne sont pas seulement des « ressources humaines », mais des personnes ayant leur lot de joies, de peines, de problèmes au travail comme dans leur vie privée. Elles peuvent avoir besoin d’aide, de soutien, de ressources et c’est le rôle des DS de s’en occuper. Dans notre structure syndicale, les DS sont appelés à être des aidants naturels et ont toujours été présents dans les milieux de travail. La naissance du réseau en 1984, a permis de mieux coordonner leur action, en plus d’améliorer et de multiplier leurs outils d’intervention. Centraide, notre partenaire Le réseau des DS s’est implanté dans nos syndicats à partir de 1984, suite à une entente entre Centraide du grand Montréal et le Conseil. Cette entente assure une partie du financement de la coordination du réseau et est renouvelée à tous les trois ans. L’orientation du service est assurée par un comité conjoint composé de quatre représentants de Centraide du grand Montréal, de quatre représentants du Conseil et des deux coordonnateurs. Ce partenariat a consolidé des liens qui existaient bien avant la naissance du réseau puisque les travailleurs et les travailleuses de la FTQ contribuaient à la campagne de Centraide depuis de nombreuses années. Qui sommes-nous et quel est notre champ d’action ? En ce début de 21e siècle, le réseau du Conseil compte plus de 1 200 DS actifs dans 206 sections locales, provenant de 25 syndicats différents assurant ainsi une 1$ Le rôle des DS • L’écoute; • Le soutien; • La référence; • L’accompagnement; • La prévention. présence dans 525 milieux de travail. À l’origine, les DS se préoccupaient surtout des problèmes d’alcoolisme et de toxicomanie vécus par les travailleurs et les travailleuses. Au fil du temps, leur champ d’action s’est élargi et s’est adapté aux changements sociaux. De nouvelles formes de dépendance sont apparues ou ont pris de l’ampleur telles la cyberdépendance, le jeu compulsif ou la dépendance affective. L’augmentation du nombre de divorces, la détresse psychologique et le suicide font également partie des problèmes qui nous préoccupent. Malheureusement, ces problèmes sont catalogués comme personnels et certaines personnes diront qu’ils ne concernent pas le syndicat. Elles sont dans l’erreur. Peu importe l’origine des problèmes, ils affectent la qualité de vie et de travail de la personne, de son entourage et celle de sa famille. Nos préoccupations trouvent donc justification. Au cours des années 80, ce sont les problèmes de santé mentale et de violence au travail qui ont augmenté d’une manière très importante. En 2003, la réforme du Code du travail qui légifère en matière de harcèlement psychologique, nous interpelle et nous procure un nouvel outil pour assurer un climat de travail plus sain. Les objectifs des DS • Assurer le mieux-être des membres, au travail et dans leur vie privée ; • Offrir une aide d’égal à égal, volontaire et confidentielle ; • Faire de la prévention des problèmes psychosociaux, une priorité. Une aide adaptée au milieu La principale force des DS réside dans leur connaissance du milieu et dans la flexibilité et la rapidité de leur intervention. Ils sont en quelque sorte, des travailleurs de rue dans les milieux de travail, des gens près des gens. D’ailleurs, de récentes études démontrent que l’intervention des personnes provenant du milieu est plus efficace en situation de crise que celle des personnes extérieures. Il est toujours difficile pour une personne aux prises avec un problème de demander de l’aide mais le respect, le non-jugement et la confidentialité sont des facteurs qui la sécurisent. Souvent, elle craint que son problème ne soit 1% connu de son patron ou qu’il fasse l’objet de rumeurs. Protéger le travailleur ou la travailleuse, éviter les mesures disciplinaires, assurer les liens avec les responsables des comités suivants, soit la santé et la sécurité du travail, les griefs, la condition féminine, etc. sont autant d’interventions possibles des DS dont bénéficie la personne en difficulté. DS, programmes d’aide aux employés et firmes de consultants CTION Les DS ne sont pas des professionnels. Ce sont des pairs aidants formés pour assister leurs confrères et leurs consoeurs aux prises avec des problèmes. Ils sont redevables à leur syndicat. Les programmes d’aide aux employés (PAE) et les firmes de consultants sont financés par les employeurs, c’est donc à eux qu’ils rendent des comptes. Devons-nous utiliser les programmes d’aide aux employés et transiger avec les firmes de consultants ? Chaque syndicat doit faire une réflexion sur cette question et évaluer ses expériences avec ces intervenants. Le réseau a ses propres références que nous considérons comme plus appropriées aux besoins des travailleurs et des travailleuses. Certains syndicats misent exclusivement sur le réseau pour s’occuper des personnes en difficulté. Ils ont parfois réussi à négocier avec l’employeur du temps de libération pour les DS et des clauses dans la convention collective. D’autres ont conclu une entente avec l’employeur sur un programme conjoint entre le réseau et le programme d’aide aux employés. Dans ce cas, les personnes syndiquées profitent de ressources payées par l’employeur. Il est important ici d’assurer le parité dans la gestion du programme et de mettre en place des mécanismes de préservation de la confidentialité. Le réseau des DS, les PAE et les firmes peuvent fonctionner parallèlement et les personnes ayant besoin d’aide doivent choisir leur intervenant. Il faut savoir que le secret par lequel sont liés les professionnels ne se limite pas seulement aux personnes utilisatrices mais aussi aux payeurs. Ainsi, lorsque l’employeur paie, il a accès au dossier. C’est pour cette raison que la vigilance syndicale s’impose. 1^ Le rôle de la coordination régionale • Assurer la formation de base des DS; • Mettre à jour et dispenser une formation sur les nouvelles problématiques; • Entretenir les liens avec les officières et les officiers syndicaux; • Aider les sections locales à mettre en place et à faire fonctionner leur réseau; • Apporter du soutien aux DS dans les sections locales; • Établir et entretenir les liens avec les ressources du milieu; • Évaluer les ressources et les faire connaître aux DS; • Assurer les liens avec Centraide et appuyer la campagne de financement. Les ressources externes Pour bien accomplir leur rôle, les DS ont recours à plusieurs ressources externes. Ces ressources sont évaluées sur la capacité qu’elles ont de fournir des services adaptés à nos membres. Les responsables du réseau du Conseil maintiennent des liens avec la communauté. Ils visitent régulièrement des maisons de thérapie, des organismes communautaires et rencontrent des psychologues, des psychothérapeutes, des avocats, etc. Ils font partie de plusieurs associations, participent à des colloques et sont abonnés à plusieurs publications spécialisées. Ils sont ainsi au fait des dernières découvertes scientifiques. La formation et l’information Le rôle principal des responsables du réseau consiste à fournir aux DS les outils nécessaires pour faire face aux problèmes qui surgissent. Pour ce faire, nous avons mis en place différentes formations et des mécanismes de communication qui assurent le partage de l’expertise et l’échange sur les ressources. Le cours du Conseil Déléguée sociale, délégué social/relation d’aide, permet aux participants et aux participantes de comprendre les différentes problématiques : alcoolisme, toxicomanies, jeu et autres dépendances, endettement, divorce et autres problèmes familiaux, suicide, santé mentale et violence au travail. Il donne également les éléments de base pour consolider ou construire le réseau avec leur structure syndicale. 1& Les responsables du réseau du Conseil sont accessibles pour les DS, les officières et les officiers syndicaux ainsi qu’aux membres. Ils peuvent offrir des formations sur mesure, des conférences sur des sujets spécifiques, des interventions collectives en cas de problème ou en situation de crise : suicide, violence entre collègues, harcèlement, mise à pied et fermeture. De plus, au cours des dernières années, nous avons développé un outil pour intervenir auprès des travailleurs et des travailleuses : le collectif d’entraide. Le collectif d’entraide CTION Pour faire face aux fermetures d’entreprises, aux mises à pied massives ainsi qu’à tout état de crise, nous avons développé une approche rapide d’intervention en thérapie de groupe : le collectif d’entraide. Cette démarche de groupe structurée vise à mobiliser les personnes pour mettre des mots sur leurs maux et chercher ensemble des solutions. Le collectif permet de développer une attitude proactive face aux crises, aux problèmes et aux changements. C’est un lieu d’expression où chacune et chacun peut dire ce qu’il vit comme être humain. La méthode Nous réunissons les travailleurs et les travailleuses en groupe (un maximum de dixhuit personnes) pour une durée qui peut varier de trois à douze heures, selon le problème et son ampleur. Les objectifs du collectif • Se parler; • S’informer; • Conjurer la peur : la peur paralyse et nous rend vulnérables; • Mettre en commun l’intelligence de chacun et de chacune; • Partager nos stratégies et nos solutions pour faire face aux problèmes; • Construire des solutions collectives : réagir, résister ensemble; • Se supporter, s’entraider. Phase 1 La parole : comment on se sent ? Permettre aux personnes de dire ce qu’elles vivent et d’exprimer leur perception de la situation. Phase 2 Les forces : qui sommes-nous ? Permettre aux personnes d’identifier leurs forces personnelles et leurs compétences pour affronter la situation. 1* Phase 3 Les solutions : Que pouvons-nous faire les uns pour les autres et qui peut nous aider ? Phase 4 Le suivi : Qu’attendons-nous de notre syndicat ? Qu’attendons-nous de notre employeur ? Phase 5 Évaluation de la démarche et des pistes d’action. Le réseau local Le Conseil maintient les liens entre les DS et aussi avec les responsables de réseaux locaux. Malheureusement, nous n’avons pas encore de réseaux locaux dans tous les syndicats, ni dans toutes les sections locales. Toutefois, le développement se poursuit. Comment organiser son réseau ? Les manières de faire fonctionner le réseau et la place donnée aux DS varie d’un milieu de travail à l’autre. Il n’y a pas de modèle unique, chaque milieu a sa propre culture. Cependant, il existe trois modes de fonctionnement : 1. U n réseau syndical d’aide, sans collaboration établie avec les programmes d’aide aux employés instaurés par les employeurs; 2. U n réseau syndical qui fonctionne conjointement avec l’employeur et ses ressources externes; 3. U n réseau syndical reconnu par l’employeur et qui est la référence privilégiée pour les travailleurs et les travailleuses. Les perspectives du réseau régional Le réseau a atteint en quelque sorte son rythme de croisière. L’intégration des DS reste cependant difficile dans certains syndicats et aussi auprès des employeurs. La reconnaissance des DS dans les conventions collectives est chose faite dans plusieurs milieux de travail. Dans d’autres milieux, le temps de libération est un problème majeur, ce qui limite les possibilités d’action du réseau syndical. Pour garder notre réseau en santé, la reconnaissance des DS par la structure syndicale et l’inclusion de clauses dans les conventions 1( collectives sont fondamentales. Mais plus encore, la collaboration régulière et soutenue entre les réseaux syndicaux (santé et sécurité du travail, condition féminine et DS) est absolument nécessaire pour faire face aux nouveaux problèmes de santé mentale qui se développent dans nos milieux de travail. Selon la Direction de la santé publique du Québec, il y a un travailleur sur quatre qui a un niveau de détresse psychologique élevé. De plus, cinq à six suicides par semaine sont liés au travail. La détérioration de la santé mentale au travail est alarmante et il est urgent d’unir nos forces syndicales pour y faire face. Les forces du réseau CTION • Des DS bien formés; • L’efficacité de nos interventions; • Une crédibilité accrue tant dans les syndicats que dans la communauté; • Notre connaissance des ressources, nos liens avec les professionnels et les services communautaires; • La préoccupation constante d’aider la personne en difficulté tout en lui permettant de se maintenir en emploi; • Des liens de plus en plus étroits avec la structure syndicale; • Des mécanismes de communication (déléguées et délégués sociaux, responsables du réseau, ressources) souples et efficaces; • Une autonomie plus grande des réseaux des sections locales. 2) Le Service Urgence-emploi Historique Dans ce vaste terrain du monde du travail, la récession majeure vécue au début des années 80 lançait un signal d’alarme important. En effet, à chaque semaine les médias faisaient état de pertes d’emplois et de fermetures d’entreprises. Le taux de chômage ne cessait de grimper à travers le Québec, affectant particulièrement la région de Montréal. Durant ces années difficiles, les travailleurs et les travailleuses ainsi que les syndicats sortaient les pancartes, dénonçaient les mises à pied et les fermetures mais souvent sans grands résultats. Le secteur manufacturier, principalement syndiqué à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), était fortement touché. Plus qu’un simple ralentissement de l’activité, cette récession a été un point tournant dans la redéfinition de nos interventions face à l’emploi. La FTQ et son implication La FTQ s’implique de façon active dans le combat pour préserver et accroître l’emploi. Il faut désormais s’engager dans une stratégie offensive, voire préventive, continue et à long terme. C’est dans cette optique qu’en 1983, la FTQ met sur pied le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec (FTQ). Elle se dotait ainsi d’un outil financier et syndical unique au monde, dont l’objectif est le maintien et la création d’emplois. La création du Service Urgence-emploi Face à la crise économique des années 90 et à ses conséquences dramatiques sur l’emploi, le Conseil se donne aussi des outils pour trouver des solutions aux problèmes occasionnés par les récessions ayant profondément secoué le mouvement syndical. Devant la permanence des problèmes, l’aide et le dépannage ne suffisent plus. Le Conseil innove en créant le Service Urgence-emploi en 1992. Le Conseil est persuadé qu’il est possible de changer le cours des choses si l’intervention se fait dès l’apparition de signes de difficulté. Mais pour y parvenir, il faut convaincre les travailleurs et les travailleuses de l’importance d’agir et non simplement de réagir. Leur implication était donc primordiale puisque ce sont ces personnes qui 2! vivent au quotidien les répercussions des décisions prises dans leur entreprise. Il ne faut plus attendre les mauvaises annonces, il faut être proactif. Le service a donc répondu aux besoins de milliers de travailleurs et de travailleuses afin de prévenir les mises à pied, les fermetures d’entreprises et de protéger les emplois. Ce service est aujourd’hui connu et reconnu par tous les acteurs impliqués dans le développement socioéconomique local et régional. Il est donc primordial de maintenir ce dernier et de consolider ses opérations. CTION L’outil de base du service est un document produit par la FTQ en 1991, le Guide d’action pour sauver nos emplois. Ce guide, malgré sa pertinence, n’a pas eu l’impact prévu. Malgré sa diffusion, son utilisation fut peu répandue. Bien souvent, les membres s’approprient le guide après une formation ou après une intervention effectuée par le Service Urgence-emploi. Le guide a été réécrit en 2003 et s’intitule maintenant Guide d’action pour l’emploi, prévenir, intervenir, agir... Il demeure toujours, selon les conseillères du service, un excellent outil d’intervention pour sauver des emplois. La mission du Service Urgence-emploi Le Service Urgence-emploi a été créé afin d’intervenir de façon proactive pour sauver les emplois et éviter les fermetures d’entreprises. Le service demeure avant tout un outil préventif. Le service a développé trois volets d’intervention soit la prévention des pertes d’emplois et des fermetures d’entreprises, la réintégration lorsque les mises à pied n’ont pu être évitées et finalement le développement régional et local pour harmoniser et consolider nos efforts. Le premier volet, la prévention de licenciement collectif et de fermetures d’entreprises Il s’agit de dépister les signes de difficulté dans les entreprises, d’analyser la situation à partir des cinq fonctions principales de l’entreprise (gestion, finances, marketing, production et ressources humaines) et d’identifier les causes des difficultés et les conséquences qu’elles ont sur l’emploi. Cette démarche conduit à la réalisation d’un plan d’action afin 2@ d’intervenir auprès de l’employeur en le questionnant sur les faits observés et en proposant des pistes de solutions visant à éliminer les problèmes. Ces pistes portent entre autres, sur la gestion et la réorganisation du travail, le redressement financier en collaboration avec le Fonds de solidarité FTQ, la formation de base, la formation professionnelle et le repositionnement sur le marché du travail. Ce travail peut donner lieu à la formation d’un comité de concertation. Selon la situation, le service apporte son soutien pour mettre en place un comité de veille stratégique. Ce type de comité regroupe autour d’une même table le syndicat, la section locale, des représentants et des représentantes de la FTQ, du Fonds de solidarité FTQ, des organismes communautaires, des intervenants du ministère du Développement économique et régional, des élus politiques, etc. Le Conseil travaille activement au développement des alliances avec les différents milieux puisque celles-ci nous permettent d’établir des stratégies communes et un plan d’intervention pour tenter d’empêcher la fermeture de l’entreprise mais aussi pour maintenir une vie sociale dans le quartier touché. Le deuxième volet, la réintégration en emploi Face à un licenciement collectif ou lors de la fermeture d’une entreprise, le syndicat local doit intervenir et penser à la réintégration en emploi. La première intervention du service consiste à informer le syndicat local de son rôle et des droits de ses membres. Ensuite, il soutient le syndicat local dans la mise sur pied d’un comité de reclassement de la main-d’œuvre et, au besoin, d’un comité de relance de l’entreprise. Le troisième volet, le développement socioéconomique local et régional L’implication socioéconomique du Conseil et de la FTQ se poursuit à travers le Service Urgence-emploi. En effet, par son rôle de recrutement, d’information et de soutien, ce dernier sert de lien aux représentants et aux représentantes de la FTQ qui siègent sur des organismes de développement socioéconomique local et régional, tels que les Corporations de développement économique communautaire (CDEC), les Conseils régionaux de développement (CRD), les Centres locaux de développement (CLD). 2# C’est entre autres, pour nos représentants et nos représentantes que le service collige périodiquement des données sur l’emploi et le chômage et qu’il publie le bulletin Urgence-emploi vous informe. Il leur offre également son soutien dans la compréhension des nouvelles lois affectant l’emploi et il organise des soirées d’information et d’échange sur différents sujets. Rôle du Service Urgence-emploi CTION Le soutien d’Urgence-emploi prend la forme de sessions de formation adaptées à la démarche et aux besoins des syndicats. Il aide les conseillères et les conseillers syndicaux ainsi que les exécutifs des syndicats locaux à dépister les signes de difficulté de l’entreprise et à réagir de façon proactive en proposant des mesures de redressement avec l’aide des programmes gouvernementaux. Urgence-emploi est aussi là pour soutenir et conseiller ceux et celles qui sont aux prises avec une situation de fermeture ou de licenciement collectif. Les interventions du service se font selon une logique de soutien à la démarche des travailleurs et des travailleuses. Cet objectif vise ainsi la prise en charge et l’autonomie des sections locales sur la question de l’emploi. Pour tendre vers cet objectif, le service a développé une session de formation pouvant aider à faire le portrait de l’emploi dans son milieu de travail, à dépister les signes de difficulté de l’entreprise et à y trouver des solutions appropriées à l’intérieur d’un plan d’action syndical. Au fil des ans, ce cours s’est transformé pour s’adapter davantage aux besoins des syndicats. Aujourd’hui, il s’agit d’une formation sur mesure selon le type d’intervention demandée au service. Urgence-emploi : ses dossiers, ses alliances Depuis sa création il y a plus de dix ans, le service est intervenu dans 238 entreprises. Pratiquement tous les syndicats de la FTQ ont été en contact avec le service. Ces dossiers d’intervention totalisent plus de 52 000 emplois directs situés pour la plupart dans la région métropolitaine. De ces réalisations, il est important d’ajouter, sans être capable cependant de les comptabiliser, les milliers d’emplois indirects qui ont été maintenus ou créés. Certains dossiers ne connurent pas un dénouement heureux, cependant, ils ont tous eu comme objectif principal la protection, le maintien et le développement des emplois. Le Service Urgence-emploi travaille principalement avec les sections locales de la FTQ dans la région métropolitaine mais il est de plus en 2$ plus appelé à intervenir en région. La lutte pour l’emploi exige un élargissement de la mobilisation des ressources car les luttes syndicales ne se gagnent pas seules. C’est ainsi qu’au fil des années, nous avons développé des alliances très fortes et durables avec, entre autres, les organismes communautaires, les commissions scolaires, les conseillers municipaux, les députés provinciaux et fédéraux, les ministères, les Corporations de développement économique et communautaire (CDEC), les Centres locaux d’emploi (CLE), les syndicats FTQ et le Fonds de solidarité FTQ. Une recherche effectuée par le Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal nous démontre que les actions syndicales ont évolué dans un cadre relativement bien établi. Quand l’entreprise réalisait des bénéfices, le syndicat revendiquait une meilleure répartition de ces derniers, de meilleures conditions de travail, une meilleure qualité de vie au travail. Les dernières décennies ont vu ce cadre se transformer. Les luttes pour une meilleure redistribution de la richesse produite par l’entreprise ont lentement perdu de leur importance, au profit de luttes pour le maintien de l’emploi des travailleurs et des travailleuses. L’entreprise est devenue un lieu de transaction et de spéculation. Elle est achetée, revendue, fermée, convertie, relocalisée au gré des besoins du capital. La mondialisation, les processus de réorganisation, la libéralisation des marchés, la déréglementation et la privatisation de certains services publics jouent en faveur du capital. Ces phénomènes provoquent un appauvrissement de la population, y compris pour une partie importante de la population au travail. Le chômage de courte et de longue durée est devenu une réalité généralisée. Dans un tel contexte, il n’est pas étonnant que les actions syndicales s’adaptent pour faire face à la nouvelle réalité. Confrontés à une fermeture d’entreprise, les travailleurs et les travailleuses ne peuvent se rabattre sur les seuls moyens d’action traditionnels. Ils doivent mobiliser de nouvelles ressources, travailler avec de nouveaux interlocuteurs afin de construire un rapport de force propice au maintien de leurs emplois. La contre-attaque syndicale s’organise principalement sur le front de l’emploi. Outre la mobilisation de ses membres, de nouveaux outils apparaissent à la FTQ dont le Fonds de solidarité FTQ. Au Conseil, le Service Urgence-emploi est mis sur pied. 2% Une nouvelle culture syndicale émerge, renouant avec la mission et le rôle social du syndicalisme. De nouvelles solidarités sont possibles et efficaces. La lutte pour l’emploi demande l’adoption ou le renforcement de nouveaux comportements de la part du mouvement syndical et exige un élargissement de la mobilisation des ressources. Sans être contradictoire, elle n’a pas la même nature qu’une lutte plus traditionnelle menée pour une meilleure répartition de la richesse produite dans l’entreprise. Voici quelques exemples de syndicats qui avec l’aide du Service Urgence-emploi, ont mené une bataille pour la survie de leur entreprise et la sauvegarde de leurs emplois. CTION Emballages Consumers (Métallos-206G) En 1989, Consumers Glass achète Dominion Glass. Des difficultés financières surgissent suite à cette acquisition. Au début des années 90, le syndicat local prend connaissance de cette situation et entre en communication avec le Conseil pour demander de l’aide. Le RESO et le Fonds de solidarité FTQ prennent connaissance du dossier. Cette entreprise, la dernière du genre au Québec, fabrique des contenants de verre et emploie 600 travailleurs et travailleuses, membres du Syndicat des Métallos. Une coalition syndicale et communautaire est alors mise sur pied pour sauver l’entreprise et plusieurs stratégies sont élaborées dont la mobilisation des élus politiques afin qu’ils interviennent auprès de la direction canadienne. Consumers risque la faillite au profit des concurrents américains. Un CAMO est mis en place et un plan de redressement est élaboré. À partir de là, tout change. Les travailleurs et les travailleuses reprennent confiance et le syndicat s’implique dans l’organisation du travail. Donc, un premier sauvetage pour les 600 emplois. Malgré cette victoire, le syndicat demeure vigilant. Il avise régulièrement le Service Urgence-emploi de tout nouveau développement dans le dossier. En janvier 2001, des difficultés majeures surgissent de nouveau. Le 1er février, Consumers Glass annonce son intention d’arrêter les paiements de sa dette qui s’élève à 460 millions de dollars et de procéder à la négociation de celle-ci. Elle annonce aussi la fermeture de certaines lignes de production dans ses usines. De plus, des fournisseurs exigent d’être payés sur livraison. 2^ Le Service Urgence-emploi est alors mis à contribution en traçant le portrait de l’entreprise. Le document devient la base des interventions. Urgence-emploi avec l’aide du RESO, met sur pied un comité de veille stratégique. Ce comité est composé de représentants du Syndicat des Métallos, du Fonds de solidarité FTQ, de Développement économique Canada et du ministère de l’Industrie et du Commerce. Le 23 mai 2001, Consumers annonce qu’elle se met sous la protection de la Loi des arrangements avec les créanciers des compagnies. Plusieurs actions sont entreprises pour garder ouverte la seule usine de verre au Québec. Résultat, le dossier devient prioritaire pour le gouvernement. En août, la vente des usines canadiennes à Owens Illinois est annoncée et l’usine s’appelle dorénavant Owens Illinois Canada Corporation. Le comité de veille stratégique organise une rencontre avec les nouveaux dirigeants à Toledo, en Ohio. Les objectifs étant entre autres, de connaître leurs projets pour l’usine, de présenter une étude faisant état des forces et des faiblesses de l’usine et de proposer des solutions pour pallier à ces problèmes. Lors de cette rencontre, la direction rassure les personnes présentes sur le maintien de l’usine de Montréal. Des investissements majeurs sont prévus qui assureront la survie de l’usine. À ce jour, les investissements tardent à arriver. Nous sommes toujours vigilants et demeurons en contact avec le syndicat local. Nous ferons tout en notre pouvoir pour conserver les emplois à l’usine. Kraft Canada à LaSalle (TUAC-766-P) Au début de l’année 2003, le Service Urgence-emploi a contacté le syndicat local en apprenant que la compagnie comptait faire des mises à pied suite au transfert de la production du café en boîte de conserve. Il est à noter que le service est déjà intervenu dans le dossier et que nous le suivons de près depuis ce temps. Avec le syndicat, nous avons tracé le portrait de l’usine afin d’élaborer un plan d’action. Un comité de veille stratégique composé de la CDEC Lachine-LaSalle, du ministère des Finances, de l’Économie et de la Recherche, du Service Urgence-emploi et du syndicat local a été mis sur pied. Nous regardons les possibilités d’augmenter le volume de production grâce à de nouveaux produits. Nous avons donc organisé avec le syndicat trois rencontres de même qu’une visite de l’usine pour des représentants du Fonds de solidarité FTQ, d’Investissement-Québec, du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, de Développement économique 2& Canada, du sectoriel agro-alimentaire, de la Société générale de financement, du ministère du Développement économique et régional et d’Agriculture Canada. L’employeur a participé à ces rencontres qui avaient pour but de développer différentes stratégies qui assureront l’avenir de l’usine. CTION Parallèlement, le syndicat et l’employeur ont travaillé de concert avec une firme de consultants afin d’élaborer des stratégies qui permettraient de mieux positionner l’usine face à la corporation américaine Kraft. Le travail s’est effectué en sous-comités composés de travailleurs, de travailleuses et de membres de la direction. Les sous-comités étaient chargés d’étudier la performance de l’usine, ses communications internes, ses ressources humaines, ses programmes, sa visibilité face à la corporation Kraft ainsi que la recherche de nouveaux produits pour la rentabiliser. Nous avons soutenu le syndicat local tout au long de ces rencontres. Nous continuons de suivre le dossier car en mars 2004, la haute direction de Kraft n’a toujours pas donné son approbation face à la production d’un nouveau produit qui assurerait la rentabilité de l’usine. Bauer Nike (Métallos-967) Malgré le fait que cette entreprise ne soit pas située sur le territoire desservi par le Conseil, le Service Urgence-emploi soutient la section locale affiliée au Syndicat des Métallos dans sa démarche pour la sauvegarde des emplois. En juin 2003, l’employeur annonce les premières mises à pied permanentes. Une quarantaine de personnes perdront leur emploi à la fin de l’année. Les lignes de production déménagent en Asie pour aller rejoindre celles qui y sont déjà. L’usine Bauer de Saint-Jérôme fabrique de l’équipement de hockey : casques et patins. Le syndicat a rencontré les travailleuses et les travailleurs de l’usine pour savoir s’ils devaient négocier des montants forfaitaires ou s’ils devaient se battre pour garder les emplois. Les travailleurs ont décidé de se battre : les pertes d’emplois, c’est assez chez Bauer Nike. Rappelons qu’en 2003, il y avait 176 travailleuses et travailleurs à l’usine alors qu’en 2000, ils étaient environ 1 200. Peu de temps après la première annonce, l’employeur informe le syndicat qu’en plus des 40 mises à pied prévues, d’autres lignes de production quitteront l’usine pour l’Asie. Ces nouvelles pertes de production occasionneront une centaine de mises à pied durant l’année 2004. Il ne restera que le centre de recherche et de 2* développement, ce qui représente une quarantaine de travailleurs et de travailleuses incluant le personnel de bureau. Le service a effectué avec le syndicat local le dépistage des signes de difficulté afin d’avoir un portrait global de l’entreprise. Un comité de veille stratégique a été mis sur pied. Le Syndicat des Métallos organise une manifestation pour dénoncer les agissements de Bauer Nike à Saint-Jérôme où près de 400 manifestants se déplacent en soutien aux travailleuses et aux travailleurs touchés. Une délégation du comité de veille stratégique a rencontré à Ottawa des représentants du CTC ainsi que des représentants syndicaux d’une autre usine Bauer qui est aussi affectée par la restructuration de l’entreprise. Nous avons développé avec eux des stratégies d’action communes afin de préserver les emplois. Le CTC nous appuie et nous soutient dans nos démarches. De plus, il faut qu’une plainte exigeant une barrière tarifaire soit déposée au Tribunal du Commerce extérieur mais le syndicat ne peut déposer une telle plainte. C’est pourquoi une rencontre avec Mme Lucienne Robillard et M. Petterson sera demandée afin de les sensibiliser à notre dossier et les inciter à déposer eux-mêmes la plainte au nom du ministère, ce qui est permis par la pratique. Les élus politiques de la région ont été interpellés afin d’élargir nos actions et d’augmenter la pression sur la compagnie. Les élus nous ont affirmé vouloir nous aider dans notre dossier. Un plan d’action a été élaboré avec eux. En conclusion L’expertise développée par le Service Urgence-emploi à travers les années et ses dossiers, lui permet de répondre aux besoins des syndicats locaux. L’expérience démontre qu’il y a possibilité de sauver l’entreprise et les emplois si on intervient dès les premiers signes de difficulté et les résultats sont probants à ce sujet. L’utilisation de notre service est l’occasion pour les syndicats locaux de développer une autonomie face à leur milieu de travail. Il faut cependant avouer que, si des pas ont été faits, cet objectif demeure toujours un défi pour Urgence-emploi. Encore trop de groupes abordent les mises à pied ou les fermetures avec fatalisme et lorsqu’ils nous font signe, il est souvent trop tard. Plus que jamais, le service doit partager son expertise car celle2( CTION ci a permis le maintien et la sauvegarde de nombreux emplois. Notre priorité est donc de consolider et de promouvoir ce service car nos interventions contribuent directement au développement socioéconomique de la région de Montréal et du Québec. 1. Tiré de la brochure FTQ Les Conseils, c’est essentiel. Automne 2001, p. 1. 2. MURRAY, Sylvie, TREMBLAY, Élyse, Cent ans de solidarité, Histoire du CTM 1886-1986, Montréal, VLB éditeur, 1987, p. 54. 3. Le Conseil des métiers et le Conseil industriel fusionnent en 1958 pour former le Conseil du travail de Montréal qui en 1999 pris le nom de Conseil régional FTQ Montréal métropolitain. 4. MURRAY, Sylvie, TREMBLAY, Élyse, Cent ans de solidarité, Histoire du CTM 1886-1986, Montréal, VLB éditeur, 1987, p. 139. 5. Idem, p. 35. 6. Idem, p. 139. 7. Idem, p. 141. 3) 3! 3@ CTION