Cuisine et Vins de France • A la rencontre de Passerini • 14/06/2016
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Cuisine et Vins de France • A la rencontre de Passerini • 14/06/2016
À la rencontre... Des pâtes, oui ! Mais des PASSERINI À Paris, ce chef virtuose met son talent au service de la pasta dans un magasin-atelier où tout est fait sur place. Texte : Catherine Gerbod - Photos : Alain Potignon vanni. Les rubans de pâte sont façonnés avec un embout de cuivre pour leur conférer une certaine porosité. “C’est plus agréable en bouche”, estime le chef. Quant aux farces, elles sont élaborées à partir de produits frais et de saison. magasin de pâtes fraîches (pastificio, en italien) n’a rien de surprenant. Sauf que Giovanni Passerini fait partie de cette nouvelle génération qui réveille la gastronomie. Il a travaillé à L’Arpège d’Alain Passard et au Chateaubriand avant d’ouvrir son propre restaurant, Rino. Son amour des produits et ses associations de saveurs inspirées ont fait du lieu une adresse phare de la bistronomie parisienne pendant 4 ans. En mars 2014, il ferme pour réfléchir à de nouveaux projets (et faire un bébé !). Il rêvait d’un “pastificio”. Il l’ouvre en décembre 2015, pour y interpréter les raviolis à sa façon. 2 ) Giovanni Passerini mêle savoir-faire italien et insipiration personnelle. Pour sa farce anchois,citron confit-stracciatella (mozzarella effilochée et crème), Giovanni a tenu à confire lui-même les citrons de Sicile, quitte à attendre deux mois pour pouvoir la confectionner. Il s’inspire de ses racines romaines ou du marché. “Parfois je traduis la logique aromatique d’un plat de chez Rino.” À côté du classique ricotta-épinard, Giovanni propose oignons confits-maquereau fumé, ail des oursagneau et fève séchée ou encore mortadelle-noix de muscade-parmesan. Autant de saveurs finement dosées. Giovanni se compare à un chocolatier… Ses trésors intenses en goût coûtent autour de 39 € le kilo, le prix d’un travail de précision. On peut les déguster dans le restaurant qu’il vient d’ouW vrir juste à côté, une trattoria… de chef. Secrets de cuisson 4 1 Riccardo Zonzin verse 5 la farine de blé dur dans le pétrin. Peu riche en gluten, elle donne une pâte de bonne tenue. 6 2 Giovanni a fait plusieurs essais pour trouver la bonne façon d’intégrer des asperges. 3 5 Chaque jour, 4 à 5 parfums sont proposés. À consommer dans les 2 jours ou à congeler. 4 Préparés et cuits, les artichauts sont parfumés de menthe fraîche puis hachés et relevés de pecorino et poivre blanc. 6 Du beurre parfumé de CVF Voir notre carnet d’adresses en fin de journal Les raviolis se plongent dans de l’eau frémissante salée. Une eau à gros bouillons risque de les malmener. Ils cuisent en 5 min. Le fait qu’ils remontent à la surface de l’eau n’est pas un indice de cuisson, car au contact de la chaleur, l’air se libère à l’intérieur des raviolis, ce qui les fait flotter. Les égoutter à la passoire est à éviter absolument. Ils risquent de se coller ou d’exploser. Ils se retirent de l’eau avec une écumoire puis se déposent dans une grande sauteuse où l’on a, par exemple, fait fondre au préalable du beurre et de la sauge. Ils se parsèment de parmesan râpé une fois servis dans l’assiette. Compter environ 150 g par personne. ) sauge suffit à assaisonner les raviolis. Giovanni offre toujours une branche de sauge à ses clients. 662 3 Farces sérieuses Esprit de chef Les ingrédients sont choisis avec une haute exigence de qualité. La farine de blé dur est issue de variétés anciennes moulues à la meule de pierre. Elle est mélangée à des “vrais” œufs, pas livrés en bidons ni pondus par des poules supplémentées au bêta-carotène pour que le jaune soit très orange. “Nous hydratons la farine avec beaucoup, beaucoup d’œufs”, commente Gio- 1 663 CVF Q u’un chef italien ouvre un