EDWARD AUX MAINS D`ARGENT Intervention de Martin Drouot

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EDWARD AUX MAINS D`ARGENT Intervention de Martin Drouot
EDWARD AUX MAINS D’ARGENT Intervention de Martin Drouot – mardi 6 décembre 2016 C’est le quatrième long-­‐métrage de Tim Burton, sorti 1991, entre ses deux Batman. On peut commencer par réfléchir à l’idée des mains : 1 -­‐ la main, c’est le sujet d’un conte des frères Grimm (La jeune fille sans mains). Le film est-­‐il un conte de fée ? Certains éléments le rappellent, mais contrairement à la jeune fille des frères Grimm, Edward ne finit pas par avoir de vraies mains. De plus, le film mélange les genres, passant de la satire sociale à la franche comédie, avant de se finir en tragédie. 2-­‐ la main, c’est aussi un motif important du cinéma expressionniste allemand (cf. Les Mains d’Orlac, mais aussi Nosferatu ou Caligari, qui influencent durement Burton, les décors de ses films). 3 – la main est enfin la main du créateur. C’est l’inventeur d’Edward, les ciseaux artistiques du jeune homme (cf. ce qu’il fait de la nature), et bien sûr la main de Burton lui-­‐même. Edward devient ainsi une métaphore de l’artiste réalisateur qui est marge d’Hollywood (cf. Ed Wood). La question essentielle du film est celle du monstre, qui n’est jamais celui que l’on croit. Analyse de ce thème avec quelques extraits. Extrait 1 : EDWARD AUX MAINS D’ARGENT, le dîner (23’20’’ à 25’37’’) Analyse portant sur les couleurs, la composition des plans et le travail sur le point de vue : Burton nous place en empathie avec Edward. Importance du nom pour définir l’identité. Ce que n’a pas Edward. Extrait 2 : EDWARD AUX MAINS D’ARGENT, du rêve au cauchemar (1h13’20’’ à 1h16’58) Edward créateur de neige devient la créature de Frankenstein. Analyse du basculement narratif. Evocation du « teen movie » : Edward est l’exclu, celui qui ne peut passer à l’acte (dimension sexuelle du sang de Kim). Place du sacré dans le film : satire d’une religion intolérante vs sens du sacré d’Edward. Extrait 3 : BATMAN LE DEFI : un autre monstre ( 16’28’’ à 22’14’’) Film suivant de Burton. Un lien peut être tissé facilement entre Edward et le pengouin, version devenue méchante de l’exclu. Quelques points communs à relever : -­‐
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référence à Freaks de Todd Browning, décor bleuté, couleurs du personnage, la main joue dans la scène un rôle essentiel le haut et le bas. Architecture morale. Extrait 4 : ELEPHANT MAN de David Lynch : 1h19’ à 1h26’19’’ La question du monstre est ici aussi celle du regard : -­‐
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déformation des regards des spectateurs plus monstrueux qu’Elephant Man lui-­‐
même, importance là encore du nom (« M. Merrick ») et de l’apparence (cadeau du « dressing case »). Entrée dans le monde des humains = accepter un système de codes (cf. les bonnes manières pour Edward). Lynch travaille tout comme Burton sur l’expressionnisme cinématographique et pictural (Munch est cité visuellement). CONCLUSION : OUVERTURES PEDAGOGIQUES -­‐
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La figure de l’artiste maudit. La figure de l’artiste Edward / Burton peut être comparé à l’Albatros de Baudelaire. Le récit d’apprentissage. L’adolescence vue dans le film comme une monstruosité (changement de corps) Analyse esthétique : les couleurs criardes sont le lieu du mal, le noir et blanc celui de l’inachevé. Question morale : le monstre, n’est-­‐ce pas le spectateur qui juge ?