Insolite

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LA BOTTE BOVINE :
L’ACTUALITÉ DE VOS ÉLEVAGES
RÉDIGÉE EXCLUSIVEMENT
PAR VOS VÉTÉRINAIRES
GIE DU BOCAGE
Juin 2014
Proverbe du mois :
« Qui en juin se porte bien, en juillet ne craindra rien »
ACTUALITE DU MOIS :
Quels sont les principaux symptômes de la maladie de Schmallenberg ?
Le plus visible est la naissance de veaux malformés (ou agneaux et chevreaux) ?
Des avortements peuvent également survenir jusque tard dans la gestation. Le virus provoque aussi diarrhée, chute de production laitière et infertilité chez les vaches, les taureaux excrétant le virus
dans leur semence.
Ces différents signes sont parfois difficiles à mettre en relation avec la présence du virus, car les
effets sont souvent décalés par rapport à l’infection.
Au printemps, les vêlages se sont décalés, est-ce sous l’effet du virus de Schmallenberg ?
N’oubliez pas de déclarer les avortements vus ou supposés (?), les analyses permettent souvent de
découvrir l’agent responsable.
Insolite
Les vaches se soulagent, l'étable prend feu !
C'est connu : les flatulences des vaches, comme celles de nombreux
animaux d'élevage (moutons, chèvres...), produisent du méthane.
A Rasdorf (Allemagne), le gaz dégagé par un troupeau a pris feu dans une étable
"probablement insuffisamment aérée", selon la police, qui pense qu'une "décharge
électrostatique" est à l'origine de l'explosion.
Le toit de l'étable a été endommagé et l'une des vaches a eu l'un des pis
brûlé. "Mais personne n'a été blessé", précisent les policiers allemands.
La force d’un
réseau
de
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Pourquoi mes vaches toussent au champ ?
Depuis quelques jours, certains éleveurs sont venus nous dire
que leurs génisses toussaient au champ. L’alternance de l’humidité et de la chaleur présente depuis quelques semaines est en
partie responsable de ce problème. En effet, il s’agit sans doute
de ce que l’on appelle la bronchite vermineuse ou toux d’été.
L'émergence simultanée chez plusieurs animaux conforte l'origine parasitaire de la toux
Une année favorable à une charge parasitaire importante…
L'apparition de la bronchite vermineuse est liée de façon directe à la charge parasitaire à laquelle est soumis le bovin et à son immunité vis à vis de cette infestation.
Cette affection parasitaire bovine est due à un strongle respiratoire, Dictyocaulus
viviparus, dont l'expression clinique est polymorphe et dont les conditions d'apparition sont liées au climat et à la conduite d'élevage. Les larves L3 (forme de dissémination dans les pâtures) sont sensibles au froid et à la sécheresse mais elles ont la
capacité de survivre pendant l'hiver chez des hôtes paraténiques (vers de terre, coléoptères, …), de rester au frais dans les bouses en été. Cette année les conditions
météorologiques du printemps sont optimales et réunies pour le recyclage du parasite.
A l'origine de symptômes pouvant être importants et persistants…
Une centaine de parasites adultes suffit à provoquer la toux. Passé quelques centaines chez un bovin, le pronostic vital est en jeu. L'arrivée des larves dans les bronchioles à chaque inspiration provoque une véritable pneumonie par corps étranger
entrainant des lésions pouvant persister, même après traitement, pendant un mois,
voire devenir irréversibles et provoquer une toux chronique. Les animaux les plus
réceptifs sont les jeunes (1ère et 2 ème saison de pâturage). Toutefois, l’immunité
étant peu durable, on peut donc observer ces symptômes de toux sur les bovins
adultes également (avec une moindre gravité).
Un plan de lutte sanitaire et médical à raisonner et à mettre en place
sans délai pour limiter les pertes économiques
Les mesures sanitaires sont essentiellement des mesures de gestion des parcelles
(changement de parcelles, évaluation du niveau de contamination en fonction des
catégories d'animaux qui y ont pâturé, de la densité, des alternances fauche/
pâturage). Dans les cas extrêmes (œdème pulmonaire et toux sévère) un traitement
médical sera mis en place.
Pour le traitement antiparasitaire, les trois familles de strongylicides peuvent être utilisées : le lévamisole (NEMISOL ND) et les
benzimidazoles (PANACUR ND) présentent une bonne action sur
les dictyocaules adultes mais ne sont pas rémanents, ils tuent les
parasites de façon rapide et peuvent provoquer des
œdèmes aigus du poumon lors de forte infestation. Les
molécules les plus actives sont les ivermectines et apparentées (IVOMEC ND, EPRINEX ND, CYDECTINE ND),
elles sont efficaces sur les formes adultes et immatures
de dictyocaules et surtout elles sont rémanentes .
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Larve L1 vu
au microscope
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