Chapitre XI – Un réseau local 480 produits agricoles. Ainsi, en 1607

Transcription

Chapitre XI – Un réseau local 480 produits agricoles. Ainsi, en 1607
480
Chapitre XI – Un réseau local
produits agricoles. Ainsi, en 1607, Rosato De Amicis, facteur, achète du blé (un rubbio,
au prix de 13 écus)39 ; en septembre 1637, Giuliano, métayer de vignes (mentionné dans
la comptabilité comme « il nostro mezzarolo »), achète 41 barils de vin romanesco, et à
nouveau 10 barils en 163940.
Cependant, ce sont surtout les locataires qui appartiennent au circuit de clients de
produits agricoles. Par exemple, l’aubergiste Antonio Arrigoni paye en avril 1636 le
loyer d’un tinello de la famille et, en même temps, il achète neuf barils de vin
romanesco. Un autre consommateur du vin des Velli est Vincenzo Barone, locataire de
« longue durée », qui effectue des achats de vin romanesco - 16 barils au total - en 1635
et 1636. Enfin, on peut mentionner Giuseppe Guidi, apothicaire et locataire d’une
tel-00675360, version 1 - 29 Feb 2012
remise, qui entre 1625 et 1633 effectue plusieurs achats ; parfois le vin lui est cédé par
la famille en remboursement partiel du compte ouvert chez lui. Avoir un compte chez
les locataires était une pratique répandue, surtout lorsque ceux-ci étaient des
boulangers : comme on l’a vu, le blé était souvent échangé dans les transactions relevant
du crédit. Ainsi, en 1613 Anteo, boulanger et locataire d’un grenier41, est créditeur
d’environ deux écus pour du pain fourni à la famille, et en 1629 Giovanni Battista
Venanzio reçoit 4,90 écus pour la même raison. D’autres biens, toujours liés à la
campagne et à l’agriculture, font aussi l’objet de ces transactions superposées : en 1613
Giovanni Bagnaia, vendeur d’agrumes et locataire, achète 1000 fascines au prix de 1,60
écu, et en 1627 l’aubergiste Giacomo, locataire des deux granges à San Pietro in
Montorio, donne aux Velli sept chariots de foin, pour une valeur totale de 80 écus, à
savoir le montant de son loyer. Au cours de la même année, Lucchino d’Amatrice,
locataire, paye son loyer de dix écus de la manière suivante : deux écus au comptant et
huit écus décomptés pour le transport de produits de la vigne des Velli, qu’il apporte
jusqu’à la domus magna à Rome. Et en 1640 le fils d’un autre locataire d’Amatrice,
Ludovico, vend aux Velli de la paille pour 0,50 écu.
Les transactions commerciales se superposent aussi aux relations de crédit, soient elles
tissées autour d’un mutuo ou d’une forme de prêt à intérêt. Les Velli effectuent des
investissements jusqu’en 1570 environ (luoghi di monte, censi, società d’ufficio) ; après
cette date, ils cherchent surtout à obtenir des prêts, comme on le verra. Cela est dû, d’un
39
ASVR, Capitolo di Santa Maria in Trastevere, vol. 163 – Libro mastro Velli (1605-1609).
ASVR, Capitolo di Santa Maria in Trastevere, vol. 179 – Entrata e uscita Velli (1625-1640).
41
La source ne précisant pas de quel grenier s’agit, on n’a pas pu inclure Anteo dans la liste des locataires
du tableau 6.
40