mardi à 21 h - Radio
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MARDI À 21 H ENJEUX RAPPELLE UNE SÉRIE DE CAS TROUBLANTS OMERTA POLICIÈRE : QUAND L’ESPRIT DE CORPS PASSE AVANT L’ESPRIT DE LA LOI Lundi 21 février 2005 – La nouvelle loi sur la police exige que tout policier témoin d’une infraction criminelle commise par un collègue est tenu de le dénoncer. Mais que vaut cette disposition face à la loi du silence et à la solidarité presque absolue dont les policiers et leurs syndicats font preuve quand un des leurs se retrouve en difficulté. Mardi à 21 h à la Télévision de Radio-Canada, la journaliste Claire Frémont et le réalisateur JeanLouis Boudou rappellent plusieurs cas très éloquents qui illustrent l’épaisseur de l’omerta policière au Québec. Dans la région des Cantons-de-l'Est, un homme est tranquillement chez lui dans sa maison de campagne lorsque 6 hommes cagoulés font irruption dans sa demeure. Ces hommes, qui sont des policiers, lui mettent un pistolet chargé dans la bouche, lui fracassent la mâchoire et le menacent de mort. Cette histoire n'est pas tirée d'un film américain. Cette histoire est vraie! Pendant 10 ans, les policiers ont nié cette brutalité, menti et arrangé leurs versions. C'est ça l'omerta policière : les policiers sont là pour protéger les citoyens... mais d'abord et avant tout, se protéger entre eux. Et les choses ne semblent guère changer avec le temps. Les parents de Michael Kibbe et Terry Lalo, deux jeunes qui ont perdu la vie au cours d’opérations policières, en savent quelque chose. Le premier a fait une chute de plusieurs mètres aux abords d’un poste de Montréal; le deuxième a été heurté mortellement par une auto patrouille à Sept-Îles à la suite d’une poursuite injustifiée selon le rapport du coroner qui blâme sévèrement les policiers. Dans un cas comme dans l’autre, il faudra mener une longue bataille si l’on veut savoir ce qui s’est réellement passé au moment décisif. Lui-même policier, le frère de Richard Barnabé, dit avoir perdu confiance dans le système après que les quatre policiers condamnés par la Cour en rapport avec la mort de son frère aient été réintégrés dans la Police de Montréal. Raymond Barnabé a pu mesurer la méfiance de ses collègues envers lui après cette affaire, mais ce n’est rien à côté de l’ostracisme dont a été frappé un policier de Québec qui a osé dénoncer des membres de l’exécutif syndical qu’il soupçonnait de fraude fiscale. Comme le souligne Paul Monty, commissaire à la déontologie policière, la loi indique clairement ce que la société attend de ses policiers, mais pour cela, il faudra faire une brèche dans l’omerta policière. À voir à Enjeux, le mardi 22 février 2005 à 21 h. Animateur : Alain Gravel Réalisateur-coordonnateur : Éric Le Reste - 30 Renseignements: Marie-José LeBlanc Directrice des relations publiques et des relations avec la presse Télévision française (514) 597-4140