Sur la rive de la Yamuna La perle blanche de l`Inde

Le Taj Mahal attire beaucoup de touristes indiens
ans seront nécessaires à l’édification du Taj Mahal, sa dernière demeure.
En 1657, Shah Jahan tombe
gravement malade, événement
qui déclenche une guerre de
succession entre ses quatre
fils. C’est finalement Aurangzeb
qui s’empare du trône et se
proclame empereur l’année
suivante. Il décide alors de
faire emprisonner son père
au fort d’Agra (Fort Rouge)
depuis lequel on aperçoit le
Taj Mahal, tout proche. Triste
fin pour Shah Jahan qui passa
la fin de sa vie en pouvant voir
la tombe de sa bien-aimée,
sans pouvoir l’approcher. Il
ne pourra la rejoindre qu’en
1666, après sa mort.
Sur la rive de la Yamuna
Longue de 1370 kilomètres,
la Yamuna est l’une des sept
rivières sacrées de l’Inde. Elle
prend sa source dans l’Himalaya, coule en direction du
Sud-Est, et après avoir traversé Delhi et Agra, se jette
dans le Gange à Allahabad.
Cinquante sept millions de personnes dépendent des eaux de
la Yamuna qui, après le Gange,
est le cours d’eau le plus sacré
en Inde. Elle est considérée
comme la fille de Sûrya, le dieu
du soleil, et la sœur de Yama,
le dieu de la mort et, selon la
tradition, ceux qui prennent un
bain dans ses eaux saintes ne
craignent pas la mort. Sur sa
rive droite, à Agra, à l’intérieur
d’un parc de près de 17 ha,
s’élève le Taj Mahal.
Maçons, marbriers, mosaïstes,
sculpteurs, peintres, calligraphes, bâtisseurs spécialisés
dans l’édification des dômes et
autres artisans venus de l’ensemble de l’Empire, ainsi que
d’Asie centrale et d’Iran, ont été
réquisitionnés pour participer
à la construction du Taj Mahal,
sous les ordres de son principal
architecte, Ustad-Ahmad Lahori.
La beauté architecturale du Taj
Mahal repose sur une combinaison rythmée de pleins et
de vides, d’éléments concaves
et convexes, d’ombres et de
lumières, où les arcs et les
coupoles en rehaussent l’esthétique. Le Taj Mahal, qui
possède des qualités architecturales uniques d’équilibre, de
symétrie, d’harmonie, et une
qualité d’exécution exceptionnelle, représente le plus beau
joyau architectural et artistique
de toute l’architecture funéraire
indo-islamique. C’est le matin,
sous un ciel d’un bleu lumineux,
alors que les premiers rayons
de soleil apparaissent, que le
Taj Mahal est le plus beau,
pour le plus grand plaisir des
photographes qui veulent à tout
prix réaliser le fameux cliché
du monument se reflétant dans
l’eau des bassins avoisinants.
La perle blanche de l’Inde
Le caractère unique du Taj
Mahal réside dans plusieurs
innovations véritablement
remarquables qui ont été introduites par les architectes et
horticulteurs de Shah Jahan.
L’un des traits de génie qui a
inspiré l’aménagement du site
est d’avoir placé la tombe, non
pas au centre, mais à une extrémité du jardin divisé en quatre
parties, de telle sorte que, vue
de loin, cette disposition accentue l’effet de profondeur et
de perspective. Le monument
est aussi l’un des meilleurs
exemples de tombeau surélevé. Le tombeau lui-même trône
sur une plate-forme carrée surélevée, les quatre côtés de la
base octogonale se prolongeant
au-delà du carré formé par les
angles. Les quatre minarets
isolés, placés dans les angles
de la plate-forme, ajoutent une
dimension jusqu’alors inconnue
à l’architecture moghole.
L’élément le plus imposant du
complexe du Taj Mahal, près
de la tombe, est la porte principale qui se dresse majestueusement au centre du mur
sud de l’avant-cour. Elle est
flanquée de galeries doubles à
arcades qui s’ouvrent sur le jardin, d’inspiration persane. Ce
dernier est structuré par deux
grands canaux qui se coupent
à angle droit et forment une
croix, dont le centre est occupé
par un bassin carré.
La chambre principale, coiffée
d’un dôme en forme de bulbe,
qui contient les cénotaphes
de Mumtaz Mahal et de Shah
Jahan, obéit à un plan strictement octogonal. La magnifique
balustrade en marbre ajouré
qui entoure les deux cénotaphes est d’une qualité d’exécution exceptionnelle. Finement
polie, elle est richement ornée
d’incrustations représentant
des motifs floraux d’une admirable perfection.
De part et d’autre du monument principal, la mosquée et
le pavillon des invités du Taj
Mahal, en grès rouge, créent
un fort contraste avec la tombe
en marbre blanc disposée au
centre. Les deux édifices, dont
les structures sont identiques,
reposent sur une vaste plateforme. Ils comportent une
imposante salle de prière de
forme oblongue, composée de
trois travées voûtées formant
un arc avec le portail central
monumental.
Le Taj Mahal a été dessiné
selon un plan parfaitement
symétrique, conçu pour faire
plus particulièrement ressortir la symétrie bilatérale par
rapport à un axe central sur
lequel sont disposés les principaux éléments.
Des millions de touristes
visitent le Taj Mahal chaque
année. Cela en fait le monument le plus visité d’Inde et
l’un des plus emblématiques
au monde. Q
Avril 2014 | 45