Intarissable, la vieille belle – on est vite vieux pour
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Intarissable, la vieille belle – on est vite vieux pour
Intarissable, la vieille belle – on est vite vieux pour un esprit de seize ans - continue à vanter le charme de son existence, son amour de la nature et de la simplicité. Ah oui ? Magali commence à pianoter sur le genou de son jean froissé. Plutôt sophistiquée, l’égérie de la liberté ! -Tout est simple dans la vie ! C’est nous qui compliquons les choses. Regardez tout ce que nous devons nous mettre sur le corps pour être décentes ! fait la femme en soulevant sa jupe dans un mouvement faussement désinvolte, qui lui dévoile les jambes, belles et bronzées. Qu’est-ce que ça veut dire décentes ?! Normalement, nous devrions toutes êtres nues. Comme nous sommes nées. Nées nues !! Non ? -Ici ? -Ici comme ailleurs ! Mais c’est impossible, évidemment. Au contraire, les gens se couvrent de loques et de honte ! Regardez autour de vous ! C’est triste, non ? -Chacun devrait pouvoir faire ce qu’il veut, intervient Magali d’un ton bourru. On aurait la paix. -Tout-à-fait d’accord, fait la femme de sa voix modulée. Vous savez quoi ? Moi, je ne porte pas de sous-vêtements. Je n’en ai pas sur moi et je n’en ai pas chez moi. -Jamais ? -Mais non, pourquoi ? Je me couvre parce qu’il faut bien. Mais en-dessous, je suis nue et ça ne regarde que moi. On est bien plus libre. C’est un point de vue. Magali, qui aime ses aises avant tout et ne se plaît jamais autant qu’en tenue de sport, relève la tête. Cette femme a un côté spécial malgré tout ce qui l’agace. -Je ne vous crois pas, dit-elle pour la provoquer. -Levez-vous, vous allez voir. -Pas question. Mais Arielle obtempère, quitte le dos du chien, chausse ses sandales d’un mouvement rapide du pied et se lève en se demandant ce qui va suivre. Ce que… comment s’appelle-t-elle au fait ? … va bien pouvoir inventer. Ce qu’elle invente ? C’est de dire à Arielle de s’approcher pour jeter un coup d’œil dans son décolleté étiré délicatement pour qu’on puisse y couler un regard indiscret… jusqu’en bas et constater qu’effectivement… il n’y a rien. Ou plutôt si, il y a. Deux seins bien nus, bien ronds, deux mamelons blonds, un ventre rebondi, un instant rentré pour dévoiler plus bas un petit monticule de poils frisés. Troublée, l’adolescente respire le parfum chaud citron fleuri qui lui arrive mêlé d’effluves de femme et lève les yeux pour rencontrer le regard chatoyant de malice de cette curieuse bonne femme. Jette un coup d’œil à Magali, qui n’a pas l’air d’apprécier. Magali, qui a compris à l’expression d’Arielle son émotion devant cette nudité dévoilée sans préambule. .. et qui ressent un pincement de ce qu’il faut bien appeler jalousie. Elle crache : -Vous êtes une pute, ou quoi ? -Mais pas du tout, qu’est-ce qui vous fait penser ça ?! -Une stripteaseuse alors ? -Mais non ! Une femme tout simplement, et fière de l’être… Vous n’êtes pas fières, vous, d’être des femmes ? Comment vous appelez-vous ? -Et vous, comment vous appelez-vous, on ne sait même pas votre nom et vous nous montrez votre cul ! Vous direz encore que vous n’êtes pas une pute ! -Ermeline. Je me nomme Ermeline.