Magali se tient debout, un peu raide, à détailler l
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Magali se tient debout, un peu raide, à détailler l
Subliminal Magali se tient debout, un peu raide, à détailler l’espace, puis son regard se pose sur Arielle. Elle est assise, Arielle, du bout des fesses, sur le bord d’une des couchettes, elle prend possession des lieux, déjà très à l’aise, s’étirant gracieusement : -Tout n’est que luxe, calme et volupté… ça s’annonce bien. Qu’en penses-tu ? -J’attends de voir le masseur, réplique Magali, sur ses gardes. -Trop tard pour reculer, ma fille, tu as payé ! -Qui va commencer ? Toi ? -Non, toi ! C’est toi qui as eu l’idée ! Tu inaugures. Moi, je regarderai. -Ce sera fun, fait Magali, plus pour s’en persuader que pour l’affirmer. La porte s’ouvre et un homme fait son apparition. Arielle ouvre la bouche d’étonnement car elle ne s’attendait pas à ça. Le masseur est bel homme mais non seulement il est bel homme mais il est presque nu ! Son torse lisse et musclé se termine vers le bas par un ventre poilu et un petit triangle de tissu noir bombé comme il se doit par l’ustensile qu’il contient ! Plus bas, deux belles cuisses de statue, deux genoux dignes des dieux et des mollets d’athlète. Gênée malgré elle, Arielle n’ose plus relever les yeux et s’attarde sur les pieds de l’homme, qui reste à l’entrée, savourant sans doute son petit effet. Ou jugeant d’un œil expert les clientes à satisfaire. -Bonjour Mesdames ! Mesdames ! Arielle jette un coup d’œil à Magali, qui semble aussi stone qu’elle et qui ouvre de grands yeux en pensant que c’est à elle d’ouvrir les festivités, Magali, qui se mordille le majeur avec un sourire embarrassé. L’homme lui tend la main, une main décidée, franche, cette main qui, dans un instant, va lui toucher la peau et se faufiler partout… L’émotion l’étreint mais il faut bien se lancer, alors, elle lui serre la main d’un geste rapide, qui semble plaire à l’homme. Mais voilà que dans l’entrée s’encadre un autre homme, encore plus surprenant. Un deuxième masseur ! Un par personne !? Et celui-là, plus que l’autre, leur coupe le souffle. Car il est noir, d’un noir d’ébène, aussi nu que l’autre, vêtu seulement d’un triangle de tissu blanc éclatant, comme le sourire qu’il dédie à Arielle, vers qui il se dirige immédiatement, voyant que son collègue a déjà choisi sa cliente. Le cœur grésillant, Arielle offre sa main menue à la grande main noire et chaude qui l’enveloppe. -Bonjour ! Moi, c’est Mamadou. On y va ? La première chose à faire, c’est de vous déshabiller ! Ca paraît évident mais moins facile à faire qu’à dire. Au musée, elle avait beau jeu de faire la délurée et de s’effeuiller devant des masques de cire. Mais ici, sous le regard d’ébène de ce grand Noir… Toute l’Afrique est là, qui la regarde avec un large sourire ! Magali ne bouge pas et lui lance un regard effaré. Alors, Arielle se lance et commence à déboutonner son chemisier. A sa grande stupéfaction, le noir Mamadou s’esclaffe et lui précise en l’entraînant vers le mur : -Par ici, Madame, vous avez un paravent. Les voilà donc, les deux candidates au massage, un peu émues, qui se défont de la barrière de tissu qui les sépare encore de leur cadeau d’anniversaire. Arielle se débarrasse au plus vite de cette formalité, non qu’elle soit pressée d’en arriver au fait, mais parce que le Noir la regarde faire, après l’avoir invitée à se dissimuler ! C’est vrai qu’elle n’a pas replacé le deuxième panneau, censé la protéger des regards, elle l’a laissé tel quel. Oh, après tout, pourquoi tous ces chichis, dans un instant, il la verra nue. Elle est là pour ça, il ne la mangera pas ! D’ailleurs, il la regarde sans lubricité, comme il regarderait un chat se lécher le museau, joli, mignon, aucune arrière-pensée. Il doit en voir toute la journée et basta, trêve de pudeur ! Alors, résolument, elle enlève sa culotte et s’avance dans la lumière. Magali n’est pas encore là. Son masseur attend, bras croisés, jambes écartées, comme un athlète de foire qui attend un adversaire à sa mesure.