La crise économique remet en cause la "durabilité" des Jeux de

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La crise économique remet en cause la "durabilité" des Jeux de
Association Suisse des Managers du Sport
La crise économique remet en cause la "durabilité" des Jeux de Vancouver
Soumis par Le Monde
14-09-2009
A cinq mois des Jeux olympiques d'hiver de Vancouver (du 12 au 28 février 2010), Sylvain Lefebvre et Romain Roult,
respectivement directeur et administrateur principal du Groupe de recherche sur les espaces festifs du département de
géographie de l'Université du Québec à Montréal, estiment que la ville canadienne aura du mal à tenir son pari
d'organiser les premiers Jeux "durables" de l'histoire de l'olympisme.
Vancouver est-t-elle prête pour accueillir ses Jeux ?
L'ensemble du parc olympique est prêt à accueillir ce méga-événement. Toutefois, cette dernière ligne droite risque
d'être difficile d'un point de vue financier selon le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques d'hiver
de 2010 à Vancouver (Covan) lui-même.
Alors que plus de 60 % des dépenses prévues pour l'organisation des JO restent à venir, le Covan vient d'apprendre que
deux de ces principaux partenaires (la filiale canadienne de General Motors et la multinationale des télécommunications
Nortel), qui lui doivent encore plus de 500 000 euros, ne sont pas certains de pouvoir assumer leurs obligations en
raison du contexte économique morose.
Malgré un excédent budgétaire de 80 millions d'euros au premier trimestre de 2009 sur un budget global estimé à près
de 1,3 milliard d'euros, le Covan et surtout la ville de Vancouver voient rouge. En effet, la municipalité a consenti un
nouveau prêt de 65 millions d'euros au promoteur du village olympique pour qu'il termine les travaux de construction à
temps, car ce dernier n'avait plus aucune liquidité à l'automne 2008.
Cette opération immobilière, initialement privée, s'est transformée en une réalisation publique pour laquelle les
contribuables risquent de payer une facture globale de près de 700 millions d'euros. Cela vient s'ajouter à l'augmentation
du budget lié à la sécurité des JO, qui a été multiplié par sept depuis 2003, passant de 110 millions d'euros à près de
770 millions d'euros
Vancouver a placé ses Jeux sous le signe du développement durable. Est-elle en passe de tenir son pari ?
Vancouver a fait le pari de la durabilité de ses installations olympiques, mais la crise économique mondiale ainsi que
certains choix financiers viennent assombrir ce tableau urbain. Une emphase particulière a été mise sur la
concentration spatiale des sites de compétitions, sur la circulation des athlètes et des spectateurs via les transports en
commun et sur la construction de bâtiments écologiques.
Cependant cette notion de durabilité se retrouve surtout dans la gestion du legs olympique. Chaque équipement
construit ou aménagé pour les JO l'a été dans une optique de réutilisation post-olympique profitable pour l'ensemble
de la communauté et au travers de partenariats public-privé inédits.
Toutefois, cette vision post-Jeux très pertinente est remise en cause ou tout du moins freinée par la crise économique
et la diminution des investissements privés. Il est donc raisonnable de se demander si Vancouver réussira son pari ou si
cette dernière devra oublier certaines ambitions de développement urbain.
Quels sont les éléments qui vous font douter de cette réussite ?
La diminution estimée de près de 30 % de la part du privé dans ce projet olympique (10-15 % en avril 2009 contre 4045 % en 2003-2004) ainsi que l'augmentation de la spéculation foncière depuis l'obtention des Jeux (ville la plus chère
du Canada pour l'immobilier) viennent ternir cette image olympique et risquent de limiter les effets post-olympiques
bénéfiques pour la population locale.
Concrètement, à quels effets doivent s'attendre les habitants de Vancouver ?
La reconversion de plusieurs logements du village olympique en appartements de luxe, la hausse de 60 % des frais de
scolarité pour les étudiants de l'université Simon-Fraser en raison de la construction de l'anneau de vitesse sur le
campus et la privatisation de plusieurs installations sportives après les Jeux sont autant de solutions mises en avant par
les élites locales pour limiter les effets de cette crise. Si ces dernières se réalisent, la durabilité du legs olympique
s'éteindra juste après le départ de la flamme et fera sûrement ressurgir les vieux démons de l'échec post-olympique
montréalais.
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Généré: 23 October, 2009, 14:38
Association Suisse des Managers du Sport
Source: Le Monde
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