LE POINT SUR LA SUPPLEMENTATION EN MATIERES GRASSES

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LE POINT SUR LA SUPPLEMENTATION
EN MATIERES GRASSES
Rappelons que la supplémentation en
matières
grasses
ne
vise
qu’à
remonter des TB trop faibles.
Le taux de MG dans les fourrages
diminue avec le stade végétatif de la
plante.
La plupart des rations à base d’herbe,
complémentées par des céréales sont
déficitaires en matières grasses et
peuvent expliquer un taux butyreux
faible.
Dans ce cas, l’apport de matières
grasses dans la ration peut augmenter
le taux butyreux.
Orge en g/kg brut
Blé en g/kg brut
Maïs en g/kg brut
Pois en g/kg brut
Lupin en g/kg brut
Tourteau de soja 48
en g/kg brut
Graines de tournesol
en g/kg brut
Pulpes de betteraves
en g/kg brut
Luzerne déshydratée
en g/kg brut
Ensilage de maïs
en g/kg MS
Foin de graminées
en g/kg MS
Foin de luzerne
en g/kg MS
Matières
grasses
18
18
37
10
84
19
445
9
26
30
15 à 30
25 à 45
Source : INRA 2002
Existe t il plusieurs
matières grasses ?
types
de
On
rencontre
deux
sources
alimentaires de matières grasses :
− Les matières grasses non protégées
ou naturelles que l’on trouve en
quantités importantes dans les
graines de colza (46 %), de tournesol
(49 %), et de soja (21 %) et à des
taux nettement plus faibles dans
certaines céréales et protéagineux
(avoine 6 %, maïs 5 %, lupin 7 %) et
certains tourteaux extrudés (4 à
6 %).
− Les
matières
grasses
dites
« protégées ». Elles sont mises à l’abri
des fermentations ruminales par
différentes technologies (savon de
calcium, hydrogénation, enrobage).
Elles sont le plus souvent vendues
dans des aliments composés mais elles
peuvent être achetées « brutes ».
• Dépend du stade physiologique.
Localement, il existe des producteurs
d’huile de tournesol, de noix,
noisettes…
Les tourteaux issus de ces huileries
peuvent être utilisés.
Veiller à la qualité du produit ;
variabilité de la teneur en matière
grasse et qualité de conservation.
Est-ce
toujours
supplémenter ?
L’efficacité
lipidique.
de
• Est
limitée
génétique.
la
par
efficace
de
supplémentation
le
potentiel
La capacité de sécrétion de matières
grasses de la mamelle est définie par
le potentiel génétique de l’animal. Une
addition de matières grasses à un
régime non carencé n’augmentera
donc pas le TB.
• Dépend de la santé de l’animal.
L’apport de MG sur des chèvres déjà
en inversion de taux pour des raisons
pathologiques (acidose par exemple)
n’aura pas les effets escomptés.
Un apport de matières grasses sans
effet sur le TB doit être remis en
cause plus particulièrement si une
baisse de TP est observée.
La priorité pour la chèvre gestante
est de faire des réserves. A ce
moment là, la supplémentation en
matières grasses ne servira qu’à faire
du « gras ».
• Dépend de la qualité de la matière
grasse et de son traitement.
Les huiles saturées comme l’huile de
palme seraient plus satisfaisantes que
les huiles végétales insaturées comme
l’huile d’arachide. En effet, elles
libèrent plus lentement des acides
gras longs dans le rumen et modifient
moins la digestion des constituants
cellulosiques et les fermentations
ruminales. Les graines oléagineuses et
en
particulier
le
tournesol
fonctionnent
comme
les
huiles
saturées.
Une matière grasse trop protégée est
inefficace.
Apportées en quantités importantes,
des matières grasses alimentaires
naturelles ou mal protégées peuvent
perturber le fonctionnement du
rumen principalement en détruisant
une partie de la flore microbienne.
• Dépend du niveau de TB.
En général, plus le TB est bas, plus la
supplémentation lait est efficace.
Comment
puis-je
supplémenter
efficacement et sans risques ?
Avant d’ajouter quoi que ce soit à la
ration,
1. Il
faut
veiller
au
rapport
fourrages/concentrés (60/40), à la
qualité des fourrages. Il faut
s’assurer d’un état d’engraissement
de chèvres satisfaisant en début de
lactation.
2. Il est nécessaire de connaître le
taux de matière grasse de celle ci (3
% de la matière sèche totale de la
ration en cours de lactation étant
suffisant pour couvrir les besoins).
A quelles périodes dois-je réaliser
ces apports ?
Les apports doivent être maximaux
après le pic de lactation. C’est à cette
période que le rendement apparent (MG
« retrouvée dans le lait ») est le plus
fort, il est en moyenne de 30 %
(pourcentage de matières grasses en
plus dans le lait sur les matières
grasses apportées en supplément). Ce
rendement est d’autant plus fort que la
mobilisation est importante, il décroît
avec l’avancement de la lactation pour
tomber aux environs de 10 % en fin de
lactation. En pleine lactation, le
rendement est de moins de 20 %.
La supplémentation n’est
nécessité pour l’animal.
pas
une
Elle vise à améliorer les résultats
techniques et surtout économiques.
Mon voisin apporte du tournesol, que
faut-il en penser ?
• Pour les matières grasses non
protégées, ne pas dépasser 4 - 5 % de
la ration (soit près de 120 g de
matières grasses dans la ration) en
début de lactation. En fin de
lactation, 3 % suffisent (soit 80 g de
matières grasses dans la ration).
• Pour les matières grasses protégées,
ne pas dépasser 6 % sous peine de
gaspillage.
L’amélioration du taux butyreux par un
simple apport de tournesol est un
moyen de correction compétitif. Les
graines de tournesol contiennent
environ 50 % de lipides. Donc 50 à 80 g
de graines apportent 20 à 40 g de
matières grasses.
Bien que la matière grasse soit
désaturée, il y a peu de risques de
perturber les fermentations du rumen
jusqu’à 100 g/jour/chèvre.
Exemple de ration avec
supplémentation en tournesol en
kg/jour/chèvre
Foin de luzerne (kg MS)
Enrubannage (kg MS)
Luzerne déshydratés
Orge, avoine
Maïs grain
Concentré azoté
Tournesol
700 g
400 g
400 g
600 g
400 g
200 g
50 g
Eleveurs laitiers, faites vos comptes
- Combien de TB en plus pour payer la supplémentation ?
Coût de l’aliment supplémenté
+ 0,06 €/aliment non supplémenté
Si apport de 500 g d’aliment supplémenté ⇒ surcoût de 3 centimes
- Pour le rentabiliser :
Au début de lactation (3,5 l), il faut 2 points de plus de TB pour payer la
supplémentation
Avec 2 litres de lait,
il faudra 3,5 points de TB en plus
Eleveurs fromagers, vérifiez le plus en fromagerie
+ 0,43 c/g de TB supplémentaire
Lexique
Saturée : se dit d’un composé organique ne possédant pas de liaisons multiples
Insaturée ou désaturée : se dit d’un composé organique possédant des liaisons
multiples
Extrusion : procédé technologique qui consiste à pousser des substances à
fluidifier
Hydrogénation : procédé technologique consistant à fixer de l’hydrogène sur un
corps simple ou composé.