travail et mondialisation essai d`analyse à partir de trois
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travail et mondialisation essai d`analyse à partir de trois
TRAVAIL ET MONDIALISATION ESSAI D’ANALYSE À PARTIR DE TROIS MAQUILADORAS YUCATAN (MEXIQUE) Ma. Cristina OSORIO Universidad Autonoma de Yucatan Laboratoire de recherche sur l’Industrie et l’Innovation Université du Littoral Côte d’Opale Resumen: La maquiladora política fue una respuesta a la necesidad de crear puestos de trabajo para la población rural en paro a causa de la crisis en la industria henequera. Sin embargo, la industria maquiladora ha creado puestos de trabajo principalmente para las mujeres y los jóvenes, no para los agricultores de más edad a la que están destinadas. Para que esto sea realizado el gobierno del estado de Yucatán ha creado las condiciones necesarias para la inserción de las empresas extranjeras en la región (puerto, carreteras, zonas industriales, etc.) Y facilitó los procedimientos de importación y exportación (no los derechos de aduana). La aplicación de estas empresas multinacionales en un país en desarrollo como México o en un país industrial, tiene dos objetivos principales, por un lado, la creación de riqueza (a veces mediante la transferencia de tecnología) de que el Estado podrán recibir en forma de impuestos, por el otro puestos de trabajo. Mots clés: entreprises multinationales; travail type maquiladora; augmentation du travail; la crise financière international. Depuis plusieurs années, les entreprises multinationales transfèrent de plus en plus leurs unités de production vers les pays en développement afin de réduire les coûts en embauchant une main-d’œuvre qualifiée, bon marché et disponible, ou s’installent dans des pôles de compétitivité, générant ainsi la déterritorialisation d’activités, avec pour résultat la perte de postes de travail dans la ligne d’emploi salarié dans les pays industriels dominants. Les pays en développement cherchent à attirer des entreprises multinationales pour créer de l’activité et des emplois. L’exemple des maquiladoras dans l’Etat de Yucatan (Mexique) est riche d’enseignements; car les activités le plus intensives en travail (textile) sont délocalisées en Chine; tandis que se développent en des modes d’augmentation du travail aux pays industrielles proches d’eux des cette étude a pour objet d’étudier l’évolution de l’augmentation du travail dans les multinationales de Yucatan. Je fais la présentation de trois entreprises et mode d’ organisation de ce travail type maquiladora, la premier, Balmex a relocalisées ses opérations vers le Costa Rica, avec des conséquences de chômage à Yucatan de plus 1.200 postes de travail perdus, majoritairement femmes, le deuxième, Gruppo La Perla, entreprise de capital italien laquelle est restée au Mexique grâce au changement de son modèle de production, et pour finir, Ormex, entreprise avec des ressources robotises qui a décidé travailler à Yucatan à cause de la stabilité des marché yucateque et reste dans le pays confronté la crise financière international. I. L’Industrie Henequenera du Yucatan La crise actuelle du milieu rural yucatèque, plus particulièrement de l’ancienne région henequenière, au nord de l’Etat, trouve ses origines, sinon à l’époque coloniale, du moins à l’époque républicaine, lorsque les haciendas henequenières ont converti massivement les paysans mayas en péons (Banos Ramirez, 1989, Patch, 1993). L’apogée des plantations de henequen au Yucatan se situe vers le XIXe siècle. Durant environ cent ans, l’or vert que représentaient les récoltes abondantes de feuilles de henequen, plante de la famille de l’agave, a participé au développement de l’économie yucatèque et à la richesse de l’élite locale. Cette agro-industrie, qui exportait la majeure partie de sa production de fibre aux Etats-Unis pour la fabrication de corde servant aux travaux agricoles et dans la marine, a laissé de nombreuses traces dans le paysage construit de la capitale, Mérida, et de certaines villes de taille moyenne de la région henequenière dont Mérida était le centre (Banos Ramirez, 1989; Gravel, 2003). En effet, cette industrie devint, à partir de la fin du XIXe siècle, l’enjeu majeur de la mise en valeur du territoire du nord du Yucatan, organisant tant la dynamique spatiale de la production que celle de la forme des établissements humains et le type de relations de travail employeursemployés (Banos Ramirez, 1989; Gravel, 2003).76[76] Avec la faillite de Cordemex (1991), entreprise paragouvernementale en charge de l’organisation de la quasi-totalité de la production de la fibre de henequen, et sa transformation et sa mise en marché, 37.000 travailleurs ruraux, agricoles ou non (ejidatarios), de l’ancienne région henequenière du Yucatan ont perdu leur emploi (Banos Ramirez, 1996). Une des conséquences majeures de ces pertes d’emploi a été la perte de protection sociale des familles rurales dans un système où l’accès à la sécurité sociale (Seguro Social) notamment aux services médicaux et aux médicaments) passe par l’emploi rémunéré. Encore aujourd’hui, seuls les travailleurs employés et leurs familles immédiates y ont accès, les travailleurs autonomes et les commerçants en sont privés.77[77] Les derniers ajustements des titres de propriété (individualizacion) à l’intérieur du Programme de Reordenacion Henequenera (1990) sont venus entériner la fin de la structure collective de l’exploitation de la terre (l’ejido, système collectif de répartition de la terre hérité de la reforme agraire de 1935) (Banos Ramirez, 1996). Ils ont donné lieu à une escalade de pratiques spéculatives qui ont conduit les nouveaux petits propriétaires dans le besoin à vendre leurs parcelles à faible prix. Plusieurs se sont vus confinés à la culture de très petites parcelles individuelles ou de parcelles d’ejidos pour cultiver la milpa (culture traditionnelle du maïs sur brûlis) (ReCruz, 1996).78[78] Au terme de cette organisation du travail qui a duré une soixante d’années, le réveil a été brutal pour les travailleurs ruraux qui avaient graduellement perdu tout réflexe de gestion du développement de leur unité domestique au-delà des nécessités de survie. La culture entrepreneuriale ne se retrouvait que dans les couches de commerçants, constituées notamment par des métis (d’ascendance maya et espagnole) du milieu urbain et l’élite d’origine espagnole et libanaise qui habitait Mérida (Ramirez Carrillo, 1995).79[79] La politique de réduction des subventions à la production agricole et le retrait de l’Etat de l’appui aux communautés rurales, depuis 1982, au profit de secteurs plus compétitifs de l’économie tels que le pétrole et les industries de transformation, ont provoqué un ralentissement de l’économie rurales en zones à faible potentiel de production.80[80] La culture s’est d’abord faite dans le cadre du système de péonage (terme décrivant la condition des paysans indiens reliés au patron –dans ce cas l’« hacendado »-dans une relation de dépendance personnelle), puis, après la Révolution, dans le cadre de l’ « ejido » (tenure communale de la terre dans laquelle l’assemblée générale des membres –les ejidatariosconstitue l’instance décisionnelle) et dans le cadre de la petite et de la micro propriété privée. Le henequen a constitué le fondement de l’économie agricole et industrielle du Yucatan durant plusieurs décennies. Hommes et femmes s’adonnaient à la production agricole, certaines activités étant réservées à l’un ou l’autre sexe. En plus, les femmes avaient et ont toujours la responsabilité des tâches associées à la reproduction et à l’entretien de la force de travail.81[81] II. Une Economie orientée vers les Services Devant cette situation, les alternatives économiques des familles vivant en milieu rural exhenequenier se résument aux stratégies suivantes: 1) repli sur la production en milieu domestique, 2) recours à la vente dans le secteur informel de l’économie, secteur qui regrouperait 30% de la population économiquement active au Mexique en 2002 (Pepin Lehalleur, 1992; Banos Ramirez 1995, Aguayo, 2002) 3) recherche d’emploi auprès des industries étrangères d’exportation (maquiladoras), 4) combinaison de sources multiples de revenus à l’échelle domestique (Jelin, 1990) et 5)migration de travail, soit vers Mérida o Cancun, cette dernière ville étant le centre touristique le plus proche (Dufresne, 1999), soit vers les Etats-Unis.82[82] Alors que l’émigration des travailleurs ruraux mexicains vers les Etats-Unis prend de plus en plus d’ampleur, contribuant de manière significative, par les retours d’argent, au budget domestique des familles (Gravel et Patino Hernandez, 2003), le Yucatan, de par sa position périphérique, est considéré comme un Etat qui participe peu à ce type de flux migratoires (De Janvry et al. 1997).83[83] Les fillettes et les jeunes filles trouvaient à s’employer comme servantes, lavandières ou gardiennes d’enfants dans les petites villes ou à la capitale. La construction de la ville de Cancun, située à environ six heures de la région qui nous concerne ici, a coïncidé avec le déclin définitif de la production du henequen dans les années 1970. L’émigration des jeunes hommes et des jeunes femmes vers Cancun et vers les localités de ce qui est devenu la Riviera Maya a été systématique à tel point que, jusqu’à l’arrivée des maquiladoras, on qualifiait les localités du nord du Yucatan de villages fantômes (voir Banos Ramirez). Mais l’absorption de cette main d’œuvre non spécialisée avait des limites et, même avant la fin des années 1970, les divers gouvernements ont cherché à introduire des programmes de diversification agricole et industrielle dans ces villages afin d’inciter les jeunes à y demeurer ou à y revenir. Les femmes, dont il est bien connu qu’elles constituent souvent le moteur de la migration, furent les premières visées.84[84] III. Politique de Maquiladoras dans Mexique En 1964, le gouvernement mexicain adoptait un régime réglementaire qui autorisait l’exemption de droit tarifaire sur les intrants et les extrants, à condition que les produits finaux soient réexportés. La stratégie visait principalement à créer des emplois le long de la frontière avec les Etats-Unis, à favoriser le transfert technologique et à atténuer un tant soit peu le déficit chronique de la balance commerciale. Par la suite, ce régime fut progressivement étendu à d’autres régions du pays, avec le résultat qu’aujourd’hui, et bien que la région frontalière concentre encore près de 63% des maquiladoras, on retrouve d’importantes concentrations de ce type d’industrie dans la péninsule du Yucatan, autour de Mexico et dans les principales villes du Bajio (le Centre-Nord du pays).85[85] Lorsque les maquiladoras ont commencé à s’installer le long de la frontière entre le Mexique et les Etats Unis à la fin des années 1960, ce sont les femmes qui trouvaient à s’y employer de façon majoritaire.86[86] Depuis l’entrée en vigueur de l’ALENA en 1994, le nombre de maquiladoras au Mexique a augmenté de 76% et pas moins de 400.000 emplois ont été créés (Buitelaar et Padilla Perez). Il ne fait nul doute que ces emplois sont liés non seulement au faible coût de la main d’œuvre au Mexique mais aussi à la diminution de ce coût qui a été plus sensible dans ce pays que n’importe où ailleurs.87[87] Dans ce contexte où la politique est orientée vers la fluidité des activités économiques entre les pays, l’industrie des entreprises maquiladoras d’exportation (IME) est devenue la base de la stratégie industrielle mexicaine, en vertu de sa capacité à générer des emplois et des devises. Les gouvernements des états du pays qui avaient vanté ce type d’établissements pour le côté stratégique de la région ont redoublé leurs efforts compétitifs pour promouvoir leurs avantages en tant que zones prêtes à recevoir ces usines. Certains états ont modernisé leurs infrastructures industrielles pendant que d’autres ont construit des parcs industriels adaptés aux besoins de ces usines.88[88] IV. Conditions d’accueil des maquiladoras dans Yucatan Au Yucatan, les premières usines à s’installer à la campagne l’ont fait en 1995.89[89] Il faut dire que l’arrivée des maquiladoras à la campagne a été accueillie comme une véritable planche de salut par les populations locales qui y voyaient une voie alternative à la production du henequen, agave qui a été cultivé à grande échelle dans le nord du Yucatan depuis la fin du XIX siècle.90[90] Au nord du Yucatan, particulièrement, où les alternatives à la culture du henequen sont limitées étant donné le climat tropical, un sol extrêmement pauvre et mince et des infrastructures pour l’irrigation à peu près inexistantes, on axe aujourd’hui les programmes vers la production de légumes en serres et vers l’installation des maquiladoras. Dans l’espoir d’attirer ces dernières, alors que le PRI (Parti Révolutionnaire Institutionnel) dominait encore, tant sur le plan national que sur celui de l’état, on a bâti des parcs industriels autour de la capitale, on a modernisé les infrastructures aéroportuaires et portuaires, on a tracé des autoroutes, on a amélioré l’approvisionnement en électricité, tout en se livrant à une dynamique campagne publicitaire aux Etats-Unis vantant les avantages comparatifs de la région. Alors que d’un côté, on valorise culturellement la population en évoquant son passé maya (il est courant d’illustrer les documents publicitaires de photographies de pyramides ou d’artefacts mayas) et soulignant sa patiente, sa dextérité, son souci du détail (pour la couture, on admettra que c’est plutôt convainquant), d’un autre côté on dévalorise économiquement sa main d’œuvre.91[91] Pourtant la “culture” maya est présente dans la publicité, mais quelles que soient les qualités des individus en faisant partie, leur force de travail ne vaut toujours que 3$ par jour. Or, il n’y a pas que les milieux d’affaires qui tentent de promouvoir les qualités particulières des yucatèques. Ces « qualités » font partie des avantages comparatifs vantés par le gouvernement du Yucatan. Toutes les occasions sont bonnes pour le réaffirmer. En effet, sur une carte de l’Etat préparée par le Département de Développement Industriel du Yucatan, et intitulée: « Yucatan, Mexique, La nouvelle frontière pur les affaires », on répond, à l’endos de la carte, à la question « Pourquoi le Yucatan? » avec les arguments suivants: 9 des coûts de production plus bas; 9 pas d’embouteillage; 9 une meilleure place pour vivre et travailler; 9 paix sociale et laborieuse; 9 moins de pression sur les infrastructures; 9 accès facile aux marchés globaux; 9 pollution industrielle minimale; 9 appui significatif du gouvernement et du secteur privé; 9 un environnement d’affaires sain et prospère. De plus, sous le titre, « Une population pr