Rede Roland Ries
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Rede Roland Ries
Le 23 novembre 1944, quelques heures après la libération de Strasbourg par les forces blindées du Général Leclerc, neuf membres du groupe de résistance français « Réseau Alliance », détenus à la prison de Kehl, sont fusillés par la Gestapo sur la rive allemande du Rhin. Ils avaient pour nom : André Coindeau, Louis Hélault, Oscar Hosch, Joffre Lemeunier, Maurice Mandin, Hugues Monclin, Louis Proton, Joseph Singer et Armand Troudet. C’est en leur mémoire que Thomas Rother, artiste originaire d’Essen, connu pour ses créations implantées le long des 9 frontières allemandes où ont eu lieu des épisodes marquants de la Seconde Guerre mondiale, a décidé de réaliser neuf roses en acier, neuf « Grenzenrosen ». Chacune des neuf roses a été produite par un jeune apprenti des aciéries Badische Stahlwerke situées à Kehl. Je saisis ainsi l’occasion qui m’est donnée pour remercier très chaleureusement Arman VAKILI, présent parmi nous aujourd’hui, et qui a réalisé la rose que nous nous apprêtons à dévoiler. Il s’agit là d’une très belle manière d’associer la jeunesse au processus mémoriel mais aussi de rappeler le jeune âge des résistants tués. Comme vous le savez, les sept premières roses ont toutes été installées à Kehl dans des lieux emblématiques de la ville qui, j’imagine, ne manqueront pas d’être mentionnés par Toni Vetrano dans un instant. Ainsi, je souhaiterais, si vous me le permettez, remercier bien évidemment Thomas Rother pour la qualité de son œuvre mais également Günther Petry qui m’a fait l’honneur, l’année dernière, à l’occasion de l’inauguration de la Fête sur le Rhin dans le cadre du cinquantenaire du Traité de l’Elysée, de remettre l’une des deux dernières roses à la Ville de Strasbourg. La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui revêt un relief tout particulier alors que Strasbourg s’apprête à célébrer le 70ème anniversaire de sa libération par la 2ème DB ce dimanche. Nous avons fait le choix de dévoiler la même semaine les deux dernières roses et de les installer dans un lieu hautement symbolique qu’est le Jardin des Deux Rives, de part et d’autre de la Passerelle Mimram. La symbolique est double car nous fêtons cette année le 10ème anniversaire de la création de ce magnifique jardin que les Kehlois et les Strasbourgeois se sont véritablement appropriés. Quel plus bel écrin pour accueillir ces œuvres ? La centralité de ce secteur transfrontalier est une chance inouïe dont nous devons nous saisir avec nos amis allemands pour en faire un atout pour nos villes et pour le projet européen. C’est en tout cas le vœu que je forme pour le devenir de ce quartier : un quartier emblématique de l’échange entre nos deux pays voisins, qui se veut un laboratoire d’expérimentation de projets communs, mais aussi du dialogue entre les peuples d’Europe. Il faut toujours regarder vers l’avenir, et continuer à imaginer ce qui reste à construire pour créer autour de ce jardin et de cette passerelle et dans toute cette zone, une véritable vie transfrontalière. La Rose des frontières apportera une dimension mémorielle essentielle dans ce jardin et constituera un rappel permanent à la vigilance citoyenne à une époque où les extrémismes ressurgissent partout en Europe et dans le monde. Mesdames et Messieurs, avec cette cérémonie, nous voulons bien entendu sur notre territoire symbolisant la réconciliation franco-allemande, rappeler le souvenir de ces neuf résistants assassinés, mais aussi sceller par un geste renouvelé, l’amitié de nos deux peuples résolument tournée vers l’avenir. "Es lebe die Deutsche Französische Freundschaft“ - Vive l'amitié franco-allemande. Ich danke Ihnen für Ihre Aufmerksamkeit – Merci de votre attention